Chapitre 24

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Aeven, prisonnier dans un fourgon, heure et date inconnues 

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Le temps se faisait long. Très long. Actuellement, j'en étais à colorer les gouttes d'eau perlant du plafond, les yeux à demi-ouverts.

Il ne fallait quand même pas que je me fasse repérer, je suis censé être assommé...

Enlana ne bouge plus, elle a subi trop de blessures...

Mais je ne peux pas l'aider maintenant, du moins, pas encore, car nous sommes surveillés en permanence...

Une idée germa lentement dans mon esprit. Et si... On pouvait se téléporter ? Ou invoquer nos nuages ??

Oubliant les autres autour de nous, je secouais Enlana.

- Réveille-toi bon sang ! J'ai trouvé un moyen de sortir !

Elle bougez un cil, ouvrit un œil, et demeura dans cette position. 

- Mais Enlana ! Arrête de faire ta flemmarde ! Mais réveille-toi !!!!

J'avais mal géré mes émotions.... Un jet de flamme sorti de ma bouche, la manquant de peu, comme toujours lorsque je m'énervais et que ma transformation débutait.

Le véhicule fit une embardée et le conducteur poussa un juron. Il pestiféré d'ailleurs un long moment.

Enlisés dans la vase, à quatre ou cinq mètres près d'un grand canyon, le véhicule menaçait de chuter, avec nous à l'intérieur...

Le conducteur sortit précipitamment du véhicule et se débattit avec les poignées de porte à l'arrière. Il était trop tard, je ne pouvais plus feindre le sommeil... J'ouvris grand les yeux et le fixa.

Lorsqu'il ouvrit les portes, la lumières illumina le coffre, et m'aveugla. Mais je tins bon.

- Bon sang, mais tu es déjà réveillé toi ?

Aaaaaaah ! Un Phoenix ! Grand Dieu je n'en avais encore jamais vu en pleine transformation !

De grandes plumes rouges recouvraient maintenant mon dos, mes jambes et mon torse. Mon tee-shirt se déchirait lentement, et je pouvais déchiffrer une lueur de défi dans les yeux de mon ravisseur...

- Suis-moi. Ordonna-t'il soudainement. Tu ne souhaites pas mourir ici j'espère ?

Les flammes dévoraient lentement le fond du coffre, et se rapprochaient dangereusement d'Enlana.

- Je ne partirais pas sans elle !

- Viens ! Le temps nous est compté ! Ils sont partout... Reprit-il, l'air vague.

Les flammes l'encerclait désormais. Elle était prise au piège.

- Non ! Je ne partirais pas sans elle ! 

Je plongeais dans les flammes. La chaleur augmenta bien vite, et je suais maintenant à grosses gouttes. 

Je repérais Enlana et tenta de la récupérer une première fois, mais recula devant une flamme gigantesque qui m'avait barré le passage.

La seconde fois fut la bonne.

Je toussais. La fumée avait envahi ma gorge, et je peinais à respirer correctement.

Lorsque je retraversais les flammes dans l'autre sens, Enlana dans les bras, quelques plumes prirent feu, bientôt éteintes par son souffle chaud projeté vers ma gorge.

Je sortis de la camionnette et m'écroulais à terre.

- Mais petit tu es fou ! Tu aurais pu mourir ! Je n'aurais rien pu faire pour toi ! 

Il se prit la tête entre les mains 

- Oh malheureux !

A quelques mètres du véhicule, les gorges sèches du canyon se déployaient à perte de vue, laissant un grand vide dans le paysage.

- Mais viens 

Mais viens bon sang ! J'essaye simplement de te sauver la vie ! 

Mon ravisseur qui tente de me sauver la vie ? Bizarre...

Il tendit la main vers moi et son regard s'emplit de pitié.

- Laisse la fille ici. Elle ne t'es d'aucune utilité à part te ralentir ...

- C'est non. Qu'est ce qui me dit que je dois vous faire confiance ? 

- Mais tu ne vois pas ? Tu risques de périr dans les flammes ! Laisse-la et prend ma main !

Face à mon regard rempli de dédain, et de sarcasme, il céda. 

- Bon. Pas le choix. Je peux pas te laisser ici avec tout ce que j'ai fait pour venir.

Il retira sa capuche et laissa émerger un visage totalement différent de celui auquel je m'attendais. Il m'était d'ailleurs vachement familier...

Il adopta une voix rauque.

- Tu .... Tu te transformes fiston ?

Ouvrant et refermant la bouche, je tentais sans succès de placer une phrase.

Après plusieurs minutes d'effort et de regard intense échange avec mon ravisseur, je repris contenance, et demanda avec force et étonnement : 

- Papa ?!

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