Chapitre 15
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Tess, États-Unis, quinze heures.
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Ce qui s'est passé hier n'était qu'un épisode avant-gardiste de la suite...
Ce n'était qu'un prétexte pour nous faire partir plus vite. Nous serons plus en sécurité dans les cités.
- Tu es prête n'est-ce pas ?
Je ne lui répondis pas, c'était inutile. Il m'avait rejoint dans ma chambre et nous étions assis en tailleur sur mon lit. Je me levais et scruta les murs bleus de ma chambre. Allais-je revenir ?
Je rassemblais mes affaires dans un coin et me promena dans la chambre. Qu'est ce qu'elle allait me manquer ! En même temps, si je pars d'ici, c'est peut être un signe de début d'aventure avec une joyeuse bande, comme dans les romans non ?
Je finis par remarquer quelque chose qui n'allait pas. Un pli soucieux s'élargissait sur le front de mon meilleur ami, et lorsqu'il était tendu, c'est qu'il aimait une bonne raison, croyez moi.
- Ça va pas ?
Il semblait dans une autre dimension. Ses yeux divaguaient, et ses mains étaient agitées de tics nerveux .
Cinq minutes plus tard, il daigna me répondre.
Se penchant vers son sac qu'il ouvrit, il déclara :
- Je ne sais absolument pas comment te l'expliquer sans que tu réagisses...
Il sortit malgré tout une feuille sur laquelle étaient marqués toutes sortes de mots. En fait, il s'agissait d'une carte mentale.
- Comment ça ? L'interrogeais-je, indécise.
- Je... Enfin... Tu sais que je t'emmène dans une cité elfe ?
- Tu te moques de moi ?
- Non pas du tout je-
- Mais si tu te moques de moi ! Dis-moi réellement où es ce que tu m'emmènes parce que je vais sérieusement commencer à m'énerver...
- Mais puisque je te dis que c'est là-bas qu'on va !
- Je te crois pas.
- Très bien. Je n'ai pas le choix.
Il inspira un grand coup et leva ses mains au dessus de sa tête.
Soudain, un nuage s'amoncela au dessus de moi, et il plut littéralement des cordes.
- Mais ça fait mal !
Trempée, je tentai de l'esquiver, mais rien à faire, il était comme fixé au dessus de ma tête.
- C'est bon ! Lui dis-je, agacée. C'est bon !!!!
Il soupira et annula son sortilège, enfin si c'est comme ça qu'on le dit...
- Tu me crois maintenant ?
- Mais non ! Je parie que tu as appris ce tour sur internet !
- Mais on ne peut pas voyons !
- Mais si ! Tout est possible !
- Et ça, internet peut le faire ?!
Il pointa son index droit sur la fenêtre, et le soleil inonda la pièce.
- Alors c'est toi qui a créé l'orage la dernière fois ?
- Non, ça, c'était l'œuvre d'un autre Météorologue...
- Météorologue ? Qu'est ce que c'est que ça ? C'est de la catégorie Tonnerre ??
- Comment tu en as entendu parler ? Me questionna-t-il en sursautant violemment.
- Je sais pas...
- Dis-moi la vérité c'est important !
- Mais puisque je te dis que je ne sais pas !
Contrarié, il s'effondra sur le pouf à proximité de mon bureau afin de mettre de la distance entre nous.
- Moi qui pensais te faire confiance...
Je le connais. Il fait ça pour me mettre hors de moi. Et il réussi très bien d'ailleurs.
- Mais bien sûr que tu peux me faire confiance enfin !
Je me leva et lui dis un câlin. Instantanément, son pli soucieux au dessus des sourcils disparu et il redevint calme. C'est fou ce changement de réaction soudain....
- Tu sais.... Je te disais que j'enquêtais sur les responsables de ces drames d'hier...
En une journée je n'ai pas pu faire grands choses mais mes recherches ont fini par aboutir..
- Alors ? Le pressais-je
- C'est.... C'est ton père, dit-il d'une voix bourrue.
- Tu te trompes n'est ce pas ?
- J'espère oui, j'espère...
J'en avais après mon père mais pas au point de l'accuser des derniers événements cette histoire est extrêmement grave !
Je baissai la tête et examinai mes pieds. Quelle journée bizarre...
- On peut rester encore un peu ? Dis-je, la voix enrouée
- Oui bien sûr, si tu veux ...
- Je.... Si tu veux qu'on parte il n'y a pas de problème hein...
- Non non je t'assure que ça va. Je m'inquiète juste pour toi en fait... Ça risque de te détruire...
- Mais non ! Pour l'instant ce n'est qu'une hypothèse n'est ce pas ?! Ce n'est que le fautif présumé...
Son regard triste semblait me dire le contraire...
Séchant mes rares larmes coulant sur mon visage, je me rassis sur le lit. J'avais arpenté ma chambre de long en large pendant de longues minutes et mes jambes avaient besoin de repos.
- C'est bon.
Malgré tout, moi aussi une question me titillait l'esprit. Je finis par la poser, consciente que le temps nous étais compté :
- On reviendra hein ?
- Bien sûr, me promit-il, bien sûr...
Prends ton sac. On doit y aller.
Je savais qu'il doutait fortement de sa réponse mais je n'en dis rien.
Je n'avais pas senti le besoin ni l'envie de saluer mon père. Il était sûrement dans son bureau concentré à parler avec ses clients... Toujours dans les affaires à ce que je vois...
Quand nous sortîmes, l'orage grondait et la pluie tombait. Super le départ...
***
- Tu veux pas changer le temps ? Le pressais-je cinq minutes après notre départ. Je suis trempée là...
- Non. Ce serait trop visible pour les humains...
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