Chapitre 12
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Mary, Londres, six heures du matin.
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Lorsque je sortis afin de me rendre en cours, le cours de la vie semblait avoir été interrompu. Les dizaines de milliers de petits commerçants de notre grande ville avaient fermés, remplacés par des écoles militaires ou des lacs artificiels. Les vitrines illuminées avaient elles aussi disparues, et à la place se trouvaient des bureaux aux grandes baies vitrées. Malgré tout, ceux-ci étaient quelque peu différents de ceux qu'on avait l'habitude de voir dans le quartier des affaires... Un drapeau surplombait chacun des bâtiments et était orné d'un poing devant une porte. Peut être une seconde révolution ? En une nuit ? Pas possible...
Les oiseaux chantant de leur langue envoûtante avaient disparus, emportant avec eux les papillons, et les souvenirs des rares endroits paisibles de la ville.
De rares carrés de verdures étaient disposés ça et là, et quelques tulipes y étaient plantées, se desséchant au soleil. Lui même était caché par de multiples habitations, écoles militaires ou bureaux, aussi bien sur terre que dans les airs. La ville semblait constituée de deux voire trois étages, non visible depuis le bas. Une route terrestre, et deux routes aériennes se trouvaient superposées les unes sur les autres. En fait, cette ville était un vrai bazar !
Les gens se déplaçaient avec des engins volants semblables à des vaisseaux spatiaux ou circulaient dans des voitures volantes.
Par ailleurs, de long tubes serpentaient à travers la ville ou dans les airs, ils permettaient de faire circuler une sorte de train à grande vitesse aimanté desservant de nombreux arrêts. Aérotrain était-il marqué en cursive sur un des tubes et sur de nombreuses affiches publicitaires en argenté.
De multiples panneaux étaient posés en arc de cercle autour d'une place publique, interdisant de nombreuses actions comme par exemple l'interdiction de courir ou de crier en public ou encore interdiction de rigoler de s'énerver... En fait ce qu'on pouvait seulement faire c'était s'asseoir, rester silencieux et fixer le vide... D'ailleurs, comme répondant à mes pensées, très peu de personnes s'étaient assises et fixaient le sol, marmonnant dans leur barbe ou écrivant dans des petits carnets.
Plus loin se tenait une école pour enfants à l'allure imposante. Sur un mur était affiché le règlement à retenir, les consignes à respecter étaient claires; interdiction de s'amuser, tout rire ou sourire était proscrit, et aucune erreur n'était autorisée. Le travail était la priorité, tour élève surpris à jouer, flirter ou discuter sera immédiatement renvoyé.
Lorsque je traversais la rue, un officier de police décoré et portant le blason des drapeaux militaires m'arrêta et m'aborda :
- Snit, tu ne devrais pas être en cours à cette heure-ci ?
Je venais de remarquer qu'il avait parlé à demi dans une langue étrangère. Avaient-ils été colonisés ?
Tentant de fuir je fus rapidement rattrapé, et l'officier m'interrogea du regard, surpris par mon silence.
Il s'avérait que les officiers avaient un langage particulier et que Snit signifiait élève.
Prise sur le fait, je relevais la tête, penaude.
Quelle indiscrétion ! Je venais de lire un règlement très strict sur la nouvelle éducation des jeunes et je me baladais tranquillement, les bras ballants dans la ville !
Je paniquais. Comment allais-je réussir à lui répondre dans sa langue ?
A ma grande surprise, je répondis :
- Alfb, sur. J'ai été envoyée en mission.
Je persiste à croire que j'aurais dû me taire. Les ennuis venaient seulement de commencer. L'officier brandit aussitôt un appareil et prononça :
- Intrus infiltré.
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