Chapitre 4 : Le piège de Michael

Nathalie et Émilie Cahill étaient très soudées ; elles faisaient presque tout ensemble. Mais cette fois, elles avaient besoin d'une aide supplémentaire...

Émilie était à côté de Nathalie, qui conduisait leur voiture de location. Cette voiture noire plaisait beaucoup à Nathalie, mais causait des inquiétudes chez sa sœur, assise sur le siège passager. En effet, il fallait dire que Nathalie avait commis beaucoup d'infractions... Elle n'était peut-être pas prête à affronter les routes agitées de New York. Mais Émilie avait eu plusieurs accidents avec sa voiture alors... Elle n'avait pas d'autres choix que de laisser sa dangereuse sœur conduire.

Mais alors qu'elle roulait, Nathalie aperçut un taxi qui passa devant elle dans un drift surprenant. Les deux véhicules allaient se rentrer dedans quand elle appuya sur la pédale de frein. Sa voiture freina et évita de justesse la collision. Tandis qu'Émilie reprenait son souffle, rassurée, sa sœur, elle, était furieuse : « Apprends à conduire, débile ! criait-elle.

Mais le chauffeur du taxi reprit sa route. Nathalie et Émilie firent de même.

- Dis Nathalie, demanda Émilie, comment on va faire pour trouver l'ingrédient caché à New York ? On a aucun indice et Daniel a refusé notre offre. On n'a même pas de piste.

- Oui mais ça, Daniel ne le sait pas, expliqua sa sœur, tout comme il ne sait pas qu'on a placé un mouchard sous le sofa de sa suite d'hôtel. Et t'inquiète pas, on trouvera d'autres personnes avec qui s'allier. N'oublie pas, Daniel n'était pas notre premier choix.

- Mais en attendant, renchérit Émilie, on est perdues.

Nathalie baissa la tête, penaude. Sa petite sœur avait raison, elles n'avaient aucun indice. Mais alors qu'elle regardait les rétroviseurs de la voiture, elle dit à sa sœur :

- Émilie, surtout ne panique pas. Une voiture nous suit depuis quinze minutes.

- Quoi ?!

- Je t'ai dit de ne pas paniquer !

En effet, derrière leur véhicule se trouvait une voiture écarlate qui semblait prendre les mêmes directions que la leur. Émilie était angoissée.

- Si ce sont les Golden-Bones qui ont payé quelqu'un pour nous tuer ? Ou pire, que les Madrigal veulent nous kidnapper ?

- Eh bien, déclara Nathalie d'une voix certaine, nous allons semer cette voiture.

Alors, elle enfonça la pédale d'accélérateur et leur voiture sprinta dans un vrombissement assourdissant. Nathalie appuya sur le champignon, grillant trois feux rouges au passage et faisant de violents drifts qui lui valurent d'incessants bruits de klaxons. Mais qu'importe : elle voulait absolument semer ce mystérieux conducteur qui ne cessait de les suivre. Au bout d'un moment, n'en pouvant plus de fuir les sirènes de la police new-yorkaise, elle se gara discrètement dans un parking près d'un centre commerciale. Lorsque la voiture écarlate se gara juste devant la leur, Nathalie et Émilie durent prendre leur courage à deux mains et sortir de leur voiture pour rencontrer leur poursuivant. Au moins, comme elles avaient la police à leurs trousses, elles sauraient vers qui se tourner si jamais ça dégénérait.

Alors elles sortirent de leur véhicule et virent enfin le visage du conducteur de la voiture écarlate. Les deux femmes n'en croyaient pas leurs yeux : c'était Gladysse Cooper. « Mais oui, se souvint Émilie, elle vit ici. »

- Gladysse ?

- La seule et unique, fit-elle.

- Pourquoi tu nous suivais ? demanda Nathalie.

- Pour savoir pourquoi tout le monde est à New York ? Les Golden-Bones sont là. Les Cahill aussi. Et maintenant vous. Qu'est-ce que vous fichez tous ici ? Et ne me faites pas croire que c'est pour me rendre visite.

Émilie et Nathalie se lancèrent un regard complice. Dans leurs yeux, elles lisaient les phrases « Il est temps qu'on lui dise ; après tout, elle fait partie de la famille. » Alors Nathalie commença :

- Pour faire simple, nous faisons partie d'une ancienne civilisation nommée la civilisation des Atlantes. Cette civilisation a disparu il y des siècles, laissant derrière elle, sept familles qui, au fil des années, ont changé le monde de diverses manières. Pour te faire un topo, ces familles cherchent toutes la même chose : les clés d'Atlantide. Ce serait trois clés au pouvoir sans limites. Mais pour les obtenir, on doit d'abord trouver des ingrédients menant à celles-ci. Et c'est la raison de notre venue.

Gladysse fronça les sourcils.

- Vous pensez vraiment que je vais avaler ces salades ? fit-elle.

- On te dit la vérité, renchérit Émilie. Les Golden-Bones, les Cahill, pourquoi sont-ils tous là à ton avis ?

Gladysse se mit à réfléchir sérieusement.

- Donc, en conclut-elle, si j'ai bien compris, le pouvoir ultime est mis en jeu sous la forme d'une chasse aux ingrédients dont les participants sont les membres de ces sept familles qui auraient changé le monde de pleins de façons. C'est ça ?

Nathalie acquiesça, stupéfaite. Gladysse venait de résumer en une phrase ce qu'elle avait expliqué en cinq phrases. Elle reprit :

- Pourquoi je n'étais pas au courant de tout ça ?

- Parce que tu n'es pas une Atlante, répondit Émilie. Tu es de la famille simplement grâce au mariage de ta sœur. Tu n'étais donc pas mise dans la confidence.

- Mais maintenant que je sais, qu'est-ce qui m'empêche de trouver les ingrédients et de garder les clés pour moi ?

- Eh bien tu n'as aucune connaissance de l'histoire des 7 familles, tu n'as pas assez d'argent pour voyager dans le monde, et enfin, tu n'as aucune piste, résuma Nathalie.

- Parce que vous, vous en avez une ? répondit Gladysse du tac au tac.

- Non, mais...

- Alors on a qu'à faire équipe. Comme on a aucune piste, autant s'entraider. On aura qu'à se partager le pouvoir ultime.

Les deux sœurs Cahill se retournèrent pour discuter.

- Moi je pense qu'on devrait refuser, commença Nathalie.

- Mais on attendait justement un coéquipier, dit sa sœur.

- Oui, mais on n'est pas désespérées à ce point. En plus, on sait toutes les deux que Gladysse ne veut que l'argent. Le reste, elle s'en fiche. Elle pourrait nous abandonner pour une liasse de billets, répliqua Nathalie.

- Oui, mais elle connaît la ville mieux que nous, fit valoir Émilie. On aura de l'avance sur les autres.

Elles continuèrent à débattre sous le regard perplexe de Gladysse quand elles se retournèrent et dirent d'une seule voix :

- D'accord. On fait équipe. »

***

Nathalie et Émilie se trouvaient à présent à l'arrière de la voiture écarlate de Gladysse. D'ailleurs, maintenant qu'elles faisaient alliance avec elle, les trois femmes avaient convenu que Nathalie et Émilie dormiraient chez Gladysse, le temps qu'elles trouvent l'ingrédient caché à New York.

Nathalie tenait fermement un ordinateur portable où passaient des tonnes d'informations. Lorsque l'une d'elles passa devant ses yeux, elle sourit : « Ça y est ! Je sais où on doit aller. À Chinatown, le quartier chinois de New York.

- Comment tu sais que c'est là-bas qu'on trouvera un ingrédient ? questionna Gladysse, au volant.

- Il n'y aura peut-être pas d'ingrédients, mais un indice, c'est sûr. On a placé un mouchard dans la suite d'hôtel de notre frère. Je suis sûre que Michael l'a ramassé pour une de ses collections d'insectes.

- Beurk ! lâcha la conductrice, sans quitter la route des yeux.

- Je n'te l'fais pas dire. D'après le GPS, on se rapproche.

Leur voiture se retrouva dans une rue aux boutiques colorées, aux marchés d'épices à l'odeur ravissante, et aux restaurants chinois faisant des classiques de la cuisine asiatique. Gladysse avait mal à la tête : elle ne comprenait rien aux caractères chinois qui étaient inscrits sur les immeubles, les boutiques, et les affiches. Ça l'énervait.

- D'après le GPS, annonça Nathalie, un sourire aux lèvres, Daniel et les enfants devraient être ici.

Elle leva les yeux et vit, mangeant un bol de nouilles instantanées, un vieil homme aux cheveux gris, aux yeux bridés et aux petites lunettes brunes. Nathalie et Émilie le reconnurent tout de suite : c'était le vieux réceptionniste de l'hôtel des Roses. Perplexe, Émilie jeta un œil à l'ordinateur que tenait sa sœur.

- Pourtant, fit-elle, d'après l'ordinateur, ce sont les bonnes coordonnées. Pourquoi elles nous mènent à lui ?

Nathalie, elle, avait compris ce qui se tramait derrière tout ça.

- Ils nous ont bien eues ! rugit-elle. On s'est fait avoir ! Gladysse, on s'en va. Ils nous le paieront ! »

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