Chapitre 17 : Un nouvel ingrédient
Depuis qu'ils participaient à la course aux clés d'Atlantide, Daphné, Jessica, et Michael Cahill en avaient beaucoup appris sur les célébrités Atlantes ; mais ce n'était pas suffisant. Ils allaient bientôt découvrir à quel point les 7 familles avaient influencé l'histoire des monuments. Et c'était incroyable...
Ils étaient sur le point de voler à bord du Golden Fall, l'un des sept hélicoptères que possédait leur oncle, Vincent. Après avoir survolé les chutes du Niagara, ils avaient convenu qu'ils dîneraient au sommet de la tour Skylon, une tour de la ville ontarienne de Niagara Falls.
Les Cahill et Vincent avaient réservé une suite à l'hôtel Silverfall. Depuis celle-ci, ils avaient une vue imprenable sur les chutes du Fer-à-Cheval, qui constituaient les plus importantes des chutes du Niagara.
À présent, ils volaient dans le ciel, à bord de l'hélicoptère de Vincent : « Bon, commença-t-il, qu'est-ce qu'on cherche maintenant ?
- L'ingrédient d'Abraham Lincoln, répondit Jessica.
Mais Daphné était distraite, et n'entendait pas les paroles de son oncle. Elle était fascinée par les chutes du Niagara. Tellement fascinée, qu'elle ne savait lesquelles elle préférait : les chutes américaines, les chutes du Voile de la Mariée, ou les chutes du Fer-à-Cheval ? Elles étaient toutes les trois d'une impressionnante beauté.
- Sur la photographie, Abraham et Gwendolyn posent devant les chutes du Fer-à-Cheval. C'est sûrement là qu'on doit chercher en premier, proposa Daniel.
- O.K., fit Vincent qui, en déplaçant le manche à balai de l'aéronef, se dirigea vers les chutes d'eau.
Les chutes du Fer-à-Cheval se nommaient ainsi en raison de leur forme en fer à cheval. D'une taille imposante, cette cascade était juste magnifique. Daphné avait déjà vu des dizaines de photos de ces chutes sur Internet. Mais les voir en vrai était encore mieux. Elle en avait le souffle coupé.
À bord du Golden Fall, ils survolèrent les chutes du Fer-à-Cheval, à la recherche de l'ingrédient d'Abraham Lincoln. En vain. Il n'y avait rien. Pas d'inscriptions secrètes, ni de messages cachés. Rien. Ils s'en doutaient : ça ne pouvait pas être aussi facile.
- Je ne comprends pas, se plaignit Daniel qui tournait la photo dans tous les sens en espérant y trouver un indice. L'ingrédient devrait pourtant être là.
- Peut-être qu'il a déjà été trouvé, fit Michael.
- Ou qu'il a été emporté par les chutes d'eau, proposa Jessica.
- Ou qu'il est ailleurs, dans une autre chute, suggéra sa sœur. On s'est peut-être trompés.
Daphné savait bien que son hypothèse était fausse : il était impossible de confondre les chutes du Niagara avec d'autres chutes. Elles étaient uniques !
Vincent réfléchit. Il s'était déjà retrouvé dans une situation similaire il y a quelques années. Mais où ? « Mais oui, se dit-il, les chutes d'Iguazú, entre le Brésil et l'Argentine. C'est le bastion des Cancer. »
- La famille Cancer était l'une des 7 familles atlantes. Ils avaient malheureusement très peu d'informations sur cette famille. -
- Écoutez les Cahill, déclara-t-il, je pense avoir une idée, mais ça ne va pas vous plaire... Aux chutes d'Iguazú, qui cachent un bastion de Cancer, j'ai découvert un ingrédient, l'argile, en fonçant à l'intérieur des chutes. En réalité, ils avaient caché l'ingrédient dans une sorte de galerie qu'ils avaient creusée derrière les chutes pour le cacher.
- Hors de question qu'on saute sans réfléchir ! protesta Daniel, en comprenant où voulait en venir Vincent.
- Mais on pourrait tenter le coup, dit Michael. On n'sait jamais. Si ça s'trouve, Vincent a raison...
- Mais s'il se trompe, le coupa son oncle, que va-t-il nous arriver ?
- On n'le saura que quand on aura sauté.
- C'est NON !
- Oncle Daniel a raison, affirma Daphné. C'est trop dangereux.
- Mais je suis sûr que ça en vaut la peine, renchérit son frère. Et puis, t'as une meilleure idée, toi ?
- Sur ce coup, Michael a raison, intervint Jessica. On n'a pas d'autres options.
Daniel réfléchit. En effet, Michael avait raison. Ils ne pouvaient rien faire d'autre. C'était ça, ou ils abandonnaient. Ne voulant pas rentrer bredouille à leur hôtel, il se résigna :
- Bon, d'accord.
Ainsi, Vincent, aux commandes du Golden Fall, se rapprocha des chutes du Fer-à-Cheval tandis que les Cahill se préparaient à sauter.
- Promettez-moi que vous me raconterez tout ce qu'il s'est passé.
- Promis juré, fit Michael, le pouce en l'air.
Une fois l'hélicoptère assez près des chutes d'eau, ils prirent leur élan avant de sauter le plus loin possible.
***
Michael ouvrit les yeux. Autour de lui, ses sœurs et son oncle venaient de se réveiller. En se relevant, il eut un horrible mal de tête, comme s'il venait de cogner un panneau « stop ». Soudain, il se souvint qu'ils avaient sauté du Golden Fall pour entrer à l'intérieur des chutes du Fer-à-Cheval : « Tout le monde va bien ? demanda son oncle.
- Non, dit Michael en grimaçant, j'ai mal à la tête.
- Crois-moi Michael, reprit Daniel, ça aurait pu être pire.
- Waouh ! s'exclama Daphné. Regardez...
Ils levèrent donc les yeux, pour voir ce qu'il y avait autour d'eux. Ils étaient dans une sorte de grotte creusée à l'intérieur des chutes du Fer-à-Cheval. Devant eux se trouvait un énorme trou, caché par les chutes d'eau. C'était par là qu'ils étaient entrés.
- Vincent avait raison ! fit Daniel. Il y avait bien une forteresse cachée derrière les chutes du Fer-à-Cheval.
À quelques mètres d'eux, gravé dans la pierre, se trouvait un étrange dessin sur lequel figuraient des inscriptions telles que : Chutes du Fer-à-Cheval, Chutes du Voile de la Mariée, Chutes américaines, Salle des archives, Salle des tableaux, et Salle des ingrédients. Toutes ces inscriptions étaient reliées par des traits ressemblant à des tunnels.
...Tout s'explique maintenant, dit Daniel. Cette forteresse sert à relier les trois chutes d'eau des chutes du Niagara. Et si on réussit à trouver cette salle des ingrédients, on y découvrira sûrement celui d'Abraham Lincoln.
Mais le plan était long et complexe. Ils allaient devoir passer par la salle des archives, et celle des tableaux (qui se trouvaient entre les trois chutes du Niagara) pour arriver à la salle des ingrédients.
...Bon, mémorisez bien le plan, reprit Daniel en observant attentivement le dessin.
Son neveu et ses nièces s'exécutèrent.
...C'est fait ? Parfait, alors en route !
***
Les galeries souterraines qui reliaient les trois chutes d'eau des chutes du Niagara étaient extrêmement larges, et il y régnait une odeur âcre et désagréable. Une fois arrivés à la salle des archives, les Cahill y trouvèrent des étagères pleines de parchemins et de textes anciens. Daphné en feuilleta quelques-uns : « Chutes du Niagara, chutes du Niagara, chutes du Niagara,... Tous ces ouvrages ne parlent que des chutes du Niagara.
- Il y a peut-être quelque chose d'intéressant, suggéra son frère. Cherche mieux.
- Non, répondit Daphné, ils ne parlent que des chutes du Niagara.
Soudain, ils entendirent des bruits de pas. Quelqu'un s'approchait.
- Vite ! chuchota Daniel. Cachez-vous !
Alors ils se cachèrent derrière les étagères aux ouvrages poussiéreux tandis que deux hommes entrèrent dans la salle. En essayant de trouver une cachette, Michael fit tomber un énorme livre qui, dans sa chute, émit un bruit assourdissant.
- T'as entendu ça ? dit l'un des deux hommes. J'ai entendu un truc par là. Suis-moi.
Alors ils commencèrent à chercher un potentiel intrus. Michael dut changer de cachette de nombreuses fois. Mais même ainsi, l'homme qui l'avait entendu ne le lâcha pas. Il entendait les bruits de ses pas. Michael, agacé, courut se cacher une énième fois derrière une étagère. Malheureusement, l'homme qui le suivait s'approchait de plus en plus. Le jeune garçon mit ses mains sur sa bouche pour retenir son souffle. L'homme était sur le point de le trouver quand son camarade l'interpella :
- J'entends quelque chose par ici. Viens voir.
Ainsi, l'homme s'en alla, laissant Michael s'enfuir pour rejoindre le reste du groupe, déjà sorti de la salle des archives. Mais avant de sortir, il voulut se débarrasser des deux hommes, qui étaient en train de le chercher derrière une étagère. Le jeune garçon poussa donc l'étagère derrière laquelle il s'était caché. Cette dernière s'écroula donc par terre, entraînant la chute d'une cinquantaine de livres qui tombèrent brutalement sur les deux hommes.
- Yes ! fit Michael en rejoignant ses sœurs et son oncle. »
Maintenant, ils devaient trouver la salle des tableaux.
***
La salle des tableaux était un long couloir où se trouvait une dizaine de tableaux de célébrités.
Le couloir était longé d'un beau tapis rouge bordé de potelets de guidage dorés. Parmi les célébrités représentées sur les tableaux, on pouvait apercevoir entre autre Martin Luther King, mère Teresa, Rosa Parks, Gandhi, et,... Abraham Lincoln ! Michael s'exclama : « C'est sûr maintenant, cette forteresse appartient à la famille d'Abraham Lincoln. On va enfin trouver son ingrédient !
Mais Daphné ne l'écoutait pas. Contemplant le tableau représentant Mohandas Karamchand Gandhi, l'aînée de la fratrie Cahill réfléchissait ardemment.
- Les 7 familles se caractérisent par des qualités distinctes, fit valoir la jeune adolescente, exposant ses pensées à haute voix. Les Balance ont une grande créativité qui les a fait connaître comme de grands poètes, dramaturges, romanciers, et j'en passe. En gros, c'est la famille des amoureux de l'écriture. Mais alors, si chaque Atlante a des qualités propres à sa famille, qu'est-ce que toutes ces célébrités ont en commun ?
Observant les différents tableaux de la salle, les quatre Cahill se concentrèrent. Martin Luther King, Abraham Lincoln, et Rosa Parks étaient américains, alors que mère Teresa était albanaise, et que Gandhi était indien. « Bon, pensa Jessica, c'est pas une histoire d'origine. Mais alors qu'est-ce qu'ils ont en commun ? »
- Peut-être qu'il y a un lien entre leurs professions, suggéra Michael. Les Balance sont presque tous des écrivains. Ça doit être la même chose avec cette famille : leurs métiers ont sûrement un concept en commun, comme l'écriture est celui des Balance.
Ils se remirent donc à réfléchir. Lincoln est connu pour avoir été le 16ème président des États-Unis, Martin Luther King et Rosa Parks étaient (entre autres) des militants des droits civiques, alors que mère Teresa et Gandhi étaient plus connus pour leurs actions caritatives ou spirituels.
Daphné se résigna. Au final, ces célébrités n'avaient peut-être rien en commun.
- Bon, avoua Michael, je m'suis peut-être trompé. Si ça s'trouve, ces célébrités n'étaient même pas des Atlantes. Ces tableaux doivent juste être là pour faire joli.
Mais Daphné n'en était pas convaincu. « Il y a forcément quelque chose qui les relie entre eux. Mais quoi ? » Sans trop réfléchir, elle rejoignit son frère, sa sœur, et son oncle. Ceux-ci étaient plantés devant un grand mur aux multiples tableaux.
- Il n'y a qu'une sortie ici, remarqua Daniel.
- Pourtant, se souvint Michael, il y avait une galerie, sur le plan, qui reliait cette salle à celle des ingrédients.
- Je sais ! claironna Jessica. Vous vous souvenez, à l'Opéra Garnier, quand les Madrigal nous ont enfermés dans le bastion des Balance ? On s'est échappé en passant par un passage secret dissimulé derrière un tableau de Victor Hugo, un des chefs de la famille Balance. Les créateurs de cette forteresse ont peut-être fait pareil...
Ainsi, les Cahill poussèrent un à un les tableaux des célébrités en vérifiant ce qu'il y avait derrière. Au bout de quelques minutes, et par élimination, ils découvrirent que la galerie menant à la salle des ingrédients se trouvait derrière le tableau d'Abraham Lincoln.
- Il était donc le dirigeant de sa propre famille, en conclut Daniel. » C'est donc derrière le tableau de l'ancien président des États-Unis qu'ils trouvèrent un passage secret. À présent, ils allaient pouvoir entrer dans la salle des ingrédients.
***
En passant par la galerie secrète qu'ils avaient découverte, les Cahill réussirent à entrer dans la salle des ingrédients. C'était une petite pièce où résonnait le bruit apaisant du ruissellement de la rivière Niagara. La pièce était presque vide. Au centre de celle-ci, il n'y avait qu'un socle sur lequel était posée une vitrine muséographique dans laquelle se trouvait une pierre grise parfaitement taillée. Cette pierre avait la forme d'une pyramide : « Oh, les losers ! pouffa Michael. Après toutes ces années de recherches, la famille de Lincoln n'a trouvé qu'un seul ingrédient.
- Elle a dû cacher le reste ailleurs, suggéra son oncle. En plus, ce serait assez stupide de réunir tous ses ingrédients dans un seul et même endroit. Le risque de se les faire dérober serait encore plus élevé.
- Et donc qu'est-ce que c'est que cet ingrédient ? demanda Jessica.
- Je pense qu'on n'le saura que quand on l'aura entre nos mains, dit sa sœur.
Mais alors qu'ils s'approchaient de la vitrine, les trois Cahill aperçurent le petit boîtier en métal qui scellait ses rebords. Il y avait sur ce boîtier des touches avec des chiffres.
- Mince, pesta Michael. On n'a pas le code.
- Bon, fit Daphné. C'est forcément l'ingrédient d'Abraham Lincoln. Le code a peut-être un rapport avec lui.
- Oui, comme sa date de naissance...
Daphné tapa 12021809. L'écran du clavier devint rouge et afficha : CODE ERRONÉ.
- Peut-être que c'est la date de son décès...
Elle tapa 15041865.
CODE ERRONÉ.
- C'est sûrement son âge...
CODE ERRONÉ.
- Je suis sûr que c'est la date où il a été élu président pour la première fois...
CODE ERRONÉ.
- Ou alors c'est...
- Arrêtez, intervint leur oncle. Il y a un nombre infini de dates correspondant à la vie d'Abraham Lincoln. Il faut qu'on en trouve une qui soit plus importante que les autres.
- Oui et une bonne, les pressa Daphné, parce que l'écran indique qu'il ne nous reste qu'un dernier essai. Et je n'ai pas du tout envie de découvrir ce qui se passera si on se trompe encore une fois.
- Peut-être que le code n'est pas une date, dit Jessica.
- Comment ça ? fit son frère. Où tu veux en v'nir ?
- Là où j'veux en v'nir, poursuivit-elle, c'est qu'aujourd'hui, on se souvient surtout d'Abraham Lincoln pour son opposition à l'esclavage... Et aussi pour son titre de 16ème président des États-Unis !
Daphné comprit immédiatement. Elle tapa le nombre « 16 ».
BIP !
Ils avaient réussi : ils pouvaient à présent soulever la vitrine et examiner la mystérieuse pierre qui s'avérait être l'ingrédient de Lincoln. Sur cette pierre étaient gravés (sur chaque côté de la pyramide) ces mots : trouvée aux Six grands-pères par Abraham Lincoln, en 1861.
- Les Six grands-pères ? répéta Michael. C'est quoi ça encore ?
- J'ai lu ça quelque part sur Internet, répondit Daphné. C'était le nom que les Amérindiens Lakotas donnaient au mont Rushmore. Abraham Lincoln a dû trouver cette pyramide avant la construction du mémorial. Alors cette pierre doit être en...
- Granite ! compléta sa sœur. Le mont Rushmore est une sculpture monumentale de granite ! Ça y est, on a trouvé l'ingrédient d'A.L. !
- C'est quoi le granite ? s'enquit Michael.
- Le granite, expliqua son oncle, avec un « e » à la fin, est une roche plutonique, riche en quartz. C'est un matériau résistant très utilisé en construction, dallage, décoration, et sculpture, sous l'appellation « granit », sans le « e » final.
Les trois enfants se réjouirent et sautillèrent sur place, sans faire attention aux hommes qui venaient d'entrer dans la pièce.
- Des intrus ! cria l'un d'eux. Attrapez-les !
Les Cahill ne pouvaient pas sortir : les hommes leur bloquaient la route. Ils étaient piégés. Michael fouilla dans son sac et en sortit la fiole qu'il avait trouvée aux locaux secrets d'Andrad Corporation. Il se souvint de ses inscriptions : fumigène toxique liquéfiée ; Russie ; 1945. Le garçon sourit. Dans un geste vif, il lança la fiole aux pieds des hommes qui se trouvaient devant eux. Dans sa chute, cette dernière se brisa, et laissa s'échapper un liquide grisâtre qui répandit dans toute la pièce une inquiétante fumée noire. Les hommes toussèrent avant de s'effondrer au sol. Michael s'écria alors :
- Courez le plus vite possible ! Et ne respirez surtout pas la fumée !
Les quatre aventuriers s'exécutèrent et sortirent de la salle des ingrédients en retenant leur respiration. Michael fourra la pyramide de granite dans son sac.
- Continuez sans moi, dit Daphné. J'ai quelque chose à régler...
Malgré sa perplexité, le reste du groupe continua à courir jusqu'à ce qu'il arrive devant une impasse surmontée d'une bouche d'égout.
- Vite Michael ! fit Daniel en s'agenouillant. Grimpe. Je vais te faire la courte échelle.
Grâce à son oncle, Michael put soulever la bouche d'égout, et la déplacer, leur permettant ainsi de s'échapper de la forteresse. C'est à cet instant que Daphné les rejoignit. Après le passage de Michael, ils s'aidèrent à remonter.
Une fois tous sortis, les Cahill réalisèrent qu'ils se trouvaient sur l'île Luna, une petite île inhabitée et un point de vue d'où l'on pouvait se tenir à quelques mètres des chutes américaines et des chutes du Voile de la Mariée. Étrangement, il n'y avait pas de touristes autour d'eux. Ce n'était pas plus mal car ils auraient eu du mal à expliquer leur présence à l'intérieur des chutes du Niagara. Ainsi, ils commencèrent à longer le pont qui reliait l'île Luna au reste de Niagara Falls. Mais, à l'autre bout du pont se trouvaient les Mackellan. Robert et sa femme, Sarah, ainsi que leurs deux enfants, Rose et Théo, leur bloquaient le passage.
- Pour vous, l'aventure s'arrête là les Cahill, affirma Robert.
- Mais on peut s'arranger, fit Daniel, qui savait pourquoi les Mackellan étaient là. Nous nous faisons confiance, alors nous pourrions nous partager l'ingrédient.
Mais avant qu'il ne finisse sa phrase, Robert sortit de sa poche une feuille de papier sur laquelle était écrit, sous une suite de charabia, « publication de la pièce Our American Cousin ». C'était la feuille de papier sur laquelle ils avaient décodé le message de Gustave Eiffel, trouvé au fort Sumter. Il la leur avait volée ! Daniel n'en croyait pas ses yeux.
- Vous vous êtes bien fait avoir, hein ? se moqua Robert.
Daphné lança un regard discret à Rose, en qui elle faisait réellement confiance. Elle avait l'air de dire « Pourquoi vous nous avez volé notre indice ? On vous faisait confiance...» Rose semblait penaude. Son regard avait l'air de lui répondre « Je suis désolée Daphné. C'est mon père, cette chasse aux clés d'Atlantide l'a rendu fou. Il veut absolument gagner, quitte à adopter les méthodes des Madrigal. J'ai essayé de lui parler mais...» « Ne t'excuse pas. C'est pas d'ta faute, c'est celle de ton père. » assura Daphné d'un sourire discret.
Robert Mackellan reprit :
- Maintenant, vous êtes fichus.
Il sortit un couteau et s'approcha d'eux d'un air menaçant.
- J'aurais voulu ne pas en arriver là, dit-il. Mais les règles sont les règles. Vous en savez beaucoup trop sur notre bastion. Je n'ai d'autres choix que de mettre fin à vos jours, ici, et maintenant.
Il brandit son couteau, et s'apprêtait à poignarder Michael, quand Daniel s'interposa, et le frappa à la tempe d'un coup de canne qui fut si violent qu'il en tomba du pont, pour finir dans l'eau du ruisseau.
- Oh mon dieu ! s'exclama Sarah Mackellan, les yeux écarquillés. Robert, tu vas bien ?
Son mari ne répondit même pas, tant il était courroucé d'avoir été désarmé aussi facilement.
- Je vous conseille vivement de vous écarter, fit Daniel en dégainant son épée. En tout cas, si vous ne voulez pas finir comme lui.
N'étant pas armée, et ne faisant clairement pas le poids face à Daniel et son épée, Sarah Mackellan dut se résoudre à laisser passer les Cahill. Impuissants face à la situation (et sûrement heureux de ne pas avoir fait de mal aux Cahill), Rose et Théodore firent de même.
C'est ainsi que malgré la rage de Robert et Sarah Mackellan, les Cahill quittèrent les chutes du Niagara, emportant avec eux l'ingrédient qu'ils venaient de découvrir.
À présent, ils devaient aller à la tour Skylon pour y retrouver, comme convenu, Vincent.
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