Chapitre 14 : Le mont Rushmore

Quand on participe à la course aux clés d'Atlantide, on ne voit souvent que les avantages : voyager partout dans le monde, découvrir les secrets des 7 familles, et résoudre des énigmes complexes. Ainsi, quand on participe à la course aux clés d'Atlantide, on ne comprend pas tout de suite que pour trouver le pouvoir ultime, Daphné, Jessica, et Michael Cahill avaient été amenés d'innombrables fois à se mettre en danger, voire, à risquer leur vie...

Daphné et son oncle venaient d'entrer au Centre des visiteurs de Lincoln Borglum (au Mount Rushmore National Memorial), et s'asseyaient à présent sur un banc, dans les gradins. À quelques mètres d'eux, les Madrigal et Léon prenaient des photos du mont Rushmore. Ils ne savaient donc pas qu'ils les espionnaient. Parfait !

« Bon, fit Daphné, maintenant qu'on est là, qu'est-ce qu'on fait ?

Son oncle agita un vieil appareil photo et, en souriant, lui dit :

- C'est simple. On s'assure qu'ils ne sortent pas d'ici... tout en jouant les touristes.

Pour une fois qu'ils pouvaient faire comme tout voyageur normal, et profiter des lieux merveilleux qu'ils découvraient...

Alors Daphné sortit son téléphone, et tous deux commencèrent à prendre des photos de l'incroyable monument qui se tenait devant eux.

***

Sans se presser, Vincent, Michael, et Jessica étaient en train de marcher vers le hangar où se trouvait l'hélicoptère de Vincent : « On est bientôt arrivés ? se plaignit Jessica, se traînant d'un pas nonchalant. J'en ai marre de marcher.

- Voyons, fit Vincent en avançant posément, tel un randonneur, la marche est bonne pour les muscles de vos jambes toutes maigrichonnes. Et la marche avec des bâtons de randonnée, c'est encore mieux. En plus, c'est plus discret de marcher que de prendre un véhicule, sachant que les 7 familles contrôlent tous les satellites artificiels qui orbitent autour de la Terre. On se ferait repérer trop vite.

- Oui, écoute-le sœurette, approuva Michael qui talonnait son idole en recopiant sa démarche.

Mais Jessica s'était arrêtée à l'avant-dernière phrase de son oncle.

- Les Atlantes contrôlent tous les satellites artificiels qui tournent autour de la planète ?!

- Bien sûr, répondit Vincent d'une voix sereine, ne comprenant pas son étonnement. Sinon comment auraient-ils fait pour photographier les images que vous avez sur Google Earth ?

- Waouh ! s'extasia Michael. Les Atlantes sont trop cools... enfin, quand ils n'essayent pas de nous faire la peau.

Sa sœur s'apprêtait à poser une autre question, quand Vincent s'écria :

- On est arrivés !

Ils se trouvaient à présent devant un vieil hangar en fer rouillé.

- C'est ça ton hangar ?! s'indigna Jessica. Ce vieux tas de ferraille ?! On a fait tout ce chemin pour ÇA ?!

Mais alors qu'elle continuait à crier, un homme à la salopette bleue sortit du hangar. Vincent le prit dans ses bras.

- Ken ! commença-t-il. Ça fait un bail qu'on s'est pas vus !

- Ça c'est sûr, approuva l'homme à la salopette. Alors, qu'est-ce que t'es d'venu ?

- Eh bien je suis toujours aventurier. Mais j'ai arrêté Ici, la vie sauvage. Cette émission me prenait trop la tête. Et j'ai failli en oublier le plus important dans ma vie : la famille. En parlant de la famille, je te présente Jessica et Michael. D'une certaine manière, je suis leur oncle. On a un arbre généalogique assez complexe.

Ken toisa les deux enfants de ses grands yeux bruns.

- Et donc t'as arrêté l'aventure pour ces gosses ? demanda Ken, un sourcil levé.

- Oh, non. Je ne suis pas leur tuteur. Je suis juste leur allié.

- Leur allié ? répéta son ami, perplexe.

- En fait, nous participons à une grande aventure familiale. C'est assez compliqué. Il y a des ingrédients, des familles de meurtriers, et des clés au pouvoir extraordinaire...

Ken n'y comprenait rien.

- Je t'expliquerai un de ces jours. En attendant, j'ai besoin de l'hélico.

Son ami commença à s'inquiéter :

- Euh... Vincent ?... T'es sûr de ton coup là ?... La dernière fois que tu l'as utilisé...

Vincent plaqua sa main sur sa bouche pour le faire taire, avant de lui faire signe de ne rien dire.

Jessica et Michael, muets jusque-là, étaient intrigués. « Qu'est-ce qu'il a à cacher ? »

Après quelques minutes de négociations, Ken accepta finalement de les laisser prendre l'hélicoptère. Ils purent donc entrer dans le hangar.

Le Blue-25 était un grand hélicoptère bleu pouvant accueillir jusqu'à quatre passagers. Jessica et Michael s'assirent sur les sièges arrière tandis que Vincent montait sur le siège du conducteur.

- Je ne sais pas pour vous, mais j'espère que tout va bien se passer, dit-il.

- Pourquoi ça ?

- Parce que je ne suis pas très bon en pilotage, avoua Vincent.

- Quoi ?! s'exclama Jessica, les yeux écarquillés. Tu ne sais pas piloter un hélicoptère ?!

- Si, reprit son oncle, c'est juste que la dernière fois que j'ai piloté cet engin, j'ai failli détruire l'œil de Thomas Jefferson. Les autorités m'ont laissé garder l'hélico à condition que je ne le pilote plus.

- Alors pourquoi tu nous as emmenés ici ?! s'inquiéta Michael qui commençait lui aussi à paniquer.

- Parce qu'il fallait bien qu'on inspecte le mont Rushmore, se justifia Vincent. Et puis, je sais que tout va bien se passer... Faites-moi confiance.

Jessica avait envie de hurler « SORTEZ-MOI DE LÀ !!! », mais ça n'aurait servi à rien : ses cris auraient été couverts par le bruit des pales qui tournaient à une vitesse hallucinante.

C'était trop tard à présent. Ils ne pouvaient plus faire marche arrière.

Une fois dans le ciel, Vincent se dirigea vers le mont Rushmore en zigzaguant sans arrêt. Il n'arrivait pas à contrôler l'hélicoptère, et ça se voyait.

Il parvint tout de même à arriver devant la montagne. Mais alors qu'il essayait de voler près du visage sculpté d'Abraham Lincoln, Vincent poussa trop fort le manche de l'aéronef, ce qui provoqua l'accélération de l'hélicoptère qui fonçait à présent vers Abraham, menaçant de le défigurer.

Le choc pourrait détruire l'avion, et les tuer au passage ! Vincent, Jessica, et Michael étaient en panique totale en voyant le visage du 16ème président des États-Unis qui allait bientôt être percuté par l'hélicoptère.

- HAAAAAAAAA !!!

***

Tristan Madrigal était en train d'admirer le mont Rushmore avec son père et sa sœur, qui étaient à côté de lui. Ce monument était si grand ! Il en avait le souffle coupé.

Son père lui avait dit que George Washington, Thomas Jefferson, et Theodore Roosevelt étaient, à leur époque, et quand ils étaient présidents, les dirigeants de la famille Sagittaire. C'était incroyable de se dire que ses ancêtres étaient parmi les quatre présidents les plus marquants de l'histoire américaine... et qu'ils étaient à présent représentés comme des maîtres sur cette montagne à la taille imposante. Mais une question le tracassait. « Si Abraham Lincoln n'était pas un des nôtres, alors à quelle famille il appartenait ? » Alors qu'il réfléchissait, son regard se figea sur deux personnes : à quelques mètres de là, Daphné et son oncle, Daniel, prenaient des photos du mont Rushmore, tels de simples touristes. Ils étaient sûrement en train de les espionner. Il devait le dire à son père. Mais alors qu'il s'apprêtait à prévenir celui-ci, il examina son visage avec stupéfaction : son père souriait.

Depuis que sa mère, Cassendre, était morte, et qu'ils cherchaient les clés d'Atlantide, Tristan avait très rarement vu son père sourire gaiement. D'habitude, il ne souriait que quand il s'apprêtait à torturer quelqu'un. De plus, il ne passait plus beaucoup de temps avec lui. Son père et sa sœur semblaient profiter de ce moment. Ils ne se souciaient ni des clés d'Atlantide, ni des ingrédients. Ils étaient... heureux. « Est-ce que je dois vraiment lui dire ? pensa Tristan en regardant son père. Il a l'air si heureux. Et puis, on n'a pas fait de sorties depuis tellement longtemps... Tout ça à cause de ces fichues clés à la noix ! Mais si je ne lui dis pas... Il va encore me punir... Non. Je ne peux pas gâcher ce moment, pas après avoir découvert ce que Papa est devenu. » Il tourna la tête pour regarder une nouvelle fois son géniteur. « Je veux retrouver mon père, gémit-il intérieurement, celui que j'aime. Maman, j'aimerais tellement que tu sois là, avec nous. Toi tu saurais comment renouer les liens. » Même s'il s'empêchait de pleurer, Tristan sentit une larme couler le long de sa joue. Il l'essuya et se tourna vers son père pour le prendre dans ses bras. Mais à cet instant, celui-ci se leva soudainement, et s'écria : « Mais qu'est-ce que...?

Il regarda vers le mont Rushmore et vit au loin, un hélicoptère bleu qui fonçait tout droit vers le visage d'Abraham Lincoln. Tous les visiteurs étaient sans voix. Ils ne faisaient que prendre des photos pour les publier sur les réseaux sociaux.

- Mais qu'est-ce que c'est qu'ça ? s'exclama-t-il.

- C'est évident, dit son père, c'est un coup des Cahill et de Vincent. Connaissant Daniel, je suis sûr qu'ils savent qu'on est là. Ils ont sûrement envoyé un ou deux d'entre eux pour nous espionner tandis que le reste du groupe cherche un indice. Reste à savoir où ils sont...

- S'il y avait bien une chose que les Sagittaire savaient faire, c'était concevoir des stratégies toutes plus ingénieuses les unes que les autres, autant dans le domaine militaire que dans le commerce, ou encore le marketing et la politique. Ainsi, pour un Sagittaire, deviner les stratégies des autres, notamment celles des adversaires, était d'une simplicité inouïe, ce qui avait pour habitude d'en fasciner certains, et d'en agacer d'autres. -

Léon regarda autour de lui. Il vit ainsi Daphné et son oncle. Il se mit alors à sourire.

- Bingo ! Il suffit qu'on capture ces deux-là et on pourra les échanger contre l'indice qu'auront trouvé ces idiots. Attrapez-les !

***

Daphné et Daniel admiraient tranquillement le mont Rushmore. Ce monument était tellement captivant, qu'ils en oublièrent totalement la raison de leur venue, et donc, ceux qu'ils étaient censés espionner. Mais alors qu'elle surveillait l'hélicoptère de Vincent Trip, Daphné remarqua que les Madrigal, et Léon avaient disparu. Après avoir prévenu son oncle, elle regarda autour d'elle et se retourna. Là, elle vit Léon, Tristan et Iris : « Bonjour bonjour, les Cahill, dit gaiement Léon.

- ONCLE DANIEL, COURS !

Ils se mirent donc à courir vers la sortie du Centre des visiteurs de Lincoln Borglum, poursuivis par les Madrigal. Lorsqu'ils furent sortis, ils allèrent se cacher derrière un arbre qui se trouvait près de là. Mais leurs ennemis les retrouvèrent et coururent dans leur direction. Daniel, conscient qu'ils ne pourraient pas leur échapper, sortit de sa canne son épée. Alors que Tristan et Iris tremblaient comme des feuilles en voyant le vieil homme brandir son arme devant lui, leur père, qui n'était pas impressionné, s'avança vers Daniel. Ce dernier, comprenant qu'il ne lui faisait pas peur, pointa son épée vers le visage de Léon. Mais dans un geste vif, ce dernier saisit son poignet, empêchant ainsi la pointe de l'arme de toucher son œil droit. Tenant fermement le poignet de Daniel entre sa main, Léon laissa un sourire se dessiner sur ses lèvres.

- Daniel, voyons, vous êtes trop vieux pour jouer avec une épée. Allez, lâchez votre arme, et suivez-nous.

- Jamais ! répliqua Daniel, les dents serrées, en tentant de se libérer de sa prise avec sa main gauche.

Ainsi, Léon appuya davantage sa main sur le poignet de Daniel, qui hurla de douleur. Daphné, elle, demeurait immobile en regardant son oncle souffrir le martyre sous la pression de la poigne de Léon. Que pouvait-elle faire ? Elle était seule, ils étaient trois. Et elle n'avait aucune arme. Mais alors que ses pensées se bousculaient dans son esprit sous l'effet de la panique, Daphné sentit un objet dans la paume de sa main. Le vieil appareil photo de son oncle ! Elle le lui avait tenu. Mais que pouvait-elle en faire ? À cet instant, une seule idée lui vint à l'esprit. Alors qu'elle hésitait à le faire, le cri strident de son oncle la sortit de ses songes. Daphné brandit donc l'appareil photo en l'air, avant de le lancer au visage de Léon, qui se le prit en plein dans le nez. Le père des Madrigal lâcha donc le poignet de Daniel avant de s'effondrer sur le sol, en tenant son nez entre ses mains. Ses enfants se ruèrent à ses côtés pour voir s'il saignait du nez.

Pendant ce temps, Daphné et son oncle rentrèrent à l'hôtel en attendant le reste du groupe, comme il était prévu.

***

Le Blue-25 allait entrer en collision avec le visage d'Abraham Lincoln quand Vincent poussa le manche vers l'arrière, levant l'hélicoptère et évitant la collision : « Ouf ! fit Jessica et Michael d'une seule voix.

Vincent essuya son front. Son cœur battait toujours la chamade. Il avait encore failli mourir, et en plus, avec des enfants cette fois. Il essaya une nouvelle fois de se placer près d'Abraham.

- Allez, on retente le coup !

Victoire ! Il avait réussi à stabiliser l'engin et à le faire voler près du visage de Lincoln.

- Cherchez un indice maintenant !

Jessica et Michael regardèrent par la fenêtre de l'hélicoptère. Rien. Rien qui pourrait être un indice.

Jessica prit une grande inspiration et dit :

- Il faut que quelqu'un s'approche de plus près. Je vais ouvrir la portière et je vais vérifier.

- Tu es sûre de toi, la prévint son oncle. C'est très dangereux.

- Sûre, dit-elle d'une voix certaine.

Elle s'approcha de la portière, puis l'ouvrit en grand pour pouvoir mieux voir le visage d'Abraham Lincoln. Ses cheveux volaient dans tous les sens, et son cœur battait à tout rompre. Pourtant, elle avait volé en jet pack à Paris et à New York. Peut-être que sa peur venait du fait que rien ne pourrait la rattraper si jamais elle tombait.

Jessica tendit la main pour voir s'il n'y avait pas un bouton secret ou une inscription gravée dans la pierre. D'habitude, c'était ce qu'ils trouvaient. Mais elle était encore trop loin. Elle voulait toucher de plus près le nez d'Abraham Lincoln, car en général, ils trouvaient les indices les plus importants, dans des lieux et des objets dans lesquels personne n'aurait l'idée de cacher quoi que ce soit. C'était peut-être une habitude, ou alors une signature des Atlantes, qui sait.

Jessica, ne sachant pas quoi faire pour atteindre le nez de Lincoln, eut la maladresse de regarder dans le vide. Elle prit peur et, en criant, bascula en avant. Elle allait tomber dans le vide quand Michael la rattrapa de justesse.

- Fais attention sœurette, dit-il.

- Ouf ! Merci Michael. Vincent, tu peux t'approcher un peu plus ?

Il leva le pouce en signe d'affirmation. Alors, il s'avança prudemment vers le nez d'Abraham. Jessica tendit une nouvelle fois le bras. Elle n'était plus qu'à quelques mètres du nez du 16ème président des États-Unis. Elle y voyait quelque chose d'étrange, comme une sorte de mini-piercing brun sur le nez de Lincoln. Elle voulait s'en emparer.

- Vincent, est-ce que tu pourrais t'approcher encore un peu ? demanda-t-elle.

- Négatif, répondit-il. Les pales pourraient se frotter à la statue, et l'abîmer.

Vincent avait raison. Tant pis. Jessica devait trouver un autre moyen d'atteindre cette mystérieuse chose brune qui semblait être enfoncée dans le nez d'Abraham Lincoln. Elle tendit son bras davantage pour tenter d'attraper la petite chose. Elle ne se rendait pas compte qu'en faisant cela, elle basculait lentement dans le vide. Heureusement, son frère lui tenait la jambe droite pour la garder dans l'avion.

Elle commençait à paniquer.

- Tu n'as pas intérêt à me lâcher Michael ! T'entends ?!

- C'est bon, affirma-t-il, je te tiens.

Elle continua à tendre son bras, encore et encore, jusqu'à ce qu'elle parvienne enfin à saisir la petite chose brune qu'elle avait vue. À cet instant, elle se rendit compte qu'elle était sur le point de tomber. Mais Vincent et Michael la ramenèrent à l'intérieur de l'hélicoptère.

- Woohoo ! On a réussi ! s'exclama Michael, les poings en l'air.

- Je vous avais bien dit que tout allait bien se passer, dit Vincent. Alors, qu'est-ce que t'as découvert Jessica ?

Elle sortit de sa poche l'objet qu'elle avait vu : c'était une petite clé en bronze, qui semblait très ancienne.

- Je n'arrive pas à croire que cette clé était enfoncée dans le nez d'Abraham Lincoln depuis tout ce temps, dit Jessica.

- Oui, c'est dingue, renchérit son frère. Tu penses que c'est la clé du coffret ?

- C'est sûr. On va enfin savoir ce qu'il y a dans cette vieille boîte.

- Il y a intérêt à ce que ce soit quelque d'important, fit Vincent en dirigeant l'hélicoptère vers le hangar. On n'a pas fait tout ça pour rien ! »

Ainsi, après avoir déposé le Blue-25, Vincent, Jessica, et Michael rentrèrent à l'hôtel en espérant y trouver Daphné et Daniel, comme il était prévu.

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