Chapitre 15 : Indice de V.H.

Durant la quête des clés d'Atlantide, Jessica a souvent eu affaire à des Atlantes menteurs, voleurs, et même, meurtriers ; mais s'il y avait bien une personne à redouter, ce serait, sans hésiter, Black...

Il y a trois jours, ils avaient réservé une croisière sur la Seine afin de prévenir Vincent Trip qu'il risquait la mort, et maintenant, ils se trouvaient devant un bateau plein de touristes agités : « Il doit y avoir une erreur, protesta Daniel. Nous avons réservé un bateau pour nous. Pas un transport en commun.

Mais le capitaine du bateau n'en avait rien à faire.

- Moi, je suis censé emmener tous ces gens en croisière. Je ne suis pas là pour m'occuper des touristes qui se croient tout permis, se plaignit-il.

- Alors, demanda Michael, qu'est-ce qu'on fait ? On la prend cette vedette ?

- Hors de question ! ronchonna Daniel. Si les Madrigal sortent les armes ? On ne pourra pas sauver Vincent dans de telles conditions. Non, le mieux c'est d'appeler les agents de Cahill Corp.

Cahill Corp ? C'était l'entreprise qu'avait fondé leur grand-père, William Cahill. Depuis la mort de celui-ci, l'entreprise était dirigée par Mensah Darwin, un de leurs nombreux oncles. Daphné n'a jamais réellement compris sur quels domaines travaillait ce conglomérat car il y en avait des tas : la technologie, la génétique, la biologie moléculaire, l'informatique, etc.

- Pourquoi les agents de Cahill Corp ?

- Parce qu'ils ont toujours un plan B. »

***

Vingt minutes plus tard, ils se trouvaient devant un magnifique yacht où était gravé en grand le mot CAHILL CORPORATION. Il était petit mais ravissant. Les trois enfants étaient tout excités : « Vous voyez, se venta Daniel, je vous l'avais bien dit : Cahill Corp a toujours un plan B !

- Allez, s'exclama Michael, à l'abordage ! »

Pauvre Daphné. Pourquoi au diable avait-elle oublié qu'elle avait le mal de mer ? Par chance, elle avait trouvé un seau dans lequel vomir. Jessica, elle, se faisait une séance photo : chaque recoin du bateau était photographié et elle ne loupait aucun angle de vue. Michael, lui, jouait au pirate, sur le pont tandis que Daniel et Mme Shergotte s'occupaient de la navigation. Soudain, alors que le calme régnait sur le bateau, ils virent une femme, habillée tout en noir, portant même un casque modulable noir, qui conduisait un jet ski. Elle semblait les suivre. Daniel s'écria : « Black !

- Qui ?

- C'est une chasseuse de clés, comme nous, expliqua-t-il. Personne ne sait de quelle famille elle est. Ni même qui elle est. Mais cette femme est extrêmement dangereuse. Elle doit vouloir l'indice de Vincent elle aussi.

- Alors qu'est-ce qu'on fait ? demanda Jessica.

Mais avant que son oncle ne lui réponde, elle entendit un coup de feu. Elle se retourna et vit avec terreur, le pistolet que tenait Black.

- À TERRE !!!

Pris de peur, ils s'exécutèrent et se jetèrent contre le sol. Ils se mirent à ramper jusqu'à la cabine du capitaine, là où, se sentant en sécurité, ils se relevèrent et jetèrent un œil à l'arrière du bateau : personne. Michael s'écria soudain :

- Ennemi à tribord !

En effet, Black était en train de les dépasser. Elle se dirigeait, à présent, vers le pont Alexandre-III.

- Allez ! s'exclama Daniel. Il faut la rattraper !

Le yacht accéléra à pleins gaz ; Daniel voulait absolument arriver avant Black. Mais lorsqu'ils furent devant le pont Alexandre-III, ils virent une longue corde accrochée à l'un des lampadaires. Les trois enfants se regardèrent d'un air interrogateur. Daphné et Jessica devinèrent immédiatement ce à quoi pensait leur frère et lui envoyèrent un « Non ! » du regard.

- On n'a pas le choix les filles, dit Michael, on va devoir grimper à cette corde.

- Jamais, répliqua Daphné en regardant celle-ci.

Elle était sûre que la corde risquait de se casser s'ils appuyaient leur poids sur elle.

- Votre frère a raison, renchérit Daniel. Si nous voulons sauver Vincent, il va falloir grimper.

Daphné dût se résigner. Son oncle avait raison. Il fallait prévenir Vincent. Alors elle prit une grande inspiration, et grimpa à la corde.

Quelques minutes plus tard, les Cahill et Mme Shergotte se trouvaient sur le pont. Ils y découvrirent, gisant sur le sol, les corps inanimés de Vincent, Iris, et Tristan (qui avait une énorme bosse sur le coin de la tête). Black les avait assommés.

Soudain, les Madrigal reprirent conscience. Et en voyant Daniel, Tristan se mit à courir au loin, talonné par sa sœur. Michael se précipita sur le corps de Vincent tandis que ce dernier reprenait lui aussi connaissance.

- Vincent Trip ! s'exclama-t-il en aidant son idole à se relever.

- Tiens, fit l'homme, salut p'tit gars...

Mais Michael le coupa.

- Je m'appelle Michael, et je suis votre plus grand fan ! Dans ma chambre, j'ai des tas de posters Vincent Trip, de figurines Vincent Trip ; j'ai même le T-shirt Vincent Trip ! Je vous adore M. Trip !

- Ah ! Enfin quelqu'un dans ce pays qui regarde mon émission, s'extasia Vincent. Mais dis-moi, tu ne serais pas Michael Cahill ?

- Si !

- Je suis désolé pour la mort de tes parents, annonça-t-il. Je te jure que si j'avais été dans leur avion, j'aurais pu les sauver.

Daniel leva les yeux au ciel.

- Ça je n'en doute pas, fit Michael.

- Hum hum... les coupa Daniel. Où est l'indice que tu étais censé donner aux Madrigal ?

- Black me l'a volé, expliqua Vincent. Quelle vipère ! Mais elle a épargné mon ingrédient...

- Laisse-moi deviner, reprit Daniel, la myrrhe ?

- Comment vous le savez ?

Les enfants lui expliquèrent donc la supercherie. Furibond, Vincent s'empressa de jeter la résine de myrrhe qu'on venait de lui donner avant d'expliquer aux Cahill quel était l'indice.

- Si j'ai échangé cet indice contre un ingrédient, c'est parce que je n'y comprenais rien. C'était le poème d'un certain V.H...

« Victor Hugo, se souvint Daphné »

- Je pense que j'ai sur moi une copie du poème, reprit le Maskagan, mais croyez-moi, c'est plus du charabia qu'autre chose...

La maîtresse de Paris

Elle vaut plus qu'une parure,

Plus qu'un collier en mercure.

Sans elle, Paris ne serait plus la même,

Elle serait comme une princesse sans diadème,

Elle ne serait rien.

Diamant, rubis, béryl doré,

Rien ne peut égaler sa beauté,

Car nuit et jour, elle est illuminée,

Par tout l'amour que les Parisiens peuvent lui donner.

Et je sais que peu importe là où j'irai,

Dans le ciel, sous la terre, ou au bord de la mer,

Je ne t'oublierai jamais, chère et tendre Dame de fer.

V.H.

- En effet, commenta Jessica, c'est du charabia.

- Ça veut dire que l'ingrédient est soit le mercure, soit le diamant, soit le rubis, ou soit le béryl doré, déclara Michael.

- J'ai trouvé, dit Daphné, on doit aller examiner la tour Eiffel.

- Pourquoi ça ?

- Parce que dans les vers 3, 9 et 11, Victor Hugo parle de la tour Eiffel. Et son surnom, c'est...

- La Dame de fer, compléta Mme Shergotte.

- Une fois de plus, vous m'épatez Mme Shergotte, fit Daniel.

- Je suis chez moi, Daniel, reprit la femme. Ce pays, je le connais depuis toujours.

- Bon, moi je dois rattraper ces menteurs de Madrigal, déclara Vincent. » Ils quittèrent donc Vincent pour aller voir la célèbre tour Eiffel.

Mais Daphné était toujours intriguée par l'idée que Victor Hugo ait connu la Dame de fer. Pour elle, c'était improbable.


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