Il souffla en apercevant leur cachette, à lui et son Clan. Ils'agissait d'une battisse d'apparence assez vielle mais l'intérieur était intact. Il ne comprenait pas pourquoi une si belle maison avait été abandonnée.

Il prit une grande inspiration, préparé à subir les foudres de ses amis fasse au petit problème qu'il ramenait. Petit problème qui dormait d'ailleurs tranquillement dans ses bras.

Il considéra l'adolescente qui devait avoir un ou deux de moins que lui. Elle était belle avec un visage aux traits fins et doux. Elle avait des cheveux bruns clairs qui retombaient un peu en dessous de ses épaules. Il avait l'impression de porter un poids plume tant elle était légère malgré le fait qu'elle dépassait le mètre 70.

Il soupira une nouvelle fois et se décida à entrer. Il sut que ses amis étaient dans le salon aux conversations qui lui parvenaient. Il décida de déjà installer la fille avant d'en parler aux autres.

Il ouvrit la porte de sa chambre, car la maison n'en disposait que de cinq. Or, maintenant qu'elle était là, ils étaient six. Il la déposa délicatement sous les couvertures après lui avoir enlevé ses chaussures et en essayant de ne pas la réveiller.

Il referma la porte sans un bruit, ne s'apercevant pas qu'elle venait d'ouvrir les yeux.

Mais alors qu'il s'apprêtait à descendre retrouver les autres Nephilims, il trouva ces derniers qui l'attendaient de pied ferme devant la porte.

-On peut savoir quelle chose tu viens de larguer dans ta chambre ?cracha Rice avec autant de brutalité qu'à son habitude.

L'irritation monta en lui àl 'entente des paroles hargneuse du Nephilim.

-Une humaine, elle était menacée j'ai dû la mener ici.

-Ce n'était pas une raison !dit Tara.

-Que veux tu que nous fassions avec une humaine sur le dos ?demanda Carie.

-Le Clan des Vespertilio a essayé de la tuer. Deux fois. Et comme tu l'as si bien dis, elle est humaine. Ce qui signifie que quelque chose se trame.

-C'est pour cette raison que tu étais parti depuis 2 jours ?demanda Oscar d'une voix posée.

Il posa son regard sur son meilleur ami qui comme toujours, savait être sérieux aux moments les plus importants.

-Oui. Quand elle s'est fait attaquer la première fois, je suis resté pour la surveiller. Mais je pense qu'elle est mieux parmi nous.

-Mais tu es fou !s'insurgea Rice. Il est hors de question que nous laissions une humaine découvrir les Clans. Pourquoi ne pas lui avoir effacé la mémoire ?

Encore, une fois, la colère s'empara de lui lorsqu'il entendit la voix insupportable de Rice. Il sentit qu'il ne pourrait retenir plus longtemps la rancœur qu'il ressentait envers ce Nephilim qu'aucun d'entre eux ne pouvait supporter.

-Tu me prends pour un novice ?demanda-t-il. Je le lui ai effacé. Mais sa mémoire lui est revenue dès le lendemain.

-Réellement ?s'étonna Oscar. C'est possible ça ?

-Ce n'était jamais arrivé jusqu'ici. Normalement même les créatures surnaturelles ne peuvent contrer mon pouvoir.

-Ou alors tu es vraiment nul, ricana Rice.

-Tu veux prendre ma place ?gronda-t-il d'une voix dominatrice. Je t'en pris, effaces lui la mémoire. Oups, j'oubliais qu'ici je suis le seul à avoir ce pouvoir. Alors vous allez bien m'écouter, reprit-t-il d'une voix autoritaire, nous ferons comme je l'ai décidé. Et là, j'ai décidé que nous la gardons parmi nous pour une durée indéterminée. Au moins jusqu'à ce que nous sachions pourquoi le Clan des Vespertilio en a après elle. Maintenant retournez faire ce que vous faisiez.

Lorsque leurs amis se furent éloignés d'un pas rageur, Oscar demanda :

-Tu es sûr de ce que tu fais ?

-Oui, je pense que nous devons découvrir ce qu'il se trame. Si les Vespertilio souhaitent tant la mort de quelqu'un, cela doit être pour une bonne raison.

-Pas forcément, je te rappelle que saigner à blanc les humains est leur passe temps préféré.

-Non, là c'était différent. Déjà, peu importe ce qu'on peut en dire ils restent toujours discret, ils ne prendraient pas le risque d'attaquer quelqu'un en pleine rue. Sans compter que la deuxième fois, elles étaient à quatre sur elle et elles ne cherchaient pas à se nourrir. Elles cherchaient uniquement à la tuer et elles lui ont littéralement sautée dessus dès qu'elle est sortie seule.

Il repensa aux attaques et au temps qu'il avait passé à observer la jeune fille en secret. Il avait par la même occasion découvert un peu plus de chose sur la façon de vivre des humains. Mais cela lui avait assez déplu, il préférait largement sa vie de vagabondage et de chasse.

-Si tu le dis, répondit évasivement son ami le sortant de ses pensées.

-Que veux-tu dire ?

-Je veux dire qu'en temps normal tu n'aurais pas ramener une personne pour cette raison. Serais-tu intéressé ?s'enquit Oscar avec un large sourire.

-Bien sûr que non !

Il leva les yeux au ciel. Il n'y avait qu'Oscar pour voir ce genre de chose à chaque coin de rue. Certes, la jeune fille était belle, mais elle n'était pas non plus la plus magnifique qu'il eut vu.

-Mouais. Il n'empêche que tu es le genre de personne à laisser mourir une personne parce qu'elle t'apporte des ennuis. Je t'aurais plutôt imaginer la laisser se faire tuer la deuxième fois pour éliminer la menace potentielle qu'elle est.

-Menace ?s'amusa-t-il en repensant à elle. Est-ce que tu l'as vu ?Comment pourrait-elle être un danger ?

-Au cas où tu l'aurais oublié, tu l'as caché dans ta chambre avant de nous annoncer que tu avais ramené une humaine.

-Tu as raison, excuses-moi. Viens.

Il poussa la porte, Oscar à sa suite. Mais ses yeux se plongèrent dans ceux sombres de la jeune fille qui s'était stoppée à mi-chemin vers le lit où elle devait normalement être endormie.

-Que ?s'étonna-t-il. Depuis quand es-tu réveillée ?

La jeune fille paraissait mal à l'aise, et finis par répondre juste assez fort pour qu'il puisse l'entendre :

-Hum... Le début.

Il soupira et Oscar apparut dans l'encadrement de la porte. La jeune fille sembla le considérer en le regardant de haut en bas. Il était brun et les yeux de la même couleur. Assez grand mais maigrelet, il possédait un certain charme bien qu'il ne fut pas spécialement beau.

-Oscar, dit-il en se tournant vers son ami. Tu peux nous laisser, s'il te plaît.

-Ok. Et au fait, c'est vrai qu'on l'imagine mal être une menace, mais regarde les filles, c'est pareille ! Et pourtant, j'ai toujours regretté de les provoquer.

-Je pense qu'on a compris. Merci, Oscar.

-Juste une dernière chose. Good choice !s'exclama-t-il. Tu n'en trouveras pas beaucoup de mignonne comme ça.

Sur ce, il partit avec un grand sourire. Le Nephilim soupira avant de dire avec un air contrit :

-Désolé, il est incapable de rester sérieux bien longtemps.

-Non, c'est bon. Alors, elle garda un moment le silence en s'asseyant sur le lit en fronçant les sourcils. C'est toi qui as effacé ma mémoire.

-Oui. Mais commençons déjà par les présentations. Je suis Alix Valdez, il s'installa à ses côtés sur le lit.

-Lily Warren. Donc, tu es... quoi ? Je veux dire, il y avait ces vampires...

-Vespertilio, la coupa-t-il. On les appellent comme ça, ou alors on dit le Clan des Vespertilio. Vampire est le mot qu'utilise les humains.

-Je vois... elle le regarda de ses sombres yeux totalement confus. Et, toi alors ? Ces femmes t'ont appelé quelque chose comme Ophim, Ephil...

-Nephilim. Je fais parti du Clan des Nephilims. Nous sommes des descendants des Anges.

Elle eut soudain l'air d'être figée sur place en le regardant, la bouche ouverte peu élégamment. Lily semblait, comme depuis le début de la conversation, désarçonnée et tremblante, comme si elle avait peur. Mais Alix ne comprenait pas pourquoi, il y ait de quoi être surpris par ces révélations, cependant, sa réaction été vraiment exagérée. Vraiment, les humains été bien difficile à comprendre !

Les Anges ?se demandait Lily. Alors eux aussi existaient ? Elle avait l'impression d'être dans un délire ou un rêve très réaliste. Sauf que c'était réel. Mais ce ne pouvait être réel. C'était impossible. Définitivement. Lui ? Descendant des Anges ?

Lily prit alors le temps de le détailler. Elle avait déjà remarqué qu'il était grand, dans les 1m 85. Il faisait certainement de la musculation car on pouvait entre voir ses biceps et abdos finement sculptés. Mais il ne tombait pas non plus dans l'exagération comme Derek. En fait, avec ses cheveux bruns qui retombaient en mèches rebelles sur son front, il était assez beau. Voir "super sexy" si elle employait les termes de Kelley.

Alix sortit de ses pensées et s'aperçut alors que Lily le détaillait.

-Lily ?l'appela-t-il.

Elle sursauta et planta ses yeux dans ceux du Nephilim. Presque aussitôt, elle se mit à rougir en détournant le regard.

-Heu, q-que ce sont ces Clans ?demanda-t-elle sans le regarder.

-En tout il y en a sept. Tu en connais déjà deux, celui des Nephilims et des Vespertilios. Il y a aussi celui des Faes, ceux que les humains appellent les fées. Ensuite, le Clan des Phoenix qui sont les descendants des Phénix tout comme le Clan des Daemons sont les descendants des Démons. Tu dois aussi connaître les légendes terrestres sur les loups-garous qui sont inspirées du Clan des Lycanthropes. Enfin, il y a les descendants des Dragons, le Clan des Draconis.

-Tu sais, dit-elle alors perdue, dans quelques minutes j'aurais oublié tout ce que tu viens de dire.

Alix éclata d'un rire grave et chaud qui la fit sourire malgré l'incompréhension qui se lisait dans ses yeux. Vraiment, les humains ! Cependant, cette fois ce n'était pas de l'exaspération qu'il ressentait, mais de l'amusement. Il reprit son sérieux et demanda :

-Tu as une autre question ?

-C'est peu dire !soupira-t-elle en se passant une main tremblante sur le front.

En remarquant ce tremblotement, le Nephilim se remit à penser que les humains étaient vraiment trop sensible.

-Alors continue, l'invita Alix sans laisser paraître ce qu'il pensait.

-Vous n'êtes que cinq ici, cela signifie qu'il n'existe que cinq Nephilims ?

Une violente détresse et une profonde tristesse s'emparèrent de lui, il répondit néanmoins avec détachement :

-Oui. Autrefois notre Clan était le plus grand, mais il y eu des guerres entre les Clans. Ceci associé à des baisses des naissances a entraîné la disparition presque totale des Nephilims. Il ne reste que nous cinq dans le monde entier.

-Oh, se contenta de répondre Lily dont la peine était palpable.

-Tu ressens de la compassion pour nous ?la questionna Alix en se redressant, se sentant piqué à vif.

-Eh bien... Je suis seulement désolée que...

-Ne le sois pas, l'interrompit-il sèchement avec un regard acerbe. Je n'en veux pas, les Nephilims ont toujours été des guerriers fiers. Je mérite mieux que ta compassion d'humaine.

Il vit Lily reculer brutalement en joignant ses mains dans un mouvement de panique. Il l'avait blessé, il le savait, mais cela lui été égal. ;

-Pourquoi m'avoir emmenée ici ?s'enquit-elle en baissant les yeux. D'après ce que j'ai entendu, parler des Clans aux humains est mal vu.

-C'est interdit, déclara Alix. Cela fait des siècles que nous cachons notre présence aux humains et nous faisons tout pour que ça continu.

-Alors pourquoi m'en avoir parlé ?insista-t-elle.

-Parce que les Vespertilios semblent en avoir après toi. Si tu nous as écouté à la porte tu devrais le savoir.

-Mais, et mes parents ? Ils doivent se faire un sang d'encre !

-Tu ne peux pas y retourner. Les Vespertilios doivent certainement t'attendre là bas. Tu y retournera quand nous aurons réglé toute cette histoire.

-Non ! Je veux retourner chez moi. Je ne resterai pas ici !

Alix considéra les larmes qui perlaient dans les yeux de Lily en maudissant ces humains. Ces humains si faibles. Incapables de se protéger.

Les larmes de Lily coulèrent le long de ses joues.

Vraiment, ils étaient tous pareils. Tous aussi facile à émouvoir.

Les yeux sombres de Lily le scrutaient avec douleur et colère.

Tous. Tous les mêmes.

Alix ne pouvait détourner ses yeux de ceux de la jeune fille. Des larmes dessinaient paresseusement le contour de son doux visage.

Oui, vraiment. Ces humains étaient... Le Nephilim ne put finir sa pensée. Ces larmes. Les larmes de Lily. Elles lui étaient difficiles à regarder.

Elle ne devait pas retourner chez elle. Il le savait. Mais il sentit sa résolution faiblir fasse à ces larmes qui mouillaient les joues de Lily.

-Ramènes-moi chez moi !s'exclama Lily.

-Je ne peux pas, souffla Alix.

-Tu n'as aucun droit sur moi ! Tu ne peux pas me forcer à rester ici !la fureur avait fait disparaître son désespoir mais ses larmes ne cessaient pas.

-Réfléchis, l'intima-t-il d'une voix soudainement douce. Tu seras en danger, et tu seras un danger pour ta famille, tes amis. Veux-tu qu'il leur arrive quelque chose ?

-Je...

Lily détourna les yeux. Il avait raison. Elle le savait. Mais...

-Combien de temps je devrai rester avec vous ?

-Je ne sais pas.

La jeune fille ferma les yeux. Elle ne voulait pas rester ici. Mais elle ne pouvait pas mettre en danger la vie des personnes qu'elle aimait.

Alix comprit qu'il avait utilisé le bon argument. Aussi, il n'attendit pas sa réponse et demanda :

-Tu veux manger quelque chose ?

Lily se contenta de hocher latête.

Alix se leva et lui fit signe de le suivre.

***

Je suivis Alix comme il me l'avais demandé mais je restais plongée dans mes pensées moroses. Il se passait trop de chose, devoir rester ici, ne pas pouvoir voir ma famille et toutes ces révélations étaient trop. Beaucoup trop pour moi. Sans compter qu'Alix ne faisait pas grand chose pour m'aider à tout assimiler. Il ne semblait même pas comprendre que je puisse être déboussolée partout ce qu'il venait de me raconter.

Je me souvins soudainement du repas que j'avais mis à la poubelle avec mon haut taché de sang pour ensuite mettre le feu au tout. Pourquoi avais-je fais ça ? Sur le coup je n'avais pas réfléchis mais maintenant je trouvais ma réaction idiote. Alors, quelque chose me vint à l'esprit et je demandais tandis que nous descendions un escalier en bois :

-C'est toi qui m'as ramené dans ma chambre et déshabillée ?

Il se retourna. Je devais être rouge comme une tomate à l'heure qu'il était. Mais je perçus une pointe de malaise quand il me répondit :

-Oui. Désolé pour ça, mais je ne pouvais pas te laisser avec des habits tachés de sang.

-Mais tu aurais pu les mettre autre part. Parce que mon amie est tombée dessus, je n'avais pas encore retrouvé la mémoire. Je me suis retrouvée dans une position délicate.

-Je sais, mais je n'avais pas d'autre choix encore une fois. Si je les emmenaient avec moi les Vespertilio auraient remonté ma piste. Je voulais les détruire mais tes parents sont arrivés, je me suis donc dépêché de me sauver.

-Comment savais-tu où j'habitais ?

-Je l'ai lu dans ton esprit, dit-il en se retournant pour continuer à descendre.

-Comment ça "lu dans mon esprit" ?répétais-je en le suivant.

Mais avant qu'il ne puisse me répondre, je sentis quatre paires d'yeux braquées sur nous.

-Alors voilà l'humaine, déclara une voix moqueuse.

Celle qui avait parlé était une fille qui ne devait pas être loin de mon âge. En réalité, les cinq Nephilims semblaient avoir à peu près le même âge.

-Lily, intervint Alix en posant une main dans mon dos. Voici Tara Thomas. L'autre fille est Carrie Red. Tu connais déjà Oscar Reese et le dernier est Rice Cramwell.

C'était étrange leur façon de se présenter... J'avais plutôt l'habitude du lycée où tu ne donnais que ton prénom.

En sentant leur regard, je me forçais à esquisser un sourire pour leur apprendre :

-Je suis Lily Warren.

J'observais les personnes en face de moi. Tara avait des cheveux blonds coupés comme ceux des garçons ce qui dénotait avec son visage rond. Elle était d'une taille normale et de corpulence toute aussi ordinaire. Elle ressemblait à toute personne lambda, seuls ses cheveux la caractérisait.

L'autre fille, Carrie, était quand à elle menue et à peine plus grande que Faith. Pour le reste, elle aussi ressemblait à une elle aussi adolescente lambda : cheveux châtains longs et yeux bruns. Elle serait certainement belle si un sourire éclairait son visage, ce qui n'était pas le cas en ce moment.

Enfin, Rice, tout en lui semblait refléter son terrible caractère. Que ce soit les cicatrices qui barraient son visage aux traits durs, son regard noir comme de l'encre, sa grande taille ou sa corpulence de boxeur.

-Alors, pourquoi les Vespertilio en ont après toi ?lui demanda Carrie avec une froideur abyssale.

-Je ne sais pas, murmurais-je.

Je sentais que le temps que je devrais rester ici serait long. Ils ne cherchaient pas à cacher leur animosité mis à part Alix et Oscar et je n'étais vraiment pas à mon aise parmi eux.

-Ne te moque pas de nous !éclata Tara. Tu sais forcément quelque chose. Pour qu'ils attaquent une humaine comme ça tu as dû faire quelque chose de très grave.

-Je vous assure !me défendis-je. Je ne sais absolument rien.

-Ils n'ont rien dit de particulier qui puisse nous aider ?demanda Alix.

-Non, ils...

Je repensais alors à une chose. Si, il y avait bien quelque chose mais ce détail ne les avancerait pas plus.

-A quoi penses-tu ?demanda Oscar.

-L-l'homme qui m'a attaqué la première fois, il a dit qu'il devait me tuer, qu'il ne pouvait pas jouer. Il a dit que s'il perdait du temps à me tuer, ce serait désobéir aux ordres. Je crois que les quatre femmes ont dis à peu près la même chose.

-Ça ne nous aide pas à savoir pourquoi ils veulent ta peau, fit remarquer Carrie toujours impassible.

-Oui, mais ça signifie qu'ils sont prêt à tout pour la tuer. Et ce le plus vite possible, fit remarquer Alix.

-Peut être que... tu es une menace pour eux, avança Oscar.

-Et donc pour nous !s'emporta Rice. Que tu sois d'accord ou non, Alix, je vais la tuer ! Avant qu'elle ne nous apporte plus d'ennuis.

Lorsque je le vis s'avancer vers moi, je pris peur et me mis à reculer. Soudain, Oscar se plaça devant moi. Ce geste me parut dérisoire compte tenu du fait que Rice dépassait le Nephilim d'une tête et qu'Oscar était aussi maigre que Kelley.

-Pourquoi tu la protèges ? Tu sais très bien qu'elle ne fera que nous enfoncer dans la merde ! Je préfère la tuer maintenant que le faire quand ce sera trop tard. Sans compter qu'Alix lui a sans doute déjà tout raconté sur les Clans.

-Ça suffit !tonna ce dernier. C'est moi le chef ici, et je vous l'ai déjà dis, nous ferons comme je l'ai décidé.

-Il est hors de question qu'on suive tes foutus décisions ! cracha Rice. Tu ne mérites pas de nous diriger.

Je vis Alix se tendre et bien je ne pus voir son expression devait faire peur car les deux filles reculèrent tandis qu'Oscar s'avança, les deux mains levées en signe d'apaisement :

-Alix, ce n'est pas la peine d'en arriver à là.

Mais cela ne sembla pas marcher car Rice s'effondra par terre sans aucune raison valable. Il se prit la tête entre les mains et hurla avec fureur :

-Arrêtes ! Arrêtes !pleura-t-il cette fois. Arrêtes !rugit-il.

-Tu sais à quoi t'en tenir, prévint froidement Alix.

Il prit ma main et m'entraîna dans la cuisine en me tirant sans aucune délicatesse. Je dus passer sous les regards plein de colère des filles et de Rice.

-Pourquoi sont-ils aussi agressifs envers moi ?finis-je par demander pendant qu'Alix fouillait dans le frigo et les placards.

-Je te l'ai dis, parler des Clans à un humains qui n'a aucun rapport avec eux est interdit.

-Et... que risquez-vous ?

Il arrêta toute activité pour me regarder. Après quelques secondes, il détourna le regard pour recommencer sa fouille.

-Une arrestation et enfermement dans les cachots d'un autre Clan. Ou la mort.

Je ne pus répondre. Tout ça pour ça ? Je décidais de ne pas m'éterniser sur ce sujet :

-Les autres Clans sont eux aussi en disparition ?

-Non, les Vespertilios sont les plus nombreux. Ils existent plusieurs colonies à travers le monde et il y a un chef pour chacune. Mais la chef du Clan est ici, en Amérique du Nord, dans la plus puissante colonie de Vespertilio. Le Clan des Lycanthropes est lui aussi très étendu, on les retrouve surtout dans les grandes forêts d'Europe et d'Amérique. Leur chef se trouve en France.

Alix déposa un sandwich devant moi et il me fit signe de m'asseoir. Je commençais à manger tandis qu'il continuait de m'expliquer :

-Les Fae sont nombreuses mais se trouvent dans un endroit protégé par un sortilège ancien. Techniquement, elles n'existent pas dans ce monde mais plutôt dans un plan parallèle au notre. Mais elles sont toutes regroupées ensemble. C'est aussi le cas du Clan des Draconis,ils sont très protecteurs envers les leurs et ne se séparent que lorsqu'une situation de crise approche. Ce Clan et celui des Phoenix se situe en Amérique du Nord.

-Les Phoenix sont eux aussi tous au même endroit ?

-Oui.

-Et les Clans des Draconis et des Phoenix sont-ils grands ?

-Ils comptent tous deux entre cent cinquante et deux cent personnes.

-Et les vampi...je tentais de me rappeler le nom. Vespertilio ?

-Environ six cent. Les Lycanthropes vers cinq cent. Il reste les Daemons qui pour leur par sont près de trois cent. Ils sont comme les Vespertilios, ils sont présent un peu partout dans le monde. Et encore une fois, leur chef se trouve en Amérique du Nord, à croire que tout le monde aime ce continent.

-Mais...hésitais-je, vous y êtes aussi.

-Nous voyageons beaucoup. Nous ne restons jamais plus d'un mois dans le même endroit.

Je gardais un moment le silence avant de dire à voix basse :

-Parmi tous ces Clans avec minimum plus de cent cinquante personnes, vous, vous êtes...

-Cinq, termina-t-il. Mais ça n'a pas d'importance, c'est ce qu'on appelle la sélection naturelle et la dérivation génétique.

Je hochais la tête un peu moins désespérée qu'avant mais toujours aussi perdue. Mais autre chose me dérangeais, où étais les parents des cinq Nephilims ? Je préférais ne pas poser la question, après tout je ne les connaissais pas. Je soupirais bruyamment ce qui attira l'attention d'Alix :

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-C'est juste que... Tout ça... C'est fou. Je, je n'arrive pas à me faire à l'idée que vous existez.

-Et pourtant c'est vrai.

-Alix !l'appela Oscar en arrivant dans la cuisine.

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-Tu es blessé, non ? Viens là mon chou, je vais m'occuper de toi !

Je reportais alors mon regard sur la jambe d'Alix, horrifiée. Le sang avait séché sur son pantalon mais il devait souffrir. Mais à ma plus grande surprise, il se leva avec une souplesse étonnante et se mit assis sur la table, dos à moi de sorte que je ne voyais pas sa jambe.

-Tu n'as pas mal ?le questionnais-je.

-Nous sommes assez résistant et nous savons faire passer la douleur au second plan. Pour moi cette blessure n'est rien.

Oscar arriva avec une paire deciseaux avant de découper le pantalon de son ami.

-Tu sais je pouvais tout simplement l'enlever, fit remarquer Alix.

-De toute façon il était fichu, Oscar esquissa une grimace en examinant la blessure. Tu t'es pas loupé mon gars ! Je suis étonné que tu ai laissé un Vespertilio te toucher.

-C'est moi qui me suis fais ça. Une Vespertilio m'avait envoyé valdinguer et elle allais tuer Lily. Comme elle était trop loin, j'ai fais diversion.

-Comment ?voulus-je savoir.

Alix m'observa avant des'expliquer :

-J'ai créé un lien entre nous. Elle ressentait ce que je ressentais, donc en me blessant elle a reçu ma douleur.

Tout devenait de plus en plus dingue. Je n'étais pas sûre de pourvoir assimiler toutes ces choses. D'ailleurs, je sentis une migraine commencer à me vriller les tempes.

-T'inquiètes je vais te réparer ça, intervint Oscar.

-Co...commençais-je.

Mais avant que je n'ai pu finir ma question, une lueur bleuté sortit des mains d'Oscar qui les avait placées au dessus de la blessure d'Alix. Je me précipitais pourvoir le phénomène. Je vis alors avec consternation la blessure du jeune homme se refermer en quelques secondes.

Je sentis ma tête tourner dangereusement, aussi, je me rattrapais sur la table. Je parvint à articuler :

-T-tu as... Tu as guéri...

-Oui, répondit Oscar. C'est l'un de nos pouvoir.

-Alors, c'est comme ça que tu as guéris mon épaule, dis-je à Alix.

-Et ta tête, tu saignais après avoir cogné la pierre. Mais il est difficile de guérir les lésions internes d'une commotion cérébrale.Je me suis donc contenté de refermer la plaie et atténuer l'hématome.

 Je tentais de reprendre une respiration normale.

-Alix, tu devrais peut être l'emmener dans ta chambre pour qu'elle se repose. Elle a certainement du mal à tout digérer, ça dois faire beaucoup pour une humaine.

Humaine. Encore ce mot. Si pour Carrie, Tara et Rice cela sonnait comme une insulte, quand Oscar ou Alix le disait, j'avais l'impression d'être rabaissée. D'être une chose fragile et ignorante. Et ça, ça m'agaçais.

Alix m'accompagna jusqu'à la chambre, il y entra avec moi pour me dire pendant que je m'allongeais:

-La salle de bain est la porte à la droite de ma chambre. Je demanderais à Carrie de te trouver des habits de rechange.

-C'est ta chambre ?

-Oui, mais ne t'inquiètes pas, je dormirais dans le salon.

Il sortit et je me couchais, sentant le poids de tout ce qui venait  de m'être révélé.