3.

Le soir suivant, je n'étais pas plus avancée. Aucun autre flash. Pas moins de questions. Pas plus de réponses.

J'entendis mon père discuter avec quelqu'un dans l'entrée. Ce devait être Kelley et Faith qui venaient me rendre une petite visite. Même si je n'en avait aucune envie après ce qui était arrivé avec ma meilleure amie.

Trois coups firent trembler la porte sur ses gonds. C'était étrange. Depuis quand les filles étaient aussi  brutes ?

Je me levai pour leur ouvrir et me retrouvais nez à nez avec... Un T-shirt bleu marine tendu sur des muscles digne d'un buste de statue grecque.

"Et merde", pensais-je sachant déjà de qui il s'agissait. Je relevais la tête pour croiser le regard bleu et orgueilleux de Derek.

-Derek, pourquoi es-tu là ?

-J'ai entendu parler de ce qu'il t'es arrivé.

-Et qu'as tu entendu ?demandais-je certaine que Kelley avait fuité.

-Que tu avais une commotion cérébrale. Je venais voir si tu allais bien.

-Je vais parfaitement bien. La sortie est par là bas, dis-je en pointant le couloir d'une voix légèrement tremblante.

Je tentais aussitôt de refermer ma porte mais il passa son pied dans l'embrasure.

-Enlèves ton pied.

-Ce n'est pas poli de me renvoyer après tout le chemin que j'ai fais.

-Je ne t'ai jamais demandé de le faire. Si tu ne voulais pas te fatiguer tu n'avais qu'à ne pas venir. Je ne m'en serais pas porté plus mal.

-Je ne veux que parler. Je te promet que dans cinq minutes je pars.

Je considérais la situation. Il était plus fort que moi et pouvait parfaitement ouvrir la porte même si je la retenais. Je soupirais et décidais :

-2 minutes.

Sur ce j'allais m'asseoir sur mon lit. Derek vint s'installer à côté de moi, passant un bras délibérément un bras dans mon dos pour s'appuyer.

-Merci, ma belle.

Je ne répondis rien, certes, je ne voulais pas sortir avec lui. Il était imbu de lui-même et était un vrai coureur de jupon. Mais je n'étais jamais à l'aise avec un garçon à côté de moi. Ce n'était cependant pas la raison pour laquelle je refusais de sortir avec quelqu'un. Je souhaitais réellement me concentrer sur les études mais la raison principale était que je ne pouvais pas être avec une personne pour qui je ne ressentais rien. Alors oui, je n'avais jamais eu de copain pour la simple et bonne raison que je n'ai jamais été amoureuse.

-Il y a une chose dont je voulais que nous reparlions, murmura-t-il au creux de mon oreille. De toi et moi.

-Je pensais avoir étais claire, répondis-je d'une voix chevrotante que je détestais. Je ne veux pas sortir avec toi.

-Vraiment ?il prit une de mes mèches de cheveux et la fit tourner entre ses doigts.

Un flash me traversa :


C'était pas, possible, je rêvais forcément ! Mais même dans un cauchemars la douleur ne pouvait être aussi lancinante. Des larmes coulèrent sur mes joues, punaise mais qui avait bien pu faire ça ?

Un éclair de lucidité perça alors ma souffrance, cette personne devait toujours être là. Juste à ce moment là, une ombres'étendit sur moi, prouvant que quelqu'un se tenait derrière moi.

Je l'entendis se baisser, cependant, je ne pouvais plus bouger, la terreur immobilisait tout mon corps. Je sentis son souffle sur ma nuque, puis, sa main se posa sur mes cheveux.


Les images cessèrent tandis que Derek collait son nez dans mon cou,ayant pris mon silence pour un assentiment. Je voulus le repousser quand il susurra :

-Tu sens si bon.

Une nouvelle bride de souvenir arriva :


Une voix grave, comme venue d'outre-tombe murmura à mon oreille :

-Que tu sens bon. Je ferais bien de toi mon déjeuné, mais je dois malheureusement te tuer.


Derek comprit encore une fois mal mon absence de réaction car il me fit basculer sur le dos, se tenant au dessus de moi. Il approcha sa bouche de mon oreille, me glissant d'une voix se voulant séductrice :

-Je sais que tu est vierge, mais ne t'inquiètes pas, je ferais de mon mieux.

D'autres images de ce soir là me revinrent :


-Moi j'aurais voulu un peu plus m'amuser, mais je dois me dépêcher.Je prendrais soin de toi une fois morte.

-Prendre soin de moi ?paniquais-je. De quoi parlez-vous ?

-Tu es... vierge ? Encore mieux ! Maintenant débutons.

-Non !hurlais-je.


-Non !criais-je en donnant un coup de genoux dans les parties intimes de Derek.

Tandis qu'il se pliait, les visions continuaient :


Je me retournais vivement, et malgré la douleur, lui lançais un coup de pied bien placé. Il se plia en deux, ce qui me permis de rassembler le courage de me lever, une main sur ma blessure pour prendre mes jambes à mon cou.

-Où crois-tu aller ?demanda l'homme d'une voix sourde.


Je repris mes esprits, totalement tétanisée par la mémoire qui me revenant peu à peu d'une façon toute sauf agréable qui me laissait tremblante à chaque fois.

Derek était tombé de mon lit et se tordait en deux. Je devais prendre l'air, je devais sortir.

Je me levais et sortis de ma chambre en laissant l'autre par terre.

-Lily ? C'était quoi ce bruit ?demanda ma mère en me voyant.

Je l'ignorais et me précipitais sur la porte d'entrée. Sans prendre en compte les appels de ma mère je sortis dehors. La nuit était déjà tombée comme ce jour là.

Je titubais sur le trottoir, me rattrapant de justesse à un poteau. Soudain, j'entendis un bruit derrière moi, déversant en moi d'autre flash :


Soudain,un étrange bruit me fit tendre l'oreille tandis que je marchais le plus nonchalamment possible. Cela ressemblait au bruit que faisais un chat quand il avançait à pas feutrés. La peur me glaça les veines. Des pas, aucun doute là dessus, c'était des pas. Des pas d'une personne très silencieuse, mais j'en étais certaine.


Alors ce bruit était des pas ? Quelqu'un la suivait ? Que devait-elle faire ? Un souvenir lui donna la réponse :


Qu'est-ce que je devais faire ? Me retourner ? Je n'étais pas sûre d'y parvenir une deuxième fois. S'arrêter ? La pire idée du siècle !Continuer de marcher ? Et si la personne derrière nous rattrapait ?Ou alors, je pouvais...

Ok, ma décision étais prise. Ni une ni deux, j'appliquais ma dernière option : courir ! Je détalais sans attendre, le plus vite que je pouvais.


Je partis, sans me préoccuper de mes parents qui tentaient de me rattraper. A bout de souffle, je ne m'arrêtais pas pour autant.

Mais alors, quatre silhouette me faisant barrage me forcèrent à m'arrêter. Ces personnes, ces quatre femmes. Les infirmières. Elles affirmèrent encore une fois en parfaite synchronisation :

-Nous te tuerons. Cette fois personne ne peut nous interrompre.

-Pourquoi ?criais-je.


-Non, pourquoi ? Pourquoi ? Je n'ai rien fais. Je ne suis une personne normale. Vous ne pouvez pas me...

-Désolé, mais je ne peux pas te laisser vivre, ce serait désobéir aux ordres. En revanche, je devinais un sourire sur ses lèvres, je peux prendre du plaisir à te tuer. Tu vas voir, la souffrance de ce couteau ne sera rien en comparaison.


-On nous a donné l'ordre de te tuer, répondirent-elles.

Mes jambes ne parvenaient plus à me porter, aussi, je m'appuyais contre un arbre sur le bas-côté.

-Non. Vous ne pouvez pas. J-je n'ai jamais rien fais pour mériter la mort, pleurais-je.

-Seul les ordres comptent.

Sur ce, elles retroussèrent les lèvres, dénudant des grandes canines.


Soudain, il réapparut devant moi, comme sorti de nul part. Je sursautais en hurlant, puis, mon regard croisa le sien. Je n'avais jamais lu une telle chose dans les yeux d'une personne. Ils semblaient comme animés d'une soif animale. Puis, j'aperçus sa bouche où deux canines aiguisées en sortaient.

-Non, impossible, gémis-je. V-Vous êtes... Non, ce ne peut pas être vrai. Vous n'existez pas. Les vampires n'existent pas...

-Nous n'aimons pas ce mot humain. Nous nous appelons les Vespertilio, souviens-t-en car c'est l'un d'eux qui t'a tué.


-Non, murmurais-je, les larmes ruisselant sur mon visage. Non !hurlais-je de toutes mes forces au moment où elles se jetèrent surmoi.


Sur ce, il se jeta sur moi, toutes dents dehors.


Je me souvenais enfin de tout. Mais le destin avait voulu que je meure à ce moment là. Ce fut comme si je tombais dans un gouffre. Je ne ressentais aucune douleur. Alors la mort était si simple que ça ? Elle se résumait à une sensation de chute.

Soudain, je sentis quelque chose m'attraper fermement la taille, faisant par la même occasion cesser la sensation qui me submergeait.

Déboussolée, j'entrouvris peu à peu les yeux mais fut obligée de les refermer à cause de la lumière du soleil trop vive. "Le soleil ?"me répétais-je. Mais c'était pourtant la nuit. Alors d'où venait cette lumière ? Un cocon de chaleur sembla alors m'entourer, à la fois doux et réconfortant.

Je retentais d'ouvrir les yeux. Cette fois, au lieu de m'éblouir, la lumière sembla m'aider à recouvrer mes sens.

C'est ainsi que je pris conscience du bras qui me soutenait par la taille. Je me remis sur mes pieds, en face de moi je discernais les infirmières qui tentait de se protéger de la lumière.

Je me retournais peu à peu vers la personne qui venait incontestablement de me sauver la vie.

Il s'agissait d'un homme, non, plutôt d'un jeune homme qui devait avoir quelques années de plus que moi. Avant que j'ai l'occasion de plus le détailler, il braqua sur moi un regard noisette et m'ordonna :

-Ne bouges pas, j'en aurais vite finis.

Dès qu'il eu dit ça, la lumière s'évanouit et il s'avança face à nos assaillants. Les quatre infirmières regardèrent mon sauveur en penchant la tête. Elles déclarèrent alors avec une pointe d'amertume :

-Nephilim.

Sans prévenir, elles se jetèrent sur nous avec ce qui ressemblait à un feulement de chat et en montrant les dents comme un chien.

Mon sauveur sortit quelque chose de son dos qui s'avéra être un poignard à la lame d'un blanc pur. Il me poussa contre l'arbre de son autre main. Tout cela, il le fit d'un même mouvement et à une vitesse étonnante. Il fendit l'air de son arme, forçant les femmes, à faire un écart pour ne pas se faire toucher.

Ils se toisèrent avec méfiance, les yeux du jeune homme scrutait chacune des femmes comme pour étudier laquelle attaquerait la première.

La rousse s'avança si vite que ses mouvement en était flou mais elle reçut aussitôt un coup de pied dans le ventre. Je ne savais pas comment il avait réussit à la voir et encore moins à la toucher mais il continua, comme s'il pouvait prédire les attaques.

Dès que sa compère fut touché, la brune fonça. Mon sauveur lui planta sa lame en plein dans le cœur et elle disparut dans une gerbe de cendre.

Sans perdre de temps, la rousse attaqua avec la blonde. Le jeune homme attrapa la première par les cheveux et la poussa sur l'autre tandis que celle avec les cheveux noir rejoignait la partie.

Cependant, avant qu'elle ai pu arriver vers eux, il lança son épée qui atteignit sa cible dans le mille. La rousse revint à l'attaque et il n'eut d'autre choix que de se battre à mains nues.

Il prit son bras qu'elle tendait devant elle pour l'attaquer et le tordit jusqu'à ce qu'elle soit à genoux. Le blonde arriva sur lui mais il l'attrapa d'une main à la gorge et l'envoya deux mètres plus loin.

Mon sauveur eu le temps de prendre un second poignard de son dos et de tuer la vampire rousse. Quand la blonde revint à l'attaque elle cracha :

-Je vais te montrer ce qu'est que réellement pousser quelqu'un !

Elle le percuta et il décolla comme une simple poupée portée par le vent. Je crus l'espace d'un instant que s'en était finis, surtout quand la blonde se tourna vers moi sans plus porter d'attention à son adversaire. Mais je le vis faire une pirouette dans les airs pour atterrir sur ses pieds une dizaine de mètres de là où il était auparavant.

Alors que je pensais le voir accourir vers moi, il s'enfonça son poignard dans la jambe. Aussitôt la femme cria, se tenant le même endroit où se trouvait la blessure de mon sauveur. Cela eut l'avantage de détourner l'attention de la blonde de moi qui regardait le jeune homme avec haine.

-Sale Nephilim ! Tu me le paieras ! 

Elle prit son élan avant de s'élancer vers lui mais alors qu'elle se trouvait à quelques mètres de lui, un coup de feu retentit et je vis la blonde se décomposer petit à petit.

Je repris alors mon souffle, n'ayant même pas remarqué que je le retenais depuis tout ce temps. Je me laissais glisser le long de l'arbre, la tête posée contre mes genoux tandis que ma respirations'accélérait de plus en plus.

-Tu peux te lever ?demanda le jeune homme.

Sans lui répondre, je me remis debout mais un vertige me pris. Je me rattrapais à l'arbre, et me forçais à respirer normalement. Mais rien à faire, plus j'essayais et plus je suffoquais. Je tremblais de façon incontrôlable et je sentis vaguement une main se poser sur mon épaule.

-Qu'est qu'il t'arrive ?

-J-je crois que je fais une crise de panique.

-Mais pourquoi ?demanda-t-il l'air sincèrement étonné.

-Pourquoi ?répétais-je en montant dans les aigus. Peut être parce que je me suis fais attaqué deux fois de suite par des vampires qui soit dit en passant n'étaient que des mythes pour moi !

-Tu te souviens de l'attaque d'hier ?me questionna-t-il avec empressement.

-Oui, soufflais-je avec peine.

-Depuis quand ?

-C'est revenu par bride depuis hier matin et quand elles m'ont attaquée que je m'en suis totalement souvenue.

-C'est pas possible, pesta-t-il en se passant les mains dans les cheveux. J'ai pas le choix, tu vas devoir venir avec moi.

-Q-quoi. Non, j-je ne, je m'interrompis. Je ne peux...je ne parvenais plus à parler. J-je ne...

Je reçus alors un coup sur la nuque tandis que je sentais que je sombrais dans l'inconscience.

-Excuses-moi. Mais c'est pour ton bien. Dors un peu, tu seras en sécurité en te réveillant.


Ma dernière pensée cohérente fut que cette situation m'en rappelait horriblement une autre survenu deux soirs plus tôt. Et la seconde était que depuis peu je tombais trop souvent dans les pommes à mon goût.

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