1.


1h plus tôt :

-Tu rentres Lily ?

Je me retournais et regardais Kelley, ma meilleure amie depuis la maternelle :

-Oui, je dois commencer la composition d'histoire.

-Pardon ?s'exclama-t-elle. On nous l'a donné aujourd'hui et on a deux semaines pour la faire ! Tu n'es pas obligée de commencer maintenant!

-A quoi nous serve les deux semaines si on la fait deux jours avant la date limite ?

-Je m'en sors très bien comme ça !répliqua Kelley. Franchement,Lily, elle posa les mains sur les épaule de celle-ci. Tu es belle,gentille, sympa et tout, je ne comprend pas pourquoi tu n'as jamais eut de copain !

-Parce que je préfère me concentrer sur mes études que sur les garçons.

Et ils sont tous des machos dans ce lycée.

-Si tu n'étais pas aussi intello et coincée, tu ferais des ravages !Et pour Derek ? Il te drague depuis des semaines !

-Oui, je sais, il est venu me demander de sortir avec lui tout à l'heure.

-Sérieux ?cria Kelley ce qui lui valut un regard sévère de la bibliothécaire auquel elle répondit en levant le yeux au ciel.

-Aussi sérieux que je l'ai envoyé bouler, me contentais-je de répondre en tournant la page de mon livre.

Bon, si je le disais comme si ça avait été simple, mais en réalité je n'avais pas pu le regarder dans les yeux. Je sais, je suis ridicule d'avoir peur d'un gars qui fait deux fois ma taille et le double de ma carrure.

-Tu te fous de moi ?dit-elle avec un rire nerveux.

-Non. Je lui ai dis que je n'avais pas l'intention de sortir avec qui que ce soit.

Encore moins un vaniteux comme lui certain qu'aucune fille ne lui résiste.

-Mais Lily, ce gars c'est l'incarnation du sexy et du parfait ! Toutes les filles rêvent de sortir avec lui. Et toi tu lui met un râteau ?souffla-t-elle avec un air outré.

Là elle exagère, il est beau, ok, mais parfait ? Loin de là !

-Je te l'ai déjà dis je ne sais combien de fois. Je ne veux sortir avec personne.

-Tu vas finir vierge à 50 ans si tu continues...

-C'est ma virginité pas la tienne. Alors arrêtes d'essayer de la vendre à chaque gars potable que tu croises.

-Là tu exag...

-Bon, je dois rentrer, la coupais-je.

-Je t'accompagnes ! On passe au starbuck sur le chemin ?

-Lequel ?

-Le nouveau

-Ok, on pourrait aller chercher Faith, elle aussi voulait le tester.

-Attends, je l'appelle !déclara Kelley en sortant son téléphone.

-Faîtes ça dehors !rouspéta la bibliothécaire.

-Quelle rabat-joie !soupira Kelley en sortant avec Lily.

-Sois reconnaissante, elle aurait pu te le confisquer.

-Allô, Faith ?demanda mon amie en ignorant ma remarque. Oui, on rentre en passant par le starbuck avec Lily, ça te dis ? (Faith lui répondit mais je n'entendis pas). T'inquiètes, je te paie ton verre, tu as fais pareil pour moi la dernière fois. (Nouvelle réponse). Mais non ! Il y a pas de problème, il faut bien que je te rembourse. (Faith dit quelque chose). Ok, on se retrouve à la grille. A tout de suite !elle raccrocha. C'est bon pour elle.Allons-y.

Arrivés à la grille, une petite blonde nous sauta dessus :

-Vous m'avez manqué ! Je vous ai pas vu de la journée !

-Faith, on a mangé ensemble à midi, répondis-je avec un sourire amusée.

-C'était il y a trop longtemps tout de même !rigola-t-elle. Mais,Kelley, tu es certaine de vouloir me payer le starbuck ? Tu sais, ce n'est pas grave si tu ne me rembourses pas. Je m'en fiche pas mal de l'argent.

-Ne dis pas n'importe quoi ! Moi je n'aime pas avoir des dettes non-remboursées. Maintenant viens.

Kelley prit Faith par le bras et la tira. Elles étaient toutes deux opposés comme sur le physique que le caractère. Faith était assez petite,blonde aux yeux verts avec des formes qui faisaient se retourner les garçons sur son passage. Elle était une perpétuelle optimiste et timide qui était comme un vrai rayon de soleil avec ses amies.

Kelley, elle, était une grande brune filiforme qui se plaignait souvent de sa petite poitrine. Elle avait des yeux bruns, qui malgré leur couleur que l'on pourrait croire banale, étaient envoûtants. Elle était aussi très belle et elle n'hésitait pas à jouer de son charme. Son caractère explosif lui attirait quelque fois des problèmes, mais on s'entendait immédiatement avec elle.

Moi je suis un mélange des deux. Côté caractère je tiens un peu de Faith et côté physique un peu de Kelley.

-Arrivée !s'écria Kelley, me faisant sortir de mes pensés.

Après avoir commander nos boissons, nous nous étions assises à une table.Nous avions discuter de tout et de rien. Kelley continuait de me dire de trouver un copain, que même Faith y était parvenue. Nous rigolions, nous étions heureuse.

Quandje repense à cette époque, la nostalgie me prend toujours. L'ignorance me permettait de vivre normalement. Cette vie simple me convenait, mais il est impossible de revenir en arrière. La vie est faite de choix, de rebondissements, d'obstacles, de moments de bonheur, de moments de tristesse. C'est ce qui fait d'elle une chose si précieuse, une chose qui ne peut être copier, ne peut ressembler à aucune autre.

C'est pourquoi, pour rien au monde, je ne reviendrai en arrière, même pour revivre dans l'ignorance.


Trente minutes plus tard, nous nous séparons, partant chacune de notre côté. La nuit était déjà tombée depuis quelques minutes et seul les lampadaires me permettaient de voir où je marchais.

Ma mère devait s'inquiéter, d'habitude je l'appelais pour la prévenir que je faisais un détour, mais je n'avais plus de batterie. De toute façon, d'ici un quart d'heure je serai rentrée.

Je continuais de marcher, appréciant la fraîcheur de ce soir d'automne alors qu'il faisait excessivement chaud la journée.

Alors, j'aperçus l'entrée du parc où nous passions nos journée à jouer avec Kelley. Comme à peu près chaque jour, je décidais de passer par celui-ci car il s'agissait d'un raccourci. Si je l'aimais en tant normal, là, sans éclairage les ombres des arbres me semblaient menaçantes. Les oiseaux passant dans le ciel me faisait sursauter.

Je me répétais que ce n'était rien, que je n'étais pas une petite fille en avançant le plus rapidement possible. Cependant, j'entendis un craquement, comme une branche que l'on casse. Traversée d'une sueur froide, je restais paralysée sur place. Je ne parvenais pas à me retourner, j'avais trop peur de ce que je pouvais trouver.

"Ne sois pas idiote ! Ce n'était probablement rien. Maintenant retourne toi !"m'intimais-je.

Prenant une grande goulée d'air, je tournai peu à peu. Quand mes yeux se posèrent sur du vide, je poussais un soupir de soulagement.

Sans attendre, je repris mon avancée, une vague d'inquiétude noyant mon cœur. Je tentais de faire le moins de bruit possible, bien que je n'y parvienne pas trop.

Soudain, un étrange bruit me fit tendre l'oreille tandis que je marchais le plus nonchalamment possible. Cela ressemblait au bruit que faisais un chat quand il avançait à pas feutrés. La peur me glaça les veines. Des pas, aucun doute là dessus, c'était des pas. Des pas d'une personne très silencieuse, certes, mais j'en étais certaine.

Qu'est-ce que je devais faire ? Me retourner ? Je n'étais pas sûre d'y parvenir une deuxième fois. S'arrêter ? La pire idée du siècle ! Continuer de marcher ? Et si la personne derrière me rattrapait ? Ou alors, je pouvais...

Ok, ma décision étais prise. Ni une ni deux, j'appliquais ma dernière option : courir ! Je détalais sans attendre, le plus vite que je pouvais.

Mais je n'eus même pas parcouru cinq mètres qu'une douleur irradia dans mon épaule. Je ne pus retenir un cri de souffrance en m'arrêtant. Mon dieu ce que ça faisait mal ! Je me laissais glisser au sol. Puis, je tournais ma tête pour apercevoir mon épaule.

"Oh putain !"pensais-je, je ne suis pas le genre de personne à parler comme ça, mais là, c'était tout ce que je trouvais à dire. Un couteau était planté dans ma chair, laissant peu à peu mon haut s'imbiber de sang.

C'était pas, possible, je rêvais forcément ! Mais même dans un cauchemars la douleur ne pouvait être aussi lancinante. Des larmes coulèrent sur mes joues, qui avait bien pu faire ça ?

Un éclair de lucidité perça alors ma souffrance, cette personne devait toujours être là. Dès que cette pensée m'eut traversé, une ombre s'étendit sur moi, prouvant que quelqu'un se tenait derrière moi.

Je l'entendis se baisser, cependant, je ne pouvais plus bouger, la terreur immobilisait tout mon corps. Je sentis son souffle sur ma nuque, puis, sa main caressa mes cheveux. Une voix grave, comme venue d'outre-tombe murmura à mon oreille :

-Que tu sens bon. Je ferais bien de toi mon déjeuné, mais je dois malheureusement te tuer.

Qu'avait-il dis ? Me tuer ? Mais pourquoi ? Aussi, je soufflais d'une voix emplie de larmes :

-Non, pourquoi ? Pourquoi ? Je n'ai rien fais. Je ne suis une personne normale. Vous ne pouvez pas me...

-Désolé, mais je ne peux pas te laisser vivre, ce serait désobéir aux ordres. En revanche, je devinais un sourire sur ses lèvres, je peux prendre du plaisir à te tuer. Tu vas voir, la souffrance de ce couteau ne sera rien en comparaison.

Comme pour appuyer son argument, il remua la lame dans mon épaule, m'arrachant un cri qui me glaça le sang même à moi.

-Non, non, par pitié, le suppliais-je en pleurant.

-Moi j'aurais voulu un peu plus m'amuser, mais je dois me dépêcher. Je prendrais soin de toi une fois morte.

-Prendre soin de moi ?paniquais-je. De quoi parlez-vous ?

-Tu es... vierge ? Encore mieux ! Maintenant débutons.

-Non !hurlais-je.

Je me retournais vivement, et malgré la douleur, lui lançais un coup de pied bien placé. Il se plia en deux, ce qui me permis de rassembler le courage de me lever, une main sur ma blessure pour prendre mes jambes à mon cou.

-Où crois-tu aller ?demanda l'homme d'une voix sourde.

Soudain, il réapparut devant moi, comme sorti de nul part. Je sursautais en hurlant, puis, mon regard croisa le sien. Je n'avais jamais lu une telle chose dans les yeux d'une personne. Ils semblaient comme animés d'une soif animale. Puis, j'aperçus sa bouche où deux canines aiguisées en sortaient.

-Non, impossible, gémis-je. V-Vous êtes... Non, ce ne peut pas être vrai. Vous n'existez pas. Les vampires n'existent pas...

-Nous n'aimons pas ce mot humain. Nous nous appelons les Vespertilio, souviens-t-en car c'est l'un d'eux qui t'a tué.

Sur ce, il se jeta sur moi, toutes dents dehors. Je reculais sans m'apercevoir que je me dirigeais vers les pierres qui délimitaient le chemin du parc.

-Non !criais-je de toutes mes forces.

Mais je trébuchais et tombais en arrière au moment où un craquement sinistre se faisait entendre. Sans que je puisse me retenir dans ma chute, je sentit ma tête heurter violemment une pierre.

Ce ne fut qu'à demie consciente, entièrement terrassée par la douleur et la peur, que j'entendis quelqu'un s'approcher de moi. Je ne pouvais plus esquisser un seul mouvement, mon corps ne me répondait plus. La personne déplaça mes cheveux qui cachaient mon cou avant de me murmurer d'une voix douce :

-Ne t'inquiètes pas, maintenant c'est finis.

A peine avait-elle finis sa phrase que je l'obscurité m'engloutis et je sombrais dans l'inconscience.

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