Jour 17 - Monsieur Zombie a perdu son bras

— Comment ça vous ne pouvez pas venir travailler parce que vous avez perdu votre bras ? C'est quoi cette excuse ? C'est un bras, ça ne peut pas se perdre !

Le zombie resta là, la bouche entrouverte et l'air bête. Son bras unique gratta son orbite vide, d'où son oeil d'un brun noireâtre pendouillait bien fort peu élégamment.

— Blaaaaarglemeuh... répondit l'intéressé.

— Je ne veux rien savoir ! cria son employé. Ce n'est pas le bureau des pleurs ici ! Vous avez perdu votre bras, j'en suis désolé, trouvez-vous en un autre et remettez-vous au travail ! J'ai demandé des zombies parce que ça ne coûte pas cher, vous n'allez pas en plus vous plaindre alors que vous êtes censés être dénués de toute conscience ?

— Bleuh blarg beuh...

L'homme au costume soupira et se laissa tomber dans son fauteuil, désespéré. La construction de son immeuble prenait un retard monstre depuis qu'il avait embauché cette bande de bras cassés. Entre leur attention qui se détournait au moindre passage et ceux qui tombaient du toit parce qu'ils avaient oublié où ils se trouvaient, il n'était pas au bout de ses peines. Et voilà que maintenant, ils leur tombaient les bras !

Quand il releva les yeux, le zombie s'était rapproché. Il leva un sourcil.

— Vous êtes encore là, vous ? Je vous ai dit d'aller vous trouver un bras ! Je ne vais pas accepter que vous glandiez plus longtemps ! Dépêchez-vous !

Le zombie hésita, fronçant des sourcils pour tenter de faire fonctionner son cerveau inexistant. Puis soudain et sans le moindre avertissement, il se jeta sur le pauvre fonctionnaire, qui hurla à s'en décrocher les cordes vocales. Le zombie l'ignora et mordit dans son épaule, avant de tirer la chair jusqu'à ce que le bras se décroche.

L'homme au costume tomba dans les pommes quelque part entre les deux, incapable d'en supporter plus.

Fier de son travail, le zombie entreprit d'attacher son nouveau bras dans le trou béant qui lui servait d'épaules. Bon... C'était un deuxième bras droit, et il l'avait placé à l'envers, mais ça ferait l'affaire. Quand on devient zombie, on arrête de faire la fine bouche.

Dans un haussement d'épaules, il fit demi-tour pour aller se remettre au travail.

L'homme au costume, lui, se vit à son tour transformer en zombie. Il regarda le trou dans son épaule avec intérêt. Il était sûr qu'il lui manquait quelque chose, mais quoi ? ... S'il avait oublié, ça ne devait pas être très important.

Il se redressa d'entre les morts et, à petits pas, se dirigea vers la sortie, affamé.

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