Chapitre 8: Routine
Premier jour d'école dans les Cités Interdites...
Maintenant, c'était officiel. L'école humaine c'était bien pire que Foxfire. Et en plus, le fait que son premier cours était histoire n'arrangeait rien. Léna commençait même à se demander pourquoi ses parents avaient pris cette décision stupide de l'envoyer à l'école. Lorsqu'elle le leur avait fait remarqué, ils avaient répondu que cela aurait pu paraître suspect et que les voisins auraient pu trouver étrange qu'elle passe ses journées à ne rien faire dans leur misérable maison. Ils allaient peut-être penser qu'elle regardait cet sorte d'énorme transmetteur qui diffusait des images, dès qu'on appuyait sur un bouton. Pffff... n'importe quoi! Au début, ils en avaient même eu peur, puis ils avaient essayé de parler aux personnes qui apparaissaient mais elles n'avaient pas répondu.
Et puis, depuis quand se préoccupaient-ils de l'avis des autres? Enfin, c'était justement parce qu'elle y faisait un peu attention qu'elle avait acheté un "jean" et un "sweat" la veille. Histoire de passer inaperçue en remplaçant ses vêtements elfes ce qui était totalement ridicule puisqu'elle ne pouvait pas changer son comportement. Conclusion: Les humains n'avaient vraiment pas de goût.
Bref. Malheureusement, elle avait très rapidement été inscrite.En fait, mis à part les papiers et les questions embarrassantes auxquelles il fallait répondre, cela avait été très facile de rentrer dans l'école. Le problème était de s'intégrer. Et de ne pas faire attention aux chuchotements et aux gens qui vous dévisageaient, ainsi qu'aux noms de cours étranges inscrits sur votre emploi du temps.
Elle en était donc à sa deuxième heure d'histoire et franchement tout ce qu'elle avait retenu, c'était que les humains étaient des barbares. Non mais vraiment toutes ces guerres... elle savait qu'il y avait de nombreuses différences entre les humains et les elfes et que c'était en partie à cause de ça que le Traité avait été créé mais là... Le "professeur"(c'est ainsi que les humains appelaient le mentor) continua donc pendant encore une heure son monologue sur une certaine "Seconde Guerre Mondiale". A ce qu'il paraissait, elle avait ravagé le monde. Bizarre, elle n'en avait jamais entendu parler.
Après cette première matinée de cours plutôt catastrophique (apparemment, elle n'était vraiment pas douée pour la chimie), elle se dirigea vers le réfectoire. Elle alla se servir avec son plateau et regarda ce qu'il y avait au menu, en quête d'un aliment familier:
"- Il n'y a aucun éclaterole? demanda t-elle au garçon qui la précédait dans la file.
- Hein?" interrogea t-il en retour, l'air perdu.
Léna pensa qu'il devait être trop occuper à la regarder depuis tout à l'heure pour comprendre ce qu'elle venait de dire.
-Ok... abandonna t-elle. Et du jus de luxuriante? Il y en a au moins?"
Cette fois, le garçon la dévisagea comme si elle était folle.
"- Si c'est une blague, elle n'est pas drôle..." marmonna t-il et il partit rejoindre ses amis à une table.
Léna haussa les épaules et se résigna. Elle choisit donc, au hasard, de se servir des petites choses vertes avec une sorte de boule rouge. Un élève lui jeta un regard dégoûté et s'apprêta à commenter mais le regard noir que Léna lui jeta l'en dissuada. Léna tourna les talons et chercha du regard une table où s'asseoir. Quelqu'un lui fit signe et elle crut reconnaître un élève de sa classe de 4ème. Elle se dirigea donc vers lui:
"-Tu peux t'asseoir avec nous si tu veux, proposa t-il en désignant les autres personnes assises à sa table: un garçon et deux filles. Elles, ce sont Chloé et Sofia et lui c'est Zach. Et moi je m'appelle Alex.
-Léna, se présenta t-elle à son tour. Tu sais quelle matière on a après? demanda t-elle, histoire d'engager la conversation.
-SVT, répondit-il sans hésiter.
Léna ne savait pas de quoi il parlait mais elle fit comme si. Elle décida de changer de sujet:
"-Tu as appris l'emploi du temps par coeur? s'étonna t-elle.
-Euh...oui", répondit-il après une hésitation.
Il y eut un silence très gênant que la sonnerie interrompit. Léna n'avait jamais été très sociable et elle dut se retenir de pousser un soupir de soulagement. Elle se dirigea vers son prochain cours et s'assit à côté d'un garçon qui ne se dérangea pas pour la reluquer. Il fallait avouer que vue des humains elle était plutôt jolie. En fait elle était même magnifique, avec ses cheveux roux et ondulés qui lui descendaient jusqu'au milieu du dos et ses yeux bleus clairs. Au milieu du cours, comme il ne la lâchait pas du regard elle lui demanda d'un ton acerbe:
"-T'as un problème, peut-être?
-N...non, pas du tout, bégaya t-il.
-Tant mieux alors," conclut-elle avec un regard glacial.
Elle pensait en être débarrassée mais quand le professeur leur donna un devoir à faire à deux, il lui proposa de le faire avec elle. Pfff... il pouvait toujours rêver:
"-Ecoute moi bien, face de gulon, je préférerai mourir que de travailler avec toi, pigé? J'ai tout ce qu'il me faut là-dedans,dit-elle en désignant du doigt sa tête, contrairement à toi, apparemment."
Tous les élèves à proximité qui avaient entendu l'échange éclatèrent de rire. Le professeur réclama le silence et le garçon plongea la tête dans son manuel en rougissant. Au moins maintenant, il ne l'embêterait plus.
Le reste de la journée passa et en fin d'après-midi, elle put enfin rentrer chez elle. Lorsqu'elle arriva dans le jardin elle vit le voisin s'approcher de son père. Il voulait visiblement engager la conversation ou faire connaissance avec son père qui était sorti accueillir Léna dès qu'il l'avait vue. Le voisin intercepta donc son père:
"-Splendide journée, n'est ce pas?
-Pas vraiment, non!" -Léna esquissa un sourire; son père avait toujours été franc-.
Et avec une parfaite synchronisation une goutte de pluie tomba sur le dos de sa main. Le voisin refit un essai:
"-Peut-être pourriez-vous venir chez nous pour dîner et faire plus amples connaissances? Disons demain soir, c'est bon? proposa t-il avec espoir.
-D'accord, j'en parlerai avec ma femme, accepta son père, sans grand enthousiasme et Léna soupçonna qu'il voulait simplement se débarrasser au plus vite de cet importun. Et puis de toutes façons, il y avait très peu de chances pour que sa mère accepte: elle détestait ce genre de plan.
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