La mort du roi

Dans la cour du château, des saltimbanques, des jongleurs, des acrobates envahissent la cité sur une musique entraînante. De la fenêtre, Merlin contemple la scène.

-"Oh là là ! Vous avez vu ça ?"
-" Oui. Un bougre qui lance un simple bâton."

Merlin ferme la fenêtre. Lorsque je rentre dans la pièce, pour donner des parchemins au prince. J'évite Merlin.

-"Bonjour !"
-"Marion s'il te plaît ! ?"
-"Merlin ? Il lui arrive quoi ?"
-"Pourquoi cette humeur ? C'est votre anniversaire ! On donne un grand festin en votre honneur. Il y aura des danseurs, des jongleurs et des acrobates pour vous divertir. Hélas !quel terrible fardeau que ces réjouissances !"
-"Peut-être suis-je moins facilement ébloui que toi ?"
-"J'ai hâte que la fête commence."
-"Parce-que tu as un esprit d'un enfant !"

Le prince s'éloigne de Merlin. Je rigole dans mon coin.

-"Avec cela, je suis plus intelligent que vous."
-"Je t'entends, tu sais !"

Merlin rigole et vient vers moi, surprise je fais tombé un rouleau de parchemin, qu'il rattrape avec la magie. Je le tape sur la tête.

-"Quoi ?"
-"Sois plus prudent ! "
-"Gayus et toi maintenant. "
-"Tu devrais l'écouter ! "

Il me sourit et je me sens rougir. Je lui donne les parchemins et quitte la salle. Les préparatifs vont bon train.

-" Aurais-tu perdu quelque chose par hasard, Geldred ?"
-"Le cadeau que nous devons offrir au prince. Je ne le trouve nulle part."
-"Geldred, j'ai jugé qu'il était plus sage que je s'en assure moi-même le transport."

Il ouvre un coffret contenant deux poignards.

-"Il faut mettre toute les chances de notre cote pour cet anniversaire soit une date marquante dans la vie d'Arthur."

Il lance l'un des poignards qui se plante sur la grande cible.
Dans la chambre du roi Uther. Arthur parle à son père.

-"Nous avons débattu sur l'impôt annuel ce matin. Le conseil a suggéré l'augmenter mais je trouve que le peuple est déjà accablé de taxes et ...."
-" ...Laissons de côté les affaires de l'Etat pour l'instant."
-"Pardon !?"
-" Crois-tu que je suis puisse oublier qu'aujourd'hui est l'anniversaire de ta naissance ? J'ai ouï-dire que l'on projeté pour ce soir des célébrations digne de ce grand événement."
-"Il y aura un festin et...quelques divertissements. Je vous les raconterais demain."
-"Certes, non. Pour rien au monde, je ne manquerais l'anniversaire de mon fils."

La fête commence. Des jongleurs, des lanceurs de flammes et tous ceux qui sont venus célébrer l'événement anime la soirée. Merlin sourit. Je le trouve assez mignon .Arthur et son père trinquent.

-"J'ai besoin d'un volontaire. Prince Arthur, quelle plus belle occasion pour vous de montrer une fois de plus votre bravoure légendaire. Allez-vous relever le défi ?"
-" Cela va de soi !"

Tous les invités et saltimbanques applaudissent.

-"Est-ce dangereux ?"
-"C'est un lancer de couteaux, Merlin ! Bien sûr ! Que c'est dangereux ! Mais je me vois mal refuser."

Arthur est attaché par Geldred sur la grande cible ronde et mobile.

-"N'ayez crainte, monseigneur ! Je fais mouche à chaque fois !"
-"Fort bien ! Je suis ravi de l'entendre."
-"Pardon.."

Il lui met une pomme dans la bouche du prince. L’homme se positionne et commence son spectacle sous l'œil inquiet de ses amis surtout de Merlin. Premier lancé, deuxième lancé pour le troisième lancer tous retiennent leur souffle tandis que Merlin suit la trajectoire du poignard, prêt à agir. Le poignard finit sa course en se plantant dans la pomme. Tous les convives applaudissent en poussant des cris de joies et d'admiration.

-"Tu vois, Merlin .Pas de quoi avoir peur."

Le prince croque un morceau de la pomme. Merlin me sourit, je me lève et part rejoindre Noémie. Il veut me suivre mais Arthur l'arrête.

-"D'ici quelques heures, le sédatif dans la pomme commencera à faire son effet. Le prince sera facile à atteindre. C'est alors qu'il faudra frapper."

Arthur et Merlin sont dans la chambre du prince.

-"Vous voulez me faire croire que vous n'avez pas eu peur du tout !"
-"Pas une seule minute ! Je suis un guerrier. Nous savons contrôler la peur ."
-" Vous aviez l'air effrayé !"
-"Quel bonheur de voir mon père s'amuser. Il avait moins d'entrain à la fin de la soirée. Je vais voir comment il va."
-"Croyez-vous que ce soit une bonne idée ? C'est à peine si vous tenez debout !"
-"Tu insinues que je suis soûl ?"
-"Je dis simplement que vous ne devriez pas vous promener dans le palais."
-"Et pourquoi, je te prie ?"
-"Vous portez votre culotte d'une curieuse façon."
-"Assez judicieux !"

Il remonte son pantalon et sort de sa chambre. Dans le couloir, le prince baille. Il se dirige vers la chambre de son père sans se douter que l'homme le suit. Arthur s'assoit sur le fauteuil prés de son père endormi. L'homme approche avec une épée à la main tandis qu'Arthur commence à s'assoupir. Soudain, le prince voit le reflet de cet homme sur la carafe en argent. Alors s'engage un combat.

-"Garde ! Garde !"

Arthur tient à peine debout ce qui facilite à son adversaire de le désarmer. Arthur tombe sur le sol.

-"Va au diable, Arthur Pendragon !"

Au moment où il allait le percer de son épée quelque chose l'empêche. C'est l'épée du roi Uther. J'entre alors, alarmé par les cris .

-"Il faut plus qu'un pleutre que toi pour tuer mon fils ! Marion va voir Arthur ! "

Les deux hommes se battent sans merci. L’un désirant tuer le prince, l'autre voulant le sauver. Je protege le prince, mais Uther s'écroule au sol prés de nous.

-" As-tu quelque chose à dire à ton fils avant que je ne le tue."
-"N'approchez pas ! "
-"Une fille chevalier ? Kameloot est tombé bien bas!"

Il se dirige vers le prince. Uther se relève brandissant son épée et me pousse auprès d'Arthur . L'homme esquive l'attaque mais Uther prend le dessus en plantant son épée dans le corps de son adversaire. Ce dernier a juste le temps de se saisir d'un poignard pour l'enfoncer dans le cœur du roi.

-"Père !"
-"Non !"

Uther s’écroule dans les bras de son fils. Je me lève pour aller chercher de l'aide.

-"Nonn ! Garde ! Je vais chercher du secours."

Je les laisse seul.

-"Reste avec moi, Arthur. "
-"Je suis là, père. Marion ! A l'aide ! Quelqu'un vienne."
-"Il est l'heure que je parte."
-"Non, vous n'allez pas mourir."
-"Je sais que tu me feras honneur ? Comme toujours. Tu seras un grand roi."
-"Je ne suis pas encore prêt."
-"Si. Il y a déjà longtemps que tu es prêt, Arthur."
-"Non. J'ai besoin de vous."
-"Je sais que je n'ai pas été un bon père. Il fait passer mon devoir envers Kameloot avant tout chose."
-"Non."
-"Je t'en demande pardon."
-"Je vous en prie ne dites pas cela !"
-"C'est vrai ! Mais sache-le, Arthur, je t'ai toujours aimé"
-" Père."

Je cours vers Gayus et Merlin en larmes. Merlin m'attrape au passage.

-"Que se passe til ?"
-"C'est. ..Le roi!"

Ils me suivent en courant.

Le roi est alité entouré de Noémie , Gayus, d'Arthur et moi.
-"Gaius, pouvez-vous le soigner ?"
-"La lame a touché son cœur. Il a des saignements internes."
-"Il y a forcément un remède .Quelque chose à faire pour lui. Je vous prie, Gayus."
-"Ce n'est plus qu'une question de temps, malheureusement. Je suis navré, Arthur."

Merlin, resté à l'écart, partage le chagrin du prince. Plus tard, Noémie s'occupe du roi, rentre alors Arthur.

-"Merci de tes intentions. De tous tes bons soins."
-" C'est pour vous que je le fais. Oh, Arthur !"
-" Je ne le laisserais pas mourir. J'ai encore tant de chose à lui dire. Il ne va pas mourir."

Merlin regarde par la fenêtre où le peuple de Kamelot s'est réuni une bougie à la main pour rendre un dernier hommage à leur souverain. Arthur entre et s'approche de Merlin. A la demande du prince, je les rejoints.

-"Que se passe -t-il ?"
-"C'est une veillée pour votre père. Ils veulent partager leur peine."
-"Pourquoi font-ils comme s'il était déjà mort alors que la vie l'habite encore ?"
-" Ils se préparent au pire."
-"Ils peuvent perdre espoir mais moi je refuse."
-" Je le sais bien. C'est dur à l'accepter. Je voudrais qu'il en soit autrement mais ..mais il n'y a plus rien que nous puissions faire."
-" Il y a un moyen de guérir mon père."
-" Lequel ?"
-"L'usage de la magie."
-"Pardon ?"

Je regarde Merlin étonnée. Mais Arthur n'en dit pas plus. Nous retournons voir Gayus.

-"Arthur a le projet d'utiliser la magie."
-"Il est prêt à tout. Il sait que c'est son seul espoir de guérir Uther."
-"Merlin, je t'en prie dis-moi que tu ne feras jamais cela."
-" Je mentirais si je vous disais non."
-"Tu cours le risque de révéler ta vraie nature. C'est bien trop dangereux. Marion aide moi à le raisonner !"
-"J'ai essayé Gayus."
-"La dernière fois, Arthur ne m'a pas reconnu quand j'avais quatre-vingt ans. Il n'y a pas de raison que ce soit différent."
-"80 ans ? Sérieux ? !"
-"Dois-je te rappeler que la dernière fois que tu as usé ce sortilège, tu as failli mourir sur le bûcher."
-"Ça vaut la peine."
-"Crois-tu qu'Uther te sera reconnaissant d'avoir utilisé la magie. Il aura tôt fait de te passer la corde au cou."
-"Uther aura toujours la même attitude envers la magie mais si Arthur acceptait que l'on s'en serve pour soigner son père. Son jugement s'en trouver changé pour toujours. Il verrait que la magie peut être bienfaisante."
-"Tu devrais savoir mieux que personne que l'usage d'une magie puissante présente un grand danger."
-"Je n'aurais plus à me cacher si je réussi."
-"Et si tu échoues ? Je ne puis te laisser faire cela sans intervenir, Merlin."
-"N'essayez pas de m'en empêcher parce-que ...vous ne sauriez."
-"C'est un jeu dangereux que tu joues là, Merlin."
-"Le danger me talonne à chaque heure de ma vie depuis que j'ai mis le pied à Kamelot. Le moment est peut être venu de changer cela."

Je m'inquiète pour les garçons, du coup je les suis jusqu'au sorcier, Merlin va avoir besoin de mon aide.
Arthur, moi et Merlin arrive devant la maison du sorcier.

-"Tu es sur que nous somme au bon endroit ? On dirait une cabane d'un charbonnier."
-"Ce vieux bonhomme ne doit pas gagner grand-chose avec la magie. J'ai ouï-dire que nombre de sorciers font aussi dans le charbon de bois."

Arthur donne les rênes de son cheval à Merlin puis il s'approche de la cabane.

-" Alors, vous ne venez pas ?"
-" Il ne faut pas trop l'impressionner. Il ne doit pas avoir beaucoup de visiteurs. Je reste dehors pour tenir les chevaux avec Marion. "
-"Vous ne vous quittez plus tout les deux ?!"
-"Je ne vois pas de quoi vous parlez !"

Je cherche à ne pas faire attention a ça .

-"Tu es vraiment la seule personne que je connaisse Merlin, qui a si peur si souvent. Crie comme une pucelle s'il venait un danger."
-"Ne vous inquiétez pas, vous m'entendrez !"
-"Ça promet ! "

Arthur frappe à la porte et entre dans la cabane.

-" Il y a quelqu'un ?"

Il ressort.

-"Il n'y a personne. Tu es vraiment sur que nous sommes au bon endroit ?"
-"J'en suis même certain. Nul doute qu'il sera bientôt de retour."
-" Allons donc ! Comment peux-tu le savoir ?"
-"C'est un vieillard branlant. Il ne doit pas être loin. Si vous voulez qu'il vous aide alors il vous faudra attendre à l'intérieur."
-"Où vas-tu traîner encore ?"
-" Je vais uriner. A moins qu'il vous plaise de m'accompagner. Attendez -le donc dans la cabane."
Quelle raisons aurais-je pour t'accompagner ?"
-"Entrez donc là ça presse ! (Il s'éloigne) Faites comme chez vous !"

Arthur soupire et retourne dans la cabane tandis que Merlin dissimulé derrière un arbre commence à prononcer sa formule. Je lui tiens ses vêtements.

-"Miht dagena,bepecce me.Adeaglie pisne gast min féondum ond min féondum !"

Il sort,  vieillit.  Je le regarde surprise.

-"C'est flippant! "
-"Merci Marion ."
-"Tu devrais te dépêcher! "

Dans la cabane du sorcier :

Arthur patiente à l’intérieur, regarde les quelques objets épars sur une table. Il se retourne et avec son épée, un pot tombe et se brise au sol. Il pousse, avec son pied, les débris sous la table quand la porte s'ouvre sur le sorcier.

-" Vous !"
-"Nos chemins se croisent encore, Athur Pendragon ! (il voit la main du prince prêt à saisir la garde de son épée) Seriez-vous donc venu me tuer cette fois ?"
-"Ce n'était pas mon intention."

Le sorcier s'avance et pose son pied sur les débris du pot.

-"J'ai cassé un pot."

-"Vous avez été toujours un idiot maladroit."

Le sorcier lui tend un balai.

-"Je vous demande pardon ?"
-" Si vous n'êtes pas venu de si loin pour me tuer. Pourquoi diable êtes- vous là ? J'ose croire que vous n'avez pas fait le voyage uniquement pour briser ma cruche favorite."
-"Si j'avais su qui vous étiez, je ne serais certainement pas venu."

Arthur s’approche de la sortie.

-" Vous vouliez peut-être me demander d'user de magie pour sauver votre père ?"
-" Comment le savez-vous ?"
-"J'en sais encore bien plus que vous ne pourriez jamais imaginer."
-"Étant donné votre haine à l'égard de mon père et de tout ce qu'il représente. Il est clair que je perds mon temps, ici."
-"N'ayez pas l'audace de prétendre connaître mes pensées."
-" Vous allez m'aider ?"
-"Vous sollicitez mon aide pour sauver la vie d'un homme qui me ferait brûler vif sans la moindre hésitation."
-"Je ne sais que trop ce que je vous demande et il n'y a aucune raisons que vous m'aidiez mais..mais vous êtes le seul qui puisse sauver mon père. Je vous donnerais tout ce que vous me demanderez. Des terres, de l'or. Dites-moi votre prix."
-"Je ne veux ni vos terres ni votre or. Tout ce que j'ai toujours voulu , c'est que tous les gens comme moi puisse mener une existence paisible. Que tous ceux qui pratiquent la magie soient reconnus plutôt que traqués. C'est tout ce que je veux. Voilà le prix à payer ! Pour que vive votre père."
-"Je vous donne ma parole que lorsque je serais roi tout sera différent. Vous n'aurez plus à vivre dans la crainte."
-"Dans ce cas, je vous aiderais de bon cœur."

Le sorcier prit la main d'Arthur pour la serrer signifiant le marché conclu.

-"Nous n'avons pas de temps à perdre. Il nous faut partir pour Kamelot, immédiatement."
-" Pourquoi tant de hâte ?"
-"Mon père s'affaiblit d'heure en heure."
-"Mais je n'ai pas ...de monture."
-" Prenez celle de Merlin. Il a qu'à rentrer à pied."
-"Vous obligeriez votre serviteur à rentrer à pied à Kamelot. L'envie que j'avais de vous aider viens de me passer !"
-" Je me moque bien de savoir quel cheval vous utiliserez. Nous devons arriver à Kamelot avant qu'il ne soit trop tard."
-" Avant toute chose, je dois ramasser des herbes rares dans les bois. Elles sont indispensables au remède. Je me rendrais à Kamelot à la tombée de la nuit. Si vous tenez à mon aide, il en sera ainsi et pas autrement !"
-" Je...je vous attendrais à la porte de la ville basse, à l'extérieur des remparts. Jurez-moi que vous viendrez."
-"Je vous donne ma parole. (Arthur va pour sortir de la cabane quand le sorcier le retient) Non, vous attendez ici un moment !"
-"Pourquoi ?"
-" Des questions. Toujours des questions. Pour une fois dans votre vie contentez-vous de faire ce que l'on vous dit !"

Le sorcier quitte la cabane.
Pendant qu'Arthur attend bien gentiment dans la cabane, le sorcier se précipite derrière l'arbre.

-"Dépêche Merlin !"

Puis, il boit la potion et rote. Arthur sort de la maison.

-"Ou est encore Merlin.? "
-"Et bien ..."

Le prince entend un bruit provenant derrière les arbres. Il s'approche, la main sur la garde de son épée et apparaît Merlin.

-"Qu'est-ce que tu fabriquais ?"
-"J'urinais. "
-"Tu veux dire que tu as uriné tout le temps que j'ai passé là-dedans ?"
-" Je m'étais retenu trop longtemps."
-"Décidément, tu as une constitution tout à fait étrange."

Nous sommes chez Gayus et Merlin entre en courant dans la pièce. Et empile des livres sur son bras.

-" Merlin. Je me suis inquiété. J'ai cru qu'il s'était passé quelque chose."
-"Oh ,hormis le fait qu'Arthur croit que ma vessie présente de graves anomalies, tout s'est passé comme nous l'avions prévu !"
-"Dois -je en déduire que tu mets ton projet à exécution ?"
-"Si j'arrive à guérir Uther, Arthur m'a donné sa parole que lorsqu'il serait roi, la magie ne saura plus hors-la-loi. Cela pourra tout changer."
-"Et si d'aventure, tu échouais. Qu'en serait-il de l'attitude d'Arthur envers la magie ?"
-"Vivre en craignant d'être découvert est mon lot quotidien. Si je ne saisissais pas cette occasion, je passerais sans doute le reste de mes jours à cacher qui je suis vraiment. On m'a toujours prédit un grand destin. Peut-être, est-ce un signe ? Je dois le tenter.J'ai promis à Arthur de guérir Uther mais je ne trouve même pas le bon sortilège."
-"C'est que tu ne cherches pas dans les bons livres. Tiens ! Guillaume de Cambrie avait l'esprit qui battait à la campagne mais jamais on dit meilleur guérisseur."
-"Gaius ! Merci ! "

Plus tard, il revient et prépare la potion.

-"Tu ne dois te servir que quatre gouttes. Une de plus peut lui être fatale."
-"Pourvu que je me souvienne au moins du sortilège."
-"Apprends à faire confiance à tes capacités, Merlin."

Ils entendent la voix d’Arthur dans le couloir.

-"Merrlinnn."
-"Il nous faut nous débarrasser de lui."
-"Meeerrlinnnn !"

Je pousse Merlin derriere la porte mais elle s'ouvre, je suis bloqué contre le sorcier. Mon coeur s'accélére alors qu'il met son bras autour de mon dos.

-"Arthur."
-" Auriez-vous vu le crapaud écervelé qui me sert de serviteur ?"
-"Malheureusement, non."
-"Où diable se cache-t-il ?"
-"Avez- vous cherché à la taverne ?"
-"La taverne. Oui, bien sûr ! Je vais regretter à cet agriffons d'être venu au monde !"

Il ferme la porte où Merlin et moi était caché derrière. Je me pousse vite, très gênée,  le sorcier ne me regarde pas, heureusement.

-"Pourquoi lui avoir suggéré la taverne ?"
-"J'avoue que c'est la première idée qui me soit venue."
-" La prochaine fois, choisissez la seconde, la troisième ou celle que vous voudrez mais pas la taverne."

Merlin ouvre la porte et vérifie que la voie est libre.

-"Bonne chance, Merlin."

Le vieux sorcier donne au roi quatre gouttes de la potion sous l'œil attentif d'Arthur. Soudain, il est pris d'un doute.

-" Un moment !"
-"Qui y a -t-il, maintenant ?"
-"Mon père m'a appris à ne pas me fier à la magie et voici que je l'utilise pour le sauver."
-" A vous aussi, elle vous moult fois sauver la vie. Et plus souvent encore que vous pourriez l'imaginer."
-"Mais enfin ! De quoi me parlez-vous ?"
-" Simple rappel amicale que la magie nous entoure partout et toujours. Elle est l'un des fils qui servirent à tisser la trame de l'univers."
-"Comment savoir s'il est sage de le tenter ?"
-"Je sais que la magie vous a causé bien des souffrances, jeune Arthur. Et il n'y a pas qu'à vous. Mais il est bien des magies, bien des sorciers et aucun ne se ressemble. Je n'aspire qu'à vous montrer que la magie peut être utilisée à des fins bénéfiques. Et j'espère que dans les temps avenirs, vous me verrez sous un autre jour."

Arthur regarde son père et autorise le sorcier à pratiquer la magie.

-"Efencume aetgaedre,eala gastas craeftige,gestricie pis lic forod."

Uther ouvre les yeux.

-"Père ! Père !"
-"Arthur."

Arthur est soulagé et heureux. Soudain, Uther ne se sent pas bien.

-"Que se passe-t-il ?"
-"Je n'en sais rien."
-"Mais faites quelque chose ?"

Arthur et le sorcier regardent impuissant la mort emporté le roi Uther.

-" Non"

Le sorcier tâte le pouls.

-"Il est mort."
-"Non. Ce n'est pas possible ! Père ! Revenez !"

Il regarde le sorcier.

-"Qu'avez-vous fait ?"
-"Ce qui est arrivé est impensable !"
-"Vous m'aviez donné..votre parole ! Vous avez tué mon père ! Vous l'avez tué !"

Arthur contourne le lit, fou de rage.

-"Non, Arthur !"

Fou de chagrin, Arthur saisit son épée et le brandit sur le sorcier.

-"Et maintenant c'est vous qui allez mourir !"
-" Hleap on baec !"

Le prince est propulsé à terre. Le sorcier s’enfuit. Les cloches retentissent. Les gardes accourent. Le sorcier boit la potion. Je vais dans la chambre du roi avec Gayus. Mais il est trop tard. Gayus ferme les paupières du roi tandis que Merlin entre en courant. Noémie, Arthur, Gaius et moi sommes au chevet du roi décédé.

-" Je suis navré Arthur. Le roi est mort."

Merlin part et je le rejoint , il est perdu.

-"Le sortilège faisait son effet. J'en suis certain. J'avais fait tout ce qui fallait. Je ne sais pas ce qui est arrivé."
-"Je crois que moi je le sais."

Gayus lui montre le talisman.

-"J'ai trouvé cela autour du cou d'Uther. Il a été ensorcelé. Et un sortilège de cette espèce aura inversé les effets du sort destiné à le guérir Uther n'avait aucune chance d'y survivre."
-"Marie"
-"Oui, j'en ai peur."

Merlin entre dans la chambre et trouve Arthur assit au bout de la longue table.

-"Je suis profondément attristé. Je ..je...J'aurai du ...Si seulement, j'avais pu faire quelque chose."
-"Merlin, nul n'est à blâmer hormis moi."
-"Vous n'êtes pas à blâmer. Ce n'est pas de votre faute."
-"C'est entièrement de ma faute. Mon père a passé vingt ans à combattre la magie. Et pourtant j'y ai eu recours. Je me suis conduis avec arrogance. Et cette arrogance m'a couté la vie à mon père."
-" Vous avez fait ce que vous pensiez être juste. Ce vieux sorcier avait de bonnes intentions mais le sortilège s'est peut-être corrompu. Uther était mourant .Peut-être que plus rien ne l'aurait sauvé."
-" Jamais, nous le saurons. C'est ce que je sais en revanche, c'est que la magie m'a pris mes deux parents. Elle est l'œuvre du diable. Je garderais à jamais cette certitude."

Merlin hocha la tête quand on tape à la porte. Arthur se lève et quitte la pièce laissant Merlin, bouleversé. Je le trouve et le prend dans mes bras, aucun mots n'a besoin d'être dit . Nous rejoignons Arthur. Le corps sans vie de son père est exposé au milieu de la salle. Arthur s'avance lentement. Gaius et Merlin referme les portes derrière lui. Pendant que le prince se recueille auprès de son père, Gaius et Merlin et moi, nous nous assayons sur un banc dans le couloir.

-" Laissons- le seul pour pleurer son père. Merlin ?"
-"Tout ceci est ma faute. Je l'ai tué."
-"Tu n'as point tué Uther. Marie en est la cause. La vie d'Uther s'est arrêtée lorsqu'elle lui a brisé le cœur. Nous devons tourner notre regard vers l'avenir. La mort d'Uther permet à Arthur d'accéder au trône. Espérons qu'il apportera paix et stabilité au royaume."
-" Mais la magie restera punie par la loi. J'ai dressé Arthur contre elle à jamais. Jamais, il ne sera qui je suis."
-" Ce temps-là viendra, j'en suis persuadé. Arthur subira des pressions accrues maintenant qu'il est roi. Il aura besoin de toi plus que jamais. Nous ne pouvons plus rien faire. Allons prendre notre souper."
-" Je crois que je vais attendre ici."

Nous laissons Merlin, seul. Arthur est resté toute la nuit auprès de son père. Il l’embrasse sur le front. Le jour s'est levé. Merlin est assis sur le sol, la tête tourne vers le mur. Il est réveillé. La porte s'ouvre et l'ombre d'Arthur se projette sur le mur.

-" Merlin ? (Merlin tourne la tête vers lui)C'est un jour nouveau. (Il se lève) .Tu es resté là toute la nuit ?"
-"Je ne voulais pas que vous sentiez que vous étiez seul."
-"Tu es un ami fidèle, Merlin."

Merlin se sent mal à l'aise et Arthur referme les portes.

-"Tu dois avoir faim."
-"Oui, j'ai le ventre creux."
-" Pas autant que moi. Allez viens ! (Merlin le suit dans les escaliers). Tu vas nous faire un petit déjeuner."

Le drapeau rouge avec le motif d'un dragon flotte au gré du vent sur Kamelot. C'est un grand jour. Tous se réunissent pour le couronnement d'Arthur. Tous s'inclinent à son passage. Arthur s'agenouille devant le trône et à côté du bibliothécaire.

Geoffrey de Monmouth : "Donnez-vous en ce jour votre parole solennelle de gouverner les portes de Kamelot selon les lois et coutumes propres à chacun d'eux".
-"Je donne ma parole solennelle."

Geoffrey de Monmouth :" Useriez-vous du pouvoir qui vous ai choit pour faire régner la loi et la justice en faisant preuve de miséricorde dans chacun de vos jugements."
-" Je le jure."

Geoffrey de Monmouth suspend la couronne sur la tête d'Arthur.

-"En vertu des pouvoirs qui me confère la loi sacrée je vous fais (il dépose la couronne sur la tête d'Arthur) Arthur, Roi de Kameloot."

Arthur se lève et se tourne face à tous les gens de la cour.

-"Longue vie au Roi !"
-" Longue vie au Roi ! Longue vie au Roi ! Longue vie au Roi !"
-"Longue vie au Roi !"

Merlin fixe du regard le nouveau roi.

-"Longue vie au Roi !"

Je suis sur les marches des escaliers, penseuse. Merlin me rejoint alors.

-"Tout va bien ?"
-"Arthur est roi ..."
-"Oui ."
-"Notre destin est enclenché ! "

Il prend ma main et mon coeur s'accélére encore.

-"Je ne te laisserais pas tomber ."
-"Moi non plus ! "

Je pose ma tête sur son épaule, fermant mes yeux . Je pourrais rester là pour toujours , je suis si bien avec le jeune sorcier.

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