Chapitre 7 : Le château

- Le tavernier nous a dit que le château était à un kilomètre, rappela Grûlan. Tu es sûr qu'il n'a pas menti ? 

- Ne t'inquiète pas, nous devrions bientôt arriver.

En effet, quelques instants plus tard, ils aperçurent une grande plaine d'herbe verte. Au centre, se dressait une colline particulièrement haute sur laquelle les elfes avaient bâti leur château. Sthölein et Grûlan marchèrent jusqu'au pont-levis et remarquèrent qu'un fossé très profond encerclait la muraille. 

A l'instant où ils allaient franchir l'enceinte du château, l'un des deux gardes postés à l'entrée les interpela : 

- Halte-là, mes amis ! Je suis désolé, mais le demi-géant ne peut pas entrer. A cause de la menace que représente la guerre, les lois ont été modifiées : les étrangers au Royaume ne sont plus autorisés à pénétrer dans nos châteaux. Votre compagnon devra attendre dehors.

Grûlan se tourna vers Sthölein.

- Alors entre, décida-t-il. Va prévenir le seigneur Sëmöth. Moi, je vais me poster dans les environs. Si j'aperçois les orcs, je vous le signalerai.

- Bon, répondit son ami, si on ne peut pas faire autrement...  A dans trois jours, alors !

Et Sthölein s'engagea sur le pont-levis. Il arriva dans la basse-cour, qui avait momentanément été transformé en "place de marché". Beaucoup de fermiers avaient installé leur étalage. Un marchand vendait des cochons et des vaches. D'autres vendaient le fruit de leur chasse ou des légumes qui venaient de leur agriculture. 

Sthölein s'adressa à un soldat qui passait à côté de lui : 

- Bonjour, pouvez-vous m'indiquer où se trouve le seigneur Sëmöth ?

- Il doit être en pleine réunion avec ses ministres. Je pense qu'il vaut mieux ne pas le déranger. Si vous voulez lui parler, attendez la séance d'audiences, demain.

Sthölein ignora cette remarque.

- Où se trouve la salle de réunion ? 

- Tour sud, cinquième étage.

- Merci.


Quand il arriva devant la porte de la salle, Sthölein se fit arrêter par un deuxième soldat.

- Désolé, vous ne pouvez pas parler au Seigneur maintenant, indiqua celui-ci.

- Mais je veux lui dire quelque chose de très important ! 

- La séance d'audiences est demain, à deux heures de l'après-midi.

- Je veux le lui dire TOUT DE SUITE ! 

- Je vous l'ai déjà dit : IMPOSSIBLE ! 

Sthölein essaya de passer en force mais le soldat le repoussa sans ménagement.

- Revenez demain, ce sera mon dernier mot.


Le lendemain matin, Sthölein était assis sur une pierre, dans le grand jardin.

- Les audiences sont à deux heures, soupira-t-il. Si seulement je pouvais en parler au seigneur Sëmöth maintenant...

Justement, à ce moment là, le seigneur se promenait dans le jardin avec sa famille. Sthölein les aperçut et courut vers eux.

- Seigneur Sëmöth ! Seigneur Sëmöth !

Celui-ci se retourna.

- Qu'y a-t-il ? 

- J'ai quelque chose de très important à vous dire !

- Désolé, mon ami, mais voyez-vous, je me promène avec ma famille. Si vous voulez me dire quelque chose, revenez vers deux heures, les audiences sont faites pour ça.

"Encore raté" pensa Sthölein. 

La femme de Sëmöth attendit que l'elfe soit parti pour ajouter :

- Je me demande s'il n'aurait pas fallu que tu l'écoutes... Son information avait l'air importante...

Le seigneur ne répondit pas. Son fils coupa le silence : 

- Père ? 

- Oui, mon fils ?  

- Vous ne trouvez pas que cet homme vous ressemblait ? On aurait dit que vous étiez frères jumeaux.

- Humm. C'est possible qu'il me ressemble, mais je n'ai jamais eu de frère...

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