Chapitre 8 : La rencontre, partie 2
- Enchantée, dit Leïla.
Elle scruta son visage du regard afin de déterminer si elle le connaissait ou non. Finalement, sa tête lui disait bien quelque chose, mais impossible de savoir d'où cela venait.
- On s'assoit à ce café ? proposa Priam.
- Avec plaisir. Mais j'attends des réponses.
- Je m'en doute bien Leïla, je m'en doute bien.
La jeune fille s'assit à la table, déterminée. Elle ne le laisserait pas entretenir ce mystère plus longtemps.
- Tu as assez joué avec moi, déclara-t-elle. Je veux savoir d'où tu me connais.
- A toi de me le dire.
- Je ne sais pas, moi. C'est moi qui pose la question.
- Autoritaire, un petit peu ? C'est pas grave, tu me plait même quand tu es exigeante.
- Oh, ça suffit de se moquer de moi.
- Je ne me moque pas Leïla, je suis sincère. Tu me plais et tu le sais.
- Je ne n'en sais rien. Depuis le début, je ne sais pas si on se moque de moi ou si vous avez tous fait un pari pour me chopper le premier.
- Tu t'es cru dans une histoire Wattpad ou bien ? On est pas sur Netflix ici. C'est la vraie vie, et dans la vraie vie, les gens ne font pas ça.
- Justement, c'est parce que c'est la vraie vie que ça me stresse cette histoire.
- Rassure-toi, il n'y a aucun pari. Je sais que tu manque de confiance en toi et que ça te parait surement impossible que 5 personnes s'intéressent à toi.
- Dans le lot y en avait qui ne s'intéressaient pas vraiment à moi, remarqua-t-elle, songeant à Tom.
- Effectivement, reconnut le garçon, il y a des connards même dans la vraie vie. Mais quand même, tous les autres, on s'intéresse sincèrement à toi.
- C'est plutôt flippant tu sais, votre histoire.
- On en a conscience. On ne voulait pas t'affoler. Excuse-nous si l'idée était un peu trop envahissante.
- Excuses acceptées à moitié seulement.
- Je te laisse tout le temps qu'il te faudra.
- Tu change de sujet depuis le début, insista Leïla. Tu ne m'a toujours pas dit comment tu me connaissais. Je te signale que c'est toi le plus flippant de tous.
- Tu me connais aussi, mais tu m'as oublié, et j'en suis très triste.
- Dis-moi.
- Tu ne te souviens vraiment pas de moi ? Voyons, fait un effort, je vais vraiment me vexer si tu m'a oublié à ce point.
Elle le regarda dans les yeux à nouveau. Non, rien ne lui venait, mais ces yeux... Elle les avait réellement déjà vu quelque part.
- Pour être honnête, ta tête me dit quelque chose oui. Tes yeux, plus précisément. Mais impossible de savoir d'où.
Le garçon eu un sourire flatté :
- Je vois que mes yeux t'ont fait de l'effet, c'est bien.
- Et ça suffit l'ego, monsieur. J'ai dit que je m'en souvenais, pas que je les appréciais.
- Tu n'apprécies pas mes yeux ? minauda-t-il.
- Bon, peut-être que si, un peu. Mais bon, ils sont juste marron, rien de fou, va pas prendre la confiance.
- Marron mais avec une forme un peu en amande, c'est ça leur particularité.
- Tu t'apprécies bien, je vois.
- Il faut bien. Je dois bien compenser le fait que tu ne m'apprécie visiblement pas.
- Je n'ai jamais dit ça ! se défendit Leïla.
- Ah, donc tu m'apprécies ?
- Pas dis ça non plus.
- Je vois. Madame aime rester mystérieuse. Soit.
- Tu changes encore de sujet ! Dis-moi d'où tu me connais si bien dans les moindre détails.
- Je te connais depuis longtemps, expliqua-t-il. Je t'avoue que je ne connais pas tout de toi. Je ne connais pas les détails récents de ta vie.
- Dans l'enfance ?
- Gagné.
Leïla plissa les yeux et soudain, un déclic se fit.
- Priam !
- C'est moi, oui.
- Non, je veux dire... Je me souviens.
Et elle revit la scène. Elle, petite, attendant son ami à la maison, impatiente.
- Tu étais... mon meilleur ami.
- Oui.
- On jouait chez moi, à l'époque.
- Oui.
- Tu venait souvent...
- Exact.
- ...puis d'un coup, tu as disparu.
- C'est vrai.
- Je devait avoir, 4 ans, maximum ? Peut-être cinq ? Tu es parti très tôt, tu n'as plus jamais donné de nouvelles !
- Ma famille a déménagé. J'étais très triste, j'en ai beaucoup voulu à mon père. Son travail le faisait bouger très souvent dans toute l'Europe, souvent à la dernière minute.
- J'avais beaucoup pleuré, avoua Leïla. Mon père ne savait même plus comment me consoler. C'est pour ça que je t'avais oublié, parce que je ne voulais pas me souvenir de cette blessure.
- Je suis désolé.
- Ce n'est pas ta faute. Tu avait 5 ans, tu ne pouvais rien faire.
- En tout cas, je suis vraiment très content de t'avoir retrouvée, Leïla.
La jeune fille le regarda à nouveau dans les yeux et lui dit :
- Moi aussi, Priam.
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