Chapitre 26 (2) (corrigé)

Média : William O'Brien et Owen Baner à l'époque où ils travaillaient encore ensembles. J'ai testé un nouveau coloriage, ça va plaît ? :)

Comme s'il avait entendu ses pensées, Will tourna vivement la tête vers elle, Jane se figea. Mais il ne la regardait pas, non, son regard fut attiré par les quelques femmes aux toilettes légères qui l'avaient interpellé.

- Brenda ? s'enquit-il, sourcils froncés. Qu'est-ce que tu fais là ?

Il s'approcha de la jeune femme, ses deux acolytes flanqués à ses côtés. Jane se tassa sur elle-même, espérant devenir subitement invisible. S'il la démasquait, il la réduirait en bouillie, c'était certain, et Jane avait mieux à faire que de finir comme ça sous la main de William O'Brien.

- Charly, amène Bob à Baner, répète-lui exactement tout ce que je viens de te dire, est-ce que c'est clair ? ordonna Will à ses compagnons.

Le jeune homme hocha la tête, revêtit sa casquette et laissa l'Irlandais face à une possible conquête d'un soir.

- Brenda, reprit Will. Il me semblait t'avoir demandé de te tenir éloignée de Whitechapel, un tueur rode et tant qu'il sévira je serais inquiet pour toi. Pourquoi ne m'as-tu pas écouté ?

- Will, j'ai besoin d'argent, et ce n'est pas quelque chose qui tombe du ciel malheureusement, répondit la blonde qui poussait discrètement Jane pour l'éloigner du champ de vision du jeune homme. Mais ça je suppose que tu le sais déjà.

- Brenda... S'il le faut, je...

Will soupira, il ne pouvait pas faire grand-chose dans l'immédiat. Brenda avait raison et il ne pouvait le nier. Lui-même avait souffert du manque d'argent, les nombreuses privations avaient suffi à lui faire perdre tout sens moral.

Alors que Jane cherchait une échappatoire pour rejoindre discrètement le lupanar, une femme s'approcha de Will, un sourire radieux sur les lèvres et enroula son bras autour de celui du jeune homme, qui lui rendit son sourire.

- T'es tout seul chéri ? Un aussi beau gars qu'toi, ça devrait pas être tout seul, j'peux t'offrir un peu de bon temps, pour toi ça s'ra gratuit mon cœur, roucoula la créature.

- Vous me flattez milady, répondit Will apparemment charmé, mais cela ne sera pas pour ce soir malheureusement.

- Oh ! Pourquoi ? l'interrogea la femme de mauvaise vie, visiblement déçue.

- Eh bien parce que je suis déjà accompagné, lui expliqua-t-il en gentleman. Par cette demoiselle-ci.

Le cœur de Jane émit un raté lorsque Will la pointa du doigt. Les regards de la coquette et de Brenda convergèrent vers la petite rousse aux yeux bleus-gris qui examinait le jeune homme, l'air hébété.

- M... Moi ? bafouilla Jane.

- Oui, toi ma jolie, confirma Will qui lui offrit un sourire des plus enjôleurs.

Il tendit sa main à Jane dont le regard effrayé passa de son complice à Brenda qui pinça ses lèvres rouges. Seigneur la voilà prise dans un drôle de piège !

Ne sachant que faire, elle posa sa petite main gantée d'une mitaine dans celle de Will. Il replia ses doigts sur sa main et l'attira à lui. La demoiselle s'approcha en titubant, serrant farouchement son châle contre sa poitrine, soudainement gênée que Will la découvre ainsi dévêtue. Pourtant ce n'était pas la première fois qu'il la voyait déguisée en prostituée, mais depuis leur sortie au Teen Bells, il s'en était passé des choses... Des choses qui affectaient peu à peu le regard de Jane sur son partenaire sans qu'elle ne s'en rende réellement compte, à la manière d'un doucereux poison.

- Comment tu t'appelles ? lui demanda-t-il.

- Mary, répondit vivement Jane.

- Mary... répéta Will. C'est joli. J'aime beaucoup. (Il se pencha pour lui baiser la main puis Jane devint encore plus écarlate que la couleur sur ses lèvres.) Dis-moi, ma douce, que dirais-tu de passer une nuit avec moi ? Tu n'aurais plus besoin de ça, insinua-t-il d'une voix suave, faisant glisser le châle de Jane sur son épaule, elle frissonna quand les doigts de Will effleurèrent sa peau. Je te tiendrai chaud pour la nuit mon ange. Qu'en dis-tu ?

Sa voix était douce et apaisante, son contact réconfortant et son sourire charmant. Dans ses yeux un éclat naquit et la demoiselle fut ensorcelée par tant de magie chez Will. Un étrange tourbillon remua son être et elle oublia de respirer en imaginant sa robe glisser à ses pieds. Ses yeux papillonnèrent autour d'elle. « Diantre ! Je ne me souvenais pas qu'il faisait aussi chaud ici ! »

Jane n'eut pas le temps de formuler sa réponse que Will l'avait débarrassée de son châle, le tendant à Brenda et avait noué ses doigts autour de ceux de Mary, l'attirant vers La Maison du Lys.


C'était que l'on ne s'ennuyait guère par ici. Tout n'était que rire, que jeux et plaisir. Jane le découvrit en observant les couples qui buvaient et badinaient ensemble. Son regard recherchait activement Capucine et le gardien de la morgue, mais si son rêve s'avérait une fois de plus exact, alors ils se trouvaient à l'étage. Il fallait qu'elle trouve un moyen de se débarrasser de Will pour empêcher Maxwell Walter d'assassiner Capucine Green. Par chance ce fut dans cette direction que l'entraîna Will. Enfin « par chance », tout était relatif.

La demoiselle ne put examiner les lieux davantage que l'Irlandais l'invita à entrer dans une chambre. Jane s'exécuta de mauvaise grâce, un faux sourire timide plaqué sur ses lèvres tandis qu'elle se mordait la langue pour ne pas lui crier de dégager de son chemin. Il n'aurait pas compris, à coup sûr. Puis referma la porte dans son dos. Ce fut seulement lorsqu'elle entendit le clic caractéristique de la porte qui se ferme que Jane prit pleinement conscience de la situation ; elle était seule, dans une chambre insalubre avec Will. Habillée en prostituée, et apparemment le bellâtre attendait autre chose d'elle qu'une discussion sur la couture autour d'une tasse de thé et de scones.

Il lui jeta un regard intrigué, où un éclat fauve brilla un instant dans ses prunelles d'encre. Il se délesta de sa veste sur l'espèce de lit, se débarrassa de son revolver coincé à sa taille, une taille que Jane devina finement ciselée sous sa chemise, ainsi que de son couteau. Une arme qui ne le quittait jamais et qui était très impressionnante par sa longueur et par l'étincelle flamboyante qui dansait sur la lame affûtée. C'était une belle arme, et Jane se demanda avec une fascination morbide jusqu'où elle pouvait trancher.

Il ouvrit le col de sa chemise, suffisamment pour que Jane puisse apercevoir ce qu'il pourrait lui donner si elle le désirait. La jeune fille déglutit, comme s'il lisait en elle, Will releva son malaise :

- Tu n'as pas l'habitude, n'est-ce pas ? lui demanda-t-il, compréhensif.

Ce ne fut pas la familiarité soudaine qui la perturba, mais le sujet de conversation qui concernait quelque chose dont elle ne savait effectivement rien. Elle avait pourtant déjà eu un bref aperçu de ce que c'était que d'aller au-delà des mots avec Will, elle en était ressortie chamboulée. Serait-elle capable de jouer le jeu cette fois-ci ? Elle chassa vivement cette idée de sa tête. Une femme allait bientôt mourir, égorgée puis éventrée par Jack à quelques mètres d'elle, il fallait qu'elle fasse diversion pour fuir Will.

Jane entendit les pas du jeune homme qui se dirigeait vers elle, il leva des yeux sombres vers elle, et dans l'obscurité elle se sentit chanceler. Elle entreprit de reculer.

- Euh je... balbutia-t-elle.

Un petit hoquet de surprise lui échappa quand elle sentit un obstacle de briques dans son dos et que Will plaqua une main à côté d'elle sur le mur.

- Je suis prise au piège, on dirait, rit-elle nerveusement.

Contre toute attente Will se moqua gentiment.

- Il n'y a pas de piège Mary, lui dit-il.

De sa main libre il caressa sa joue, s'attardant sur la pommette rebondie et traçant délicatement la courbe de sa mâchoire pour finir sur son menton, juste sous sa bouche. Le cœur de Jane fit un tel bond que si la foudre l'avait frappée, elle n'aurait pas été autant sonnée. Le regard que Will portait sur elle finit de l'achever ; ses yeux la scrutaient si intensément que le froid de ses iris la brûlait atrocement et délicieusement. Une brusque chaleur l'envahit, comme à chaque fois qu'il la touchait, pour un peu elle se transformerait en torche humaine sous ses doigts.

Alors que le réflexe de respirer la quittait, Will finit de l'achever en l'embrassant. Cette fois-ci Jane ne fut pas surprise, comme s'il s'agissait d'une évidence, comme si elle n'attendait que cela, ne désirait que cela, n'avait besoin que de cela. Elle lui rendit alors son baiser avec douceur, ses membres se réchauffant plus vite qu'un brasier ne prend vie. Instinctivement elle noua ses bras autour du cou de Will tandis qu'il s'accaparait sa taille, serrant ce corps délicieux contre lui. Il en profita pour approfondir leur baiser, et Jane ne le repoussa pas. Bien au contraire, c'était un jeu dangereux dans lequel elle se perdit involontairement, passant une main dans ses cheveux de jais quand l'autre caressa la joue chaude du jeune homme du bout des doigts. Elle décelait l'air de la nuit sur sa peau, les effluves de métal, l'odeur des ombres et du brouillard, le parfum du désir. Son cœur battait à tout rompre, si fort qu'elle ne l'entendit plus et ne se soucia même pas de savoir s'il battait encore.

Face à la confiance de sa partenaire, l'Irlandais en oublia bien rapidement ses réserves quant à l'innocence de celle-ci. Ses mains parcourues de cicatrices comme autant de sillons argentés, glissèrent dans le dos de Jane et passèrent sous ses fesses avant de la soulever contre le mur. Un hoquet de surprise s'échappa des lèvres de la demoiselle qui enroula ses jambes autour de la taille du jeune homme, se collant davantage à lui alors qu'il l'embrassait fougueusement.

Le cœur de Will s'accéléra quand il sentit le bassin de la jeune fille contre son ventre et cela suffit à lui faire perdre la raison, le faisant oublier tous ses plans en quelques secondes. Il fit glisser avec hâte la robe de Jane sur sa poitrine alors que ses sous-vêtements apparaissaient, il quitta sa bouche pour déposer un collier de baiser dans son cou et la jeune fille ne put retenir un petit gémissement de plaisir.

Jane oublia tout : la bienséance, sa tante, Julie, lord Stanbury, que Will la prenait pour quelqu'un d'autre et même Jack l'Éventreur sans se douter qu'il était bien plus proche qu'elle ne pouvait le penser.

Elle s'agrippa aux épaules de Will et il glissa les mains sous ses cuisses, apparemment peu dérangé par le fait d'y trouver un pantalon plutôt qu'une chair nue comme il en avait l'habitude. Il retrouva les lèvres de sa partenaire dont le rouge à lèvre avait quelque peu coulé. Dans les yeux de la jeune fille une lueur nouvelle brilla, ses yeux bleus-gris soulignés au khôl n'en paraissaient que plus profonds encore, comme l'océan alors que la tempête gronde au loin, prête à se déchaîner. Il décida de jouer encore un peu avec elle, de chauffer la braise pour que le feu se réveille.

William aimait prendre son temps et mettre ses partenaires au supplice, l'expérience lui permettait de tempérer son propre désir. Il avait ce penchant pour faire monter la température jusqu'à ce que ces dames, n'y tenant plus, se jettent littéralement sur lui, le pressant, certaines le suppliant même de combler leurs ardeurs. Will était ce genre d'homme, outrageusement enivrant, le diable en personne et l'aimer relevait du sacrilège.

Jane le vit dans les yeux de Will qu'elle n'était pas au bout de ses peines. Fricoter avec un démon n'était pas sans conséquences. Mais elle aurait bien volontiers été maudite pour qu'il la touche encore. Elle se sentit prise au piège pour toujours lorsqu'elle se rendit compte qu'elle voulait désespérément qu'il l'embrasse de nouveau.

Ce fut d'ailleurs ce qu'il fit, l'Irlandais s'empara de ses lèvres sauvagement alors que ses mains remontaient lentement vers les fesses de Jane. Il sentit ses cuisses se crisper contre lui et il adora cela. Il jouait avec ses sensations, mordilla gentiment la lèvre de la rousse qui glissa sa main froide sous le col de la chemise de l'Irlandais, ses doigts frôlant les cicatrices qui ornaient le cou du jeune homme. Elle s'empressa de déboutonner sa chemise, ses doigts ne tremblaient pas cette fois, au contraire elle s'assurait un chemin dégagé pour la suite. Will la laissa faire, n'objecta rien quand sa main se posa sur son cœur qui battait la chamade. Jane plongea un regard brûlant dans ses yeux, brûlant de désir pour lui, un désir qui vint embraser les pensées de Will alors que son sang bouillonnait dans ses veines. Cette fois ce fut elle qui s'empara de ses lèvres. Elle en voulait plus, tellement plus.

« Bien. Assez joué à présent. » Se dit-il. Il quitta les lèvres de Jane et lui murmura au creux de l'oreille :

- Vous ne pensiez tout de même pas m'avoir à ce petit jeu, n'est-ce pas ?

Et là, vous avez envie de me jeter une première pierre (je dis première parce que ce n'est pas fini !) mais vous ne pouvez pas le faire hé hé :p

Ce n'est pas un chapitre riche en informations, en plus sachez que j'avais cette scène en tête dès que j'ai commencé à écrire l'histoire ! Là, je vais m'attirer la sympathie des membres du Willane, et les foudres de l'anti-Willane xD Mais bon, encore une fois il y a une logique à tout ça. ;)

J'espère que vous avez aimé ce chapitre ! Je vous souhaite un agréable week-end et on se retrouve la semaine prochaine pour la suite !

Alors, croyez-vous que Jane parviendra à coincer Jack l'Éventreur ? ;)


Ceci est la version corrigée.

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