Chapitre 18 (4) (corrigé)
Média : On m'a demandé comment j'imaginais l'inspecteur Adrian McColl, alors je l'ai griffonné du mieux que j'ai pu :) et vous, comment l'imaginez-vous ?
L'intéressée s'empressa de glisser le précieux indice dans le creux de sa main.
- Julie ?
- Que fais-tu ici ? l'interrogea sa cousine. Tu sais très bien que mère ne tolère pas que l'on aille dans sa chambre.
- Je te retourne la même question, rétorqua Jane.
Julie prit un air dédaigneux et haussa un sourcil. Jane connaissait bien ce regard, elle sut ce qu'elle projetait de faire et tenta de s'expliquer. Elle n'était plus à un mensonge près.
- Julie je t'en prie, je...
- Tu vas me supplier de ne rien dire ? Très bien. J'accepte. Oui, je vais me taire pour toi, ne gaspille pas inutilement ta salive et tes larmes à pleurer à mes pieds. Tu en auras besoin. Je peux même te dire que tu auras besoin de tes plus beaux atouts ! À supposer que tu en aies...
- Où veux-tu en venir ? l'interrogea Jane.
Étrangement Jane trouva cela davantage inquiétant que si sa cousine avait couru avertir Mrs Blancksfair. C'était la première fois que Julie se plaçait de son côté. Certes, les miracles existaient disait-on, mais Jane n'était pas de ceux qui y croyaient. Pour elle, les miracles avaient des allures de tours de magie, et derrière chaque tour se cache une astuce. Cette fois-ci, la petite demoiselle attendait avec appréhension que le magicien lui révèle la mystérieuse astuce.
- Naturellement tu en conviens que cela ne sera pas gratuit, s'avança Julie.
« Nous y voilà. » Soupira Jane.
- Que veux-tu... ? se risqua froidement Jane.
- Eh bien... J'aimerais pouvoir me rapprocher de... Mr O'Brien.
Le sol aurait pu s'écrouler sous ses pieds que Jane ne l'aurait pas senti. Les yeux ronds, l'air ahuri, elle fixait sa cousine, coite comme une carpe. Elle qui avait si souvent matière à rétorquer avait subitement oublié comment on formait les mots.
- Jane ?
- Je suis désolée Julie, je ne peux pas.
- Quoi ? Mais, mais... Co... Comment cela, tu ne peux pas ?
- C'est impossible Julie, parce que... Mr O'Brien n'est pas un homme pour toi.
Ce qui était vrai. Ayant eu un bref aperçu des fréquentations du jeune homme, Jane était certaine de pouvoir affirmer que Julie n'était pas une femme pour lui. Si elle s'attendait à ce qu'il la demande en mariage dans une calèche à l'ombre d'un arbre, elle pouvait toujours courir ! Si elle savait qui il était vraiment !
- Pff ! pouffa Julie. Nick n'est pas un homme pour moi, Mr O'Brien ne l'est pas non plus. Te moquerais-tu de moi Jane ? Si je ne te connaissais pas, je dirais que tu es jalouse !
- Voyons Julie ! J'ai toujours détesté Nick, tu le sais. Et Mr O'Brien n'est rien de plus qu'une connaissance.
« Une connaissance que tu as embrassé... » Lui souffla une petite voix désagréable dans sa tête.
- De la haine à l'amour il n'y a qu'un pas, affirma Julie sûre d'elle. Puis comment peux-tu prétendre que Mr O'Brien n'est pas un prétendant à la hauteur de mes attentes si ce n'est qu'une simple connaissance ?
- Euh, je... Tout simplement parce que Mr O'Brien est déjà fiancé ! Voilà tout ! mentit Jane. (Enfin s'il s'agissait vraiment là d'un mensonge, après tout, il ne l'avait jamais éclairée à ce sujet dans la bibliothèque de miss Doyle.)
Le visage de Julie se décomposa. Sur le moment, Jane s'en voulut de lui avoir menti. Mais c'était pour son bien. Sa belle cousine se recomposa bien vite une expression de neutralité, elle avait l'habitude de procéder à cet exercice. L'adaptation dans le domaine du paraître était devenue comme une seconde nature chez Julie.
- Fiancé, dis-tu. (Jane acquiesça.) Je ne te crois pas.
- Demande-lui.
- C'est bien ce que je compte faire. Il m'a tout l'air d'un homme charmant et... Et puis c'est ainsi ! Tu n'as pas le choix. Je sais que le chantage est une vilaine chose. Cependant, si je peux obtenir ce que je souhaite de cette manière, sois en sûre que j'en userai, déclara Julie.
- Tu as raison Julie, le chantage est une très vilaine chose, l'accusa Jane. Aurais-tu oublié Nick par hasard ?
- Nick ? Certainement pas ! réfuta-t-elle alors qu'elle rougissait à vue d'œil. Simplement j'estime qu'une lady doit avoir plusieurs cartes dans son jeu.
« Et quelles cartes ! » se gaussa Jane. « Oh Julie... Seigneur, par pitié, tout mais pas ça ! Tout mais pas Will... ! » Si Jane aurait souhaité que Julie évite quelqu'un en particulier, hormis Nick, c'était bien Will. Julie n'avait rien à faire au bras d'un malfrat. Il lui fallait un homme bien né, doux et attentionné, doté de cette même fibre romantique qui brillait dans ses prunelles lorsqu'on lui parlait d'amour. Et non pas un séducteur invétéré, un voleur et un pariât alcoolique notoire. Jane refusait de livrer Julie entre les crocs de William O'Brien. Était-ce par jalousie ? Après tout, son cœur s'était serré à la vue des doigts du jeune homme entremêlés à ceux de Brenda. Elle chassa avec véhémence cette sordide idée de sa petite tête. C'était complètement absurde. N'importe qui de sensé penserait à éloigner le loup de la brebis. En l'occurrence, la jeune fille devait tenir à distance deux loups de la brebis...
- Julie, sincèrement, je ne crois pas que ce soit une très bonne idée... Si tu tiens vraiment à avoir plusieurs prétendants dans ton entourage, tu devrais reporter ton attention sur des jeunes hommes plus... convenables, lui intima Jane.
- Ma décision est déjà prise de toute façon. J'ai bien vu que mère ne l'approuvait pas beaucoup, mais personnellement je suis de ton côté. Il est séduisant, éloquent...
« Et ses sourires sont comme une délicieux poison ! » pensa Jane. Sous ses yeux effarés, Julie souriait délicieusement, imaginant sans doute Will, un bouquet de lilas à la main, lui récitant des poèmes et lui contant son amour ardant pour elle. « Malheur... » soupira la jeune détective.
- Tu n'as pas le choix, décréta Julie. Si tu t'arranges pour que Mr O'Brien vienne à la garden party de Mrs Carroll, je serais muette comme une tombe. Sinon...
- Très bien ! Je me rends, tu as gagné !
Après avoir obtenu gain de cause, Julie avait quitté Jane toute guillerette, un sourire que Jane n'aimait pas sur son visage d'ange, et la demoiselle traînait les pieds dans le couloir. De nombreux doutes l'assaillaient ; avait-elle bien fait d'accepter la proposition de Julie ? Elle n'en n'était pas si sûre... Jane se sentait coupable d'encourager malgré elle Julie à se rapprocher de lui. Il n'avait rien du prince charmant qu'attendait la jolie rousse. Bien au contraire, c'était même un anti-prince. Si le mythe du beau prince transformé en grenouille avait su faire rêver la petite Jane dans son enfance, il lui sembla que Will n'était autre que le vilain crapaud qui sommeillait dans une belle enveloppe charnelle.
Un crapaud qui l'avait repoussée avec froideur, sans ménagement, tel un jouet dont on ne veut plus sous prétexte qu'il ne nous amuse plus. Était-il ainsi avec toutes les femmes ? Les jetant lorsqu'il s'en lassait ? Jane refusait que la même chose arrive à sa cousine.
- Mademoiselle Jane ?
Benny se tenait face à elle, son éternel maintient impeccable lui faisant honneur depuis des années.
- Oui Benny ? Qu'y a-t-il ? Vous m'avez l'air soucieux.
- Que mademoiselle me pardonne, mais je devais à tout prix en avoir le cœur net... hésita le vieil homme.
- Parlez donc, le pressa sa jeune maîtresse.
- Eh bien voilà. Depuis quelques soirs je verrouille fermement la porte d'entrée sur ordre de votre tante. Une clé dont seuls Mrs Blancksfair et moi-même disposons. (Jane acquiesça, elle avait évidemment remarqué cela et s'était faite surprendre. L'obligeant à passer par la porte de derrière.) Or le soir où nous avons surpris cet homme dans la maison, la porte... elle n'était plus verrouillée.
- Voilà qui est étrange en effet... Probablement a-t-il forcé la serrure ? proposa-t-elle.
- J'en doute fort mademoiselle, la serrure était intacte.
La jeune fille ne sut que répondre. Comment Dieu cet homme avait-il pu entrer par la porte principale, sans clé, et sans abîmer la serrure qui plus est ?
- J'ai d'abord pensé que c'était vous, puisque vous persistez avec vos sorties nocturnes. Allons, ne me regardez pas ainsi mademoiselle, je ne suis pas dupe. Vous ne devriez pas faire cela, vous savez que c'est dangereux
- Je... bredouilla-t-elle prise au dépourvu.
Jane se mordit la langue, incapable de dire quoi que ce soit pour sa défense. Inutile de mentir, son majordome la connaissait trop bien. Benny soupira devant l'entêtement de l'incorrigible Miss Warren. Cette enfant qu'il avait toujours considéré comme sa petite fille depuis que ses grands yeux bleus de bébé s'étaient posés avec curiosité sur lui.
- Et ce n'est pas tout, mademoiselle. Je n'en n'ai touché aucun mot à votre tante Mrs Blancksfair, inutile de l'affoler davantage elle est si fatiguée en ce moment, mais je ne pouvais me taire plus longtemps. Le bureau de votre oncle a été fouillé. Sachant que cette pièce ne contient pas le moindre objet de valeur, si ce n'est des souvenirs dont Mrs Blancksfair n'ose se débarrasser. Rien n'a été volé d'après ce que j'ai pu en constater. Seulement... En nettoyant cette pagaille, j'ai trouvé un renforcement derrière l'une des plus vieilles bibliothèques. Juste derrière les livres de médecine de votre oncle feu Mr Blancksfair, j'y ai découvert un petit coffre dissimulé... En revanche, lui avait été forcé et vidé. (Jane n'en croyait pas ses oreilles et le pressa de continuer son récit.) C'était un petit coffre rectangulaire, je ne pense pas qu'il puisse contenir quelques richesses, sinon Mr Blancksfair en aurait parlé à son épouse qui aurait mis cela en lieu sûr. Mais quoi que cela puisse contenir, il est actuellement en possession de cet individu.
- Je... Je ne sais quoi penser de tout cela Benny... lui avoua la jeune fille troublée. C'est si soudain... Peut-être que ma tante avait connaissance de ce coffre, et qu'elle avait pris soin de déposer son contenu à la banque.
- Je crains que cette théorie ne soit possible, miss. Lorsque j'ai jeté un œil au coffre, une couche de poussière laissait clairement entrevoir qu'un objet avait récemment été déplacé. Un objet rectangulaire, de la taille d'un livre je dirais...
Un livre ? Caché dans un coffre ? Lui-même dissimulé derrière une bibliothèque débordant d'ouvrages de médecine. Il était très clair qu'oncle Henry ne voulait pas que ce livre soit trouvé, s'il fut là bien question d'un livre. La demoiselle ne sut comment accueillir la nouvelle. Une certaine excitation bouillait dans ses veines, mêlait à une crainte farouche qui lui vrilla l'estomac.
- Une dernière chose, mademoiselle... bredouilla faiblement Benny qui jetait des regards embarrassés autour de lui.
- Je vous écoute, répondit-elle avec la même appréhension.
- L'individu n'a pas seulement fait un détour par le bureau de votre oncle...C'est-à-dire ?
- En fait, il...
- Bon sang Benny ! Je vous en supplie !
- Il a fouillé votre chambre également.
J'attends vos avis et impressions !
Ah oui au fait ! Les réponses de la FAQ arrivent demain (je n'aurais pas le temps de tout développer ce soir comme il faut) alors il ne vous reste que cette soirée pour profiter de votre ticket afin de découvrir tous les secrets les plus inavouables de l'industrie des Chroniques Infernales ! (visez cette superbe métaphore de moi-même...)
Alors j'attends vos questions et réactions !
Ceci est la version corrigée.
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