Chapitre 6

*Point de vue de Karl*

"Votre fils a disparu !"

Cette phrase tourne dans ma tête depuis que Léonard me l'a lancé. J'avais mis quelques secondes à comprendre et me rendre compte du problème. De nombreux scénarios sur ce que mon fils a pu faire ont alors germés dans mon esprit. Je ne savais plus que faire. Je me suis ressaisi et ai repris mon calme, les idées me sont parus plus claires et j'ai pu organiser les informations reçus. Léonard était toujours planté là, il doit certainement attendre des ordres. Je lui ai alors demandé :

"Que peux-tu me dire de plus mon ami"

Il m'a alors raconté la découverte de sa disparition :

"Il devait être vingt et une heure trente lorsque son valet de chambre, Tristan et venu pour préparer son lit pour la nuit. Il n'a trouvé personne dans la suite, même son animal avait disparu avec lui, il ne s'est pas inquiéter, mais lorsqu'il ne répondait pas à ses appels et que personne dans le château ne l'avait vu, il s'est mis à paniquer. Le domestique est alors venu me voir et m'a tout raconté. Il a aussi précisé qu'il a trouvé une lettre sur la table de nuit, bien sûr, il ne la pas prise ni ouverte, il vous a attendu."

Léonard a pris une grande inspiration pour se remettre, avant que je ne m'engage dans le couloir en direction de la porte de mon fils. Me voilà à présent devant sa porte en me demandant ce que la lettre aller me dévoiler sur la disparition de l'héritier royal. Peut-être que c'était juste une farce de mauvais goût venant de lui et qu'il allait revenir d'ici peu. Peut-être qu'il s'était fait kidnapper pas un hors-la-loi qui ne tarderait pas à réclamer une rançon. Ou alors, il était parti sauver un village en flamme comme l'avait fait son oncle auparavant. J'écarte rapidement cette dernière idée lorsque Léonard m'a répondu en fronçant les sourcils qu'aucun village dans les environs n'était la proie des flammes. Je me décide alors à entrer dans la chambre, la lueur bleu roi qui émane de mes mains ouvre la porte à grande volée. La pièce est étrangement calme et silencieuse, cela ne fait qu'accentuer l'inquiétude qui était déjà présente en moi. Je m'avance dans l'endroit dépourvu de lumière, avant que les lumières ne s'allument suite à l'intervention de Léonard. Je vois à présent la table de nuit présente à côté du lit où Éric aurait dû être, j'aperçois aussi la lettre qui attend d'être ouverte. Je m'approche de cette dernière et la prends dans mes mains. Léonard me tends un ouvre lettre que je m'empresse d'utiliser. Le papier se déchire sur la lame, je vois à présent un papier plié à l'intérieur. Je le saisis de mes doigts et l'extirpe de sa protection. Je le déplie et reconnais l'écriture ronde et penchée de celui qui l'a écrite.

"Cher Karl, Chère Amber,

Vous ne savez pas la tristesse que je ressens à l'écriture de ses mots. Je suis avant tout triste mais aussi déçu de ce mensonge que vous gardé depuis toutes ces années. Car oui, je sais que vous n'êtes pas mes parents biologiques, même si vous avez essayer de vous comporter comme tel. J'ai reçu une lettre de mes véritables parents qui ont révèler le mensonge que vous gardiez. À l'heure qu'il est, je suis en train de les rejoindre. N'essayez pas de me chercher ni de me retrouver. S'il s'avise que ces parents m'ai mentis et que j'ai été trop naïf, je reviendrai certainement vers vous si vous voudrez m'accueillir à nouveau, mais s'il s'avise que se sont mes vrais parents, je resterai alors avec eux et laisserai votre royaume sans héritier.

Au revoir

Éric"

Je reste pétrifié de stupeur devant cette lettre qui me révèle que mon... "Fils" a découvert la vérité. Ils m'avaient promis de rester loin de lui et de l'oublier, je me rends compte qu'ils n'ont pas tenu leur promesse. Je suis à la fois triste et en colère, j'ai été trahi. Par mon fils et par ses charlatans. Je dois aller le dire à Amber, se sera douloureux pour elle, mais elle doit découvrir ce qui est arrivé à Éric. J'espère que ce ne sera pas trop dur pour elle et qu'elle surmontera cette épreuve, tout comme moi. Je sens toujours la présence de Léonard dans mon dos, je me retourne vers lui et lui tends la lettre pour qu'il la lise. Il sort de la poche de sa veste des lunettes qu'il vient placer sur son nez, il approche ensuite la lettre de son visage avant de pouvoir la lire correctement. Pendant ce temps, je me dirige vers la sortie, puis rejoins le couloir pour aller en direction de ma chambre où Amber doit m'attendre pour dormir en ce moment même. Je me retrouve posté devant la porte plaquée or, où j'ai l'habitude de dormir. Je passe ma main le long des motifs qui ornent le dernier rempart avant que je ne révèle le tragique événement qui se déroule à ma bien-aimée, une serrure apparait alors au milieu. Je sors une clé de ma poche et la fais pénétrer dans la serrure, je la tourne et entends les cliquetis qui m'annonce le système de déverrouillage. La porte est à présent déverrouillée, je ne l'ouvre pourtant pas, je réfléchis à ce que je vais dire à Amber. Elle sera sûrement en état de choc, c'est pour cela que je formule des paroles qui l'aideront à surmonter cette épreuve, qui apparaît subitement dans notre vie bien monotone. L'arrivée de Léonard me sors de mes pensées, d'après son expression faciale, je peux constater qu'il a l'air en colère. Je lui demande donc :

"Que t'arrive-t-il, mon ami."

Il me répond d'un ton sec, qui a pour cause de commencer à me faire perdre mon sang-froid:

"Pouvez-vous m'expliquer à quoi rime cette mascarade. Quelle est cette histoire dont parle Éric ?"

Je lance, énervé :

"Nous en reparlerons plus tard veux-tu."

Je ne le regarde plus et pivote vers la porte, je prends une inspiration avant de pousser la porte. C'est une odeur douce et agréable qui m'accueille à mon arrivée, un mélange d'amande et de fleurs de cerisiers. Je distingue dans la pénombre, ma femme qui s'est redressée à mon arrivée. Elle a les cheveux en bataille, une tête à moitié endormie. Même dans cet état, elle est magnifique. Je ne regrette pas le moins du monde de l'avoir choisi comme conjointe. Elle allume d'un geste de la main, une chandelle posée près d'elle. C'est elle qui avait "confié" des pouvoirs à notre fils, elle avait confié les éléments, moi, les ailes d'anges. Mon fils était l'un des premiers anges de la famille, le seul que je connaissais de nom était l'arrière-grand-père de ma grand-mère. C'est grâce à ce don, qu'il pouvait utiliser d'autres sorts que les élémentaires. Amber descendait de la famille royale du pays voisin, qui était autrefois proche de mon royaume avant que nous ne nous unissions afin de former une alliance pour regrouper nos peuples et exercer une puissance plus importante. Contrairement à ce que certains citoyens peuvent penser, nous n'avons pas fait face à un mariage forcé mais bien un mariage d'amour. Chaque jour que je passe avec elle, me rend encore plus amoureux. Sa voix douce que j'ai l'habitude d'entendre s'exclame :

"Tout va bien ? J'entends de l'agitation dehors."

Est-ce que je lui annonce maintenant ? Cela va lui briser le cœur et la désemparer. Mais si je ne lui dit pas maintenant et qu'elle l'apprend plus tard, ça fera encore plus de dégâts. Je finis par dire :

"- Non chérie, tout ne vas pas bien. Notre fils est parti, il nous a laissé une lettre."

Sur le coup, elle ouvre de grands yeux, surpris. Puis des larmes viennent obstruer son regard avant de s'écouler le long de ses joues. Elle prononce dans un murmure :

"Puis-je voir la lettre ?

-Bien sûr".

J'ai a peine le temps de me diriger vers la porte que Léonard arrive avec la lettre et me la tend. Je l'attrape avant d'aller la donner à Amber. Elle la déplie et commence à lire, son visage devient dur, plus aucune trace de larmes ou de tristesse. À la fin de sa lecture, elle regarde dans le vide et doit certainement réfléchir. La femme si désemparée il y a quelques instants ordonne d'une voix forte :

- Conseil, maintenant !

- Bien sûr », dis-je obéissant à l'emprise qu'elle détient sur moi.

Elle se lève d'un coup et se change d'un tour de main, son aura pourpre l'entoure et lui offre une magnifique tenue; une robe à manches longues de la même couleur que son aura, avec des reflets bordeaux que je distingue malgré la faible luminosité. Sans me pousser, elle passe à côté de moi en direction du couloir. Elle ouvre la porte en grand et découvre Léonard, droit comme un piquet, qui attend les ordres. La reine ne fait même pas mine de s'intéresser à lui, elle continue à avancer vers la salle du conseil. Je la suis tel un chien fidèle à son maître, je ne dis rien, je ne fais rien que de la suivre, je la regarde juste pour voir comment réagit-elle face à cette événement inattendu. Elle garde une expression faciale fermée, aucune trace d'émotion sur ses traits. Elle regarde juste devant elle et marche avec assurance. Elle marche, elle marche et marche encore jusqu'à ce que nous nous retrouvions devant une grande porte arborant le sceau royal en son centre. Elle s'arrête, fait mine de réfléchir quelques instants et pousse la porte. Son visage affiche à présent une émotion, de la surprise. Je regarde par-dessus son épaule et aperçoit, un invité imprévu.

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