Chapitre 5 Partie 2
Je me réveille en criant cette fois-ci, dans un lieu inconnu, mes côtes me font affreusement mal et mon torse est entouré de bandelettes en coton. Posé sur une chaise, Spinelle se réveille en sursaut et regarde désorienté tout autour de lui. Neal ne tarde pas à nous rejoindre en poussant la porte et en la faisant claquer sur le mur d'en face. Moonlight-chien arrive à sa suite et saute sur mon lit pour venir me lécher le visage. J'émets un petit cri de douleur lorsqu'il pose ses pattes sur mes côtes blessées, ce qui a pour cause de le faire descendre rapidement. Je regarde Spinelle qui a fini de se remettre de son réveil agité et Neal qui essaye de remettre la porte sur ses attaches. Je lève mon bras droit en direction de la porte et commence à remplir ma main d'un aura bleu avant d'être interrompu par Spinelle qui me dit de ne pas utiliser ma magie et de regagner des forces. Je pense à lui désobéir, mais ma douleur à l'estomac me rappelle elle aussi de ne pas faire n'importe quoi. Je décide dans rester là pour le moment et de demander à Neal :
"Que s'est-il passé, où sommes-nous ?
- Nous sommes arrivés à "La colombe Blanche", mon petit. Tu ne te souviens pas de t'être fait tabassé par le lieutenant Oléron ?
-Si je m'en souviens, mes côtes et mon estomac aussi, dis-je avec un petit sourire au coin des lèvres.
- Pendant que tu étais avec lui, nous, nous étions en train de te chercher après avoir remarqué ton absence. C'est finalement Neal qui a vu le rassemblement et qui ta vu au milieu, il s'est alors frayé un chemin à travers les spectateurs et t'a finalement découvert vilainement amoché. Il t'a alors porté jusqu'ici où je t'ai soigné avec l'aide de "l'infirmière" Gingery qui a fait du mieux qu'elle pouvait. Cela fait trois jours que tu dors et que ton sommeil est assez agité. Nous avons hésité sur le fait qu'il fallait te réveiller ou non, puis nous avons décidé qu'il fallait que tu te reposes. Puis-je savoir ce qui agitait tant ton sommeil ?"
C'est vrai que ce rêve m'a paru réel, j'ai vraiment ressenti la douleur lorsque l'inconnu m'a frappé et j'avais l'impression de le connaître. J'hésite quelques instants pour savoir si je dois lui parler de la présence de l'homme à la cape noir, je réponds d'une voix confiante:
« Juste un simple cauchemar, je rêvais que j'étais retourné au château et que...
-Ton père était en colère, dit Neal en croyant avoir deviné la suite.
-Oui c'est ça, dis-je précipitamment. J'étais terrifié de voir mon père en colère, mais bon, ce n'est qu'un rêve. »
Je vois du coin de l'œil que Spinelle n'a pas trop l'air emballé par cette histoire. Mais peu m'importe, peut-être que je lui dirai la vérité plus tard. Je regarde autour de moi et remarque que les volets sont fermés et que nous sommes éclairés par la lumière de plusieurs chandeliers disposés dans la pièce. Je demande donc à Spinelle s'il fait nuit, il me répond que le soleil vient juste de se lever. Je leur fais signe de m'attendre en dehors de la pièce, le temps que je me change. Je vis qu'aucun d'entre eux n'est très enjoué à l'idée de me laisser à nouveau seul. Qu'est-ce qu'il croyait, je ne vais quand même pas retourner voir cette brute qui m'a agressé. Même si l'offre est alléchante, je prends sur moi et me dit que ce n'est pas grave, il avait failli me tuer, mais je devais en rester là. Aller l'attaquer par pur vengeance ne résoudrait pas le problème, cela ne ferait que l'aggraver. Après ces petits moments de réflexion, je me décide enfin à pousser la couverture au fond du lit et a passé mes jambes à côté du lit. Je remarque alors que je ne porte plus le pantalon noir que je portais en arrivant dans le village mais un pantalon blanc en soie à la place. Lorsque je me redresse, je suis à nouveau parcouru d'une vive douleur au thorax, mais je sers les dents et ravale ma douleur. Je me mets debout sur mes jambes et essaye tant bien que mal de résister, j'avance le bras sur le torse vers une petite commode à deux tiroirs. Je m'aide de mon autre bras pour ouvrir l'un des tiroirs et je découvre les vêtements que je portais le jour de mon "accident", ils sont à présent propres, ne présentent plus aucune trace du combat et sentent la lavande. Malgré ces vêtements près à être portés, je décide à la place de faire apparaître de nouveaux vêtements. Comme à son habitude, mes mains se remplissent d'une aura bleue qui vient se propager sur mon corps de telle sorte qu'aucune partie de ma peau ne soit visible. La brume bleue se dissipe et laisse place à une nouvelle tenue, cette fois-ci d'un blanc discret. Je suis à présent vêtu d'un haut blanc avec un col qui laisse apparaître ma gorge et d'un pantalon en soie, semblable à celui que l'on m'avait mis lorsque j'étais blessé. J'observe mon visage dans le petit carré de miroir accroché au mur et vois ce magnifique visage qu'est le mien. Suite à cette expression narcissique, un petit rire sort de ma gorge. Maintenant que je suis prêt, j'ouvre la porte que Neal à finalement réussi à réparer et me retrouve dans un sombre couloir inconnu. Je décide de prendre la voie de gauche et avance sur un sol qui grince à chacun de mes pas. J'aperçois une lanterne qui illumine le fond du couloir, je me dirige alors avec assurance vers celle-ci. Je m'arrête un instant, et si au bout du couloir il y avait la chambre de celui qui m'avait agressé. Je me secoue la tête et me dit qu'il fallait que j'arrête d'être paranoïaque sinon j'allais devenir comme mon pè... Comme Karl. Une petite boule se forme dans ma gorge, je regrette de les avoir quittés si brutalement, mais je ne devais pas rester dans le mensonge. Je me ressaisis et remarque que je suis à quelques pas de la lanterne, je m'avance jusqu'à cette dernière et tourne ma tête en direction d'une éventuelle issue. L'escalier se trouve à ma droite, la faible lumière de la lanterne illumine du mieux qu'elle le peut les marches de la voie d'accès vers l'étage inférieur. Je m'accroche à la rembarre, qui à première vue paraît sortir du siècle dernier. Je descends avec prudence les marches une par une et finit par atterrir dans une petite pièce où je vois passer de temps en temps des personnes en tabliers avec des plateaux dans les mains qui ont l'air pressé. Lorsque l'une des portes s'ouvre, un vent chaud remplit de mille saveurs se déferle sur moi et me rappelle les cuisines du château, je décide de prendre la porte opposé qui doit certainement menée à la salle principale de l'établissement. Je ne me trompe pas et suis surpris lorsque j'ouvre la porte et découvre un amas de personnes dispersé dans une grande pièce. Certains fument, d'autres boivent ou encore mangent, d'autres discutent et ils sont trop nombreux pour que j'énumère chacune des choses qu'ils font. J'aperçois près d'une fenêtre, Spinelle, Neal et Moonlight qui m'attendent autour d'une table avec un verre devant chacun sauf pour Moonlight qui lui a le droit d'avoir une gamelle. Je me rapproche d'eux en essayant d'éviter les gens qui vont dans toutes les directions et qui n'hésitent pas a bousculer pour continuer leur chemin, je finis finalement par arriver à destination et salue mes amis. Je prends une chaise et m'assois, maintenant que je suis plus près, je peux identifier les liquides que contiennent les verres de mes compagnons de voyage: un liquide corail et bulleux est présent en face de Spinelle tandis que dans le verre que Neal est en train de porter à sa bouche, un liquide vert pomme est présent. Je jette un petit coup d'œil dans la gamelle de Moonlight pour voir s'il avait été raisonnable et avait opté pour de l'eau, je fais de grands yeux lorsque je vois le contenu du plateau de mon animal de compagnie : il n'avait pas que de l'eau dans son écuelle, il avait aussi ces croquettes préférées, celles aux crevettes. Je me demande si cette auberge n'avait pas seulement un service pour les gens mais aussi un pour les animaux. Parce que les croquettes de Moonlight ne se trouvent pas au marché du coin, je sais que leur lieu de production se trouve au large de la mer de Racd, même si pour ma part je préfère les créér à partir de ma magie. C'est peut-être pour cela que Moonlight les apprécies autant, peut-être que ma magie a bon goût. Spinelle me demande :
"Tu veux manger quelque chose ?
- Non merci, je n'ai pas très faim, lui répondis-je.
-Même pas à boire ?, insiste-t-il.
- Non ça va aller merci.
-Yu en as sûr ? Tu n'as pas mangé depuis que nous t'avons emmené ici.
-Oui, oui c'est bon, dis-je cette fois-ci d'un ton sec."
Il se tut, prit son verre afin de boire le reste de sa boisson et s'exclame :
"Alors, allons-y"
Un petit rugissement se fit entendre, je me tourne vers Moonlight et voie son petit visage furieux. Il n'a pas fini de manger lui. Je rigole et dit aux autres de se rasseoir et d'attendre que le « petit prince » ai fini son festin. Ses croquettes finies, Moonlight ferme sa bouche et émet un petit rot silencieux. Je ricane à nouveau et annonce à Spinelle et à Neal que c'est bon, nous pouvons partir. Spinelle fait apparaître de l'argent sur la table puis se dirige vers la sortie. Je reste surpris de ce petit tour de magie auquel j'avais assisté, de nouvelles questions affluent. Je les garde pour plus tard et rejoins rapidement les autres afin de ne pas me perdre à nouveau. Lorsque je sors, je découvre à nouveau un paysage inconnu, de nouvelles rues, une nouvelle place remplie de petits gens comparables à des petites fourmis tournant autour de la fourmilière. Cette place ne comporte pas de fontaine mais une statue à la place. Je regarde cette dernière de plus près avant de n'être interrompu par un grattement au niveau de ma jambe. Je descends ma tête et voit un Moonlight-chat qui accroche ces griffes à mon pantalon, je fais mine d'être en colère avant de le prendre dans mes bras. Je relève ma tête et voit le visage de Neal un peu trop proche de moi, je sursaute ce qui a pour cause de le faire ricaner. Plier en deux, je profite de cette instant pour poser Moonlight sur sa tête, il se relève subitement, son visage ne reflète plus de l'amusement mais de la surprise. Comme fidèle ami, Moonlight court sur le corps de Neal en plantant le bout de ces griffes sur des parcelles de peau nue. Je le laisse s'amuser quelques secondes avant de le reprendre et de lui dire par télépathie de prendre une forme plus confortable à porter et qui n'attire pas l'attention. Il s'arrête de bouger, regarde dans le vide et tout à coup, un aura argenté l'entoure et s'évapore en faisant tomber une pluie de plumes en argent avant de faire apparaitre un petit pigeon argent. Je rigole intérieurement en voyant sa petite tête bouger d'un côté à l'autre en essayant de s'habituer à cette vision différente du monde. Tout à coup, il s'envole et fonce droit vers un bâtiment avant de changer de trajectoire et de venir se poser sur mon épaule. Je le caresse du bout des doigts au niveau de son cou, il pousse une sorte de gloussement assez comique. Je regarde Neal qui est en train de faire partir la poussière et les saletés qui se sont accrochés à ses vêtements, il me regarde alors et me dit que ce n'est pas grave, nous pouvons rejoindre Spinelle. Spinelle nous attend près d'un marchand de légumes avec un namba jaune dans les mains, il prend ce petit fruit à la peau dure et à la chaire douce pour se diriger vers le marchand. Je le vois lui passer quelques écus d'argent, discuter un peu avec ce commercial puis marcher vers nous. Spinelle présente le fruit à Neal, ce dernier l'ouvre et le dévore d'un coup. J'écarquille les yeux devant cette gloutonnerie et me tourne vers Spinelle afin de voir son expression faciale ; il est lui aussi surpris. Neal sent que nous le regardons, il lève les yeux et sourit. Spinelle rigole et me dit que nous pourrions faire un tour dans ce marché, je lui réponds positivement et nous commençons à marcher en direction d'une allée de plusieurs stands. Il y a de nombreux types de commerces : des vendeurs de fruits et légumes, de vêtements, de viande, de poissons, d'insectes et bien plus encore. Spinelle se tourne vers un magasin de tailleur de bois et examine les différentes sculptures que le tailleur a réalisées, il prend une petite maison en bois clair et l'approche de son visage afin de l'observer de près. Il la regarde quelques instants avant de la reposer et de continuer à mes côtés, la visite du marché. Nous arrivons à la place où l'incident était survenu, de l'eau jaillit toujours de la fontaine, des gens tournent encore autour de cet endroit. Spinelle proclame alors, qu'il va retourner à la boutique pour aller chercher des affaires. Je lui propose de l'accompagner, mais il refuse. Il préfère que Neal, Moonlight et moi continuions la visite de la ville, pour certainement trouver un indice qui nous permettra de continuer le voyage. Nous l'écoutons certes contre notre gré mais aussi avec plaisir, j'ai vraiment envie de voir tous les commerces et les services qu'ils offrent. Nous le voyons partir au loin dans la ruelle qui mène à sa boutique avant d'être interrompu par un drôle de bruit, le bruit de Moonlight-pigeon qui s'impatiente. Neal commence à marcher suivi de près par Moonlight et moi, avant de s'arrêter brusquement et de regarder à sa droite. Je l'entends marmonner qu'il revient dans cinq minutes, avant qu'il ne courre vers un magasin d'armurerie. Est-ce que je le suis quand même ? Est-ce que je continue mon chemin ? Où est-ce que je l'attends patiemment ici ? Patienter ? Même pas en rêve. Même si l'épée de Damoclès est au-dessus de moi, je décide quand même de continuer mon chemin. J'espère que je ne recroiserai pas le... troubadour qui m'a attaqué, parce que cette fois ci je serai prêt à me défendre. Je fais alors un pas puis un autre avant d'être reparti dans ma visite. Tout à coup, un poids disparaît de mon épaule. Il me faut quelques secondes avant de me rendre compte que c'est Moonlight-pigeon qui s'est envolé en direction d'un stand de pierres blanches taillées. Je vois la crapule se pose sur l'épaule du vendeur de pierres blanche. Il le regarde et fait courir sa main le long de ces plumes avec un sourire au coin des lèvres. Je m'approche le plus rapidement possible du stand, afin de m'excuser auprès de ce vendeur. Je jette un rapide coup sur les objets entreposés, il y a des petits piliers, des cales livres, des bijoux, des miroirs et... Un cœur... semblable à celui que j'avais vu dans mon rêve, sauf que celui-ci est de couleur blanc. Je le regarde fixement en essayant de découvrir ces secrets. Je suis interrompu par le marchand :
"Salutations Éric, votre animal est très affectif, dit-il en souriant et en le caressant.
-Comment connaît-il mon prénom ? pensai-je intérieurement avant de bégayer. Euh...merci, salutation à vous aussi."
Comme s'il avait lu dans mes pensées, il ajoute :
-Qui ne connait pas Éric DuCristal, le fils de Karl... Non, l'ancien fils de Karl qui s'est échappé et que tout le royaume recherche."
Je regarde mes pieds, bredouille, ne sachant que dire.
-Vous n'êtes pas en sécurité, si j'ai pu vous reconnaître, d'autres ne tarderont pas à le faire aussi. Vous devrez soit changer d'apparence soit vous cacher dans un lieu éloigné. Ce sont juste des conseils d'amis, je ne vous oblige à rien. Et faites attention à ce que votre animal ne vous trahisse pas, vous avez la chance qu'il soit tombé sur moi.
- Vous avez raison, jusqu'à présent, j'ai eu de la chance mais j'aurai pu retourner à la case départ si je ne vous aurez pas rencontrer.
- C'est bien que vous vous en rendez compte. Mais bon, changeons de sujet, quelque chose t'intéresse dans mes articles ?
- Maintenant que vous le dites, ce petit cœur blanc m'intéresse, combien coûte t'il ?
- Vous devez parler du cœur blanc d'Agate, la célèbre reine de l'invisibilité, dit-il en montrant de la main le fameux objet en question.
- Le cœur d'Agate, le vrai ? Demandai-je curieux.
- Celui qui lui donnait sa magie, oui.
- Wa...et il fonctionne ?
- Certainement, je ne suis pas magicien, je n'ai malheureusement pas eu le plaisir de l'activer, mais peut-être que vous, vous pouvez l'activer. Le royaume dit que vous maîtriser la magie des éléments.
- C'est la vérité, je contrôle l'air, le feu, l'eau ainsi que la terre.
- Et si ce n'est pas indiscret, les rumeurs disent que la famille Du Crystal possède des ailes d'anges. Est-ce aussi vrai ?
-...C'est aussi la vérité... Mais ne le dites à personne, c'est un secret royal.
- Mais bien sûr, je serais muet comme un lipre, votre secret est bien gardé avec moi, je ne dirais rien.
- Merci beaucoup, pour la peine, je vais vous prendre le cœur, qu'il soit vrai ou non, je le prendrais comme porte bonheur."
Je sors une bourse de mon sac et lui tends dix pièces en or, il les attrape et Moonlight-pigeon profite de ce pont pour venir me rejoindre. Le vendeur me remercie puis ajoute :
- Où comptez-vous allez après cette ville ? Votre chemin ne s'arrête pas ici je suppose.
- Vous avez encore raison, j'ai prévu d'aller justement dans le royaume d'Agate, au château.
- Au château ! S'écrit-il, mais je vous révérai peut-être, j'habite dans ce royaume. J'espère que nous nous croiseront, je vous ferai visiter la cité médiévale.
- Je l'espère aussi, je dois maintenant partir, mes compagnons de voyage vont s'inquiéter. À bientôt.
- À bientôt."
Je continue mon chemin en laissant le marchand ainsi que Neal, le cœur d'Agate à la main. Paranoïaque, je regarde à plusieurs reprises derrière moi, pour vérifier que personne ne me suit. Je traverse la rue commerçante en ne faisant pas très attention aux commerces et aux marchandises, j'esquive de temps en temps des personnes qui entravent mon chemin tout en avançant vers une direction inconnu. Je ne sais où est-ce que mon chemin va s'arrêter. Comme une réponse à ma question, je vois au-dessus d'un groupe de personne, la tête du lieutenant...Oléron. Mon cœur rate un battement. Je l'entends crier quelque chose que je ne comprends pas puis change tout de suite de direction et me dirige vers une petite ruelle dont le soleil illumine le fond. J'ai un haut le cœur lorsque je vois un cadavre de chat au pied du mur et un rat aux yeux rouges qui s'approche de l'animal mort. Moonlight détourne la tête de dégout. Quant à moi, je marche un peu plus vite et dépasse la scène morbide. Un flux d'eau me passe sous le nez, je lève la tête et vois une dame portant le seau quelle vient de vider juste devant moi, je l'entends s'excuser. Mon chemin est bientôt terminé, la lumière du soleil est plus proche de moi. Mais une ombre vient bloquer cette lumière, je distingue quelques secondes plus tard la masse qui est venu faire obstacle à ma route, le lieutenant Oléron. Il s'écrit :
«Tu te souviens de moi, jeune poltron ?
-Comment aurais-je pu vous oublier lieutenant ?, dis-je avec le maximum de confiance dont je suis capable, mes côtes se souviennent elles aussi de vous.
-Tu rigoleras moins quand je t'aurais cassé tout tes os et que tu seras en prison, dit-il avant d'éclater de rire.
-Pourquoi tant de haine, je n'ai pas fait exprès de vous bousculer.
-Là n'est pas la question, tu n'es pas que le simple imbécile qui m'a heurté, mais le prince Éric DuCristal, recherché par son royaume entier. Ton père a promis une belle somme d'argent pour la personne qui te ramènera vivant.
-Mince, vous avez découvert mon identité secrète, dis-je moqueur, je vais devoir vous éliminer. C'est dommage, j'avais commencé à m'habituer à votre présence. »
Pour lui faire peur, je remplis une de mes mains de feu et le menace. Malheureusement ma feinte n'a pas l'effet voulu, il ne bronche pas et reste immobile comme une statue, avec un sourire gravé sur son visage. Il met sa main sur le pommeau de son épée et la fait sortir dans un bruit assourdissant avant de la pointer en ma direction. Je trouve ce combat inutile, si je pouvais l'éviter pour ne pas me blesser ou le blesser. Je regarde derrière moi et voit à grand regret, deux soldats qui me bloquent la route, j'entends la voix de mon cher « ami » derrière moi dire :
« Tu ne comptais pas m'abandonner ? Je n'ai jamais fait couler du sang de prince ! »
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