Chapitre 5 Partie 1


            Quelques secondes, ou bien quelques heures sont passées sans que nous ne trouvions un indice pour nous aider dans notre recherche. Malheureusement, cette pièce veut garder ses secrets. Je ne sais pourquoi nous nous entêtons à faire ces recherches pour un simple inconnu que nous venons de rencontrer. Nous avons utilisé tous les moyens mis à notre disposition afin de nous aider, enfin... presque tous les moyens, il me reste encore la magie. Mais laquelle utilisée dans ces conditions ? Le feu ? Trop dangereux, il servirait juste à faire brûler le commerce. L'eau ? À quoi pourrait-elle servir à part nous noyer et submerger le magasin. La terre ? Pourquoi pas, je pourrais détecter la présence d'un escalier ou d'un sous-sol creusé dans la terre. J'explique brièvement mon plan à Neal, une lueur nouvelle vient illuminer son visage. Mes mains se remplissent d'une aura brune cette fois, je m'accroupis pour toucher le sol et laisser mon pouvoir pénétrer le sol à la recherche de cavités. J'inspecte tous les recoins des profondeurs de la terre sans pour autant trouver le moindre indice. Je me relève, l'aura a disparue de mes mains, de l'espoir puis de la déception viens voiler le visage de Neal dès qu'il voit ma réaction à la recherche qui n'aura abouti à rien. Tout espoir semble perdu, jusqu'à ce qu'un puissant courant d'air traverse la petite fenêtre. Il me reste un élément que je n'ai pas utilisé, l'air. Pourquoi est-ce que je n'y avais pas pensé plutôt, l'air peut s'infiltrer partout, il est présent partout. Je suis tellement excité d'avoir trouvé une solution à notre problème que je ne prends même pas le temps de prévenir Neal, le regard interrogateur, il regarde mes mains se remplirent d'une aura cette fois blanche. Je tends ma main et projette l'aura contenue dans ma main, elle s'infiltre partout et mon esprit ne tarde pas à la rejoindre. C'est comme si j'étais l'air, je me sens léger et puissant, je peux voir, je ne sais grâce à quoi, Neal qui fixe mon corps, figé. Je tourne tout autour de la pièce avant de trouver une fissure dans le mur où l'air s'engouffre et viens rejoindre la fameuse pièce dans laquelle notre cher "ami" nous attend sur un fauteuil. Sa tête se tourne brusquement et regarde dans ma direction d'un regard vide. Je fais disparaître ma magie puis retrouve mon corps. Neal me regarde à nouveau avec espoir, je décide de lui faire une petite blague et de lui faire croire que je n'ai rien trouvé. Je ne résiste pas longtemps, la joie d'avoir réussi prend le dessus. Après quelques rapides explications, nous nous mettons en quête d'un moyen d'entrer dans cette pièce. Ni Neal, ni moi n'avons trouvé le moyen d'ouvrir la voie qui nous permettrai de rejoindre notre si mystérieux ami pour lequel nous nous tournons et nous retournons. Cependant, c'est le Moonlight-araignée qui après nous avoir fait une peur aussi grosse et bleu que lui, nous à montré un petit bouton situé au plafond. À l'aide de sa grosse patte velue, il appuie sur l'interrupteur. Un bruit d'engrenages se fait entendre puis un pan du mur glisse le long d'un mur stable. Le fruit de notre recherche nous attend tranquillement sur le même fauteuil que j'avais pu entrevoir lorsque j'avais utilisé ma magie de l'air. Son visage ne montre aucune émotion à notre arrivée, je ne sais pas si j'aurais dû m'attendre à de la joie ou à toutes autres émotions, mais bon, contentons-nous de notre réussite personnelle. Il nous fait signe de nous asseoir et dit d'un ton rassuré :

"Nous voilà enfin au calme.

-Pourquoi on est pas resté dans la boutique, demande Neal sur un ton un peu trop sec à mon goût.

-Ne sommes-nous pas mieux ici, lui répondit notre mystérieux hôte. Toute personne qui se respecte ne doit pas laisser ses invités sur le pas de la porte.

-Mais quel...

-Quel est donc cette pièce secrète ? Demandai-je en coupant net la phrase de Neal.

-C'est vrai que cette pièce n'était pas vraiment secrète il y a quelques temps, mais depuis ces événements, j'ai décidé de séparer ma maison de la boutique pour être plus en sécurité. Pour répondre à ta question Éric, cette pièce est mon salon ainsi que ma bibliothèque.

Les réponses m'embrouillent, je ne sais plus quoi dire tellement les questions affluent dans mon esprit. Comment connaissait-il mon nom ? De quels événements parlait-il ? Et comment s'appelle donc cet individu ? Neal parait y voir plus clair et pose l'une des questions à laquelle une réponse serait la bienvenue :

"Vous semblez être un homme de respect, mais pourrions-nous savoir quel est votre prénom ?

-Mais bien sûr, quelle impolitesse de ma part. Je m'appelle Spinelle.

-SPINELLE ! S'exclame Neal. Le gardien de la pierre Spinelle ?

-C'est bien ça. La pierre que je possède se transmet de génération en génération depuis la création du Cristal.

-Donc vous pouvez maîtriser le feu ?, dis-je en m'incrustant dans la conversation.

-Pas exactement, je ne suis pas la jolie Rubis, je ne peux pas contrairement à elle créer du feu. Je peux par contre le contrôler à partir d'une flamme déjà existante. Ce qui reste néanmoins utile.

- Donc par exemple, vous pouvez raviver un feu de camp à partir des charbons ardents, dit l'archer.

- Tu as tout compris. Un meilleur exemple, le feu de cheminée ne s'est pas éteint depuis des siècles...Même si il y a une petite triche, le bois qui alimente le feu est du bois de la forêt d'Émeraude, il se consume plus lentement que du bois ordinaire.

-Et est-ce que cela vous consomme-t-il de l'énergie vitale ? demandai-je, bien curieux de savoir sa réponse.

- Bien sûr, comme tout autre magie, celle du Spinelle consomme aussi de mon énergie, mais si cela reste un petit effort, ce n'est avec cela que je vais vider mon essence vital et quitter ce monde."

Je ne sais pour quelle raison je pousse un soupir de soulagement. Je sais très bien que ma magie à des limites mais je ne m'attendais pas à rencontrer une personne autre que ma famille dans la même situation que moi, puisque ma magie est différente de celle généré par les pierres du Cristal. Maintenant que la discussion est terminée, je me demande ce que nous devons faire à présent. Certes la carte nous a mené dans ce petit village où nous avons rencontré par hasard un mystérieux personnage possédant le pouvoir de la pierre Spinelle, mais cela ne nous aide pas plus sur l'objectif de notre escale. Pourquoi est-ce que mes "parents" ont voulu que nous nous arrêtions dans des villages qui nous écartes de l'arrivée, au lieu de foncer directement au château. Qu'allons-nous faire maintenant ? Spinelle interrompit le fil de mes pensées en demandant :

"Que comptez-vous faire à présent ? Je vous aurais bien proposé de rester ici si seulement j'avais assez de chambre.

-Ce n'est pas grave répondit Neal, connaissez-vous néanmoins une bonne auberge ou un lieu où dormir pas trop loin ?

-Mais bien sûr, je peux vous conseiller la seule auberge du village qui offre un service acceptable, « La colombe Blanche ». Elle se trouve à deux pas d'ici, je vais vous accompagner.

-Nous vous remercions de votre dévouement pour nous Spinelle, dis-je d'un ton un peu trop royal à mon goût, ce qui sur le coup à surpris Neal."

Spinelle nous dit de le suivre et nous fais parcourir son petit logement. Jusqu'à notre arrivée dans la cuisine, où il nous montre de sa canne une porte qui après avoir été ouverte nous laisse apercevoir une arrière-cour. Nous traversons cette dernière pour finalement être stoppés par une porte en fer rouillé. Spinelle se fraye un chemin entre le Moonlight-chien, Neal et moi, pour finalement ouvrir la porte à l'aide d'un coup de canne bien placé dans un socle au pied celle-ci. Dans un grincement strident, la porte s'ouvre. Derrière, nous apercevons une petit ruelle assombrie par les immenses toits des bâtiments aux alentour. Des flaques d'eau jaugent le sol et rendent cet endroit encore plus sale, de la fumée sort depuis de petites cavités creusées dans le mur. Moonlight et Neal affichent une tête de dégoût, quant à moi, j'essaie tant bien que mal de garder une expression faciale neutre. Spinelle ne paraît pas affecté par cette environnement qui doit lui être familier, il me passe devant et prends la tête du groupe. Il nous emmène dans la ruelle la plus éclairée, celle de gauche. Notre voyage débouche finalement au cœur du centre-ville, où je peux entrevoir une magnifique fontaine en pierre entouré de quelques villageois qui, en quête de chance, jettent désespérément des pièces dans le bassin. De nombreux commerces et habitations entourent cette partie de la ville et procurent un espace accueillant comparé à celui présent à l'entrée. Après avoir fini mon observation, je remarque que mon groupe m'a laissé seul au milieu d'inconnus. Je les cherche du regard et finit par voir la cape de Neal, je me fraye un chemin entre les passants et attrape le bras de l'homme à la cape. Mauvaise nouvelle, ce n'est pas Neal, au contraire c'est un homme robuste et plus grand, je m'excuse de l'avoir dérangé et m'apprête à repartir avant qu'il ne cri de sa grosse voix :

"Où est-ce que tu vas jeune poltron ?"

Les passants se retournent et s'écartent afin de laisser une ligne droite entre l'homme en colère et moi, je me tourne vers lui et le regard dans ses yeux furieux. Il s'approche d'une démarche lourde et arrive en quelques enjambées devant moi. Il me regarde cinq secondes puis envoie son poing avec puissance et vitesse dans mon estomac, je m'écroule de douleur au sol et reste replié sur moi-même dans l'espoir d'atténuer ma douleur. Ce qui n'est pas le cas, la brute continue le combat et m'inflige de violent coups de pieds dans les côtes, il s'arrête subitement, ce qui me laisse le temps de me relever avec difficulté. Mon corps me fait atrocement souffrir, je place mes mains autour de mon torse et sent des crevasses là où mes côtes auraient dû former un arc lisse. Je respire aussi avec difficulté, mes côtes se sont certainement brisés et ont perforé mes poumons. Ma vision se fait de plus en plus flou, j'ai du mal à distinguer les figures qui m'entourent. Je peux apercevoir une personne s'approcher de moi. Est-ce mon assaillant, un garde, un ange venu m'emmener au paradis ? Je ne sais pas, mais je sens ce nouvel arrivant me porter et m'emmener loin de la foule, je ne résiste pas, je suis trop amoché et fatigué pour lutter alors je laisse cette personne m'emmener et faire de moi ce qu'il veut.

Je me réveille je ne sais combien de temps plus tard dans un lit qui me paraît bien familier, je me relève afin d'avoir un meilleur point de vue du lieu dans lequel je suis. Je suis dans ma chambre, celle du château, celle dans laquelle j'ai passé toute ma vie jusqu'à présent, celle que j'ai quittée il y a quelques jours, celle que j'ai décidé d'oublier pour toujours. Je remets mes idées en place puis pousse la couverture pour ensuite me lever et commencer à avancer dans la pièce, je vérifie que c'est bien ma chambre, que ce n'est pas une erreur, mais malheureusement c'est bien la mienne, j'étais revenu à mon point de départ. Mes pensées sont interrompues par un bruit répétitif provenant de la porte, c'était l'air que mon « valet » avait l'habitude de répéter lorsqu'il voulait entrer. Je lui dis donc d'entrer. Lorsque la porte s'ouvre, je suis surpris de ne pas voir Tristan mais un individu dissimulé par une cape dans noir qui le fait froid dans le dos. Un élément attire mon attention, ce mystérieux bonhomme porte un objet lumineux sur sa poitrine. Je m'approche, hypnotisé par la lumière verte que dégage l'objet, je me retrouve assez près pour voir que c'est une pierre taillée en forme de cœur. D'après mes connaissances, j'en déduis que c'était la fameuse pierre de Jade. Je relève finalement la tête et observe l'ombre qui dissimule le visage de l'inconnu, je vois sa main se pointer vers moi puis se remplir d'une aura vert. Je me rends compte trop tard que c'est la fin pour moi. Il lance sans attendre une puissante boule verte qui vient se diriger tout droit vers moi. Je la reçois de plein fouet et ferme les yeux avant de m'écrouler au sol et de sombrer dans un noir semblable à celui présent sur la cape de la personne qui m'a attaqué.

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