Chapitre 3

*Point de vue de Karl, le roi et père de Éric*

Après le repas quelque peu mouvementé, je me dirige vers mon bureau. La colère et une once de tristesse bouillonnent en moi. Je n'arrive pas à croire que mon fils ne respecte pas les règles, le peuple tient trop à lui pour qu'il disparaisse ou soit tué bêtement. Le peuple tient à lui mais moi est-ce que je tiens vraiment à lui ? Ce n'est pas une question que je devrais me poser, j'arrive devant la porte de mon bureau qui est sans poignée et sans serrure, je pose la paume de ma main sur la porte et laisse échapper mon aura bleu roi s'infiltrer dans la porte afin de déclencher le mécanisme d'ouverture. J'entre ensuite dans cette pièce dépourvue de lumière et allume les chandelles d'un claquement de doigt. Les lustres illuminent un grand bureau en bois de chêne, une grande bibliothèque et une porte qui mène à une chambre secondaire au cas où je devrais veiller tard. Je ferme la porte derrière moi et entend le clic magique qui annonce la fermeture de la porte, je m'avance jusqu'à mon bureau, tire la chaise qui est placé en dessous et m'affale sur celle-ci. Je commence à trier les dossiers qui ont été placés par mon 1er conseiller, de l'affaire la moins à la plus importante.
        Je finis par être interpellé par le dossier au sujet du vol du cristal de Jade. Une pierre qui offre un grand pouvoir à celui qui la détient, c'est l'une des plus puissantes pierres des cristaux secondaires et elle atteint presque le niveau des cristaux primaires. J'examine le dossier de plus près et ne découvre rien d'intéressant à part qu'il a été mystérieusement dérobé à Jade sans laisser de trace un jour de nouvelle lune. Par chance un papispion a réussi à prendre une photo pas trop floue d'une sombre silhouette portant une cape à quelques lieues de la scène de crime. Le dossier n'est pas terminé et les enquêteurs cherchent désespérément des indices qui pourraient faire avancer l'enquête. Je commence à regarder le deuxième dossier mais je m'arrête rapidement, il est trop peu intéressant à mon goût, même si c'est moi qui les aient classés. Je me lève et tourne en rond dans cette pièce où aucune lumière du jour n'arrive à s'infiltrer. Mon père avait préféré ne pas mettre de fenêtre pour limité le risque d'assassinat et peut-être pour d'autres raisons que j'ignore. Mon père était très paranoïaque et très protecteur surtout envers mon frère Karlos, celui qui aurait dû être à ma place sur le trône.

"Mon frère était comme mon fils l'est à présent, il aimait sortir du château en secret pour aller se balader. Comme j'étais un gentil frère, je gardais le silence au sujet ces excursions. Mon destin était différent du sien, il était né le premier alors c'était à lui d'endosser le rôle de l'hériter. Quant à moi, j'étais la quatrième roue du carrosse, je n'avais pas les privilèges et les cours particuliers de mon frère, ni le même avenir. Le jour de nos 19 ans, une tempête monstrueuse se déclencha et des éclairs brûlèrent plusieurs maisons dans le village voisin. Mon frère était très attaché au peuple alors cette nuit-là il prit la stupide décision qui lui a coûté sa courte vie d'aller sauver ce village. Il sortait une femme d'une maison enflammée, avant d'y retourner pour aller cherche le bébé, mais malheureusement, la maison s'effondra sur lui et le tua sur le coût ainsi que le bébé. Je ne découvris que plus tard que cette femme était son amoureuse et que le bébé était le sien. Le peuple entier était désemparé et dévasté par ce tragique événement, mais pas autant que mes parents, il leur fallut plusieurs mois pour se remettre et me désigner comme héritier. Quelque mois après cette tragédie, ma mère mourrait d'un infarctus laissant mon père seul au trône, il était devenu froid et sec avec moi, il n'osait plus me regarder en face, j'étais devenu la cause pour lui du décès de mon frère jumeau. D'après lui j'aurais dû empêcher mon frère d'y aller et y aller à sa place s'il le fallait. J'étais déstabilisé et je ne savais plus quoi faire, alors un jour je me mis à travailler puis à réviser plus dur encore pour que mon père soit fier de moi et de son nouvel héritier. Mais viens le jour de son décès, le peuple fut à nouveau triste mais heureux que je devienne roi. La mort de mes deux parents m'avait rendu triste, je n'arrivais pas à diriger le royaume correctement jusqu'à l'arrivée de mon rayon de soleil, ma femme bien-aimé. Celle qui a su remettre du bonheur et de la joie de vivre en moi, sans elle je ne serais sûrement pas ici en ce moment à diriger un royaume tout entier avec un fils en plus de cela."

Ces souvenirs m'avaient déstabilisés, je finis cependant par revenir à la réalité.

Je me demande alors, ce que mon fils pouvait faire à cette heure-ci, tout ce qui n'a aucun rapport avec une fugue serait le mieux. Je ne savais plus que faire maintenant, retourner voir ma femme ou traîner dans les couloirs cherchant une occupation durable. Je finis néanmoins à regarder d'un rapide coup d'œil le reste des affaires. À mon désespoir rien n'est vraiment important, vol de plusieurs poulets dans le nord Est, crue montante de la rivière du Ruaiv près du village Seluji et pleins d'autres petits problème qui peuvent se régler rapidement. Je me mets à bâiller devant tout cet ennui, jusqu'à l'apparition d'un bruit répétitif et rythmé sur ma porte. Je sais que c'est Léonard, mon premier conseiller, qui toque à la porte avant même de lui avoir ouvert. Grâce au petit air qu'il avait tapé sur la porte, une sorte de petit code secret pour rester toujours dans la sécurité. J'ouvre la porte à un Léonard tout alarmé et agité, il a dû se passer quelque chose de grave. Il me salue le plus poliment possible, je vois à ses gestes que ce qu'il avait à me dire est très important. Je l'invite à s'asseoir et lui conseille de respirer calmement. Il prend de grandes inspirations et lâche de grandes expirations puis finit par reprendre un souffle lent et régulier. Il finit par dire d'une voix forte qui ne laisse transparaître aucune émotion:

"- Votre fils a disparu !"

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