Le pirate borgne

(Pour la suite des Mémoires d'un Monstre, j'ai fait une histoire juste pour elle, les raisons sont dans le prologue MDR, bisous)

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2ème Age. Un ère de forbands. Deux millénaires où nacquirent les pires criminels du monde. Les pires mages noires mais aussi, les grands seigneurs. C'est un âge de commerce, parfois de guerre, de découverte de l'autre, de l'inconnu. An 1334. En plein milieux des deux fameux siècles. Fameux pour leur horreur. Oui, c'est de 1200 à 1400 que fut l'ère de la piraterie sur les côtes de Sins. (promis je vous ferai une carte) Pendant ces deux siècles, on entend des légendes, des histoires, des chansons. Le monde de la piraterie, ne meurt jamais. Les histoires font vivre. Mais les morts ne racontent pas d'histoires.

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Rien n'était silencieux dans la taverne. En même temps, c'était la seule taverne du port. Tous les marins étaient là. Certains chantaient de vieilles chansons de la mer, d'autres se soûlaient à la bière et au rhum qui coulait à flot. Le tavernier en enguelait certains, prennait les commandes d'autres. Tout bougeait. Il n'y avait pas de silence. Les lumières éclairaient les visages rouges et heureux de tous ces fêtards contents d'avoir retrouvé la terre après avoir passé des mois en mer. 

Waropsar regardait tout le monde avec un sourire mélancolique. Lui, ça faisait bien longtemps qu'il n'avait pas pris la mer. Il était trop vieux maintenant. Alors il s'était installé ici, sur cette île paumée pour pêcher et couler des jours tranquilles avec l'argent qu'il avait amassé. Ici, personne ne le trouverait. Personne ne le reconnaîtrait. La vieillesse avait caché son visage, lui avait servi de masque pour lui permettre une retraitre méritée. Il avait rencontré une femme. Il s'était marié. C'était une vie très simple, vu ce qu'il avait vécu avant. Il disait avoir été soldat dans l'armée et marchand. Il n'a jamais dit la vérité. 

Mais il y avait beaucoup de pirates ici. Pas seulement des marins marchands, des pirates. Pas le genre à piller des villages entiers et ravager les îles, juste, quelques forbands qui avaient volé le collier d'une dame et qui se sentaient l'âme de guerriers. Alors, Waropsar se sentait comme avant. Comme au bon vieux temps. Les odeurs de rhume, les chants, les bagarres qui débutent pour peu de choses, le boucan. Et lui, il regarde le tout depuis sa table, une chope à la main, la sirotant sans vraiment y penser. Il se souvient de ses histoires, des gens qu'il a rencontré pendant ses voyages. On l'appelait "Le flibustier boiteux" en référence à sa hanche qui avait cogné un boulet de canon et qui le forçait à boîter depuis ce jour. Il ne savait pas pourquoi les soldats avaient cette habitude de nommer les pirates avec des surnoms. Ca y est, c'est dit. Waropsar était un pirate, il y a de cela 34 ans. Pas l'un des meilleur, mais un grand pirate. Il tuait très peu. En vérité, peu de pirates tuaient pour le plaisir. Sauf quelques uns évidemment. Notamment Movkesin le bagarreur ou encore Ronorao le scalpeur, deux pirates particulièrement sanguinaires. Mais, il y avait aussi....

Waropsar fut tiré de sa torpeur. Une chope avait volé près de sa table. Il entendit, sur une table voisine des marins discutés de cette fameuse légende. Leurs amis chantaient aussi cette légende. Cette légende que tous connaissaient. Celle du "Pirate Borgne". Personne ne connait son vrai prénom mais tous étaient sûrs de son existence. De nombreuses légendes découlent de son histoire. Il y a même des auteurs qui se sont inspirés de lui pour écrire des histoires. Chez les pirates, il y a deux grandes écoles. Les côtiers et les pas côtiers. Les pas côtiers sont ceux qui n'utilisent pas de magie pour se battre et pour piller. Donc, pas de mage, pas d'objets magiques, pas d'armes enchantées. Seulement des épées et des pistolets. Et des canons aussi. Le Borgne faisait partie de cette catégorie. Waropsar aussi. En fait, les côtiers étaient rares. 

Le vieillard regarda les jeunes s'amuser sur le nom du pirate borgne. Cela allait attiré le mauvais oeil, c'est sûr. Et ce n'est pas une blague par rapport au fait qu'il soit borgne. Se moquer d'un pirate apporte le mauvais sort sur son navire selon les navigateurs marchands. Même bourré, il est très déconseillé de se moquer d'un pirate légendaire qui a massacré des centaines de personne. Le vieil homme ne pouvait plus. Il se leva et cria: "Taisez vous bande de lamantins!" Le silence se fit. "Vous ne savez pas de qui vous parlez! Le Borgne ne doit pas être pris à la légère. Son nom ne doit pas être souillé!

- De quoi tu parle vieux loup de mer? (Rétorqua l'un des soulard) c'est qu'une légende ce pirate. Il n'existe pas vraiment! 

- Bien sûr que si il existe! Je l'ai même rencontré figurez vous!" Répondit le vieux pêcheur. 

Tout le monde explosa de rire en pointant du doigt le vieux pirate. Tous se moquèrent de la stupidité de ces propos et, l'alcool aidant, la taverne se transforma en hilarité générale. 

"Je vous jure que je l'ai vraiment vu!" Essayait de faire comprendre Waropsar. Mais personne ne l'écoutait. Tous étaient plongés dans leurs rires à se tordre les côtes ou à continuer à boire et à l'ignorer. L'humilié baissa la tête et se rassit à sa table, dépité. Evidemment que personne ne le croirait. Personne ne le croit jamais. Il a toujours menti de toute façon. Il recommença à boire le fond de sa chope de bière, continuant à observer les marins, repartis dans leurs chansons et leur beuverie sauvage. Aucune notion de piraterie. Ce n'étaient pas de vrais pirates. Le Borgne en était un vrai au moins... 

Waropsar fouilla dans sa bourse. Il sortit deux pièces d'or qu'il déposa sur la table. Il s'apprêta à remettre sa veste quand un homme encapuchonné vint à lui. Il s'assit face au siège où il était assis. Il planta un couteau dans la table et dit d'une voix grave et caverneuse: "Qu'est ce que tu sais sur le Borgne?" Le vieillard se rassit. Intrigué par cet étrange personnage. Il était vêtu d'une tenue de voyage, on voyait dépasser ses bottes cependant mais, impossible de distinguer son visage sous sa capuche. Il voulait passer inaperçu, c'était certain. Il avait l'apparence de ces mages ou des ces voleurs qui se camouflent pour être discrets ou se donner un style ténébreux. Mais lui, il semblait plus vouloir se cacher qu'autre chose. 

"Pourquoi? Tu es intéressé? Qu'est ce que j'ai en échange? Demanda Waropsar à l'inconnu.

- Raconte moi tes histoires et tu auras la boisson de ton choix à chaque fois que tu en auras besoin. Je paye tout. Proposa l'homme, toujours caché. 

- Marché conclu! Alors, par où commencer... (Il réfléchit un instant) Je me souviens très bien de ce moment. C'était en 1300, l'année où j'ai mis fin à ma carrière de pirate. Oui, j'étais un pirate autrefois. 

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J'avais déjà bien vécu. J'avais fait pas mal de larcins, tué quelques personnes, mais surtout, j'étais riche. Mais pas assez. Il m'en fallait plus. J'ai alors cherché mon ultime trésor. C'était un trésor enfoui sur une île complètement déserte. Un trésor enterré par un pirate de la première génération. Un pirate maudit par le dieu de la mer. Un pirate sans âme. J'avais interrogé de nombreuses personnes, j'avais trouvé des cartes et finalement, j'atteignais cette île. L'île Florale. Une île en forme de fleur, si on la regardait du ciel. Mon équipage et moi, on venait d'atteindre cette île et nous posâmes le pied à terre. Après un long voyage, une grande quête, nous pouvions trouver ce coffre au trésor qui contenait de quoi vivre plusieurs vie sans manquer de rien. 

Le sable était chaud, le temps était doux. L'île n'était pas très grande, mais remplie d'arbres. Il y avait une grande forêt dense au fond de laquelle se trouvait le trésor. C'était sûr qu'il se trouvait là. On se taillait un chemin dans les broussailles, tendant l'oreille pour éviter de croiser un animal dangereux. Et puis finalement, on le vit. Le grand arbre dont ils parlaient dans les écrits. Que j'avais entendu parler en discutant avec de vieux marins comme je suis aujourd'hui. Un grand arbre, au tronc blanc pâle avec un symbole gravé dessus. Au pied de cet arbre se trouvait le trésor. Mon salut.

On commencait à creuser au pied de l'arbre quand soudain, des trompettes se firent entendre. Oui, tu sais ce que ces tr300ompettes signifient. Des trompettes graves. Les trompettes de l'apocalypse. Voilà ce qui marquait l'arrivée du Borgne. Ces trompettes qui sonnent les derniers instants d'une vie. Mes compagnons paniquèrent. Oui, le Borgne était lui aussi à la poursuite de ce trésor. J'ordonnai à mes compagnons de continuer à creuser et de s'enfuir avec le trésor. Mais la moitié de mes hommes prirent la fuite vers le bateau. Il ne restait que moi, mon fidèle bras droit et quelques mousses, perdus. C'était la panique générale. Je continuai à creuser avec eux, soudain, l'une des pelle frappa une partie dure dans un bruit de choc. Enfin! Le trésor était à notre portée!

On déterra le trésor. On le sortit de terre. Je sentit une main se poser sur mon épaule. Je pensais à l'un de mes compagnon mais, en me retournant, je vis que c'était tout autre. Un homme, vêtu d'une tenue grise banale, avec un pistolet à la ceinture et de grandes bottes, me regardait dans les yeux. Il avait des yeux violets flamboyants d'intelligence et avait de courts cheveux noirs. Aucune cicatrice. Rien de tout ça

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"Mais ce n'était pas le Borgne? (Demanda l'un des marins. Les nombreux clients de la taverne avaient pris une chaise et s'étaient assis devant le vieillard, le regardant raconter avec avidité. Comme un conteur qui racontait à des enfants une histoire de prince et de princesses.)

- Attends de voir la suite (rétorqua le vieil homme avec un sourire)

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L'homme me regardait avec un grand sourire. Ce genre de sourire machiavélique, empli de haine et d'intelligence. Je connaissais ce pirate, je l'avais déjà vu autrefois. C'était Flym le Malin. Un pirate connu pour ses traquenards et ses stratégies. Le pirate me regarda quelques secondes puis dit: "Merci pour ton aide, le boiteux!" 

Je regardai mes hommes en quête d'aide mais ils s'étaient fait capturer par les hommes de Flym. J'étais apeuré. J'avais peur aussi pour mes hommes qui c'étaient enfuis. Ils devaient s'être fait massacrer. Cependant, une question me taraudait l'esprit. Où était le Borgne? Pourquoi ils avaient entendus des trompettes? Je savais comment me débarasser de Flym. Je sourit et lui cracha: "De toute façon, tu as dû entendre les trompettes de l'apocalypse, le Borgne est ici, pour le trésor. Il va venir vous massacrer!" Flym se mit à rire. Tout comme les membres de son équipage. Il me rétorqua: "Mais tu l'as en face de toi idiot!" Je regardai le pirate. Il n'avait pas de balafre. Pas d'oeil blanc. Il n'avait qu'un foulard accroché à son bras, qui pouvait ressembler un tant soit peu au Borgne. Flym remarqua que j'étais étonné et déboussolé. Il rit à mon visage, alors que je m'étais mis debout en face de lui, le trésor derrière moi et mes hommes sous les mains des siens. Il cria à l'un des siens: "Le Rat! Tue moi!" 

Je perdit tout sens des réalités. Celui qui s'appelait le Rat, pointa son pistolet sur son capitaine et, dans un coup de feu unique, lui tira une balle bien précise dans la tête. Je ne comprenai rien. Je criai. Je ne sais pas pourquoi. De peur peut-être. La situation était tellement irrationnelle. Flym, dans une effluve de sang, partit à la renverse. Mais, soudain, alors qu'il était en train de tomber, son corps se bloqua en pleine chute, comme si le temps s'était arrêté. Et, encore plus bizarre, il retourna en arrière. Littéralement, comme si l'action se refaisait à l'envers. Mes hommes et moi regardions ce spectacle avec les yeux exorbités. Flym venait de se remettre sur les pieds et la balle ressortit de sa tête comme une bête s'envole d'un tronc d'arbre. 

Flym me regardait maintenant avec un sourire en coin. Mais son aspect changeait. Tout son corps, de sa tenue à son visage, changeait. Une cape rouge bordeaux apparut derrière lui. Sa tenue simple se transforma en un long manteau vert et rouge avec des dorures. Un tricorne apparut sur sa tête et ses cheveux passèrent du noir au blond pur. Ses yeux changèrent de couleur. L'un devint vert foncé, et l'autre blanc. A cet oeil droit, se dessina une balafre qui traversait son oeil et coupait son visage en deux à la verticale. Un grand sourire, plus démoniaque encore, apparut sur son visage. Un sabre apparut à sa taille. Son pistolet ne bougea pas cependant. Il avait la tenue. Il avait le sabre. Il avait le regard. Mais surtout, il avait la balafre. Il était face à moi. C'était le Borgne.

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Tous ceux qui écoutèrent retinrent leur souffle. Il avait donc vraiment rencontré le Borgne. 

"Mais comment t'en es-tu sorti? (Demanda un autre marin.)

- Mais vous allez me laisser finir?" Grogna Waropsar. Ils se taisèrent, dans un silence religieux. L'inconnu regardait et écoutait avec encore plus d'attention.

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J'étais donc bel et bien en face du Borgne. Je commencai à suer à grosses gouttes. Ce n'était pas normal de se retrouver face à une telle pointure. Ce n'était pas du tout prévu. D'une voix plus claire et forte, il clama avec un grand sourire qui déformait sa cicatrice: "C'est bon maintenant? Tu le vois le Borgne?" Son équipage se mit à rire. Il me dévisageait. Et tout en me regardant dans les yeux, il tira son épée. Moi même je tira la mienne. Alors, en une fraction de seconde, tout explosa en une bataille générale. Mes compagnons se rebellèrent contre leurs assaillants et commencèrent à se battre avec l'équipage du Borgne dans une ultime bataille. Moi j'étais face au capitaine. Capitaine contre capitaine. Un combat classique mais un combat important. Cependant, la différence se sentait. J'étais assez agé et lui, venait de commencer sa carrière de pirate. On n'était pas du même acabit. Les premiers coups furent rapides. Il se jouait de moi, jouant avec ses pieds, tout en gardant le contact visuel et ce putain de sourire qui semblait dire: "Je vais te faire ta fête."

Mes hommes se battirent tant bien que mal, mais moi. Je me fit battre en quelques coups. Il a suffit d'une botte à mon adversaire, utilisant une vitesse plus qu'invraisemblable et il m'avait désarmé. Mon sabre tomba au sol et je sentit la lame proche de mon cou. Cependant, le capitaine cria: "Arrêtez de vous battre!" Le silence se fit. Les lames ne s'entrechoquèrent plus. Même la jungle avait arrêté de faire du bruit. Et là, tenez vous bien, une brise passa. Une légère brise froide. La brise de la mort. La brise dure et froide qui te donne la chaire de poule. La brise d'un démon. 

En une fraction de seconde, le Borgne avait tué tous mes compagnons qui étaient autour de moi. Tous, tranchés au ventre par un seul homme. Il n'avait pas besoin d'équipage. Il avait à lui tout seul massacré tout mes compagnons d'armes. Sans aucun scrupule. Tués. Mes amis.

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"Tout va bien papi? (Demanda le tavernier qui écoutait lui aussi. Waropsar avait des larmes qui coulaient sur ses joues ridées.)

- Tout va bien. C'était juste des moments difficiles. Je continue." Il passa sa main sur ses joues et ses yeux et respira profondément.

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Je savais que c'était le Borgne qui avait tué mes alliés car, il se replaça devant moi, avec la lame pleine de sang qu'il n'ettoya avec un chiffon. Il me regardait avec avidité. Comme un prédateur qui s'apprête à sauter sur sa proie. Il marmonna: "Je pourrai te tuer sur le champ si je le voulais. Là, maintenant (il avait une voix chantante.). Je vais le faire d'ailleurs!" Il serra son épée mais, soudain, un coup de feu partit. Dans un fracas, une balle se logea dans le crâne du Borgne. Il se passa alors le même phénomène que tout à l'heure mais dans l'autre sens et ce fut Flym qui se plaça face à moi. Toujours avec ce sourire. Son sabre avait disparu. Il me regardait, mais plus avec avidité. Il me jaugeait. Il déterminait ce qu'il pourrait gagner de ma vie ou de ma mort. Soudain, il dit: "C'est fou comme une malédiction ça peut vous pourrir la vie tu sais? Moi, regarde où j'en suis. Obligé de partager mon corps avec ce fou furieux de Borgne même si parfois, il est bel et bien pratique pour établir des stratégies. (il souffla du nez dans un petit rire) Aller, tu m'as bien aidé pour déterrer le coffre. Et puis, t'as une belle somme qui est donnée pour ta capture. Emmenez-le."

Un énorme type noir m'attacha les mains avec une corde et me poussa à avancer. On sortit de la forêt et ce que je vis m'horrifia encore plus que ce que j'avais vu dans ma forêt. Mon navire. En feu. Mes hommes. Etalés à terre. Tous massacrés et tous morts. Tout de ma vie de pirate venait d'être rayé sur une île paumée au milieu de rien, à cause d'un seul type et de son équipage. D'ailleurs, son équipage... 

Après être monté dans le bateau, je me rendit compte que toutes les légendes étaient vraies. Ce fameux bateau, qui est raconté comme hanté est vrai. La légende dit que ce bateau fait renaître les victimes de celui qui monte dessus sous forme de zombies et les met à son service. Eh bien là, c'est exactement ça. Une cinquantaine d'hommes, de femmes et d'enfants, aux yeux vides et aux corps pâles, apparurent à l'arrivée du capitaine et des ses hommes sur le bateau. Des humains réellement vivants, il y en avait pas plus d'une dizaine en tout dans l'équipage. Le bateau était délabré, les voiles déchirées, une coque noire. D'ailleurs, un noir de mort colorait le bateau de la proue à la poupe. La voile dessinée d'une tête de mort avec une cicatrice à l'orbite droite, flottait au dessus de ma tête. C'est un gabare (type de bateau) de couleurs noires, à la poupe en forme de crâne et aux allures morbides. On me fit descendre à la câle et on me boucla dans une cellule, sans menottes. 

J'ai passé au moins un mois dans cette prison marine. J'étais le seul emprisonné. Je ne voyait même pas le ciel bleu. Je n'avais pas de fenêtre. Je pouvais deviner le temps qu'il faisait par les mouvements du bateau et par les cris sur le pont mais c'était tout. Tous les deux jours, je recevai du pain et de l'eau. C'était horrible. Je vivait très mal. Mon existence était une torture. J'avaias réfléchi à mille et une façon de me suicider mais impossible de trouver. Tout était pensé pour éviter que le prisonnier ne s'échappe ou se suicide. J'étais bloqué, dirigé vers une potence certaine. 

Mais un jour, il y eut un abordage. Le Borgne aborda un navire marchand. Je l'entendait aux cris et aux coups de canons. Et c'est là que j'ai eu de la chance. Un boulet de canon, traversa le mur de la cale pour exploser la cellule où j'étais. Un trou énorme c'était formé et je put voir le navire marchand. Par chance, ce dernier était sur le point de s'enfuir. Ce devait être un navire de riche parce que, j'aperçevais déjà cette couleur bleu significatrice de la téléportation d'un bâtiment. Ca ce fait pour éviter les pirates, certaines compagnies très très riches, engagent des magiciens de téléportation pour déplacer leur bateau à quelques kilomètres pour fuir. Evidemment, ce genre d'évasion demandait beaucoup beaucoup de ressource pour le magicien et donc, ce dernier mourrait lors de la manoeuvre. Et là, le bateau était prêt à s'enfuir. C'était rare mais j'avais déjà vu faire ça. Ni une ni deux, sans réfléchir, je sautai dans l'eau pour atteindre le bateau marchand et, avant qu'il disparaisse, j'ai pu m'accrocher au bord du navire qui m'emmena avec lui à quelques kilomètres. 

J'étais enfin sauvé. On me repêcha, et le chef du navire me fit la charité. J'étais vieux et la vieillesse donne certains privilèges, même pour un pirate. J'eus le droit de ramer et de travailler pour le navire et finalement, j'arrivai ici. Ma carrière de pirate était terminée. Mes hommes étaient morts, mon navire avait brûlé, mais j'avais empoché pas mal de pactole que j'avais mis à la banque, au cas où un évènement comme celui-ci arriverait. 

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"Voilà maintenant 34 ans que je n'ai pas revu le Borgne et que j'ai arrêté la piraterie. Il ne m'a plus jamais retrouvé." Conclut le vieillard.

Tout d'abord, un silence. L'histoire était finie. Une tension s'était créée et tout le monde avait écouté avec assiduité. Tous s'étaient concentrés sur l'hisoitre. Certains, trop bourrés, s'étaient endormis mais, tous avaient prêtés une oreille attentive. Puis soudain, les applaudissements. Ca n'avait rien d'un spectacle. Rien d'un conte raconté pour enfant, mais l'histoire était bien selon les marins (même si ils étaient un peu bourrés). Le tavernier aussi était hilare et applaudissait. Une histoire comme ça était inédite. On avait passé un bon moment et maintenant, tout le monde le croyait.

Oui, tout était bien. Tout était joyeux. Il était 1 de vif or (1h du matin) et la taverne explosait de joie. Cependant, la joie, les applaudissements et les cris, cachaient un autre bruit. Car oui, c'est cette soirée là, à 1 de vif or, que, dans la baie, on entendit les trompettes. Ces trompettes de l'apocalypse. Ces trompettes qui viennent chercher le prisonnier enfui. Parce que les morts, ne racontent pas d'histoires...



                                                                                     Fin. 


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