Chapitre 6

« Nous ?! S'écria Lorcan outré, des criminels ?! Mais c'est dingue ça on nous accuse encore de crimes qu'on a pas commis !

- C'est vrai que ça commence à m'énerver, les choses vont se compliquer si on doit prouver notre innocence à Luméria et ici, renchérit Renard

- Le pire dans tout ça c'est que pour l'instant on n'a toujours aucun moyen de rentrer chez nous ! » Leur rappela Kaël

Eliane soupira, la chance n'était vraiment pas avec eux ! Mais qui était donc cet homme, l'architecte des cauchemars... C'était donc lui l'auteur du portail et le voleur du trésor, mais pourquoi avait il fait ça ? Il fallait qu'elle trouve rapidement pour qu'ils puissent rentrer chez eux. Julien leur proposa de se reposer un peu avant de reprendre leurs recherches. Cependant le jeune homme continua à chercher, il laissa ses amis se reposer. Il dressa une liste de tout les musées de sa ville, il regarda l'intégralité des œuvres qu'ils avaient en leur possession. Et puis peu à peu, il finit par réussir à localiser ce qu'ils cherchaient tant. Vers 3h du matin, il réveilla ses compagnons et les fit le rejoindre au salon. Il leur expliqua qu'il avait trouvé une dizaine de musées où on pouvait observer une relique semblable à la leur. Il posa la liste et s'écria :

« Demain on part à la recherche de votre relique ! On va prendre le métro ! Reposez vous bien parce que demain on ne va pas chômer ! »

Dès que l'aube parut, ils les réveilla et les emmena dans une station de métro. Il acheta leur tickets, leur expliqua le fonctionnement du moyen de transport. Il les supplia de se comporter normalement et de ne pas faire de bêtises. Lorcan haussa les sourcils, déjà que la moitié des gens le dévisageait à cause de sa très longue barbe. Il allait être difficile de passer inaperçu ! Renard remit sa capuche sur sa tête pour cacher ses oreilles et soupira. Kaël veilla à ce que son épée soit bien dissimulée dans ses vêtements. Eliane regarda attentivement autour d'elle, c'était la première fois qu'elle allait dans un tunnel aussi étrange. Elle devait rester aux aguets, si l'architecte des Cauchemars était dans le coin, il ne fallait pas qu'elle le loupe.

 Le métro de Chicago était bondé en cette heure de pointe. Les néons clignotants et le bruit des rames résonnaient dans les oreilles d'Eliane, Lorcan, Kaël et Renard. Leurs armes, qu'ils avaient pourtant dissimulées étaient encore visibles. Ils attiraient des regards curieux et inquiets. Julien, leur guide dans ce monde moderne, les avait prévenus de rester discrets, mais c'était plus facile à dire qu'à faire. Lorsque que le métro arriva ils montèrent rapidement dedans, et s'installèrent dans le fond. Une dizaine de minutes plus tard, ils atteignirent leur arrêt. Ils sortirent du métro et se posèrent un instant pour regarder où se trouvait le musée. Alors qu'ils attendaient sur le quai, un groupe de policiers s'approcha. L'un d'eux, un homme grand et imposant, les fixa avec suspicion.

« Vous cinq, là-bas ! Montrez-moi vos papiers ! » ordonna-t-il.

Eliane échangea un regard paniqué avec ses compagnons. Ils n'avaient aucune idée de ce que signifiaient ces "papiers". Lorcan, toujours prompt à la provocation, fit un pas en avant.

« Nous n'avons pas de papiers, et nous n'avons pas de temps à perdre avec vous abruti ! » déclara-t-il avec défi.

Les policiers se rapprochèrent, leurs mains posées sur leurs matraques. Julien, qui se tenait un peu en retrait, fit signe aux quatre compagnons de le suivre.

« Courez ! » cri a-t-il.

Sans hésiter, Eliane, Lorcan, Kaël et Renard se mirent à courir à travers la foule. Les passagers criaient et s'écartaient sur leur passage. Les policiers se lancèrent à leur poursuite, mais les quatre compagnons étaient rapides et agiles. Ils descendirent les escaliers menant à une autre ligne de métro, sautant par-dessus les tourniquets. Renard, avec ses réflexes d'homme-animal, bondit avec une grâce féline, tandis que Kaël, le chevalier, ouvrait la voie en écartant les obstacles. Lorcan se tourna, murmura un sortilège qui envoya les policiers au loin.

« Par ici ! » hurla Julien, les guidant vers une sortie de secours.

Ils débouchèrent dans une ruelle sombre, haletants mais indemnes. Les sirènes de police retentissaient au loin, mais ils avaient réussi à semer leurs poursuivants.

« Nous devons trouver un endroit sûr, dit Julien, essoufflé. L'Architecte des Cauchemars ne doit pas être loin. »

Soudainement Eliane demanda, paniquée :

« Attendez une seconde, où est Lorcan ?

- Comment ça où est Lorcan ? Demanda Kaël, me dites pas que le vieux croulant s'est fait attraper par ces gens ? »

Julien rouvrit la sortie de secours discrètement et aperçut le magicien qui se faisait emmener. Il semblait inconscient. Un policier l'avait certainement assommé lorsqu'il avait le dos tourné. Il referma la porte et raconta ce qu'il avait vu à ses amis. Renard regarda leur hôte et lui demanda où ils comptaient l'emmener. Le jeune homme réfléchit, soit ils allaient directement l'emmener au poste, soit directement en prison.

Lorcan, les poignets entravés par des menottes métalliques, fut conduit au poste de police par deux agents visiblement perplexes. Ses yeux, d'un vert perçant, brillaient d'une lueur d'incompréhension alors qu'il était poussé à travers les portes vitrées du commissariat. Les policiers, encore sous le choc de l'étrange sortilège de vent qui les avait projetés au sol, échangeaient des regards incrédules. Dans la salle d'interrogatoire, Lorcan était assis sur une chaise en métal, ses mains toujours menottées devant lui. La pièce était austère, éclairée par une lumière crue qui accentuait les ombres sur son visage. Un policier entra, un dossier épais sous le bras, et s'assit en face de lui. Il fronça les sourcils et demanda à Lorcan :

« Alors, tu vas nous expliquer ce qui s'est passé dehors ? Comment as-tu fait ça ? »

Lorcan, le regard sérieux, se redressa sur sa chaise. « C'est de la magie. Je suis un magicien. J'ai juste récité ma formule comme d'habitude et... whoosh ! Un sortilège de vent ! C'est aussi simple que ça !

Le policier le regarda, bouche bée. « De la magie ? Tu te moques de moi ? »

Lorcan secoua la tête, étonné. « Est ce que je me moque de vous ? Mais quand même ! Je viens de Obliom, mon professeur c'était Gérael ! Le roi !

Le policier soupira et ouvrit le dossier. « Écoute, on a des témoins qui t'ont vu lever les mains et provoquer cette... tempête. Si tu coopères, ça ira mieux pour toi. »

Lorcan haussa les épaules. « Mais je coopère ! Je vous dis la vérité. C'est de la magie. Vous n'avez jamais vu de magicien avant ?

Le policier leva un sourcil, sceptique. Tu veux vraiment jouer à ça ? On est dans le monde réel ici, pas dans un conte de fées. »

Lorcan se pencha en avant, les yeux écarquillés. « Le monde réel ? Mais... la magie est réelle ! Comment pouvez-vous ne pas le savoir ? »

Le policier le fixa, cherchant à déceler la vérité dans ses yeux. Après un long moment de silence, il se leva et sortit de la pièce, laissant Lorcan seul avec ses pensées et une confusion grandissante. Lorcan était assis dans la cellule froide et austère du poste de police, ses poignets encore endoloris par les menottes. Il jetait des regards furieux aux policiers qui le prenaient pour un fou. "Si seulement ils savaient," pensa-t-il, son esprit bouillonnant de frustration.

Soudain, un bruit sourd retentit dans le couloir. Lorcan se redressa, ses sens en alerte. Que se passait il dehors ? Il entendit des bruit de lutte et des cris puis plus rien. Soudainement il aperçut ses compagnons au loin. Eliane, avec son agilité d'assassin, avait réussi à neutraliser discrètement le garde à l'entrée. Renard de son côté avait déclenché un incendie, suffisamment dangereux pour attirer les gardes, mais trop petit pour blesser quelqu'un. Kaël, avec sa force, ouvrit la porte de la cellule comme si c'était une boîte de conserve. Lorcan fut surpris de voir ses camarades débarquer pour le sauver. Cela lui procura un sentiment qu'il n'avait jamais ressenti auparavant. Malgré leurs nombreuses disputes ils commençaient à apprécier ses compagnons !

« Allez, princesse, on n'a pas toute la journée, » dit le chevalier en tendant la main au magicien.

Lorcan se leva, étirant ses muscles endoloris. « Merci, Kaël. Toujours aussi délicat, » répondit-il avec un clin d'œil.

Ils se faufilèrent dans les couloirs, évitant les policiers qui courraient pour éteindre le feu. Eliane d'un coup de pied impressionnant mis à terre un agent qui voulait les arrêter. À l'extérieur, Julien les attendait avec une vieille voiture qui semblait tenir par miracle.

« Montez, avant que cette chose ne décide de ne plus démarrer ! » cria t-il.

Lorcan, Kaël, Eliane et Renard se précipitèrent à l'intérieur, et Julien démarra en trombe, la voiture émettant des bruits inquiétants. « On a réussi, dit Lorcan en riant. Mais sérieusement, Julien, tu ne pouvais pas trouver une voiture plus discrète ? »

Julien haussa les épaules, un sourcil au coin des lèvres : « C'est ça ou on prend le bus ! »

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top