Chapitre 15 : Lui


La fille du bus, ou l'inconnue du bus comme j'aime l'appeler devant ma famille ou mes amis, est un mystère pour moi. Chaque fois que je la vois, chaque fois que je lui parle, je n'arrive plus à penser correctement. Enfin si...je ne deviens pas idiot non plus ! Mais bon je perds mon assurance dirons-nous, le peu de confiance que j'ai en moi. Cela signifie sûrement quelque chose seulement au fond de moi. 

Je ne sais pas quelle importance donner à ce que je ressens parce qu'en moi j'ai trop d'amour, un amour qui mériterait d'être distribué comme des bonbons au chocolat que l'on peut manger lorsque l'on ne va pas fort, qu'on déprime. Comme j'en ai trop, je ne sais pas si ce que je ressens est réel ou fictif ou ne représente qu'une part, que je distribue à plusieurs personnes avec l'impression d'aimer. Parfois, je réfléchis trop, et parfois je ferais mieux de ne pas réfléchir.

Je la revois encore une fois, sauf que cette fois-ci j'en suis content. Enfin je l'étais aussi hier mais pas au début, j'avais peur. Aujourd'hui non, surtout que le trajet se fait comme hier, en rire. C'est agréable encore une fois de plaisanter, une sorte de lien se tisse et arpente le chemin de l'amour comme une racine d'un arbre, dans le sol. Je regarde ses yeux pétillants de joie, son visage heureux, ses cheveux longs regroupés près de son cou pour avoir chaud, elle est si jolie. Si seulement j'osais lui dire... Je me rapproche un peu d'elle tout en continuant à lui parler. Ce rapprochement est imperceptible sauf pour moi. Je la vois lever sa tête et me regarder avec un petit sourire. Enfin un sourire qu'elle garde constamment en surface. Lorsque que le bus s'arrête pour laisser descendre des personnes âgées, et que l'on repart, elle me demande :

- Tu peux me montrer une de tes mains ?

Je la vois rougir, un peu, beaucoup. Sa peau est tellement blanche que cela se remarque facilement. C'est tout aussi gêné que je lui tends et lui répond :

- ...Oui...

Que va-t-elle faire ? Elle la prend, doucement, regarde les lignes qui s'écrivent sur ma main, puis regarde mes doigts, grands et presque squelettiques. Elle reprend la parole :

- Tu as des doigts longs et fins, comme moi ! On me dit souvent que ce sont des doigts de pianiste, tu en as déjà fait ?

Elle me prend de court, encore une fois...

- Non jamais mais j'aurais aimé faire de la musique. Dans ma famille personne n'en fait ni n'en a fait.

- Je suis la seule à en faire, ou à en avoir fait si je peux dire ainsi. A mes cinq ans, j'avais pris la décision de faire du piano, car lorsque j'en écoutais, et encore aujourd'hui, je vibre. Je me sens heureuse. Alors à mes onze ans, après cinq ans d'attente, j'ai pu commencer et depuis j'évolue beaucoup. Depuis deux ans presque, je joue des morceaux connus que j'aime par-dessus tout !

Elle m'impressionnait, vraiment ! Cette fille avait quelque chose, un petit truc en plus. Elle était vive et douce, intelligente bien qu'elle avait un petit grain de folie, et légère. Je lui réponds que je trouve cela très intéressant de pouvoir vivre et créer la musique puisque c'est aussi une manière de faire passer nos émotions d'une autre manière qu'à travers les larmes, le rire, les mimiques et bien d'autres encore. J'aimerais bien aussi. Je lui souris. Nous continuons à parler, à rire. On apprend à se connaître. Premier contact physique établi, je ne pensais pas qu'elle ferait encore le premier pas vers moi. Elle va finir par me faire passer pour un coincé et un plus grand timide que je ne le suis. Elle ne réfléchit peut-être pas autant que moi, ce qui me bloque des fois. Pourtant à ce que j'ai compris en parlant avec une amie qui la connait, elle est plutôt très patiente voir trop. Les choses changent !


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J'aimerais bien avoir vos avis dessus parce qu'il y a quelque chose qui me trouble et me gêne ! :*

En espérant que votre lecture vous plait toujours et vous plaira toujours,

Sophie

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