Bonus des 1k de vues : Léane
Plop ! Je vous avais promis un bonus, le voilà ! Sur Léane puisque c'est elle qui a attiré l'attention. Je viens de voir que ce chapitre fait exactement 2000 mots, je suis trop forte ^^.
Bref, je vous laisse lire tranquillement, et n'oubliez pas de commentez :).
- Léane ? Où es-tu ?
- Tu ne m'attraperas pas ! chantonna la fillette en continuant de se camoufler dans les buissons.
- Léane, reviens ici ! Papa et Maman m'ont demandé de te ramener à la maison !
- Louis est un trouillard ! Il a peur de rentrer trop tard ! Continua la fillette.
- Tant pis pour toi ! Je vais te laisser toute seule dans la forêt ! s'exclama son frère aîné avant de rebrousser chemin sur le sentier.
Un rire moqueur lui répondit. Déterminé à mettre sa menace à exécution, il entreprit de regagner le village. Au fond, sa sœur ne risquait pas grand chose. Le soleil de midi brillait dans un ciel sans nuage et la forêt tenait plus du bosquet et se situait à peine à deux cents mètres des premières habitations.
Se dirigeant vers la place au centre du village, il laissait vagabonder ses pensées. Il sursauta quand une main toucha son épaule et pivota pour observer l'inconnue qui lui demanda :
- Pardonne-moi mon petit, je cherche l'atelier de Maître Soileu, aurais-tu la gentillesse de me l'indiquer ?
Par réflexe, le regard du jeune garçon se posa sur la poitrine de la femme en face de lui et il sursauta une deuxième fois quand il reconnut l'insigne des maîtres magiciens cousu sur son vêtement. Levant les yeux, il s'aperçut que son interlocutrice attendait toujours une réponse.
- Euh ... Bien sûr, ma D-Dame, balbutia-t-il. Mon pèr... enfin je veux dire, M-Maître Soileu habite dans la maison en face de l'auberge. Je m'y rendait justement.
Se faisant, il désigna du doigt la direction approximative du lieu en question.
- Ah, très bien dans ce cas, tu vas pouvoir m'accompagner, décida la femme.
Le jeune garçon devint cramoisi et hocha la tête.
- Eh bien, allons-y ! On ne va pas prendre racine au milieu de la rue ! le rabroua gentiment l'inconnue comme il restait immobile.
- Euh oui bien sûr, ma Dame ! se reprit l'enfant.
Il continua donc son chemin, la magicienne sur les talons.
- Dis-moi, Louis, tu as bien une petite sœur ? l'interrogea-t-elle.
Sous l'effet de la surprise, le gamin trébucha et manqua de s'étaler par terre.
- Euh oui, j'ai une petite sœur de six ans, réussit-il à confirmer.
- Elle te ressemble ?
Le garçon secoua la tête.
- Pas vraiment. Elle ressemble beaucoup à ma mère. Je ressemble à mon père. C'est ce que les gens disent tout le temps.
- Ah...
Quelques mètres encore et ils arrivèrent à destination. Louis entra et invita la magicienne à le suivre. Après l'éblouissement provoqué par le soleil, les deux marcheurs durent cligner plusieurs fois des paupières pour s'habituer à la lumière moindre de l'intérieur. Le rez-de-chaussée de la maison était entièrement occupé par la boutique et l'atelier de Maître Soileu, joailler de son état. À l'étage, il vivait avec sa femme et ses deux enfants. Pensant qu'elle voulait acquérir un bijou, l'enfant avait conduit la femme directement dans la boutique. Les différentes vitrines mettaient en valeur les dernières créations de son père. La magicienne promena un bref regard sur la boutique.
- Merci Louis, ton père est dans son atelier ?
- Je pense que oui, je vais le chercher, annonça l'enfant désireux de rendre service.
Sur ses paroles, il passa derrière le comptoir et se dirigea vers la pièce du fond. Son père sortait justement de l'atelier.
- J'ai entendu des voix, il y a quelqu'un ? Demanda Maître Soileu à son fils.
Grande silhouette dégingandé plus ou moins bien attifé avec un grand tablier de cuir, aux cheveux bruns ébouriffés et aux yeux noirs cerclés d'une paire de lunettes magiques, Maître Soileu pouvait paraître un peu douteux. Cependant il n'en était rien. Son regard perçant savait juger aussi bien les joyaux que les gens et on avait coutume de murmurer au village qu'il avait de l'or dans les doigts.
- Oui, une maître-magicienne, elle cherchait ton atelier, annonça l'enfant.
- Maître-magicienne, dis-tu ? Es-tu sur de cela ?
- Elle porte l'insigne, affirma le garçon.
- Bien, merci Louis. Ta sœur n'est toujours pas rentrée ?
- Non, elle refuse de me suivre.
Le père soupira et passa la main dans ses cheveux, ce qui eut pour effet de mettre un peu plus de désordre sur sa tête.
- Nous réglerons cela plus tard, dit-il résigné. Monte à l'étage aider ta mère.
- Oui, P'pa.
Le jeune garçon grimpa les marches de pierre à tout allure et son père entra dans la boutique.
Appuyé au comptoir, il détailla la femme qui contemplait un pendentif en rubis.
Grande et mince, des cheveux noirs comme la nuit et des yeux dorés de Changeforme mettaient en valeur un visage aux traits nobles. Ses vêtements étaient simples et conçus pour voyager mais d'excellente facture. Effectivement, sur sa poitrine brillait l'insigne des maîtres-magiciens, un Dragon enroulé, protégeant un globe où dansait une flamme.
- Que puis-je faire pour vous, Ima'Dokian ? interrogea le commerçant.
Nullement surprise, la magicienne se détourna du bijou et sourit en entendant le titre en langue ancienne.
- Vous avez donc étudié la magie, Maître Soileu ?
- Seulement les principes de bases et quelques mots en vieille langue pour mon métier ma Dame, répondit-il.
- Et votre épouse ? continua la femme.
- Mon épouse vient d'une lignée de magiciens métamorphe et ayant une affinité avec la météo. Mais pourquoi ces questions ?
- Je suis maîtresse Eliane et je souhaiterai vous parler de votre fille, Léane si je ne m'abuse ?
- On nous avait pourtant dit que la petite n'aurait pas à se rendre à Gimolkan avant ses douze ans, grommela le père comprenant où la magicienne voulait en venir.
- Il ne s'agit pas de Gimolkan mais de Dopalis, les projets que les maîtres ont fait pour votre fille ont été quelque peu chamboulés.
- La capitale ? Qu'irait faire Léane là-bas ? s'étonna l'homme.
- Étudier sous la tutelle des meilleurs professeurs. Et servir la famille royale bien sûr, je pense même que ...
- Que me chantez-vous là ? l'interrompit le commerçant. Ma fille a tout juste six ans ! Je ne vais pas l'envoyer à l'autre bout du pays alors qu'elle peut parfaitement apprendre la magie ici !
Maîtresse Eliane soupira. Il faudrait du temps et de la patience pour les convaincre. C'est pour cela qu'on l'avait choisit pour cette mission.
- Et si nous montions discuter de cela avec votre femme ? Je vous assure que je ne veux que le bien de la petite et j'ai ici toute les preuves nécessaires pour appuyer mon discours, déclara-t-elle en faisant apparaître un grand cartable de cuir noir.
-_-_-_-_-_-_-
Près de trois heures s'écoulèrent avant que la Maître-magicienne ne ressorte du bâtiment. Les parents s'étaient montrés plus que récalcitrants mais s'étaient finalement soumis à ses arguments. Ils semblaient fort attachés à la petite et soucieux de son éducation. Le frère ne semblait pas partager les dons de sa cadette, ce qui étonnait la femme. Mais après tout, ce genre de considérations ne lui appartenaient pas.
Utilisant ses dons magiques, elle repéra sans peine l'esprit de la gamine qui jouait dans les bois. D'un pas décidé elle poursuivit son chemin jusqu'à une petite clairière, se tourna vers un groupe de buissons couverts de baie et dit :
- Léane sort de là, je dois te parler.
- Comment vous faites ? demanda une voix enfantine.
- Comment je fais quoi ?
- Pour savoir où je suis ? Vous utilisez la magie ? précisa l'enfant.
- Bien sûr que j'utilise la magie, je suis maitre-magicienne.
L'enfant sortit des buissons mais resta à distance, méfiante. Plusieurs tâches violettes couvraient sa tunique, indiquant que les baies des buissons devaient être mûres.
- Je ne te veux pas de mal, indiqua la mage en s'asseyant en tailleur sur une pierre plate. Je viens d'avoir une longue conversation avec tes parents.
- Je sais, ma mère me l'a dit, déclara la fillette.
- Approche, je ne vais pas te manger.
- Elle a dit aussi que vous vouliez m'emmenez à Dopalis et Dopalis c'est très très très loin d'ici ! Je veux pas partir moi ! s'énerva la petite.
- Mais tu ne vas pas partir maintenant, la rassura Eliane. Tu auras le temps de préparer tes valises et de dire au revoir à tes amis. En plus tu verras, Dopalis est une ville incroyable et tu te feras pleins de nouveaux amis.
- J'ai pas envie d'aller à l'école, c'est long et c'est ennuyant. Louis y va et quand il raconte ça à l'air nul, dit la fillette en croisant les bras, boudeuse.
- Ne t'inquiète pas, l'école de Dopalis est beaucoup plus intéressante, surtout qu'on y apprend la magie, souligna la femme.
- C'est vrai ?
- Bien sûr que c'est vrai, je ne ment jamais. En plus tu vas avoir une très gentille professeure.
- Tu la connais ?
- Pas personnellement mais tout le monde la connaît, elle s'appelle Linaëlle.
- La Princesse Héritière ? Elle donne des cours de magie ?! Ce sera ma professeure ?! S'écria la gamine beaucoup plus intéressée.
Eliane ne put s'empêcher de rire devant l'air éblouit de la petite.
- Oui, oui et encore oui, confirma-t-elle en souriant.
- Ouaaah je vais la rencontrer pour de vrai ! s'exclama la fillette des étoiles plein les yeux. À quoi elle ressemble ? Tu l'as déjà vu ?
Eliane rit à nouveau, elle effectua un geste de la main et une illusion de la jeune Princesse Héritière se matérialisa sous les yeux étonnés de la gamine.
- On dirait la même que dans mes rêves, chuchota Léane.
- Tu as rêvé d'elle ?
- Oui, au sommet d'une grande tour avec une autre grande Dame, elles discutent de je ne sais pas quoi. Et à la fin, elle se lève et me tends la main en souriant, mais je me réveille toujours avant d'avoir pu l'attraper.
- Donc tu as rêvé plusieurs fois ? déduisit la magicienne.
- Trois fois ! Mais une fois il y avait d'autres enfants.
- Combien ? l'interrogea-t-elle.
- Je sais plus...
La magicienne soupira, frustrée et fit disparaître l'illusion. Elle devait adresser un rapport à la Directrice dès que possible. Ce genre de phénomène ne se produisait que rarement.
Elle se leva et observa la gamine qui lui rendit son regard. Seulement six ans. Et déjà promise à un grand destin.
- Bon, je dois y aller, à un de ces jours, petite Léane.
- Je ne suis pas petite ! s'insurgea la gamine. Maman dit que je suis grande pour mon âge !
- Oh pardon, s'excusa la magicienne amusée. Au revoir, Léane tout court alors.
- Au revoir ma Dame la magicienne.
- Tu devrais rentrer, tu sais. Se serait dommage de louper la surprise qui t'attend.
- Quelle surprise ? demanda la fillette.
La maître-magicienne lui adressa un dernier sourire et disparu dans les sous-bois, pourtant peu épais. La fillette en resta bouche bée puis pivota et partit à fond de train vers sa maison. Elle courut à toute vitesse, manqua de tomber, repartit encore plus vite, rentra dans un passant en s'excusant et atteignit enfin son but. Elle grimpa les escaliers deux à deux et déboula telle une tempête dans la pièce principale de la maison.
- Ah ! Te voilà, petite chipie ! S'écria sa mère. Où étais-tu encore filée ?
- Je discutais avec la maitre-magicienne ! s'écria innocemment la fillette.
- Hmmm, pour une fois, bougonna sa mère. Elle a laissé quelque chose sur ton lit à ton attention.
Sans plus de cérémonie, Léane s'élança vers sa chambre et se jeta sur le lit. Un dragon ! Il y avait un dragon sur son lit ! Enfin un tout petit dragon en argent avec des rubis à la place des yeux. La gamine le prit dans ses mains et il se mit à bouger. Surprise, la fillette poussa un petit cri et le lâcha. Pour le reprendre aussitôt. Le reptile miniature frotta sa tête contre sa poitrine puis s'enroula autour de son poignet où il s'immobilisa. Léane reconnut alors un des travaux de son père. La magicienne avait visiblement enchanté le bijou.
« Il grandira avec toi. Si tu t'occupes bien de lui, il deviendra ton plus fidèle allié. » prononça Eliane dans sa tête.
« Il a un nom ? » demanda la gamine.
« Appelle-le comme tu le souhaites.»
« Alors il s'appellera Eilemth. »
« Très bon choix » approuva la mage.
« Merci. »
« Mais de rien, Léane. »
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top