Encore un duel (et des pubs)


« Comment rejoint-on la cuisine du destin ? demanda CN.

— C'est une bonne question, dit Gudule.

Les apercevant, un brocoli esseulé s'enfuit.

— Il y a certainement un moyen, dit CN. Écoutons notre cœur et pensons au Monstre Spaghetti Volant. Il a toujours une solution à tout.

Gudule avait toujours en main la casserole et la peluche du Monstre Spaghetti. Il s'empressa d'entendre ce que cette dernière avait à dire.

Gudule... Gudule...

— Oui ?

C'est bientôt la fin de tes chroniques...

— Mon histoire ne s'arrêtera jamais, dit Gudule. Je serai toujours le justicier qui protégera l'humanité des légumes.

C'est le moment de faire un placement de produit...

— Hein ?

Lecteurs ! Spectateurs ! Rejoignez le pastafarisme ! La fibre sera gratuite au paradis pendant les mille premières années ! Par ailleurs, n'oubliez pas de voter et de mettre des petits commentaires, ça fait toujours plaisir ! Followez ce compte ! Et lisez les autres œuvres de CN, donc les plus sérieuses ; mais pas toujours quand même. Il y a de la fantasy, de la SF, du surréalisme, des mathématiques, et du spirituel...

— Et moi ! S'exclama Gudule.

— ... et Gudule ! Un héros inattendu et incroyable !

— Bon, à part ça, comment on fait pour sauver le monde ?

Les tours du château hongrois étaient en train d'être écrabouillées par un début de tornade. Cela expliquait certainement la perte de combativité des légumineux.

Euh, Gudule, Gudule, lis dans ton cœur et écoute ta raison. Désolé, on va être coupés ! Je passe sous un tunnel ! Salut !

Gudule secoua la peluche, mais elle ne disait plus rien.

— Euh, Gudule...

— C'est fini, dit-il. Nous avons perdu. Le monde est perdu. C'est catastrophique.

— Euh, Gudule...

— Et alors que je suis le héros de cette histoire, il faut que je me mette à pleurer et raconter n'importe quoi, là, maintenant, de manière complètement irrationnelle ! CN ! Qu'avons-nous mal fait ? Pourquoi tout ceci menait à notre échec ? Est-ce qu'on pourra remonter le temps pour changer ça ?

— Euh, Gudule, il y a une porte.

Qu'il y ait des portes sur les côtés d'un couloir, ce n'est pas trop grave. Au milieu c'est un peu plus bizarre.

Cette porte vous est fournie par Elenasti & Co, solutions de téléportation à travers la galaxie et dans toutes les dimensions de l'espace-temps », dit la porte.

Les deux protagonistes s'empressèrent de l'emprunter, et se retrouvèrent alors dans la cuisine où tout avait commencé.

Elle n'était pas très grande.

Il y avait encore un peu de vaisselle sale dans l'évier.

Et Rodolphe-Albert les attendait, debout sur la toile cirée à motifs de fleurs qui recouvrait la table au centre de la petite pièce.

Gudule mit en joue la betterave maléfique, mais il hésita à tirer. Tout ceci ne se passait pas comme prévu.

« Que fais-tu là ? S'exclama-t-il.

— Je suis venu vous rejoindre. Je pensais, au départ, retrouver mon créateur ici. Finalement je l'ai perdu de vue de nouveau. Je me rabattrai donc sur ma Némésis.

— N'exagérons rien, dit CN, flatté.

— Je parlais de Gudule !

— C'est exact, dit Gudule. Je suis le héros qui te détruira et qui sauvera le monde. Tel est mon destin.

— Je constate que vous disposez de la casserole. Et en effet, j'ai tiré une grande partie de mon pouvoir de cet ustensile. Mais désormais elle ne m'est plus utile. Vous ne pouvez plus rien contre moi. Vous ne pouvez plus m'atteindre. Je suis devenu un véritable dieu, et je régnerai sur un monde devenu à mon image.

— Petit et moche ? Le railla CN.

— Assez, misérable !

Rodolphe-Albert fit un geste de son petit bras rachitique, qui projeta CN contre une armoire, dans un grand éclatement de porcelaine.

— Nooooon ! S'exclama Gudule.

— Alors, Gudule, héros autoproclamé ? Verseras-tu une larme pour cet homme dont tu fus l'assistant, sans un seul jour de congé ? Ne regarde pas en arrière. Rejoins-moi. Ensemble, nous régnerons sur la Terre.

— Je suis pas encore mort, marmonna CN.

— Je suis tout-puissant, dit Rodolphe-Albert. Tous les secrets de la réalité me sont connus. Je maîtrise mieux l'univers que le Monstre Spaghetti Volant qui l'a créé. Oui, désormais je règne sur vos destinées. Je suis invincible !

Gudule attrapa CN et privilégia la retraite stratégique.

Ils coururent jusqu'au toit de l'immeuble, une étendue de béton plat, aussi morne qu'un compte Wattpad laissé à l'abandon.

— Nous sommes loin de tout, dit CN. Plus rien ne peut nous sauver. Gudule, sache que tu as toujours été pour moi comme un, euh, comme un esclave en fait. Du coup, désolé.

— Nous avons accompli de grandes choses ensemble, dit Gudule. Nous avons propagé le pastafarisme sur Wattpad et traumatisé de nombreux lecteurs avec les maths.

— « Nous » ? Tout cela, c'est toi qui l'as fait. C'est toi qui a œuvré dans l'ombre. C'est toi qui a travaillé sans répit et sans relâche.

— Hum, fort possible.

Maintenant, c'est la fin !

Rodolphe-Albert, encore plus gros, entouré d'éclairs ainsi que d'un nuage de fumée noire, arriva en faisant exploser toutes les portes sur son passage. Il était si puissant que la réalité elle-même semblait ne pas supporter sa présence ; et ne pouvait d'ailleurs s'empêcher de léviter à tout bout de champ comme le méchant d'un jeu vidéo de fantasy.

Gudule essaya de faire feu, mais son lance-patates lui fut arraché des mains par une force maléfique incoercible.

— C'est joli comme mot, incoercible, nota-t-il.

Je suis le maître du monde !

Il ne lui restait plus que la casserole en main. Il chercha une issue à cette situation assez catastrophique.

— Tu ne peux rien faire avec cette casserole ! Lança Rodolphe-Albert. Tu ne peux maîtriser le pouvoir qu'elle contient.

Avec un léger sifflement, un objet tomba alors du ciel, juste derrière Gudule, manquant de traverser le sol et y dessinant des fissures.

Voilà ce qui manquait pour vaincre définitivement la betterave maléfique. Le vent écarta la poussière et Gudule réapparut, tenant dans une main la casserole par laquelle Rodolphe-Albert avait été cuisiné, et dans l'autre, la Théière, l'un des plus grands vestiges laissés par le créateur de l'univers, et le réceptacle d'une puissance énergie pastafariste.

— Non ! S'exclama Rodolphe-Albert.

— Depuis le début de cette histoire, nous étions guidés par la sagesse du Monstre Spaghetti Volant. Nul doute que c'est lui qui m'a amené, ici et maintenant, et fait le dépositaire de la Théière des premiers temps.

Gudule commença alors à rayonner une grande lumière. CN sortit des lunettes de soleil, mais elles ne suffisaient pas.

— Non ! Répéta la betterave.

— Ton règne s'achève désormais, Rodolphe-Albert. J'y mets fin. Et tous ceux qui tenteront de t'imiter seront à leur tour empêchés ; ils savent désormais que des héros se mettront en travers de leur chemin et les empêcheront de nuire.

Zorlax, sans doute, en prendrait note (mais il n'attendrait pas longtemps avant de devenir à nouveau maître du monde ; le complot des yaourts également. Ces gens-là avaient vraiment une idée fixe).

Gudule ne savait pas trop ce qu'il faisait, mais ça avait l'air de marcher ; un rayon plasmatico-pastafarique insoutenable partit dans la direction de la betterave et abattit ses protections d'énergie sombre. Il disparut dans la lumière ; puis Gudule retomba au sol, la casserole et la théière roulèrent chacune de leur côté. À la place de Rodolphe-Albert, il n'y avait plus qu'une betterave tout à fait normale.

— Bravo, dit CN.

Il épousseta ses manches.

— Évitons de laisser traîner ça, quand même », dit-il en mettant la betterave dans sa poche.

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