Chapitre 1
Les Bois de Versombres étaient plongés dans l'obscurité. Une brise légère s'élevait lentement depuis l'Est, accompagnée par un brouillard givrant qui enveloppait les arbres d'une couverture de glace craquante. Le ciel nocturne était couvert par d'imposants nuages qui présageaient une forte tempête. L'atmosphère qui émanait de cette forêt était loin d'être rassurante. Le brouillard, le froid et l'obscurité, tout cela semblait présager la venue de Ramgot.
Cette nuit là dans ces bois, une petite troupe de hors-la-lois avait décidé d'y établir un camp. Assis commodément autour du feu, ils admiraient le butin qu'ils avaient accumulé depuis quelques temps déjà. Entre railleries et vins de toutes origines, ils festoyaient et s'engraissaient sur le malheur et le calvaire de leurs victimes. Ils pensaient que leur joie allaient durer l'éternité, car il n'y avait plus de soldats pour oser patrouiller les bois.
Ces gredins pensaient être en sécurité, hors de la portée des autorités. Il semblait évident qu'ils ne connaissaient pas ou ne croyaient pas aux légendes qui circulaient sur ces bois à cette époque. Dans tous les cas, ce soir là fut le soir où ils regretteraient leur scepticisme.
Le vent se levait soudainement alors que la neige recommençait à tomber. Les brigands n'y faisaient aucunement attention. Ils étaient dans les bras de l'alcool et totalement saouls, ce qu'il ne faut jamais faire lorsque l'on se trouve dans les Bois de Versombres.
L'un de ces truands fut le premier à le comprendre, mais seulement lorsqu'une flèche lui transperça le cœur de part en part.
Quand il s'écroula, ses camarades mirent du temps à réagir et une autre flèche vint se loger dans le cou d'un autre brigand. Dans un cri de douleur, celui-ci tomba au sol sur la neige et se tortilla quelques instants, avant de cesser tout mouvement définitivement.
Les autres brigands furent surpris, mais étant encore sous le choc, ils ne réagirent pas assez vite et un autre des leurs tomba inerte au sol, après qu'une flèche le toucha en plein cœur.
Certains prirent peur, tandis que d'autres dégainèrent leurs armes. Deux d'entre eux s'enfuirent, mais ils ne purent aller guère loin. Deux autres flèches fendèrent l'air et vinrent se loger dans leurs dos.
Les derniers brigands encore sur pieds formèrent un cercle, dos contre dos, de façon à voir les alentours. La brume qui les entourait devint de plus en plus épaisse et la neige tombait plus intensément, rendant toute visuelle impossible. Bientôt les arbres disparurent dans la tourmente et le feu finit par s'éteindre.
Entourés d'un rideau sombre et grisâtre, les tremblements des brigands s'intensifièrent, plus pour la peur que pour le froid.
L'un d'eux ne résista plus et se détacha du groupe.
- Sortez de votre cachette pleutres! cria-t-il.
Il n'eut que pour unique réponse le sifflement glacial de la brise. Ces camarades l'invitèrent à revenir, mais il n'en fit rien. Il continua d'hurler dans les ténèbres de la nuit, sans obtenir de réponse.
Ce n'est que lorsqu'il tourna le dos aux bois qu'une épée le transperça de part en part au niveau du ventre. Le brigand hurla de douleur, puis s'écroula par terre. Le sol enneigé se teinta de rouge à mesure que le gredin se vidait de son sang.
Les cinq derniers bandits furent horrifiés en voyant ainsi la figure qui se tenait devant eux. Une ombre noire et imposante, vêtu d'une cape sombre aux bords partiellement déchirés, avec une longue épée noire. Le visage de l'assaillant était couvert par une capuche, le rendant ainsi méconnaissable. La seule chose qu'ils purent voir, fut de la vapeur sortir au niveau de la bouche. Et cela allait être la dernière chose qu'ils verraient.
Sans hésitation, trois d'entre eux se ruèrent simultanément sur leur assaillant. Ils ne firent pas long feu contre celui-ci. Chacun d'eux tenta de porter un coup que le guerrier noir para sans difficulté et après chaque coup, il frappa mortellement ses adversaires. Le premier truand reçu un coup qui lui taillada profondément le visage. À peine il s'effondra sans vie sur le sol que le deuxième fut abattu d'un coup net à la gorge. Le troisième, qui avait essayé de couper la jambe du guerrier, perdit la sienne. Son assaillant para son attaque et lui trancha la jambe.
Voyant leurs camarades gisant sans vie sur le sol, les deux derniers gredins lâchèrent leurs armes et s'enfuirent à toute jambe. Le mystérieux guerrier noir, les voyant fuir comme des lapins, sortit de sa cape deux poignards qu'il lança contre les fuyards. Les deux brigands s'écroulèrent, se tortillant de douleur, les lames plantés dans leur dos.
Alors qu'ils se traînèrent avec difficulté, leur assaillant s'avança lentement. Ses pas lourds, craquant la neige sous ses pieds, accrurent leur inquiétude. L'un d'eux dégaina un poignard pour riposter, mais le guerrier le frappa mortellement avec son épée avant qu'il ne puisse faire quoi que ce soit.
L'autre brigand, le dernier encore en vie, témoin de toute la scène macabre qui se présentait sous yeux, trembla de plus belle. Le froid et la peur rongeant ses os, il resta de marbre face à l'imposante figure noire qui lui faisait face.
Le guerrier le toisa silencieusement, son épée ensanglantée pointée vers le bandit apeuré.
- Pars raconter ce que tu as vu, dit-il d'un ton aussi froid que la brise hivernale. Dis à tous les gredins de ton genre de prendre garde, car si ils ont fauté, leur salut dépendra alors des Dieux.
- Mais... mais, balbutia le brigand. Qui es-tu?
Sans lui donner de réponse, le guerrier noir rangea son épée dans son fourreau, après avoir levé le sang de ses victimes grâce au vêtement du bandit tremblotant. Puis il s'éloigna d'un pas léger et disparu dans les ténèbres de la nuit.
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