Chapitre 9 :Remise en question

Cette phrase eut le même effet qu'une décharge qui me fit sursauter. Je repris vite contenance et, la tête sur le côté, je continuai à le fixer, interdite. Il me connaissait... Ça voulait dire quoi, ça ?

J'avais bien fait de m'asseoir le temps de mes explications. Je me pinçai l'arête du nez tout en fermant les paupières et essayai de reprendre une respiration moins saccadée. Je sentais que d'ici peu, mes membres allaient commencer à me lâcher et que mon cœur cesserait de battre. Je réagissais peut-être trop violemment à sa réplique, mais il était au-dessus de mes forces de penser qu'il s'était joué de moi pendant des jours.

— Moi non plus, je ne vous ai pas tout dit. Enfin à toi, particulièrement, me lança-t-il d'une voix posée.

Une sueur froide parcourut tout mon être. Je ne savais pas comment réagir : rire, pleurer, hurler, le frapper. Un petit mélange de tout cela ne m'aurait pas dérangée. Même si Étiole tentait de me calmer par des petits coups de tête réconfortants, mon état de peur ne s'arrangeait pas. Et comme si cela ne suffisait pas, j'entendis le plus jeune de grogner :

— Il était temps, Paris. J'ai failli ne pas tenir, moi !

Pas tenir ? Il était temps ? Un maelström d'émotions parcourait mon corps entier. Quoi, lui aussi était à la solde de mon ennemie ? Je sentis les larmes me monter aux yeux. Moi qui me croyais être une femme forte devant ce genre d'événements, je n'étais qu'une gamine idiote à qui on aurait retiré son jeu préféré : perdue et triste. Terriblement triste. Et trahie, en quelque sorte.

Sans forcément m'être confiée à eux, je leur avais permis d'entrer dans ma vie, de m'approcher, de m'apprécier, et qu'est-ce qu'ils faisaient ? Ils brisaient tout ce que j'avais construit auprès d'eux. Qu'allais-je devenir sans eux ? Sûrement une jeune femme coincée dans une prison où seule celle que j'essayais de fuir aurait le droit de garde.

Cette pensée me fit frissonner.

Non ! Il en était hors de question ! Je n'allais pas me laisser faire !

Ou alors – et je préférais nettement cette solution –, je me trompais sur toute la ligne. Peut-être que finalement, je me faisais des idées, qu'ils n'étaient pas contre moi. Après tout, quand on y réfléchissait deux secondes, s'ils étaient des espions, ils auraient eu tout le loisir de m'enlever et de me ramener vivante au château. Au lieu de cela, ils avaient tout fait pour m'éloigner, sans savoir que j'étais celle qui était recherchée.

Alors... qu'est-ce que me cachait Paris, dont, visiblement, Jen' était aussi au courant ?

— Arrête !

L'injonction du blond me fit sursauter. Toute à mes pensées, je n'avais pas vu que je me triturai les ongles. Je mordillai ma lèvre inférieure et m'excusai à voix basse.

— Je me fous des gestes que tu fais, bordel ! Tu me donnes tellement mal au crâne, avec tes pensées absurdes ! éructa-t-il en se levant d'un bond.

Mal au crâne ?

Je me sentis vaciller. Soudain, des souvenirs affluèrent à mon esprit et j'ouvris de grands yeux. Tout me revenait en tête, comme si je les vivais en cet instant précis : sa tête penchée la première fois qu'il m'avait rencontrée et assuré à Jen' que je ne leur voulais aucun mal ; la fois où il avait ri, suite à une pensée que j'avais eu ; ensuite, celle où je m'étais fait la réflexion qu'il était inconscient de vouloir se battre sans son épée, après me l'avoir lancée pour que je me défende...

Alors... ma première impression avait été la bonne ! Il était...

— Télépathe ! Tu es télépathe, tu lis dans les pensées ! criai-je, estomaquée.

Son sourire narquois fut sa seule réponse.

Soudain, je me sentais flouée, trahie et en colère. J'entendais presque mon cœur se fissurer dans ma poitrine.Depuis le début, il avait lu en moi comme dans un livre ouvert, il avait découvert qui j'étais réellement. Et depuis tout ce temps, il s'était tu...

— Tu... Co... Pourquoi tu ne m'as rien dit ?

J'étais tellement choquée et triste que j'en perdais mes mots. Ce n'était vraiment pas le moment !

— Tout simplement pour ce genre de réaction, souffla-t-il.

Je fermai les yeux, serrai les poings et inspirai longuement. Étiole tentait de m'insuffler du calme et de la sérénité, mais j'étais à mille lieux de les ressentir. J'étais un mélange de colère et de tristesse. Avant qu'il ne puisse reprendre la parole, je rouvris mes paupières et mis ma main devant moi, lui intimant le silence.

— Oui, tu as raison. En effet, si dès le départ tu m'avais dit qui tu étais, j'aurais été hystérique comme maintenant, ricanai-je froidement. Eh bien, détrompe-toi ! J'aurais été... j'aurais été étonnée, intimidée et par Daméon ! je t'aurais admiré ! Mais tu as raison, je t'aurais détesté. Tu me prends pour qui, Paris ?

Ce dernier se leva, rouge de colère. J'eus un sursaut de surprise. Moi assise, lui debout, il me toisait de toute sa hauteur, me faisant passer pour un simple insecte. Je ne cessai pourtant pas de le fixer, même si la peur rongeait mon être comme jamais. En cet instant, il me faisait plus peur que la Reine Noire.

Je gardais toute ma crainte au fond de moi. Je ne voulais pas qu'il la ressente, je ne voulais pas qu'il croie avoir gagné, qu'il pense que sa colère pouvait tout remettre en question, me remettre en question.

— Parce que, toi, tu as été sincère avec nous, peut-être ? Je ne te permets pas de me juger, alors que tu nous as menti sur ton identité ! Je ne te permets pas de me juger, alors que je t'ai protégée ! Je ne te permets pas de me juger, alors que je t'ai prise sous mon aile ! Je ne te permets pas de me juger, alors que chaque seconde que l'on passe avec toi, ce sont des secondes qui peuvent nous coûter la vie !

Alors c'était ainsi qu'il me voyait : une tare, une personne dangereuse qui mettait la vie de ses compagnons en danger ? Ça me faisait encore plus mal que je ne le pensais. Certes, je n'avais pas été honnête avec eux, je leur avais caché des choses, mais jamais je n'avais eu la pensée d'être ce genre de personne. Je ne les connaissais pas depuis longtemps, et pourtant, ils étaient devenus aussi importants pour moi que Geldrick l'avait été durant ma vie au château.

Là, je ne pus m'empêcher de baisser les yeux de honte et de douleur. Malgré cela, une certaine colère montait en moi, sans que je ne sache comment la canaliser. Je souhaitais qu'elle sorte, mais d'un autre côté, je désirais la garder en moi pour éviter d'aggraver la situation.

— Irianna, comprends-le... Il voulait nous protéger. Tu sais à quel point le pouvoir de lire dans les pensées est mal vu dans le royaume...

— Non, je ne le sais pas, Jen' ! hurlai-je à mon tour en écartant les bras, comme pour englober ce qui nous entourait. Non, je ne sais rien de tout cela ! Je suis restée tellement d'années enfermée entre des murs, où les gens que je croisais évitaient de me parler, où le roi ignorait mes requêtes et mes envies de tout savoir sur le monde ! Alors non, je n'étais pas au courant qu'être télépathe était une tare !

Je me tournai vers le blond.

— À présent, nous avons un point en commun, Paris. Je suis une tare, ton pouvoir est une tare. Nous sommes une énorme tare à nous deux !

Je ne savais pas pourquoi je répétais ce mot en si peu de phrases, mais il me faisait autant de bien que de mal. Je sentis des larmes couler sur mes joues et je détournai le regard, pour ne pas leur montrer ma faiblesse.

— Ça suffit ! clama l'interpellé, d'une voix dure et autoritaire.

— Oui, en effet, ça suffit, répliquai-je. J'ai besoin de prendre l'air, de réfléchir !

En même temps, je me massai les tempes, d'où une douleur diffuse se propageait à vitesse grand V. Je me mis prestement sur mes jambes, époussetai mon pantalon plein de terre sèche et m'éloignai d'eux.

— Acléa...

Je levai une main en direction du brun.

— Non... Je... J'ai besoin d'être seule, là, déclarai-je, la voix rauque. Je sais ce que vous allez m'annoncer, alors laissez-moi mes dernières minutes en paix.

Je n'attendis ni de voir leur réaction, ni qu'ils me répondent, et me dirigeai vers le seul être vivant – mis à part mon oiseau – qui ne me jugerait pas et qui, depuis mon évasion, m'avait apporté beaucoup de soutien, à sa manière.

— Salut, toi, soufflai-je en caressant l'encolure de Vif Argent. Je sais que je ne me suis pas très bien occupée de toi ces derniers jours, que je t'ai laissé de côté, mais à présent, je suis là. Et on va s'enfuir. Encore.

Je baissai la tête, refluant les perles salées récalcitrantes. J'inspirai bruyamment et posai ma main sur la poitrine de mon destrier. Son cœur battait à allure régulière. Il était serein, c'était déjà bon signe. Au moins, lui, n'avait pas autant de questions que moi qui lui trottaient dans la tête. Je calai ensuite ma tête contre son chanfrein et fermai les yeux.

Prise d'une envie subite, je le sellai et le harnachai. J'avais besoin de me vider l'esprit, et une balade à cheval me ferait le plus grand bien.

Pour éviter les regards de mes compagnons, je pris le plus long chemin pour sortir, non sans lancer un regard vers Fabio, pour m'assurer qu'il n'avait rien entendu de tout ce que nous nous étions dit. Il avait l'air apaisé et dormait profondément. Cela me rassura, et je partis donc un peu rassérénée.

Une fois à l'extérieur, je sursautai. J'avais oublié qu'il pleuvait à verse, mais j'étais déterminée à faire cette chevauchée. Tant pis, un peu de pluie ne me tuerait pas. J'enfournai donc mon destrier, qui piaffait d'impatience – ou de peur. Il était vrai que les trombes d'eau étaient assez phénoménales et créaient un rideau lorsque l'on regardait à l'horizon. Un éclat de soleil était parvenu à traverser ce ciel gris-noir.

Je donnai un léger coup de talons pour faire avancer Vif Argent, ce qui eut le don de le surprendre et de le faire partir directement au galop. Je savais qu'il était important pour une telle bête de démarrer tranquillement au pas, mais j'avais besoin de cette dose d'adrénaline pour m'apaiser un peu, ou du moins, essayer.

Soudain, je lâchai les rênes, faisant totalement confiance à mon destrier. Il longeait un chemin de terre boueux, cerné d'arbres, protégeant un petit peu de la pluie. J'écartai les bras, fermai les paupières et laissai les quelques gouttes réussissant à passer le barrage de ces êtres majestueux me frapper le visage.

Sa petite cavalcade dura plusieurs minutes, où je pus entièrement vider mon esprit de ces pensées malsaines. Sans prévenir, il stoppa net son avancée, manquant de me faire tomber au sol. Je me cramponnai de toutes mes forces à son cou, tentant par la même occasion de calmer mon rythme cardiaque. Mais qu'est-ce qu'il lui avait pris, par Daméon ?

Il secouait la tête dans tous les sens, m'empêchant bien sûr de reprendre une bonne position. Je tentai tant bien que mal de récupérer les rênes, afin de l'apaiser, mais ces dernières, sous l'assaut brutal de Vif Argent, étaient passées par-dessus sa tête, et donc inatteignables. Mon corps bascula vers l'avant, mais au dernier moment, je plaquai mes mains sur son encolure, serrai les cuisses et réussis, je ne sais comment, à me stabiliser un peu mieux. Je grognai pour la forme, mais au fond de moi, j'étais inquiète.

Avec moult précautions, je posai pied à terre, posai une main réconfortante dans sa crinière tout en le priant de se calmer, lui disant qu'il n'était pas seul et que j'étais là pour lui. Même si ma voix ratait quelques syllabes, il comprit et arrêta de renâcler. Avec un sourire, je m'avançai vers sa tête et arrêtai tout mouvement.

Les yeux exorbités et la peur ancrée en moi, je regardai avec surprise l'énorme ravin qui se profilait devant moi. Voilà pourquoi il s'était stoppé net. S'il avait continué, nous serions tombés dans le vide et morts dans l'instant. Tout à mes pensées et mes émotions divergentes, je n'avais pas fait attention à ce qui se profilait devant moi.

Soudain, ma vie me sembla être la chose la plus importante. Elle ne tenait certes qu'à un fil, mais un fil que je prendrais le temps de tisser pour qu'il soit solide. Sans les réflexes de ma monture, je ne serais sans doute plus de ce monde.

Je sentis tout l'afflux d'adrénaline descendre dans mes jambes, comme si un liquide chaud y circulait et tombai bêtement au sol. Une main à plat sur mon palpitant, j'explosai de rire sans prévenir. Un rire nerveux qui tomba aussi net dans le ravin. Un rire qui me fit pourtant très mal à la poitrine. Bientôt, des larmes suivirent ce tic nerveux, et je ne pus plus les arrêter. Je relâchai toute cette pression à ma façon.

Il me fallut bien une heure pour me calmer. J'étais trempée, couverte de boue, les joues et les yeux rouges d'avoir trop pleuré, mais je me sentais mieux. Subitement, mes pensées redevinrent logiques et je compris une chose : je m'étais mal comportée envers mes amis. Ou plutôt, j'avais eu une réaction disproportionnée face à Paris.

Le visage écarlate de honte, je remontai Vif Argent, lui fis faire demi-tour et repris la direction de la grotte, cependant plus lentement qu'au début. Tout comme moi, il était éreinté d'avoir couru aussi vite. Moi, parce que je me trouvais idiote et que je ne savais pas comment réagir, lui parce qu'il était parti au quart de tour quand je lui avais demandé de décamper.

Plus je voyais notre logis de fortune grossir, plus la honte et la crainte étreignaient mon cœur. Comment allaient-ils me recevoir ? Allaient-ils m'en vouloir ou bien rire de ma bêtise ? J'espérais secrètement la seconde solution, même si, sur le coup, je ne savais pas encore comment j'allais réagir.

***

Alors que je venais tout juste de rentrer à l'abri et que je dépoussiérais mon destrier, je sentis une poigne forte attraper mon avant-bras. Surprise, je lâchai l'étrille dans un sursaut et me retournai vers mon assaillant. Je croisai alors le regard rempli de colère de Paris.

Il tenait de son autre main mon arc et mon carquois rempli de flèches. Il les leva face à mes yeux et me lança d'un ton vénéneux :

— C'est quoi, ça ?

Étonnée qu'il me pose une telle question, je papillonnai des paupières et penchai la tête sur le côté gauche. Une mèche récalcitrante vint obscurcir ma vision, et de ma paume droite, je la remis à sa place.

— Euh... Un arc et des flèches dans un carquois ? déclarai-je d'une voix hésitante.

— Et à ton avis, à quoi peut bien servir cet attirail, si ce n'est prendre la poussière dans un coin ?

Mais à quoi jouait-il ?

Je soupirai intérieurement et me détachai prestement de lui d'un coup brusque.

— Bah, à chasser ! Pourquoi tu me poses cette...

— Et quoi d'autre ? asséna-t-il en me coupant la parole.

Je détestais qu'on me coupe la parole.

C'était à mon tour de lui envoyer mon regard le plus lourd... même si je n'arrivais pas à sa hauteur.

Je soufflai une seconde fois, mais à présent tout fort, pour lui montrer mon indignation.

— À se défendre ! Combien de temps ton interrogatoire va-t-il encore durer ? m'énervai-je.

— Bonne réponse, répondit-il en gardant son air froid sans montrer qu'il avait entendu la fin de ma phrase. Continuons, à présent.

Il ferma les paupières, inspira profondément, tandis que son visage se paraît d'une couleur rouge qui ne présageait rien de bon.

— Comment aurais-tu fait si tu étais tombée sur un ennemi ?

J'écarquillai les yeux. Touchée. Je voyais où il voulait en venir, mais j'avais ma fierté, alors je rentrai dans son jeu.

— Je me serais cachée tant qu'il m'aurait tourné le dos et vous aurais rejoints aussi vite que possible, badinai-je.

Un son rauque sortit de sa bouche, mais je gardai la même allure et ne faiblis pas devant son regard incendiaire.

— Admettons qu'il t'ait vue dès le départ. Comment te serais-tu défendue ?

Il commençait sérieusement à m'agacer.

— Je me serai battue à main nue !

Je sentais peu à peu mon flegme disparaître pour être dans le même état que lui.

Soudain, il ricana un peu trop fort. Les poings serrés, je lui lançai une œillade incendiaire. Il m'avait vexée.

— Quoi, encore ? Je m'en serai très bien sortie !

— Avec ton poids plume ? Ce que tu aurais réussi, ça aurait simplement été une caresse. Et après t'avoir ri au nez, il t'aurait achevée ou enlevée, lâcha-t-il, d'un ton plus doux.

Tiens, il se calmait ? Bon, il était peut-être temps d'enterrer la hache de guerre, non ?

— Certes, mais les faits sont là : je ne suis tombée sur aucun garde de la Reine, je suis en vie, en forme et...

— Et ? continua-t-il, voyant que je m'arrêtais en plein milieu.

— Et je t'en veux encore de m'avoir caché que tu étais télépathe !

Un semblant de rire passa la barrière de sa bouche.

— Oh, si ce n'est que ça..., dit-il simplement en haussant les épaules.

Furieuse, je lui donnai un coup de coude dans les côtes, le faisant sursauter de surprise.

— Bah, quoi ? Il y a pire, non ? Si je t'avais annoncé que j'étais le fils de la Reine, je ne crois pas que tu serais là à chipoter.

— Évidemment que non ! Tu m'aurais ligotée et peut-être assommée ! répliquai-je, les bras croisés sur ma poitrine.

— Tu n'as pas tout à fait tort, continua-t-il en me lançant un regard qui pétillait de joie.

Pff. Il fallait toujours qu'il ait le dernier mot ! Quoique...

Alors qu'il amorçait un demi-tour et que je le suivais, je m'approchai de sa tête et lui glissai à l'oreille.

— Outre le fait que je t'en veuille, je dois dire que ton don est un atout pour nous. Tu seras plus à même de nous défendre, chuchotai-je, un énorme sourire aux lèvres.

Il grogna et me donna une chiquenaude derrière la tête. Avec ça, je lui avais cloué le bec. Même si je lui en voulais toujours, nous avions réussi à apaiser un peu la situation. Le reste de la journée se passerait sans doute sous de meilleurs auspices.

— Où est Fabio ?

Il se retourna vers moi, comme si c'était une évidence.

— Il est parti. Comme prévu, au lever du soleil.

— Mais... Tu aurais pu attendre que je revienne, non ?

— Pourquoi ? Tu t'étais attachée à lui ? ricana-t-il.

— Bien sûr que non ! Mais il nous a donné des informations précieuses, j'aurais au moins aimé le remercier ! Mais surtout, j'aurais voulu jeter un dernier coup d'œil sur ses blessures.

— Bah ! Il s'en sortira. Il a dit qu'il n'était pas loin de son village. Un médecin le guérira. Arrête de penser à des choses futiles et viens manger.

Je grognai, mais finis tout de même par le rejoindre. Ce qu'il pouvait m'agacer !

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