Chapitre XXX
Je suis encore enfermée. Sauf que cette fois, c'est uniquement en mon for intérieur. Je me suis libérée d'un boulet sans faire attention à la chaîne. Et maintenant, elle me retient vissée à la terre, telle une ancre.
En réalité, je suis la seule chose qui me retient ici. Je pourrais fuir, partir sur Idan, retrouver ma famille, mes amis, ma vie. Mais ma fierté m'oblige à rester, à attendre le verdict du Conseil, à me battre pour une place dont je ne veux pas.
Parfois, j'aimerai pouvoir sortir de mon corps et me gifler jusqu'à épuisement. Tous ces efforts pour... Pour rien. Pour une chose qui ne m'intéresse plus. Et à cause de ça, je viens de violer toutes les promesses faites aux personnes auxquelles je tiens: mon père, ma tante, Samantha... Tout ceux qui ont cru en moi à un moment donné.
Je viens de les décevoir de la manière la plus lâche possible. Et j'aimerai avoir honte, mais je me sens juste salie par ma propre race. Je savais les Démons peut scrupuleux et avec une morale douteuse, mais je ne pensais pas un jour les trouver aussi retord.
— Majesté, commence l'un des Conseillers, d'une voix mielleuse.
Avec un peu de temps et grâce à Lilith, j'ai appris que son nom était Poniros*. Un nom qui lui convient parfaitement, maintenant qu'il est un Démon, du moins. Je ne juge pas l'humain qu'il était, qui ne portait assurément pas ce prénom. Bien que, certains parents seraient capables de donner ce nom à un chérubin sans défense.
Bref, il est l'aîné du Conseil et c'est lui qui prend toutes les décisions -même si parfois, il consulte les autres membres- lorsqu'il s'agit du trône. Avec un prénom pareil, pourquoi suis-je encore étonnée qu'il tente de m'amadouer avant de me lancer ce qui semble être une énorme bombe à la figure ?
— Monsieur le Conseiller, je réponds sur le même ton.
Il semble surpris de ne pas entendre une énième réplique cinglante, mais j'avoue ne pas avoir la tête à ça aujourd'hui. Je préfère mille fois l'entendre m'attaquer sur ce que je suis plutôt que d'en apprendre plus sur son candidat "parfait" pour le trône.
Il se redresse et cale son dos bien confortablement dans son siège. Autour de lui, les autres Conseillers attendent sa réplique, m'observant d'un oeil torve. J'en ai un peu marre qu'on me regarde comme ça, on dirait des poissons morts.
— Savez-vous pourquoi vous êtes ici ?
Je hausse les épaules.
— Vaguement. Quelque chose à propos de mon image publique indigne d'une souveraine je crois, je marmonne sans grande conviction.
A ma grande surprise, Poniros secoue la tête.
— Votre image est détruite depuis des siècles, on ne va pas s'en préoccuper maintenant. Il est vrai qu'avoir comme mère la plus grande criminelle que les Enfers aient connu n'aide pas, lâche-t-il.
Un ricanement sort de ma gorge avant que je ne puisse le retenir.
— Parce que vous croyez que je l'ai choisie ? Je crois que personne ici n'ignore la manière dont elle m'a traité, alors ne m'imputez pas sa réputation pourrie. Contrairement à elle, je suis en vie, pour commencer, rectifié-je.
Poniros accuse le coup et laisse planer le silence quelques instants. Visiblement, ma remarque a fait mouche. Tant mieux, je ne tiens pas à ce qu'ils me collent sur le dos une réputation qui ne m'appartient pas. Et encore moins celle de ma mère.
— Notre accord tient toujours, annonce subitement l'un des Conseillers.
Je ne connaissais pas encore celui-là, avec sa petite moustache digne d'un détective privé et son air de dandy anglais. Tout en haussant un sourcil, je me voûte légèrement, cachant ma bouche derrière ma main. Je me doute que tout mon visage réfléchit le profond ennui dans lequel je suis actuellement mais je n'ai aucune envie de changer ça. En se raclant la gorge -geste que j'ai toujours trouvé immonde-, le Conseiller adresse un bref signe de tête à Poniros avant de continuer sur sa lancée:
— Si vous parvenez à assembler une armée pour combattre le Chaos, celle des Démons suivra également, termine-t-il.
J'expire tout en fermant les yeux. Tordant ma bouche dans une moue exaspérée, je roule des yeux avant de fixer à nouveau l'assemblée qui semble surprise de ma réaction.
— Et en attendant, on demande aux créatures du Chaos de s'arrêter prendre un café ? On a plus le temps de jouer à vos petits jeux stupides. J'ai besoin d'une armée maintenant ou c'est l'Humanité entière que l'on perdra, je m'emporte.
Poniros ferme ses mains l'une dans l'autre et soupire.
— Et ? Les Démons et les Humains n'ont jamais pu se mélanger. Avec une Planète vide de toute vie, les Démons pourront enfin quitter l'Enfer ! C'est une amélioration pour nous. Et en tant que souveraine, vous devriez même faire de cet objectif une priorité, suggère-t-il.
Je plisse les yeux, me redressant d'un coup.
— Sans Humains, les Démons et les Morts s'éteindront d'ici milles ans et ne resteront que les Archanges, les Anges et moi. Votre argument est, par conséquent, invalide et parfaitement stupide. Non seulement je me refuse à envisager une idée pareille, mais abhorre désormais le jour où elle s'est imposé dans votre esprit perfide, je m'emporte avec dégoût.
Sous le coup de la colère, la salle entière s'est mise à trembler légèrement, laissant sortir de quelques brèches le feu des Enfers, chauffant la pièce très rapidement. Certains Démons, paniqués, lâchent des petits cris de peur tandis que les plus vieux observent tout cela d'un œil impassible.
Connaissant mon père, il est possible qu'il ait eu les même accès de colère pendant certaines réunions, d'où leur manque de réaction. Cependant, ils semblent réfléchir à ce que je viens de dire, ce qui est une bonne chose.
Je ne pensais pas que les Démons voulaient revenir à la surface. Après tout, ils ont eu leur chance, ils ont fait leur temps et sont ici parce que leur vie humaine a prit fin ! Pourquoi vouloir revenir sur Terre ? Pour la plupart de ceux enfermés ici, ils n'ont plus aucun proche en vie, hormis peut-être des descendants lointains. Alors qu'est-ce qui motive une telle réclamation ?
— Vous avez visiblement quelques bonnes idées en tête, Majesté. Cependant, je doute qu'elles soient en nombre suffisant pour vous laissez prendre le contrôle, susurre Poniros.
Je lève les yeux au ciel.
— En parlant de prendre le contrôle, où est votre petite Barbie ? A moins que ça ne soit Ken ? Vous en parlez, mais on a jamais vu son visage, à votre sauveur, j'ironise.
Vu la tête de certains, je les ai perdu avec ma métaphore. En même temps, je ne peux pas blâmer des Démons de plusieurs millénaires de ne pas connaître les Barbies. Poniros sourit et me tend un dossier.
Il ressemble en tout point à ceux que j'ai dû trier lors de mon premier jour, bien qu'il soit plus épais. Je jette un œil intrigué aux Conseillers, qui m'intiment simplement de l'ouvrir. Je suppose qu'il s'agit du dossier sur mon "rival" pour le trône.
J'ouvre donc le dossier et tombe sur la photo dudit opposant. Mes yeux s'ouvrent en grand et je détache la photo méticuleusement attachée par un trombone au reste du dossier pour l'approcher plus près de moi. Est-ce que c'est une blague ?
Je reporte mon regard sur les Conseillers, observe Poniros qui semble se rengorger face à l'effet que l'image me fait. En même temps, je m'attendais pratiquement à tout sauf....à ça. Les sourcils froncés, yeux plissés et bouche tendue en une fine ligne, je repose la photo dans le dossier et le ferme d'un coup sec.
Puis, un léger sourire vient fleurir sur mes lèvres, au grand dam des Conseillers. Est-ce qu'ils s'attendaient à ce que j'approuve leur choix ? Après tout ce que j'ai entendu dans cette pièce ? Je crois qu'ils ne savent pas à quel point ils viennent de se ridiculiser à mes yeux.
— Et le vrai dossier ?, je demande, désormais hilare.
Poniros se rembrunit et reprend son dossier avec véhémence.
— Ce n'est pas une plaisanterie.
Sans pouvoir le contrôler, un fou-rire me gagne et je subis les regards courroucés du Conseil tandis que je me tors de rire sur ma chaise. Une fois à peu près calmée, je pointe du doigt le dossier et réprime un nouveau début de fou-rire.
— Sans vouloir paraître vexante, vous êtes un peu trop vieux pour prétendre à la couronne Poniros, je parviens à dire.
— Je ne vois pas pourquoi ! J'ai bien plus d'expérience que vous et j'ai servi la précédente couronne, s'insurge-t-il.
Je me mords la lèvre inférieure.
— Mais ça ne fait pas de vous un leader. A la dernière limite, ça fait de vous... Un très bon chien, j'annone.
Ma plaisanterie ne semble pas le faire rire. Ses yeux tentent de me tuer tandis qu'il se lève, entraînant le reste des Conseillers avec lui. Me fusillant une nouvelle fois du regard, il pointe un gros doigts fripés vers moi.
— En attendant, je suis totalement dévoué à la couronne. Tandis que vous... Vous batifolez à gauche à droite avec des Oracles, des Humains, une Banshee ! Mais à quel moment avez-vous pensé à votre peuple ? Nous verrons ce que les Démons préfèrent, entre le chien fidèle et la puce, crache-t-il.
Je bondis hors de mon siège.
— Vous racontez n'importe quoi ! Je suis liée à cette Banshee, rien de plus ! Elle n'est qu'une....distraction. Si vous ne me croyez pas, vous n'avez qu'à lui interdire l'accès et c'est réglé. Je suis parfaitement capable de régner seule, sans avoir besoin de "batifoler", comme vous le dîtes. Je n'ai rien d'une puce et je compte bien le prouver, je déclare avec rage.
Un rire s'élève.
— Mais avec plaisir Votre Majesté ! Vos désirs sont des ordres....
En voyant le sourire malsain de Poniros lorsqu'il quitte la salle avec le reste des Démons sur ses talons, toute ma rage s'envole et un grand vide s'empare de moi. Je retombe de tout mon poids dans ma chaise, vidée de tout sentiment. Qu'ai-je fais ?
Sortant de la maison du Conseil, j'ère dans les rues sans trop savoir où aller. Je ne pensais pas perdre la face à la dernière seconde dans cet entretien. En fait, j'étais persuadée que mon opposant était un Démon inconnu mais d'environ mon âge, que le peuple ne connaissait pas forcément.
Là, j'allais devoir me battre contre une figure bien plus emblématique que moi en ce qui concerne la couronne. J'étais peut-être liée à cette dernière par mon sang, mais Poniros l'est pas devoir. Et j'ai bien peur que les Démons le favorise.
Après tout, lorsque mon père avait cette couronne et que le Conseil était à ses côtés, l'Enfer n'était que prospérité et calme. Alors qu'avec moi, ça risque d'être beaucoup plus chaotique... Déjà, mon règne commencerait en temps de guerre !
Et au-delà de ça, Poniros a raison. J'ai passé bien plus de temps à favoriser d'autres peuples que le mien pour que les Démons m'apprécient. En fait, je n'ai jamais cherchée à être aimée des Démons, persuadée qu'en cas de pépin, mon père viendrait m'aider. Ou que les gens m'aimeraient "de force" parce que je suis la fille de Lucifer.
Il faut croire que j'avais tort sur toute la ligne. De rage, je jette un coup de pied dans le vide. J'aurai aimé qu'il y ait une canette ou quelque chose, mais les rues sont désespérément trop propre pour mes soucis de colère.
Levant les yeux, j'aperçois face à moi le château, dans lequel mon père avait donné cette fête en l'honneur de Samantha. La première fois que cette dernière est venue ici. La première fois qu'elle a rencontré ma mère aussi. Et des Démons.
Un mince sourire me gagne tandis que je prends cette direction. J'ai besoin de me ressourcer dans un endroit familier, qui me permettra de laisser mes pensées divaguer. J'aimerai que mon père revienne et m'aide à trouver une solution, mais je sais qu'il ne peut pas.
S'il le fait, il perdrait à nouveau sa liberté et je ne peux pas lui redemander ça. Il la mérite, bien plus que moi. Il a tellement sacrifié pour avoir une nouvelle chance: sa famille, sa position, l'amour de son propre père.
— Mais dans quelle situation me suis-je encore fourrée moi ?
Mon impuissance me percute de plein fouet et je subis quelques regards de travers de la part de certains Démons qui se baladent dans les rues. Ils ne doivent pas comprendre pourquoi leur future Reine traîne seule dans les rues en plein jour.
Un soupir m'échappe tandis qu'en approchant du palais, j'entends un cri puissant. Un frisson circule dans mon corps, m'indiquant que quelque chose ne va pas. C'est un cri à glacer le sang ou, en l'occurrence, à faire vieillir n'importe qui en quelques secondes.
Déployant mes ailes, je commence à courir vers les portes du palais, inquiète de découvrir ce qui s'y déroule. Est-ce qu'une nouvelle Banshee a été trouvé ? Si non, qu'est-ce que Samantha fait ici ? Pourquoi et comment serait-elle venue en Enfer ?
Avant de pousser les lourdes portes, je sors mes katanas, au cas où. Claquant fermement mes ailes dans mon dos, je permets aux portes de s'ouvrir d'un seul coup, laissant deux Démons tituber et devenir poussière juste derrière.
Relevant les yeux vers la source du cri, je ne suis pas surprise de tomber face à deux yeux verts. Samantha, par contre, semble plus surprise de me voir. Puis, doucement, sa surprise se mue en déception.
— Aoile, lâche-t-elle doucement.
Une dizaine de petits tas de poussière l'entourent et je ne peux retenir un air surpris en les comptant. Je ne pensais pas qu'elle maîtrisait son don à ce point ! Rangeant mes katanas dans mes bottes, je laisse sortir un sifflement admiratif.
— Hey Sam' ! Comment est-ce que tu es venue ici ?
Elle soupire.
— Ton père m'a déposé. Il n'a pas été vu, il m'a laissé à l'entrée et j'ai...crié jusqu'ici. Ou presque. En attendant, ceux-là ont tentés de me tuer, alors je ne leur ai pas laissé une chance d'y parvenir, avoue-t-elle, maussade.
Je fronce les sourcils devant sa réplique. Non pas qu'un groupe de Démons aient tentés de la tuer, je sais que certains aimaient Dame Madera et feraient leur possible pour la satisfaire ou la venger. Mais elle paraît....en colère ?
— Tout va bien ?, je demande.
Elle hausse les épaules, dos à moi.
— J'en sais rien. Toi ?, répond-t-elle.
Je soupire.
— Samantha, je ne suis pas celle qui fait la tête, je proteste.
Elle se tourne vers moi et je découvre son regard à la fois déçu et attristé.
— Mais tu en es la raison. Tu avais promis que tu te concentrerais sur le Lien et à peine revenue ici, tu révoques tout ?
Je fronce les sourcils.
— Comment tu...
— Lilith, termine Samantha.
Je soupire. Cette fichue Démone se croit toujours capable de pouvoir tout arranger pour les autres, sans se rendre compte qu'elle fait le contraire. Bon sang, n'aurait-elle pas pu attendre que j'aille en parler moi-même ?
Avant même que je puisse répondre, Samantha me désigne l'un des tas de poussière au sol. D'un geste rageur, elle souffle dessus et regarde les particules s'élever dans l'air et tourbillonner autour de nous.
— Ces Démons étaient ici pour moi. Ils voulaient me tuer, sur tes ordres. Pas ceux de ta mère ou je-ne-sais-qui. Ils étaient ici pour me tuer, parce que je suis "une distraction inutile". Alors excuse-moi de ne pas me réjouir d'apprendre que non-seulement tu brises la promesse que tu as faite à tout le monde, mais qu'en plus tu me considères comme une distraction, souffle-t-elle avec un faux-sourire sur le visage.
J'ouvre la bouche avant de la refermer aussi sec. Qu'est-ce que je peux dire pour me défendre ? Que j'ai eu tort de dire ce que j'ai dit ? C'est vrai. J'étais en colère, épuisée et les mots sont partis tout seul. Mais le mal est fait.
En même temps, j'ai besoin de savoir que le trône ne reviendra pas à cet homme, qui n'a aucune bonne intention envers le reste du monde. Je ne peux tout simplement pas laisser ça arriver. Et il faut qu'elle le comprenne.
— Il y a de nouveaux paramètres à prendre en compte. Des choses que j'ignorais jusqu'ici. Les promesses que j'ai faite ne prenaient pas compte de ses paramètres, je ne les aurais jamais faites autrement, je plaide.
L'air déçu et blessé de Samantha me force à reculer d'un pas. Je ne sais peut-être pas ce qu'elle pense, mais j'en ai un clair aperçu. Je la déçois. Elle me pensait sans doute plus intègre, mais pourquoi ne comprends-t-elle pas ?
— Alors quoi, toutes tes déclarations sur notre lien de Protectrice a Banshee, le fait que tu laisses tomber ta couronne, ton titre pour moi, c'était juste pour me la mettre à l'envers dès que l'occasion se présente ? Je n'y crois pas une seule seconde Aoile, pas une seule ! Ce n'est pas qui tu es, lâche-t-elle.
Dans son regard, je peux lire sa douleur, la trahison qui fait noircir l'émeraude de ses yeux. Il n'y a pas de larmes, pas de jérémiades, seulement sa tristesse à l'état pur, qui me transperce plus violemment que n'importe quelle lame avant cela.
Pour la première fois de ma vie, je crois que je pourrais en mourir. Je ne peux plus faire semblant. Je ne suis plus capable de m'éloigner, de prétendre la détester.
Mon cœur se serre et je vois Samantha s'avancer vers moi du coin de l'œil. Je reste sur mes gardes, katana à la main. Je ne peux pas risquer sa vie, ni mon rôle, pour des sentiments égoïstes. C'est ce même rôle qui me pousse à la rejeter, n'est-ce pas ironique ?
Mes yeux doivent trahir toute ma tristesse et mon impuissance. J'ai été mise dos au mur et cela malgré moi, je n'ai plus le choix. Mais ça n'arrête pas Samantha, qui se plante devant moi. Ma lame lui entrave désormais la gorge.
— Si tu veux me tuer, fait-le d'un seul coup. Je ne veux pas continuer ton petit jeu, ça fait trop mal, avoue-t-elle d'une voix tremblante.
Elle est faible, mais parvient tout de même à mes oreilles. Mon katana, posé contre sa gorge, l'a blessée à chaque mot mais elle ne semble pas de soucier du sang qui perle lentement sur sa gorge.
Ses yeux me dévisagent, semblent chercher dans mon âme la raison de mes agissements. Je suis incapable de passer à l'acte, mes membres sont comme gelés. La main de Sam se pose sur la lame de mon katana et je le regarde se baisser sans réagir.
Je ne peux même plus soutenir son regard, je me sens faible et détruite. Même les jeux de ma mère ne m'ont jamais rabaissée à ce point. Je pourrais m'effriter et devenir poussière que cela ne me surprendrait pas. Je sens la chaleur de la paume de Sam sur ma joue alors je lève les yeux, supportant à nouveau ses yeux verts.
— Je suis désolée, je croasse avec sincérité, espérant qu'elle ne m'en veuille pas trop.
Une lueur d'espoir s'insuffle dans le regard de Sam. Je ne sais pas si je dois la prendre dans mes bras ou juste lui sourire. Dans les deux cas, mon corps refuse de bouger, comme s'il attendait un ordre muet de la part de la Banshee. Cette dernière retire sa main de ma joue et je la vois serrer et desserrer ses poings, comme si elle hésitait à me frapper.
— Je le mérite Sam. Je comprendrais que tu veuilles me frapper, j'insiste, la voix tremblante.
J'entends un soupir sortir d'entre ses lèvres et avant que je ne puisse réagir, ses lèvres se plaquent aux miennes et ses mains se posent sur mes joues. C'est un baiser à la fois triste et douloureux, mais il libère mon corps de sa prison de glace et mon katana frappe le sol quand ma main vient se poser sur la joue de Sam.
Je lui rend son baiser, laissant une larme salée rouler sur ma joue. Il ne dure pas et elle décolle en premier ses lèvres, posant son front contre le mien. Un sourire triste vient orner ses lèvres quand elle murmure, dans un souffle :
— Jamais.
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*Poniros, mot grec signifiant "sournois". En gros, ce Démon est un très gros fdp.
Hey hey hey !
Comment ça va tout le monde ? La grande forme ?
J'avoue que j'essuie une petite larme ici. On entre dans la "phase finale", puisqu'il ne reste que dix petits chapitres avant la fin de ce tome. J'espère que vous avez aimé être dans la tête d'Aoile, ainsi que de découvrir les choses de son point de vue. Sans parler de sa famille, que j'ai adoré créer et torturer tout autant x) J'ai adoré être une femme torturée mais qui parvient tout de même à trouver sa place dans un monde injuste qui accepte mal les différences. Aoile est une sacrée battante et j'espère que tout le monde le voit. Elle mérite plein d'amour cette petite Deamgheal !
Sinon, qu'avez-vous pensé du chapitre ? Il se passe beaucoup de choses encore x) Entre le Conseil qui "enferme" dans son rôle, Aoile qui brise toutes les promesses faites à ses proches et l'arrivée de Samantha en Enfer.... J'avoue, je profite x) Parce que le chapitre 31 sera le dernier chapitre se déroulant en Enfer. Après ce chapitre, on revient sur Idan et on se prépare à la bataille finale ! Par contre, les shippers (même si vous êtes heureux, je sais), ne vous attendez pas à des moments guimauves entre nos louloutes.... La guerre arrive, alors on y reviendra plus tard x) Et encore, si les deux survivent.... *smiley malsain*.
-> Qu'avez-vous pensé d'Aoile dans ce chapitre ? Elle rend (enfin) les armes (jeu de mots NUL) ! Mais du coup, qui va prendre sa place sur le trône, si elle confirme sa décision ? A votre avis, qui est assez expérimenté(e) pour monter sur le trône à sa place ? OH ! Est-ce que Lucifer va reprendre sa place ? *twist*.
-> Le Conseil ici ? Oui, ce sont des fdp mais ils n'ont pas d'âmes aussi, on peut pas attendre grand-chose d'eux NON PLUS. Mais bon, par rapport à ce qu'ils offrent, qu'est-ce que vous en pensez ? Vous vous laisseriez embobinez, ou pas du tout ?
-> Samantha ? Pardon, je me suis rendue compte qu'elle n'avait pas crié depuis.....trop longtemps xD Elle est nulle en Banshee, c'est moi qui vous le dit ! En même temps, les cris ne surviennent que lorsqu'une créature surnaturelle meurt dans un périmètre proche d'elle (ou pour s'en servir comme arme). Alors elle VA crier, je vous préviens *pleure*.
-> Le bisous ? Vous avez le droit de dire que vous n'en vouliez pas, je comprendrais xD
-> Vos théories pour la suite ?
Sur ce, à mercredi prochain ^^ :D ! Prenez soin de vous, "kick names and take ass" (bottez des noms et prenez des fesses) :p ! #ComprendraQuiPourra
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