Chapitre IX

Après ma discussion avec Elyane, je me suis enfin décidée à sortir de cette chambre, sans doute devenue nauséeuse à force de regarder tous ces dauphins. Je ferme doucement la porte derrière moi, ne souhaitant pas réveillée Elyane qui s'est endormie sur le lit de Thomas. 

Puis, je m'avance à pas feutrés dans le couloir, avant de m'arrêter face aux escaliers, quatre pas plus loin. Prenant mon courage à deux mains, je pose un pied sur la première marche de ce vieil escalier, qui craque sous mon poids pourtant léger. 

Avec une grimace, je tourne la tête vers la chambre, espérant n'avoir réveillé personne. Comme aucun bruit ne me parvient, je continue ma descente doucement et en silence, avant que mon pied droit heurte violement le carrelage, m'arrachant un gémissement. 

Je détaille le salon lentement, admirant le canapé gris, la petite table basse de même couleur et les différents tableaux accrochés au mur. Deux d'entre-deux semblent représenter Elyane et Thomas, mais les autres sont plutôt des scènes bibliques. 

Avec un petit sourire, je m'approche d'une petite cheminée et touche du bout des doigts la photo qui y est posée. On y voit Thomas bébé, encadré par Elyane et un homme inconnu. Peut-être son père ?

"Bas les pattes ! Je viens de faire la poussière !"

Ma bouche s'ouvre pour crier tandis que le cadre m'échappe des mains au ralenti. Lorsqu'il atteint le sol, une main se plaque contre ma bouche pour m'empêcher de crier tandis que je me retrouve plaquée contre un corps étranger. 

Mes yeux cherchent ce qui m'a causé cette frayeur et tombe sur... Sur quoi exactement ? Une sorte de petit singe de même pas un mètre de haut, couvert de poils en mode Chewbacca et sans nez apparent. 

Et ce truc me sourit ? La main se décolle de ma bouche et la personne qui me tenait me lâche également. Je tourne la tête dans sa direction pour tomber nez-à-nez avec Aoile. Cette dernière fusille du regard la petite créature sans pour autant dire un mot. 

Alors, inspirant fortement, je repose mes yeux sur cet animal dont le sourire vient de fondre comme neige au soleil. Il me regarde désormais avec un petit peu de crainte. Je sens Aoile se déplacer pour être à côté de moi. 

Des bruits de courses se font entendre et Thomas apparaît dans le salon, juste derrière la petite créature. Sans un mot, il semble remarquer le cadre, la créature et le regard furieux de la blonde à mes côtés. Il soupire et s'approche du petit singe bizarre avant de le prendre dans ses bras et lui caresser doucement la tête, sous mes yeux étonnés.

— Ne pas être capable de surveiller T'Shael, c'est une chose. Mais le laisser vagabonder dans la même maison qu'une Banshee non initiée à cette culture, c'est du suicide ! Tu te rends compte que Sam aurait pu le tuer ? Comment elle aurait vécu avec sa mort sur la conscience hein ? S'écrie Aoile, au summum de sa colère.

Si je comprenais ce qui se déroule sous mes yeux, je pense que j'aurai souris en entendant Aoile penser à moi alors que c'est clairement ce... "T'Shael" qui a failli y passer. Mais tout ce que je vois, c'est que cette petite boule de poils me fixe de ses yeux bleus.

"Je suis désolé. Je ne voulais pas vous faire peur."

Je ferme les yeux quelques secondes, essayant de comprendre pourquoi j'entends ceci dans ma tête. J'ai l'habitude d'entendre des voix, mais celle-ci est différente, elle fait plus petit enfant. Une main se pose sur mon épaule et je rouvre les yeux. Aoile et Thomas me dévisage, quelque peu inquiet.

— C'est quoi un T'Shael exactement ? Je demande d'une petite voix.

Thomas sourit tandis qu'Aoile lève les yeux au ciel en enlevant sa main de mon épaule. Visiblement, j'ai dit quelque chose de drôle parce que même la petite créature s'agite dans tous les sens, prise d'une sorte de crise d'épilepsie.

— T'Shael, c'est son prénom. C'est un brownie, m'explique le jeune homme.

Cette fois, je laisse un rire me gagner. L'incompréhension des deux autres adolescents ne fait que renforcer ce fichu fou-rire. C'est presque plus fort que moi, j'essaye de trouver des similitudes entre ce drôle de personnage et le gâteau, sans succès. Voyant que Thomas ne plaisante vraiment pas, je me calme doucement, inspirant et expirant fortement.

— C'est une race Samantha. Les brownies sont de petites créatures qui ressemblent à des singes. Ils font quatre-vingt-dix centimètres, n'ont pas de nez et ont des yeux bleus. Ils font les tâches ménagères de la maison dans laquelle ils sont en échange d'un repas et d'un logement. Et il apporte la bonne fortune à la famille qui les héberge, reprend Thomas, le plus sérieusement du monde.

Je fronce les sourcils en entendant ses explications.

— Un peu comme les elfes de maison ?

Aoile, qui jusque-là était restée silencieuse, secoue la tête.

— Oui et non. En réalité, c'est J.K Rowling qui s'est inspiré des Brownies pour créer les elfes de maison. Mais passons, ce n'est pas le plus important ici. T'Shael est un très bon ami de la famille Flint. Normalement, il ne se montre pas aux visiteurs, sauf si ceux-ci menacent la maison. T'Shael a dû simplement penser que tu menaçais la maison, m'explique-t-elle.

T'Shael saute hors des bras de Thomas pour atterrir sur le canapé, avant de s'approcher doucement de moi. Le voyant faire, je m'accroupis pour me retrouver le plus proche du sol possible. Nos yeux se croisent et le petit être souris. C'est vrai qu'il est tout de même plus agréable à regarder que Dobby. Comme s'il avait entendu mes pensées, T'Shael sourit et pousse un petit cri.

"Merci Mademoiselle."

Je lève un œil intrigué à Aoile, qui comprend immédiatement.

— Oui, il communique par la pensée. Personne ne sait pourquoi ils ne parlent pas, personne ne se pose ce genre de questions et je pense que tout le monde s'en fiche, soupire la jeune femme.

Je me relève après avoir souris à T'Shael, qui retourne vers Thomas. Ce dernier l'attrape et le serre contre lui avant de me regarder. Gêné, le regard du jeune homme alterne entre le sol et mes yeux. 

T'Shael semble lui parler par la pensée, puisque Thomas se détend légèrement et hoche la tête. Aoile supervise leur échange avec une moue agacée, qui semble lui être particulièrement chère puisqu'elle se la greffe au visage en permanence. Finalement, le jeune brun passe une main dans ses cheveux, toussote un peu et me sourit.

— Je suis désolé s'il t'a fait peur. Je ne savais pas que tu étais en bas, crois-moi. T'Shael voulait rencontrer la nouvelle invité mais je lui ai dit que c'était trop dangereux... J'aurai dû le surveiller.

Je hoche doucement la tête.

— Ça va, il n'y a pas de mal. Il m'a fichu une frousse d'enfer mais...

Aoile décide de m'interrompre en m'attrapant le bras. Me coupant net dans mon élan, je lui lance un regard interloqué, comme Thomas. Aucun de nous deux ne comprend ce qu'il vient de se passer dans le cerveau de la blonde. Je fronce les sourcils. Peut-être a-t-elle un don de voyance, genre elle peut lire le futur ? Je ne vois que ça.

— Mais nous avons des valises à faire, n'est-ce pas Monsieur Flint ?

Je fronce les sourcils une nouvelle fois, incapable de comprendre où elle veut en venir. Déjà, pourquoi en parler dès maintenant​ ? Et ensuite, pourquoi faire des valises ? On s'en va ? La blonde ne me laisse pas le temps de poser mes questions et m'entraîne dans le jardin, en passant par une porte dérobée du salon, entre la cheminé et une bibliothèque que j'admire deux secondes. Une fois dans le jardin, je remarque une voiture assez ancienne mais qui semble en bonne état. Je m'arrête net, forçant Aoile à se tourner vers moi.

— Qu'est-ce qui se passe ? Je demande, confuse.

La jeune femme soupire et passe une main dans ses cheveux en bataille.

— On doit s'en aller. On t'expliquera tout en route, mais pour le moment il faut que tu te prépares. Pourquoi crois-tu que nous étions réveillés au milieu de la nuit, franchement ?

Elle s'approche de la voiture et en sort une valise noire, très sobre et assez grande pour contenir trois mois de vêtements. Aoile me la donne avant de m'entraîner à nouveau vers l'intérieur de la maison. Je me dégage de son emprise ce qui la rend plus nerveuse qu'elle ne l'est.

— On part où ?

J'ai besoin d'une réponse précise et non de quelque chose d'évasif qui me donne l'impression que je suis toujours en danger. Aoile m'attrape le bras une troisième fois avec une bonne poigne, sans pour autant me faire mal, avant de me répondre :

— À Paris. 

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Hello ! Bon j'avoue, je suis un peu moins fière de ce chapitre xD Enfin, surtout de la fin ! Mais comme je vous l'ai dit, Sam ne peut pas rester chez les Flint pour toujours... Elle doit s'en aller. Mais pourquoi Paris ? Des idées ?


Ensuite, vous avez aimé T'Shael ? Ahah, j'ai adoré cette légende et il fallait que j'en fasse un truc drôle ^^ Et on a pu voir un Thomas plus sérieux cette fois ! C'est chouette non ? Évidemment, Aoile qui protège Sam, comme toujours !


Alors dites-moi, que pensez-vous de ce chapitre ? Est-ce qu'il y a des choses que vous auriez aimer y voir ? Des choses qui ne vous plaisent pas ? ❤ Petite référence à Harry Potter au passage, on voit que Sam connait 😂💙

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