Aldric, en cherchant après une solution pour s'échapper de cette fosse, remarqua qu'il était dans un caveau car il y avait des maçonneries en pierre à la base des parois.

— On dirait des murs ! dit-il en longeant les fondations.

Aldric inspecta aussi minutieusement que rapidement les lieux pour trouver une sortie quelconque et échapper aux racines qui progressaient dangereusement. Soudain, un de ses pieds s'enfonça dans de la glaise et Aldric remarqua un creux non loin d'un soubassement. Le garçon frappa avec ardeur le sol, puis l'argile meuble s'éboula et ouvrit un passage.

— Nous sommes sauvés... il y a une galerie souterraine ! cria-t-il en se mettant à quatre pattes, et grattant le sol.

Ylanna l'aida pour déblayer et agrandir l'orifice, tandis que Kanghoire tranchait avec rage les racines qui avaient fini par arriver à leur hauteur.

— Dépêchez-vous... je ne vais pas tenir très longtemps, hurla l'ancien bucheron.

Très vite, le trou fut assez large pour que tous puissent s'y glisser. Sans se poser de questions, Aldric, son père et Ylanna s'engouffrèrent un à un dedans, puis se retrouvèrent dans une galerie exiguë, totalement obscure. La jeune Öuglof prit un flacon dans une de ses poches puis le secoua avec vivacité. Le liquide devint phosphorescent et illumina tout le tunnel.

— On y verra mieux ! souffla-t-elle.

Kanghoire fulminait car il avait l'impression d'être un petit rongeur dans son terrier. Le trio rampa de longues minutes dans ce boyau inconfortable et, après de délicats efforts pour s'extirper du passage, il se retrouva dans une petite crypte dallée.

— Je pense que nous sommes dans des catacombes, dit Ylanna qui éclaira les lieux avec sa fiole luminescente.

Le sol était pavé, les murs faits de grosses briques semblaient très épais et le plafond vouté était recouvert de poussière et de toiles d'araignée desséchées.

— Cet endroit est sinistre ! lâcha Aldric sur un ton angoissé.

Kanghoire aperçut, à la faible lueur, une ouverture qui amenait sur un couloir.

— C'est notre seule issue, lança-t-il.

Le chef de Jûkland pénétra dans la pénombre, puis demanda à Aldric et Ylanna de le suivre. Ensemble, ils errèrent de corridors en corridors plus d'une heure, cherchant après une sortie. Dans ce labyrinthe silencieux, où seul l'écho de leurs pas retentissait, ils commençaient à perdre espoir.

— Ça fait quatre fois que l'on passe ici ! râla Aldric, fatigué.

— Tu as raison ! répondit son père en regardant une dalle qu'il avait marqué lors d'un précédent passage.

Kanghoire avait gravé avec sa machette une trace dans la pierre car il avait la certitude de tourner en rond. Il avait voulu s'assurer de ne pas être piégé, et la marque devant lui prouvait son inquiétude.

L'ancien bucheron fixa l'Öuglof, et celle-ci comprit qu'il attendait d'elle une solution magique pour les sortir de là. Cependant, Ylanna n'avait pas d'idées, et aucunes potions ne pouvaient être utiles dans une telle situation.

— Tu n'aurais pas quelque chose qui pourrait nous aider ? demanda Kanghoire.

— Non ! soupira la jeune fille, désespérée.

« Il ne faut jamais paniquer. Une solution est souvent à portée de main », se répétait-elle sans cesse dans sa tête. Tout en observant attentivement les murs, une foule de pensées traversaient l'esprit d'Ylanna et celle-ci s'exclama :

— Mais bien sûr ! Que je suis bête...

— Que se passe-t-il ? intervint Aldric.

— Nous sommes bien à l'endroit où reposes à jamais le chevalier Ganddlar, dit Ylanna sur un ton de défi. Les sous-sols doivent donc être enchantés !

— Possible ! coupa Kanghoire. Mais je ne vois rien de surnaturel ici... il n'y a que des murs et des pierres.

— Le premier moyen de défense en magie est la dissimulation ou l'occultation, expliqua l'Öuglof. Je suis persuadée qu'il y a un trompe-l'œil magique quelque part.

— Une illusion nous empêcherait de voir un autre accès ! s'étonna Aldric.

— C'est ce que je pense !

— Ce n'est pas idiot comme réflexion, dit Kanghoire en se frottant le menton. De toute façon, nous n'avons plus rien à perdre.

Le trio décida de reprendre le chemin déjà parcouru et scruta méticuleusement chaque recoin des murs dans l'espoir de trouver un passage secret.

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