Partie 11
Ylanna écarquilla les yeux et tortilla l'étiquette entre ses doigts.
— Hum... je tiens quelque chose !
— Qu'est-ce que c'est ? demanda Aldric, pressé d'en savoir plus.
— Je n'en suis pas sûr...
— Regarde dans ton bouquin sur les potions, coupa Aldric.
— Oui ! Peut-être que je trouverais une réponse en cherchant dans les ingrédients, dit la jeune Öuglof qui s'assit par terre et consulta son livre.
Kanghoire se joignit aux deux enfants puis les questionna :
— Est-ce que ça avance ?
— On y travaille ! lança Aldric.
Le visage de l'ancien bucheron se refrogna.
— Je pensais que les créatures comme les gobelins ne pouvaient pas être atteintes par la magie des hommes.
Ylanna acquiesça.
— Justement ! C'est ce que j'essaye de comprendre, répondit la jeune fille. Je crois savoir pourquoi ils se dédoublent.
Le chef de Jûkland et son fils écoutèrent attentivement l'Öuglof. Celle-ci leur expliqua que le mucus d'Ankilud était une substance produite par un batracien géant, et que ses vertus de régénération étaient extrêmement puissantes.
— Cet élément naturel très rare permet de soigner les organismes, de cicatriser rapidement les blessures et même de faire repousser certains membres d'un corps, dit Ylanna.
— Je comprends tout à présent, s'exclama Aldric en levant les bras en l'air. Ce maudit Gobelin a reçu dans la bagarre du mucus d'Ankilud sur lui. Ça lui a donné cette aptitude de reconstitution instantanée
— C'est ce que je pense aussi, sourit son amie.
— Ça n'a donc rien de magique ! souffla Kanghoire, les poings sur les hanches.
— Oh non ! répondit Ylanna, sûre d'elle. C'est juste une réaction amplifiée suite à une exposition à ce mucus qui devait être hautement concentré dans un filtre.
Le chef de Jûkland fut un peu plus rassuré de savoir que les gobelins n'étaient pas ensorcelés, (quoi que cela était impossible en théorie) car résoudre des problèmes dus à la magie ou à la sorcellerie étaient souvent complexes et dangereux pour le commun des mortels. Kanghoire préférait plutôt avoir à faire à une armée de mille soldats enragés qu'à une situation d'envoutements ou de charmes.
— Peut-on inverser ce processus ? s''enquit Kanghoire.
— Je le pense, marmonna Ylanna qui feuilletait son livre. Il y a toujours un remède ou un antidote pour stopper les effets indésirables de ce genre de substance.
— Alors... trouve-le au plus vite ! exigea le père d'Aldric qui retourna voir ses hommes.
La jeune Öuglof chercha dans son grimoire, durant de longues minutes, un moyen d'annuler les répercussions causées par le mucus d'Ankilud. Enfin, elle se releva puis referma son livre, l'air ennuyé.
— Il existe bien une solution, dit Ylanna d'une voix embarrassée. C'est même écrit de la main de mon maitre.
— Encore une de ces notes mystérieuses ! s'exclama son ami. On a besoin de quoi ?
— Il nous faut de la sève d'un chêne rouge vieux au moins de plus de trois cents ans, soupira-t-elle.
— Alors c'est fichu ! On trouvera jamais un arbre pareil, grimaça Aldric en se laissant tomber par terre.
***
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