Chapitre 29 - Souvenirs et Solutions
(Chapitre pas relu du tout du tout)
Dans le chapitre précédent :
« Pourquoi avoir emmené Léandre dans la forêt ? continua Adélaïde en appuyant plus fort son sabot contre la poitrine de sa victime.
– Pour faire guise de monnaie d'échange. Léandre contre ma vie. Il m'épargnerait tandis que Léandre serait l'appas pour tous vous faire tuer, cracha-t-elle sans aucune considération.
– Traîtresse ! cria Adélaïde avec la rage déformant ses traits.
– Je ne veux pas me faire tuer par des humains parce qu'Adonis est devenu un homme faible ! se justifia Emeline.
– Personne ne veut mourir ! Et insulte encore notre Roi et je te tuerai. Non, en fait, je vais te tuer, répliqua mon amie qui voulait mettre à exécution sa première menace.
– Ne la tue pas, lui dis-je. Elle va nous servir.
– C'est quoi ton plan ? questionna mon frère avec calme tandis que je bouillonnais de rage à l'intérieur de moi.
– Elle va nous mener vers le père d'Eugène, expliquai-je. Et nous pourrons trouver Léandre. »
***
Dans le château d'Adonis, je restai dans ma chambre, faisant les cent pas. J'étais simplement une boule de nerfs depuis notre retour.
Emeline. Elle avait enlevé Léandre et elle avait sûrement fait quelque chose à Agathe. L'avait-elle tuée ?
Adonis m'avait suggéré de monter en haut tandis qu'il mettrait la jeune traîtresse dans une cellule. Je ne m'étais jamais aventurée dans les donjons d'un château. J'essayai de respirer lentement. Je devais me calmer, éviter que la colère ne me prenne.
Après quelques minutes, Adonis vint dans la chambre. Il me prit dans ses bras tout de suite. Je me laissais bercer dans ses bras.
« Où est Emeline ?
– Dans une prison. Tu voudrais y aller, n'est-ce pas ?
– Oui, je veux l'interroger. Elle a parlé de l'Ourse, d'Agathe. »
Mon mari soupira avant d'hocher la tête. Je lui en étais reconnaissante pour me laisser cette liberté. Après tout, le fait qu'il m'ait enchaîné était encore frais dans mon esprit. S'il m'avait encore emprisonnée dans une pièce, je me serais sûrement enfuie. Loin. Pour retrouver Léandre d'abord puis pour tuer le grand méchant de cette histoire : le père d'Eugène.
Je soupirai avant de me sentir épuisée. Plus fatiguée qu'à l'habitude. Je murmurai le nom d'Adonis avant de sombrer contre son torse. Je sentis sa panique avant de fermer les yeux, incapable de me mouvoir.
Je me retrouvai dans la salle blanche, devant la table en marbre sur laquelle étaient inscrites les lettres en majuscules.
A L A E R A A C X N P D E A N M
Je les fixai comme si la solution allait se montrer comme par magie. Je ne devais pas rester longtemps ici ; je devais repartir pour chercher Léandre. Chaque seconde dans ce lieu me faisait perdre un temps précieux. S'il avait été agressé pendant que j'étais absente, je m'en serais voulu pour toujours. Après seulement quelques jours en sa présence, je l'aimais déjà ce petit.
C'était un garçon perspicace. J'espérai sincèrement qu'il réussirait à rentrer dans le château. Le souci était que la dernière fois, c'était Agathe qui l'avait aidé. Maintenant, personne n'était dans la nature pour le protéger. Il y avait des chances pour que le père d'Eugène l'ait attrapé...
Je soupirai en essayant ensuite de me concentrer. Je devais résoudre cette énigme sinon je ne sortirais pas de cette salle blanche, c'était certain. Je me mordis la lèvre en fixant les lettres.
R E C A L E R / D E P L A C E R A / D E C A M P E R A
« Quelqu'un doit partir quelque part ? » réfléchis-je à voix haute.
Je fronçai des sourcils en recommençant des combinaisons. Je ne trouvais que des verbes, mais avec un certain rapport. Il signifiait un déplacement, un avancement. Mais de quoi ? Mes soupirs me fatiguaient moi-même. Je n'arrivais pas à trouver la logique de cette énigme. Si logique il y avait.
Mais même après avoir trouvé ces mots, je restai là. Seule. Inutile.
Épuisée, je commençai à crier. Hurler. Toute ma peine sortie. Toute ma douleur explosa. Je n'en pouvais plus de cette situation. Je voulais retourner chez moi. Je voulais retrouver mes parents. Je voulais qu'on se retrouve de nouveau ensemble, en famille. Je voulais aider ma mère à préparer le repas. Je voulais retrouver les lunettes de mon père dès qu'il râlait en les cherchant dans le salon. Je voulais retrouver mes amies à l'université. Je voulais qu'on se raconte notre week-end.
Je voulais de nouveau une vie normale. Simple. Sans monstre. Sans complication. Sans responsabilité.
J'aurais tellement souhaité ne pas mourir ce jour-là. J'aurais tellement aimé vivre.
Après quelques minutes à pleurer, je restai muette. Ma respiration cassant le silence. Je me rappelai de cet incident. Alors que des personnes courraient dans la rue, sur la route même, Onyx voulait freiner pour ne pas écraser une femme. Après des cris sortant de ma bouche et des tonneaux de la voiture, nous nous retrouvâmes la tête à l'envers. En train de perdre du sang. Trop de sangs.
Je me souvenais m'être réveillée au son des sirènes d'ambulance, mais je ne comprenais pas les paroles des hommes qui tentaient de me garder en vie. Encore maintenant, tout était flou. Il y avait comme un voile blanc devant mes yeux, me cachant la vérité. Plus je tentais de me souvenir, plus il s'effaçait.
Je me rappelais avoir vu Onyx près de moi. Inconscient... ou mort. Il avait les yeux fermés, donc j'avais aussi fermé les paupières en espérant voir ce qu'il voyait. Finalement, la douleur était partie, et je l'avais rejoint dans un tunnel sombre.
Et là, des voix nous avaient demandé de vivre encore pour aider les autres ou de mourir tout simplement. Paradoxal, parce que nous n'étions déjà plus en vie quand la voix unie nous avait fait cette proposition. Nous avions accepté. Puis les Moires étaient apparues devant nous.
La première fois était différente de toutes les autres. Elles avaient posé leurs conditions. Les autres fois, nous avions ces règles dans nos esprits donc il suffisait d'accepter ou de refuser de repartir dans un Nouveau Monde. Nous avons accepté. Nous acceptions toujours, il me semble. Difficile de savoir quand notre mémoire était effacée.
L'arrivée dans ce monde avait pourtant été calme. Je devais juste réapprendre les coutumes du Moyen-Age. Pas simple au début, mais avec les manuels d'Histoire du collège et lycée, je savais un peu près à quoi m'attendre. Bien sûr l'hygiène était le principal problème en ce temps, mais je faisais en sorte de me baigner dans un lac non loin du château.
J'avais réussi à aider la matrone dans ses activités. Donner naissance n'était pas simple à cette époque, et je n'avais que des connaissances théoriques sur le sujet. Ayant étudié la première année de médecine spécialité maïeutique, j'avais des cours sur le sujet. La pratique était plus délicate. Des nouveau-nés étaient morts. D'autres avaient survécu. Après quelques mois, il y eut plus de vivants que de décédés en fausse couche.
Alexandre et Élisabeth avaient été des personnes sur qui je pouvais compter à ce moment-là. J'espérai que tous les mondes où j'atterrissai il y avait toujours cette aide extérieure. Le fait de me retrouver seule ne me plaisait pas. Au moins ici, j'étais entourée de personnes humaines. Jusqu'à ce que je vienne chez Adonis où la magie prenait le pas sur la science.
Je soupirai puis me relevai de ma position accroupie. J'essuyai mes joues et me dirigeai vers la table pour apercevoir encore les lettres me narguant sans gêne.
« C'est quoi cet endroit ? »
Je sursautai en lâchant un cri. En me retournant, je vis un centaure me fixant avec des yeux curieux avant de reporter son attention sur la table blanche, unique meuble dans cet environnement.
« Onyx ! » criai-je en me jetant dans ses bras.
Il me prit et me souleva de terre. Heureuse de le retrouver, je restai un long moment contre lui. Son coeur battant doucement me calmait.
« Ça va ?
– Oui désolée..., dis-je en le relâchant. Je n'arrive pas à sortir d'ici. Apparemment seuls les changeurs de Destins qui sont dans le château peuvent se retrouver dans cet endroit. Comme je te l'avais dit, avant nous avions des cartes de Tarot pour énigme à résoudre et maintenant, j'ai des lettres majuscules à remettre dans le bon sens. J'ai trouvé quelques mots en rapport avec un déplacement, une fuite, mais c'est tout. »
Le centaure s'approcha de la table puis plia ses jambes sous son corps massif de cheval. Il croisa les bras en fixant les lettres tout en réfléchissant.
Je l'observai comme si c'était la première fois que je le voyais. Ses cheveux noirs et ondulés venaient de notre père tout comme le fait qu'il ne soit pas bavard. Je tenais plus de ma mère avec mes longs cheveux blonds et raides.
« Tu crois que maman et papa vont bien ? » soufflai-je, coupable d'être encore en vie dans un autre monde.
Les yeux bleus de mon frère me transpercèrent avec dureté. Il n'était pas en colère contre moi, je le savais, mais il n'était pas non plus heureux de penser que nos parents devaient être dévastés en apprenant notre mort...
« Arrête de penser au passé. Nous ne pouvons pas remonter le temps et surtout pas nous retourner contre les vieilles biques. Il faut qu'on retrouve le petit avant que des gens ne le tuent.
– Je sais... Pourquoi tu as mis plus de temps pour venir ici ?
– Je voulais dormir, mais je me retenais. En plus, je suis un centaure, je dois avoir plus de défenses contre la magie que toi, envoya-t-il en haussant des épaules.
– Oui, oui, murmurai-je agacée par le fait qu'il soit un centaure puissant. Ça n'a pas dû être facile de devenir gentil alors que le vrai X était méchant à la base.
– Pas simple, mais pas impossible. L'excuse de l'amnésie a bien marché. Mais j'ai eu certains centaures qui voulaient me défier pour avoir le trône. Comme tu le vois, j'ai réussi à tenir le coup, mais c'était chaud.
– Chaud bouillant ? répétai-je en souriant.
– Chaud bouillant.
– Alexandre, le vrai frère d'Ambre m'a aidé à me rappeler. Mais bon tu sais que je peux pas me souvenir de la vraie vie d'Ambre. Ça, c'est chiant par contre. Les Moires auraient au moins pu nous envoyer par les pensées ou un truc du genre la vie de la vraie personne dans laquelle elles nous envoient.
– Tu leur feras la suggestion la prochaine fois, répliqua-t-il en se penchant un peu plus sur la table.
– Ha, ha ! Très drôle. J'ai tenté plein de fois de leur parler, mais c'est un échec total. C'est comme s'il y avait un mur invisible entre elles et...
– Alexandre, dit Onyx en me coupant.
– Quoi ?
– Alexandre, répéta-t-il en pointant du doigt les lettres. En réorganisant le truc, on trouve Alexandre comme le nom du frère de la vraie Ambre. »
Étonnée, je me penchai pour voir qu'effectivement, il y avait le nom A L E X A N D R E. Soudain, il ne restait plus que ces lettres avec en dessous les noms de certaines personnes.
A L E X A N D R E
Adonis Léandre Eugène Onyx Ambre Néphélé Destin Régis Emeline
« Qui est Régis ?
– Le trésorier du Roi. Je ne comprends pas ce qu'il fait là. Et Alexandre est la solution à cette énigme, ça veut quoi exactement ? Qu'il faut le retrouver ? Qu'il n'est pas mort en fait ?
– Je ne sais pas... » souffla mon frère avant que nous disparaissions de la salle blanche.
Je me réveillai sur mon lit. Adonis était près de moi. Dès qu'il me vit les yeux ouverts, il s'approcha de moi en demandant ce qu'il se passait. Je lui révélai qu'Alexandre était le nom qu'on devait trouver. Je lui dis qu'il fallait qu'on parle à Emeline et à Régis.
« Tu es sûre ?
– Oui, il nous faut des réponses maintenant. Chaque personne de l'acronyme d'Alexandre est liée à lui. Emeline et Régis le sont par un moyen. Il faut trouver s'ils sont des alliés ou des ennemis. Pour l'instant, Emeline est une traîtresse, j'espère que Régis t'est toujours fidèle... »
Les traits d'Adonis se refermèrent. Je savais qu'il allait lui parler par télépathie, mais je l'en empêchai. Je ne voulais pas que Régis s'enfuie avec malice s'il était un traître aussi. Mon mari m'écouta, ce qui le fit soupirer. Je souris en passant mes bras autour de son cou.
Avec surprise, je l'embrassai. Le baiser était doux, sans précipitation. Je déposai mon front sur le sien quand mes lèvres se séparèrent des siennes.
« Il faut qu'on retrouve Léandre et les survivants du château d'Alexandre qui étaient censés venir ici pour y trouver refuge. Ils pourront nous dire la vérité ce qu'il s'est réellement passé dans ces lieux et si Alexandre est mort ou pas. »
Adonis acquiesça avant qu'on ne marche vers les donjons où était retenue prisonnière Emeline. La traîtresse.
Je suis désolée pour le gros retard >< J'ai mis un peu (beaucoup) de temps à me remettre dans cette histoire... Mais j'écris pleins d'autres histoires pour ceux et celles qui ne seraient pas au courant ;) Je poste un chapitre de quelque chose environ tous les deux jours...
Je posterai un nouveau chapitre des Changeurs de Destins la semaine prochaine sans faute ;)
Entre temps, j'ai eu mes résultats et j'ai mon diplôme \o/ J'attends encore de recevoir mes notes, j'ai vraiment hâte de les avoir ><
Je vais terminer par une grosse pensée pour les personnes habitants à Nice ou ayant de la famille ou des amis là-bas. Encore une tragédie de plus et D. Trump saute encore sur cette occasion pour dénigrer tous les musulmans...
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