Chapitre 13 - Les murs et les regards
Chapitre écrit entièrement aujourd'hui et non relu. Vraiment désolée pour les phrases qui ne veulent rien dire et les erreurs d'étourderies.
Dans le chapitre précédent :
« Est-ce que vous auriez des livres sur les cartes de Tarot s'il-vous-plaît ? demandai-je doucement le tirant de sa rêverie.
– Vous êtes la seconde personne à faire cette requête... déclara-t-il en me fixant de ses yeux bruns.
– Qui était la première ?
– Joker... Quand il est venu ici, il y a des années de cela, il m'avait quémandé les mêmes ouvrages. Je lui ai autorisé la lecture de ces livres. Mais ensuite, il les voulait pour lui. Je lui avais informé que la connaissance était pour tous, mais cet enfant m'avait répliqué que personne ne s'intéresserait à ces livres spécifiques. Il m'a aussi fait savoir que si une personne voulait ses ouvrages en particulier, elle devrait aller se présenter à lui. »
C'était malin ! Cela m'obligeait à lui rendre une petite visite. L'ombre d'un sourire passa sur mes lèvres avant que je me retourne vers Adélaïde. Celle-ci resta de marbre, mais elle avait deviné que je souhaitais voir Joker à présent. Et cette fois-ci, j'espérai qu'elle ne serait pas dans les parages pendant notre discussion. Joker parlait en citation dès qu'on était en présence d'une personne de ce monde. Il me suffirait d'envoyer Adélaïde quelque part pour lui parler sereinement.
Avant de sortir de l'immense bibliothèque, je me retournai pour signifier mon départ au bibliothécaire, mais il était déjà hors de vue. Ma jeune accompagnatrice m'informa qu'il ne servait à rien de lui parler, il était trop occupé à lire ou ranger ces livres pour prendre conscience des autres.
Nous partîmes donc en direction de la chambre de Joker, en espérant qu'il soit encore dans son antre à cette heure matinale.
***
Après plusieurs couloirs traversés, j'arrivais devant une porte en bois. Adélaïde toqua puis ouvrit sans attendre une réponse. Elle entra et je la suivis de près.
« Joker, Polibé a dit que tu avais les livres que notre Yinéka veut.
– Je lis beaucoup, ma belle Adélaïde, dit-il avec un sourire charmeur en s'écartant de la fenêtre sur laquelle il était adossé.
– Ne joue pas avec moi, cracha-t-elle, épuisée.
– Adé, tu pourrais peut-être aller te battre un peu. Je suis sûre que rien ne m'arrivera ici. Joker est là s'il y a danger, » tentai-je pour la faire partir.
Avec un soupir et un dernier regard envers Joker, elle s'en alla. Mais je savais qu'elle était ravie de partir bouger un peu plus qu'avec moi.
Mes épaules s'affaissèrent sous le soulagement. Je pouvais enfin discuter avec Joker et en apprendre plus sur ce monde. Mais quand j'ouvris la bouche, il déposa un doigt sur ses lèvres pour m'intimer le silence. Je me tus, en attendant son accord.
Après plusieurs minutes, il prit des livres sur les cartes de Tarot et me les tendit.
« Les murs ont des oreilles ?
- Plus maintenant, annonça-t-il.
- J'ai remarqué qu'ils avaient une ouïe plus affutée qu'un simple humain. Et une plus grande force.
- Oui, ils ne sont pas humains. Au fait, je m'appelle Zircon. Mes parents étaient archéologues, ils avaient aussi une belle collection de pierres précieuses, se présenta-t-il en me serrant la main.
- Je m'appelle Ambre, je suis arrivée il y a deux ans dans ce monde et toi ? demandai-je en regardant la couverture des livres.
- Ça fait cinq ans maintenant. Tu as trouvé le héros et ton compagnon de voyage ?
- Pour le héros, je pense au frère d'Ambre, Alexandre, mais pour mon vrai frère, non je ne l'ai pas encore vu dans ce monde.
- Ah bon ? Je pense que c'est Adonis plutôt. Mais ça, on verra plus tard. J'ai trouvé ma meilleure amie Agathe. Elle vit dans la forêt, donc si tu veux la rencontrer, il faudrait que tu te promènes dehors.
- D'accord. Bon, la question la plus importante maintenant. Pourquoi est-ce qu'Adonis porte un masque ? »
À cela, il éclata de rire tandis que j'étais vexée. Cette question était vraiment importante et lui se fichait de moi. Je lui tapai le bras pour qu'il s'arrête.
« Ça, ma belle Ambre, tu devras le trouver toute seule... Il a juste peur de l'enlever.
- Tu es la seconde personne à me dire qu'il a peur...
- Ah oui ?
- Oui, Amédé aussi. Et il n'est pas dangereux lui ?
- Non, il est un guerrier coriace et le cousin d'Adonis.
- Ah vraiment ? D'où ce même regard gris... songeai-je à voix haute.
- C'est ça, alors tu vois le rêve avec les cartes ?
- Oui, c'est pour ça que je suis là. »
Je décrivis l'espace dans lequel j'étais propulsée certaines nuits. Il hocha la tête, m'informant qu'il avait aussi fait ces rêves quand il avait traversé les remparts du château. Il avait aussi senti la magie qui émanait de ce lieu, mais il ne put me dire de quoi il en retournait. Nous continuâmes notre discussion sur les cartes de Tarot.
Il n'y avait que les vingt-deux arcanes majeurs sur la table de pierre blanche. Il m'expliqua que chaque carte avait une symbolique positive et négative. Pour le Bateleur par exemple, c'est le point de départ, le démarrage d'une idée ou d'autre chose. Mais il peut aussi être un illusionniste, un manipulateur qui ment pour parvenir à ses fins.
« La Papesse représente la sagesse. Mais elle est aussi synonyme de doute et de repli sur soi. Je pense que la Grande Prêtresse pouvait être cette carte. L'Impératrice est l'intelligence à l'état pur, mais elle peut être vaniteuse.
– J'aurais bien dit moi, mais je ne crois pas être centrée sur moi-même.
– Si les Moires t'ont choisi pour voyager, alors non. Elles ne prennent que des personnes qui se sont donné la mort en protégeant un être cher. »
Cette révélation, que je savais pourtant, me fit frissonner. Je ne voulais pas repenser à mon accident. À cette maudite voiture qui nous avait percutés de plein fouet. À ces cris. À cette peur. Je fermai les yeux un instant pour me replonger dans l'instant présent.
« Je suis désolé... dit-il en me regardant avec tristesse.
– C'est du passé. Continue l'explication, s'il-te-plaît.
– L'Empereur. Un être qui symbolise l'autorité et la puissance. Il a des réflexions matures avec un équilibre mental. Mais il peut devenir un monstre tyrannique. J'ai vite exclu Adonis. Il n'est pas stable mentalement. On en reparlera plus tard, dit-il en me voyant prête à l'interrompre. J'avais pensé à Amédé, mais étant donné qu'il revient avec une demoiselle sous les bras. Je suppose qu'ils sont les Amoureux.
– Mais tu n'as trouvé d'autres couples qui pourraient représenter la carte des Amoureux ?
– Si, et c'est ça le problème, soupira-t-il. Il y a de nombreux couples dans le château. Et de nombreux autres se forment encore comme toi et Adonis. Du coup, difficile de savoir quel nom mettre sous cette carte. Passons au Pape ! Comme la Papesse, il représente la sagesse et est de bon conseil. Il a aussi un amour inconditionnel pour la Nature et les Hommes. Mais il peut être trop rigide en mettant trop de règles à respecter. J'ai pensé à la Forêt qui nous entoure.
– Attends, les objets et la Nature peuvent aussi marchés ? Je n'avais pensé qu'à des personnes humaines ou au moins de formes humaines, m'exclamai-je, étonnée.
– C'est ce que je me disais au début aussi, mais si tu écris des noms d'objets sous la carte, tout s'efface et tu te réveilles.
– Mais c'est impossible à trouver si on devait passer en revue tous les objets ! Même une lampe serait susceptible d'être une carte. C'est vraiment stupide ce truc.
– Qui t'a dit qu'il y avait une logique à tout ça ? Allez arrête de bouder. On continue avec le Chariot. C'est la mutation, la réussite, le gain, le conquérant. Mais il est aussi représenté par les mauvais choix qui amènent à des échecs. Adonis pourrait l'être, mais vu que tu es là. Je pencherai plus pour que vous soyez les Amoureux.
– J'ai envie de m'arracher les cheveux... soufflai-je déjà épuisée par toute cette réflexion aléatoire qui ne reposait sur rien.
– Ne fais pas ça à tes beaux cheveux, il ne mérite pas ce châtiment Yinéka, me taquina-t-il en souriant tandis que je m'affalais sur son lit pour reposer mon corps. Ensuite, c'est la Force. La détermination, le courage et la maîtrise. Elle est autant morale que physique. Mais elle peut révéler une agressivité.
– Adélaïde ressemble à cette carte non ? exposai-je en tournant la tête pour le regarder toujours assis sur l'encadrement de la fenêtre ouverte.
– Oui, je pense aussi. C'est une force de la nature qui a su faire preuve de beaucoup de courage pour rester en vie jusqu'à maintenant.
– Que veux-tu dire ?
– Rien, elle te racontera son passé pas top quand elle le voudra. Donc, sois patiente. Ensuite, l'ermite est la sage solitaire. Il est la patience incarnée, mais sur la carte il est un vieillard renfermé sur lui-même. Polibé me semble un bon candidat. (J'humai distraitement mon accord sans pour autant l'interrompre.) Puis, c'est la Roue de la Fortune. C'est le hasard. Aussi bien chance que malchance.
– Le Destin, murmurai-je.
– Bingo ! Ensuite il y a la Justice, qui est comme tu peux le deviner, l'ordre, la loi qui peut devenir impartiale. Si tu es passée par la bibliothèque, tu as dû voir le grand livre racontant l'Histoire de ce peuple, eh bien les lois sont aussi dictées à l'intérieur. J'essaierai d'amadouer Polibé pour que tu puisses le lire. (Je voulus l'interrompre, mais il continua sur sa lancée.) La prochaine carte est un gars qui a la tête à l'envers avec un sourire plaqué sur le pif. (Je souris à son langage qui dérivait doucement.) J'ai jamais su comme il faisait, mais bon, c'est le Pendu. Il représente la passivité, mais aussi l'impuissance. Je vois aucune personne soumise dans ce château donc pour le coup je ne trouve vraiment pas. Peut-être que ton frère est soumis ?
– Alexandre ? Non, il est plus quelqu'un de déterminé. Il m'a quand même envoyé ici pour me venger, révélai-je.
– Te venger de qui ?
– Adonis. Apparemment, il a tué les parents d'Alexandre et d'Ambre. Mon merveilleux frère veut que je le tue, puis que je rentre tranquillement à la maison.
– Mais tu ne peux pas. Adonis est ton amant dans ce monde.
– Exact. Mais il faut que je retourne là-bas, Zircon. C'est peut-être le héros, dis-je en m'asseyant en tailleur.
– Ce pourrait être Adonis aussi. Nous n'en savons rien.
– Toi et ta meilleure amie êtes là pour Adonis. Alexandre n'a personne avec lui, pointai-je.
– C'est vrai... Bon, je finis de t'expliquer puis on en discute après. »
Je grognai, mécontente de devoir encore écouter la signification de ces cartes. Cette énigme m'énervait plus qu'autre chose. Je me laissai tomber sur le dos en l'écoutant sagement.
« L'arcane sans nom est aussi la Mort d'après l'homme squelettique avec une fauche à la main. C'est le renouveau, mais aussi la séparation, la tristesse. Puis vient la Tempérance, c'est la douceur, le réconfort, mais aussi le manque de personnalité. Je sèche aussi pour cette carte. Je ne peux pas vraiment m'approcher des femmes. Elles me trouvent étrange et ne veulent pas me parler. Un véritable coup de poignard dans mon coeur.
– T'as vu comment tu es habillé aussi ! En vert ! Sérieusement, tu ressembles plus au Bouffon vert qu'au Joker, dis-je en éclatant de rire, ce qui le fit rire aussi.
– Je préfère Batman à Spiderman. Ensuite, on a le Diable. C'est l'énergie, la tentation, la magie, mais elle est aussi synonyme de tentation et d'une emprise malsaine. Puis c'est la Tour, le chaos, la destruction ou une simple remise en question. Peut-être qu'elle symbolise une guerre qui approche, dit-il en haussant des épaules. Ensuite c'est l'Étoile, qui est l'espoir, la protection, le futur, mais c'est aussi l'excès de confiance. Je t'avoue que les hommes d'ici ont tous un excès de confiance, donc ça va être dur de départager.
– J'ai vu ça. Ils me regardaient comme si j'étais une moins que rien, crissai-je en repensant aux regards parfois méprisants des hommes et des femmes quand j'étais en train de courir dans la salle d'entraînement.
– Ils te respectent maintenant pour avoir battu Adélaïde, ma très chère amie. C'était un très joli coup en passant. On arrive à la Lune. C'est la douceur des souvenirs, le passé, mais ça peut virer à une trop forte nostalgie et une solitude désespérée. Je pense que c'est quelqu'un qui porte une profonde tristesse, mais difficile de savoir qui exactement.
– Oui, tout le monde connaît la tristesse. Pour certains, c'est un sentiment plus fort qu'un autre, mais ils la cachent.
– Le Soleil est l'accomplissement, le bonheur, la réussite ! Mais c'est aussi l'orgueil, la fierté mal placée... ensuite, on a l'Ange, qui est le renouveau, la renaissance, la redécouverte de soi. Mais il est aussi un manque d'objectivité. Ça peut être n'importe qui d'entre nous qui voyageons à travers les mondes... Puis c'est le Monde qui symbolise la perfection, le triomphe, mais qui peut être un bel échec. Pour le coup, je ne sais vraiment pas ce que ça pourrait être...
– Tu n'as pas parlé du Fou.
– J'y viens. C'est la carte zéro qui est aussi appelée le Mat. Elle représente l'incertitude, l'inconnu et surtout l'irrationalité.
– Comme toi non ? demandai-je avec un sourire en coin.
– Peut-être... murmura-t-il avant d'éclater de rire.
– Bon, je dois te révéler quelque chose avant que nous allions plus loin, dis-je doucement en me levant du lit pour m'approcher de lui. J'ai pas tout suivi. »
Un instant de flottement incrédule passa sur son visage. J'attendis un instant qu'il me crie dessus, mais il soupira simplement en secouant la tête. Il me dit qu'il ne se répéterait pas avant de m'avouer que lui aussi avait mis du temps à tout assimiler. Il me conseilla d'emporter un livre avec moi et de le lire avant de s'endormir.
« Bien sûr, il faudrait éviter qu'Adonis soit dans les parages, dit-il avec un sourire suspect.
– Pourquoi ? demandai-je, méfiante.
– Logique ma fille ! S'il est là, j'espère bien que vous allez faire autre chose que lire ou bavarder. Enfin, je l'espère pour lui...
– Idiot, soufflai-je, rougissante en comprenant ses paroles. De toute façon, on ne couchera pas ensemble tant qu'il n'aura pas enlevé ce foutu masque.
– Ah, tu y vas un peu fort non ?
– L'as-tu déjà vu nu avec seulement un masque ? Pour l'avoir vu, je pouvais t'assurer que ma libido s'écroule pour éclater de rire tellement la situation est stupide. Tu ne veux pas me dire pourquoi il le porte ? » grommelai-je.
Il alla répliquer, mais soudain son visage devint sérieux. Il posa un doigt sur ses lèvres, m'intimant le silence. Après quelques minutes où il tendit l'oreille, il soupira avant de mettre ses mains sur mes épaules. Étonnée, je me laissai faire.
« Que la force soit avec toi. »
Sur ce, il se pencha pour prendre un livre et me le donnai tandis que je restais muette de stupeur. Ses citations étaient de retour, ce qui me signifiait que les murs avaient des oreilles nous écoutant discrètement. Notre moment ensemble fut instructif et amusant, que je n'avais pas aperçu le soleil déjà haut dans le ciel bleu et dégagé de tous nuages.
Avec un soupir fatigué, je me retournai quand la porte s'ouvrit sur une Adélaïde qui semblait avoir repris des couleurs. Nous prîmes congé en allant vers la salle des festins. L'heure du repas allait sonner et je devais être avec Adonis l'une des premières présentes pour donner l'ordre de manger.
Le livre contre ma poitrine, j'avançai doucement dans les couloirs avec Adélaïde. Et une nouvelle fois, j'entendis ces bruits de sabots se promenant sur les dalles du château. Un son qui disparut des secondes plus tard à travers le vent.
Des bruits plus forts écorchaient mes oreilles à mesure qu'on avançait. Les cris joyeux se mêlaient aux rires. La porte grande ouverte, les tables et les hommes étaient déjà installés. Adonis quant à lui était en haut des marches, derrière sa table qui s'étendait en longueur. Encore sur le seuil, je le regardai fixement. Mon amant retournait ce regard. Pas aussi dur que je le pensais. Ses yeux gris étaient, au contraire, plus doux.
Soudain, le carnage auditif autour de nous se calma. Étonnée, je m'aperçus que tous les yeux étaient rivés sur moi. Consciente de moi-même, je m'empourprai avant de me cacher derrière Adélaïde. Elle ne dit rien. Pas de réprimandes.
J'avançai devant elle avec toute la grâce que je pus dans cette robe fine qui m'arrivait aux genoux. La tête droite, je me concentrai sur les pas et non sur les regards insistants qui me grattaient le corps. Une démangeaison que j'espérai bientôt terminer. Arrivée au bout des marches, je rejoins docilement mon mari et m'installai près de sa chaise.
Adonis se leva pour partager quelques mots à ses sujets. Il parlait dans une langue étrangère que Joker avait omis de me signaler. C'était aussi de ma faute, j'aurais dû l'interrompre et lui avouer que je n'arrivais pas à lire cette langue. Après les paroles d'Adonis jetés à la foule, il se rassit, ce qui donna le signal commençant le festin du midi.
En soupirant, je commençai mon repas. Pressée d'en finir avec tous ces regards indiscrets me mettant mal à l'aise. Peut-être que je pourrais faire un tour dans la forêt et voir la meilleure amie de Zircon. J'étais aussi curieuse de savoir pourquoi elle vivait dehors.
Soudain, je pus voir l'ex-maîtresse d'Adonis. Emeline, avec sa beauté perceptible à toute personne, dansait entre les tables pour s'assoir à l'une d'entre elles. En bas. Avec les autres hommes et femmes. Par les quelques regards étonnés, je compris qu'elle ne prenait d'habitude pas son repas en bas des escaliers, mais sûrement à la table d'Adonis.
Je regardai le profil d'Adonis en quête d'une réponse, mais celui-ci était couvert du masque que je détestais de plus en plus. Je soupirai et continuai mon repas, en espérant que l'heure passerait rapidement.
***
– Je sais que c'est extrêmement fastidieux de retenir chaque caractéristique de chaque carte. Mais Ambre aussi a avoué avoir du mal à tout retenir. Pas vrai Ambre ? demandé-je en me tournant vers elle.
– Ce n'est pas vraiment ce que j'ai dit, soupire-t-elle comme si j'étais une enfant à qui l'on répétait encore et encore. J'ai dit que je n'avais pas tout suivi, ça ne veut pas dire que j'ai eu du mal à rentrer les informations dans ma tête. J'ai simplement laissé dériver mon esprit un peu plus loin que d'habitude...
– Me dit pas que tu étais en train de dormir pendant que je me cassai la tête à écrire toutes les explications sortant de la bouche de Zircon ? m'insurgé-je, abasourdie avec une envie grandissante de l'étriper.
– Mais non, je ne me serais jamais endormi parce qu'un jeune homme séduisant parlait pendant des heures des 22 arcanes majeurs des cartes de Tarot en énumérant la symbolique positive et la symbolique négative... envoya-t-elle avec un sourire peu convaincant.
– Au moins, tu as su relever les touches d'humour de Zircon au bon moment...
– Oui, heureusement. Sinon, il m'aurait sûrement tué. Lentement...
– Je pense qu'il sentait quand même que tu étais ailleurs... évoqué-je doucement.
– Je le pense aussi... avoua-t-elle avec une légère honte lui teintant les joues. De toute façon, avec mon livre sous les bras, je viendrais faire un petit résumé de la situation en fin de chapitre. C'est une bonne idée ça Shasha !
– Oui, mais j'espère que d'autres personnes ne viendront pas ici, soupiré-je en pensant aux minutes d'écriture supplémentaires qui m'obligeraient à rester devant l'ordinateur.
– Non ! Hors de question que d'autres viennent ! lance ma belle Ambre, les poings sur les hanches. Je te rappelle que c'est toi qui écris, alors tu as intérêt à ce qu'il n'y ait pas des intrus dans ma demeure.
– Ta demeure ? La page blanche sur laquelle j'écris en ce moment ? Écoute, je vais arrêter de taper des lettres, je suis épuisée. J'ai mis toute cette journée à écrire ce chapitre avec le plus grand nombre de répliques que j'ai jamais écrit.
– Attends ! On pourrait peut-être mieux expliquer les arcanes d'une autre façon...
Je pouvais voir les rouages de son esprit s'activant sous cette idée qu'elle trouvait splendide au vu de son sourire s'étirant et de ses yeux flamboyants d'une nouvelle vie. Elle avait une idée, donc j'étais mal, très mal. Je voulus parler avant qu'elle ne me parle, mais elle me devança.
– Répétition du verbe parler dans la phrase précédente. Tu devrais rectifier, dit-elle tout de suite.
– Et toi, tu devrais trouver pourquoi ton mari porte un masque ridicule et me laisser en paix. De toute façon, comme tu l'as si bien dit, c'est moi qui écris. Je ne sais même pas pourquoi je te parle encore.
Voilà ! Virée ! J'espère que ce chapitre vous a quand même plus malgré toutes les informations que je vous envoie à la figure :) Vous en faîtes pas, Ambre reviendra sûrement. Faut qu'elle cogite sur les cartes après tout ;)
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