Chapitre 6.2 - L'amant et les explications
« Vous restez ic...
– Nous vous accompagnons ! »
Mon cri le coupa son ordre. Je me précipitai en premier vers la porte où l'homme en uniforme se tenait. Je montai les escaliers et fus surprise de me retrouver dans le bureau d'un officier. En me promenant devant le bureau, j'observai l'écriteau sur la table : Commandant Adonis.
Étonnée, je le vis ensuite apparaître par la porte secrète qui était en réalité une bibliothèque. Adonis avait l'air en colère, mais se retenait de me crier dessus. Je fis un grand sourire innocent avant de sortir du bureau. Mais en ouvrant la porte, je m'arrêtai net.
Des hommes marchaient rapidement tandis que d'autres restaient à leur bureau l'oreille collée au gros téléphone. Certaines personnes se retournèrent, abasourdies de me voir là. Bientôt, tous me fixèrent. Leurs yeux me mirent mal à l'aise.
« Oups, » laissai-je échapper avec un rire gêné.
Je sentis le souffle d'Adonis juste derrière moi. Son corps était si près du mien, mais il ne me toucha pas.
« Retournez travailler. »
L'ordre sec donné, les officiers se remirent à leurs occupations. Adonis ferma la porte dans un claquement terrifiant, mais je n'osais pas me retourner vers lui.
« Adonis, j'ai demandé à Peter d'y aller avec quelques hommes. Et je fais confiance à ces femmes, » dit Zircon qui était arrivé dans le bureau.
Je n'avais même pas remarqué que Peter n'était plus présent. En vérité, même Agathe était absente. Mes yeux confus regardèrent Zircon qui ne faisait que lever un sourcil arrogant. Il soupira avant de sortir de la pièce. Il referma la porte en me souhaitant bon courage. Je voulais juste l'étrangler à ce moment-là. Il me laissait seul avec un homme très en colère. Mais au fond je savais qu'Adonis ne me ferait pas de mal. Normalement.
Les Moires avaient expliqué que notre amant serait présent dans chacun des mondes visités et que s'il mourait, je mourrais aussi quelques heures plus tard. Donc techniquement, il n'aurait pas d'envie meurtrière à mon égard. Mais en me retournant et en voyant son visage, j'avais quelques doutes. Je déglutis en observant la veine de son cou pulser sous la colère.
« Qui êtes-vous ?
– Ambre Wells ? dis-je en haussant des épaules.
– Zircon m'a montré votre lettre. Quelle est votre réelle intention, mademoiselle Wells ? demanda-t-il avec une voix basse qui me fit frissonner.
– Je... Je voulais retrouver ce fameux tueur, mais il semblerait que ce soit vous. Donc je... je veux juste que les meurtres cessent. Il n'y a pas un moyen de savoir quelles femmes peuvent se transformer ? finissais-je par une question que j'espère il répondrait.
– Maintenant que vous savez qui nous sommes, partez d'ici, ordonna-t-il.
– Non, soufflai-je en secouant la tête tout en avançant vers lui. Je reste là et je vous aiderai. Ce n'est pas une option.
– Vous ne pouvez pas nous aider. Vous pourriez très bien être un monstre comme les autres femmes, dit-il en serrant les poings.
– Je ne le suis pas. Je suis arrivée ici il y a à peine quelques jours, c'est impossible que je sois contaminée. Aujourd'hui a été la seule fois où j'ai approché cette bête ! »
Adonis resta muet à ma déclaration. Il savait au fond de lui que j'avais raison, mais il ne voulait pas céder. J'aurais tellement aimé qu'il soit mon allié... L'amant pouvait-il être un ennemi ? Les Moires auraient-elles fait cela ? Je serrai les dents en enlevant ces pensées néfastes de mon esprit. Pour l'instant, je devais faire confiance à Zircon et Agathe. Même s'il agissait de manière étrange, Zircon restait celui qui avait côtoyé Adonis et qui le connaissait le mieux. Je ne pouvais pas douter en Zircon ou Agathe.
Je plaçai une main sur sa joue en espérant qu'il s'attendrisse, mais l'inverse se produisit.
« Je n'ai pas besoin de votre aide, beaucoup de femmes ont voulu m'aider comme vous le dites si bien, mais aucune n'a réussi. »
Sa révélation me fit l'effet d'un coup dans l'estomac. Mes yeux s'agrandirent puis je reculai, peinée. Je baissai les yeux pour éviter qu'il ne voie mon envie de pleurer. Je le vis bouger, mais me retournai pour ouvrir la porte.
« Pas étonnant, tu dois être le parfait bad boy avec un passé tortueux dont les filles raffolent, » murmurai-je.
Je sortis de la pièce sans me retourner.
« Je vais voir ces femmes pour les apaiser et essayer de les dissuader de venir vous embêter encore, » annonçai-je à voix haute en partant loin de mon amant.
Malgré les regards sur moi, la seule pensée que j'avais était de ne pas pleurer devant tout le monde. Adonis ne m'avait pas raté. Je me retrouvai à l'extérieur du bâtiment policier et vis l'attroupement.
Des femmes se tenaient à l'écart avec non pas des pancartes pour affirmer leur mécontentement, mais des visages fermés avec un froncement de sourcil prononcé. Pourquoi tout le monde était si énervé aujourd'hui ? Je soupirai puis allai à leur rencontre. Des hommes en uniforme les encerclaient pour qu'elles restent à distance tout en les surveillant.
Les vêtements qu'elles portaient étaient pour la plupart ternis par le temps. Ces femmes ne venaient pas de la bourgeoisie. Au contraire, elles vivaient dans la rue. Elles avaient peur d'être la prochaine victime de l'éventreur ou plutôt des éventreurs.
Mes lèvres pincées, je repérai une jeune femme aux bras croisés. Sans savoir pourquoi, je me sentais attirée par son regard menaçant. Était-elle un monstre aussi ? Difficile à dire si elle ne se transformait pas, mais sa colère était plus visible que la peur.
« Excusez-moi, je suis Ambre. J'ai tenté de parler au Commandant pour les aider à retrouver le tueur, mais ils ne souhaitent pas discuter avec une femme. Je suis professeure, mais j'aidais le Commissaire de ma ville avant de venir ici. Est-ce que quelqu'un aurait des informations sur ces meurtres ? Quoi que ce soit pour avancer dans l'enquête ? demandai-je à la foule en sachant pertinemment que les officiers pouvaient m'entendre et rapporter mes actes à Zircon et Adonis.
– Moi, dit la jeune femme au regard terrifiant. Mais pas ici. »
Je hochai la tête et la suivis docilement. Je jetai un coup d'œil en arrière pour voir Adonis me regarder, la mine sombre. Faisais-je une erreur ? Peut-être. Mais si toutes ces femmes pouvaient se transformer en monstre, cela ferait longtemps qu'il n'y aurait plus de policiers pour les tuer.
Adonis est pas super sympa :/ Il semble la rejeter. Pourquoi ? Mystères et patates douces !
Vous pensez que c'est un monstre la miss au regard qui tue ? Ou simplement qu'elle a un problème au visage qui l'a fait froncer des sourcils à chaque fois ?
(Faut que je me calme, et encore là j'ai même pas pris de substances bizarres ! Je crois...)
Edit du 04/07/17 : J'ai ajouté des répliques et un paragraphe en plus.
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