Chapitre 5

Salut mes petits rats. Ca va ?

Merci pour vos adorables reviews. Ça me colle une pêche d'enfer. Autant que de m'être fait traîner ce week end voir une troisième fois le film. Je pense que je connais désormais les dialogues par cœur. Au moins, j'ai fait ma part pour contribuer à une suite, voir même à une trilogie xD

Allez, c'est parti pour un nouveau chapitre !

Le vestibule de l'enfer : Partie 5 !

La mallette émit une série de bips. Wade, des petits cœurs dans les yeux, assista au spectacle réconfortant que constitue l'arrivée de deux-cent mille dollars sur un compte en banque.

Le gorille qui tenait la mallette ne lui laissa pas davantage le temps de profiter de la vue, et referma l'ordinateur.

- Bien joué, Wilson.

Bone, cintré dans un costume blanc d'une grande élégance, gratifia le mercenaire d'une tape sur l'épaule.

- C'est pas Tony Montana ton vrai nom ? Demanda Wade, louchant sur la chemise rouge à peine visible.

- Pourquoi tu dis-ça ?

- Nan, pour rien laisse tomber…

Mais déjà, le magnat de la drogue se désintéressait du mercenaire. Ses yeux d'acier caressaient le corps de celui qu'on venait de lui livrer.

- Qu'un type comme ça puisse terrasser douze de mes hommes… Ca me dépasse, grinça-t-il, méprisant. Je vais revoir nos procédures d'embauche. Allez, j'ai suffisamment attendu, on y va, ordonna-t-il en frappant dans ses mains.

Trois de ses hommes, qui maintenaient fermement un Peter quelque peu angoissé, obligèrent l'araignée à avancer.

Le rendez-vous se tenait dans l'un des endroits contrôlés par le clan de Bone. Un salon de massage Thaïlandais.

« Souvent des massages avec des Happy Ends. Et je ne parle pas de mariage, si tu vois ce que je veux dire ! Les enfants par contre… Ça arrive parfois. Amène tes capotes si tu viens ici.» Avait commenté Wade sur le chemin.

De petites pièces, exigües, reliées par des couloirs à la lumière tamisée, ou des tentures pourpres masquaient mal l'état délabré des murs. D'étranges bruits filtraient à travers les cloisons peu épaisses.

- Ah, okay, euh, cool, et, les mecs, vous allez où, attendez-moi ?

Wade, surpris de voir tout ce petit monde lui tourner le dos sans plus de cérémonie, entreprit de leur emboîter le pas.

Un geste de Bone le stoppa.

- Qu'est-ce que tu fais, exactement ? Ton rôle s'arrête là. Je t'ai payé, tu m'as apporté ce que je voulais, maintenant dégage.

Wade se frotta la tête, un poil gêné.

- Ah euh, en fait, c'est que, j'aurais bien assisté à ce que tu prépares pour lui, voilà tout…

Un grand sourire s'étala sur le visage lisse de Bone.

- Ah, t'es de ce genre là… Ça ne m'étonne pas. Les mercenaires, tous des sadiques.

- Ahah, eheh, on ne se refait pas… C'est oui alors ?

- Non. casse toi. Alejandro, ramène ce Monsieur hors de nos locaux.

Et sans plus attendre, une brute épaisse s'exécuta, remorquant à moitié Wade hors de vue du patron.

Merde… Ca c'est pas passé comme prévu.

On avait parlé d'un plan B, non ?

Wade se grattait la tête, jeté dehors sans ménagement, la porte claquée derrière lui.

- Ouais ouais ouais, un plan B. Bon ben, on y va alors.

Faut qu'on se grouille parce qu'à mon avis, il va bien passer ses nerfs sur le gamin.

- Oui bah je fais quoi là à ton avis, du guacamole ?

Guacamole… Ça me donne envie de manger Mexicain.

Grave ! On y va ?

- Non, on va sauver nos deux cent mille dollars. Euh, je veux dire, on va sauver Peter. Allez. On est un héros je vous rappelle.

Faudrait savoir. Dans le film on dit l'inverse.

Grave, je suis confus maintenant… On est un héros ou pas ?

- C'est compliqué… En tous cas, on est pas cons au point de laisser notre pognon sur pattes se faire défoncer par Al Pacino et ses potes.

Et, joignant le geste à la parole, Wade entreprit de contourner le bâtiment. Une fois à l'abri des regards, il escalada la façade rouge grumeleuse, avec une aisance conférée par ses habitudes d'ancien soldat.

Mec… On ressemble à Ezio Auditore.

Classe !

Et en effet, c'est avec une certaine élégance que le mercenaire se jucha sur le toit plat de mauvaise tôle, se frottant les mains sur les cuisses pour en chasser la poussière.

- Okay. Alors, ensuite, c'était quoi déjà qu'il a dit… Ah, oui. Ohhhhh.

Ce « Ohhhh » peu viril était destiné à un élément perturbateur non prévu et particulièrement attendrissant.

Un oisillon, posé en plein milieu du toit, pépiait à s'en déchirer le bec.

- Bah alors mon lapin, t'es tout seul ? T'es perdu ? Questionna Wade, s'agenouillant en face de la créature.

Euh… On n'a pas un type à sauver ?

- Ouais ouais, une seconde, j'vais pas laisser ce piaf crever quand même. Quatre ou cinq moments, tu te souviens ?! Alors…poursuivit-il en direction du volatile. T'as faim ? T'as soif ? Pourquoi tu voles pas ? T'es blessé ? Physiquement ? Mentalement ? C'est la dépression ? T'es orphelin ? Tu sais, quand j'avais ton âge, il y avait cette fille, et…

Et la discussion à sens unique se poursuivit.

Peter fut traîné sans ménagement plus loin au cœur du salon de massage, jusque dans un bureau sombre mal éclairé par une ampoule à nu.

On le jeta sur une chaise, on attacha ses jambes et ses poignets, on le bâillonna.

Bone fit une entrée théâtrale, cerné de quatre gorilles armés respectivement d'un poing américain, d'une batte de base-ball, d'un couteau de boucher et d'un revolver.

Le Baron exultait.

- Alors, petite merde… J'en reviens pas qu'un avorton comme toi ait réussi ce coup. C'est un déshonneur pour moi et les miens. Un déshonneur que tu vas payer au prix fort.

Il fit craquer les jointures de ses doigts, s'approcha de Peter qui gardait les yeux résolument rivés sur le sol.

Un sinistre parquet noir et blanc, de mauvaise qualité.

Décidément, Bone n'avait aucun goût en termes de revêtement. Peter en venait presque à regretter la moquette crème tapissée d'hémoglobine du quartier général qu'il avait détruit.

D'un geste impérieux, Bone réclama le poing américain de l'un de ses subalternes. Il l'enfila comme on enfile un gant de soie, avec précaution, amour presque.

- On va voir ce que t'as dans le bide.

En s'adressant à l'homme qui tenait la batte, il sourit, dévoilant une rangée de dents étincelantes :

- Vas y, Fred.

-… Tu habites dans le coin ? T'es quelle race d'oiseau ? Tu as vu le dernier Tarantino ?...

File lui à bouffer et qu'on n'en parle plus…

Wade farfouilla un instant à l'intérieur de sa combinaison pour en extraire un sac de papier brun taché de gras, et sa réserve secrète de chimichangas.

Cela lui fendit le cœur, mais il consentit néanmoins à émietter sa précieuse source de ravitaillement aux pattes de l'oisillon.

Ca bouffe des Chimichangas, un piaf ?

Ben pourquoi pas ?

Wade s'accroupit, puis finalement s'assit en tailleurs pour continuer son œuvre de charité.

- Bon j'en étais où… ? T'as ton bac ?...

Peter aurait voulu cracher le sang qui emplissait sa bouche d'un goût âcre et entêtant.

Malheureusement, cracher n'était plus une option disponible depuis que l'autre brute avait démis sa mâchoire à l'aide d'une batte de base-ball.

Le coup aurait dû l'assommer directement, au lieu de quoi il se contenta de déclencher une avalanche de douleur le long de ses cervicales.

Tout son côté droit fourmillait autour du point d'impact, et sa vision s'était troublée l'espace d'une minute, l'air chassé de ses poumons.

Le craquement avait été horrible.

Peter sentit qu'on lui redressait le visage, complètement sonné.

La peur noyait son cerveau d'adrénaline, apaisant très légèrement la souffrance qui irradiait de sa mâchoire fracturée.

Le premier coup de poing, à gauche, équilibra la douleur. Le second fit exploser son arcade sourcilière, et le liquide rouge et poisseux dégoulina sur ses yeux, brouillant son champ de vision.

Le seul avantage, c'est qu'il ne vit pas venir les coups suivants.

Son esprit se retrancha derrière une barrière infranchissable. Une seule pensée l'obsédait, lui permettant de tenir, de serrer les dents.

« Wade si tu ne te magnes pas de venir… »

- Alors quoi, t'as plus faim mais tu bouges quand même pas et tu piailles à mort ? C'est quoi ton problème !

Wade attrapa la bestiole, la tenant au creux de sa main. Un piaillement outré l'insulta.

- Merde… T'as l'aile niquée en fait. Attends, je vais te faire une attelle.

Avec quoi, genius ?

- Je sais pas, un paquet de clope, ça fera l'affaire !

Penser devenait un combat de chaque instant.

Il devait avoir un hématome au cerveau, car parfois, des pans d'un monde merveilleux s'offraient à son regard, un monde ou Andy Bone et ses acolytes se transformaient en éponges, ou la chaise sur laquelle il était assis devenait une baignoire et ou le sang qui ruisselait sur sa peau n'était que l'eau chaude du bain.

Il n'avait plus mal.

Il pensait à Wade. A l'abruti qui ne viendrait pas, à qui il avait stupidement fait confiance.

C'était une terrible façon de mourir.

La fin médiocre qu'il méritait.

- Et voila ! Tadam, on a sauvé un oiseau ! J'aime bien sauver des trucs.

En parlant de sauver… Qu'est-ce qu'on fait ici déjà ?

Le visage de Wade s'effondra. Sa bouche se dilata en un magnifique « o ».

- MEEEEERDE ! Peter ! Il va nous tuer !

Et, sans plus attendre, le mercenaire mis enfin le plan B a exécution.

Une impressionnante explosion retentit, déchirant le plafond, creusant un trou béant au-dessus de leurs têtes.

Les hommes de mains de Andy Bone, et le Baron lui-même, furent projetés au sol par la force de la déflagration.

Peter ne voyait plus grand-chose, à travers ses paupières enflées. Une épaisse couche de fumée emplissait les lieux, et autour de lui, les hommes juraient, rampaient, toussaient. Certains criaient, probablement à moitié écrasés par des débris du plafond.

Une tache rouge et noire tomba alors de l'étage supérieur.

Show's over, motherfuckers.

Wade braqua son beretta 9mm en direction du garde de corps de Bone qui courrait vers lui.

- C'est une réplique de kick-ass ! Tu aimes ?

Il tira, sans attendre la réponse.

Deux fois pour le lieutenant à droite. Une pour le gorille à l'entrée.

Derrière-lui, un homme immobilisé au sol par des débris de plâtre tâtonnait à la recherche d'une arme.

Wade lui décocha un coup de pied qui lui éclata la boîte crânienne.

- Semelles renforcés, commenta-t-il.

Un homme le prit à revers, lui tirant dans le dos.

La première balle déchira le muscle de son épaule sans lui faire bien mal, mais l'agaça cependant.

Dans un demi-tour théâtral, il gratifia l'impertinent de deux balles dans le torse, égrenant mentalement une réplique d'un de ses films préférés, réarrangée à son goût.

- Le père Deadpool te prévient qu'il est un père Deadpool fatigué, qu'a des renvois de barbelés, qu'il pisse du napalm et qui te vide un chargeur dans le cul d'une mouche à 200 m. Alors arrête de me peler le jonc sinon il va y avoir explications des gravures. Putain ! Il est mort avant d'entendre la fin… Je rage.

Un nouveau demi-tour le situa juste en face du baron.

Il visa Bone qui assistait, impuissant et sans comprendre, à la boucherie de son établissement.

Clic.

- Merde. Plus de balles. Tant pis.

Le baron profitait de l'instant pour reprendre ses esprits, glissant une main vers son holster.

Trop tard.

Le fil d'une lame tranchante glissa le long de sa gorge, et sépara sa tête de ses épaules. Il eut tout juste le temps de reconnaître la chanson que le mercenaire chantonnait : « Chou, Andy, Dis-moi oui, Chéri… »

La tête tomba au sol dans une succession de petits « plops » répugnants.

Wade balaya rapidement la salle des yeux, toussa, chassa un peu de poussière blanche de son costume. Il attrapa la tête sanguinolente du Baron, dont les yeux s'agitaient toujours. Le spectacle l'amusa. Il se saisit de son Starkphone, et se prit en photo, la tête de Bone à la main.

- Et voilà. Envoyé au Padre du cartel. En message, je mets « la voix est libre ». Comme ça, le cartel nous couvrira, et les hommes encore en vie de Bone seront bien trop occupés à retourner leurs vestes ou à supplier pour leur vie pour penser à nous ! T'es un génie, Peter ! Peter ?

Enfin, ses yeux s'attardèrent sur le jeune homme, toujours attaché à sa chaise, la tête dodelinant dangereusement.

- Merde !

Il accourut auprès de son complice maltraité, et étudia l'ampleur des dégâts.

- Merde merde merde…

- Pourquoi… T'as mis… Aussi longtemps… Abruti…

La voix rauque et sèche peinait à franchir la barrière des lèvres éclatées.

Wade repensa à l'oiseau.

Il se dit que l'excuse ne plairait pas à Peter, et préféra garder les détails pour lui.

- J'ai été retardé.

- Si je meurs… Je reviendrais te hanter tellement que tu regretteras de pas pouvoir mourir…

Sur cette menace très sérieuse, Peter s'évanouit.

Wade le détacha prudemment, et glissa ses mains sous les épaules et les jambes du jeune homme, le portant le plus délicatement possible.

Et pourtant, « délicat » n'était pas dans sa nature. Il activa rapidement son téléporteur.

Mec… C'est quoi la boule dans notre estomac, là ?

Du remord ?

- Ta gueule ! C'est pas du remord ! C'est jamais du remord !

De la culpabilité ?

- Mais ta gueule ! C'est pas ça !

Ben quoi alors ?

… j'sais pas, on doit avoir faim, c'est tout.

- Ouais. Le dernier repas remonte à plus de deux heures. C'est la faim, clairement.

Mais…

Ta gueule !

Un léger « crac » se fit entendre lorsque Deadpool, chargé de son fardeau endormi, débarqua chez Toubib.

Toubib ne sursauta pas.

Toubib lisait un journal, enfoncé dans un fauteuil en cuir usé, avec une lumière bien trop faible pour ses yeux chaussés de petites lunettes rondes.

Toubib consentit à peine à interrompre sa lecture, pour lever un regard ennuyé vers l'intrus.

- Monsieur Wilson. Qu'est-ce qui vous amène, encore.

Wade tendit les bras, comme pour mettre Peter sous le nez du petit homme.

- Faut me réparer ça, Toubib.

On aurait dit qu'il parlait d'une poupée dont il aurait malencontreusement arraché la tête en jouant trop fort.

Toubib remonta légèrement ses lunettes sur son nez pointu, et examina le corps maltraité que Wade lui tendait.

- Vous avez encore abîmé l'un de vos jouets, Monsieur Wilson ?

- Ouais… Enfin non, c'est pas pareil, là, c'est pas à moi. Faut me le réparer. Vraiment.

Toubib soupira, plia soigneusement son journal, se releva en grimaçant, le dos courbé.

- Posez-donc ça là.

Wade ne se fit pas prier et déchargea son fardeau sur une table d'opération prévue pour ce type d'urgences.

Toubib était un homme connu, dans le milieu de la pègre. Excellent médecin, chirurgien convenable, il raccommodait voyous et brigands, et, parfois, hommes bons dans de mauvaises situations.

A prix d'or, et de manière tout à fait illégale, bien sûr. Quiconque exerçait un métier du mauvais côté de la loi savait où trouver son cabinet.

Et Wade avait une carte de fidélité.

Toubib se lava longuement les mains, alors que Wade amenait une chaise pour s'installer près de l'adolescent toujours inconscient.

Toubib prit son temps pour poser un diagnostic fiable.

- Mâchoire démise, quatre côtes cassées, quatre doigts, fracture du fémur, trois dents en moins, probable lésion de la rate, hémorragies et hématomes multiples, commotion cérébrale… Cet homme est-il passé sous un camion, Monsieur Wilson?

- On peut voir ça comme ça… Vous allez le réparer, hein ?

Le vieil homme attrapa la blouse blanche posée sur le dossier de sa chaise et enfila une paire de gants.

- On va voir… A quelle extrémité êtes-vous prêt, pour cela ? Monsieur Wilson serait-il capable de développer des sentiments envers autrui, après tout ?

Son ton soupçonneux attendait une réponse qui se fit attendre.

- Ouais. Ouais c'est exactement ça, les sentiments. Faut me le sauver, ajouta-Wade, qui s'inquiétait terriblement pour ses futurs trois-cent mille dollars.

- Un peu de votre sang ne lui ferait pas de mal. Et votre rate. Elle ne vous manquera pas, alors qu'à lui, si. Enlevez-donc votre costume.

Wade soupira, et releva les manches de sa combinaison.

Comment ça, je suis sadique avec Peter ?...

Ouais, peut-être. Mais il saura se venger, ne vous inquiétez pas pour ce sale gosse!

Dites moi tout =D

Des bisous,

Laukaz

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