Chapitre 3


Salut mes lapins! Merci pour votre soutien constant, vous êtes adorables! J'envisage même de vous laisser sortir de vos cages...

Nan, j'déconne.

Allez, c'est parti pour la rencontre la plus épique de tous les temps. ( Besoin de préciser qu'il s'agit d'un second degré de mauvais goût? =D )

Le Vestibule de l'enfer : partie 3

- Sérieusement. Sérieusement ?

Wade levait les bras au ciel, comme s'il s'adressait à une puissance supérieure qui aurait guidé ses mouvements depuis sa naissance, et qu'il tenait pour responsable des évènements en cours.

- Sérieusement ? Rien de plus épique ?

Comme aucune réponse ne semblait venir, Wade soupira à en fendre l'âme, et tapota du bout de ses rangers le corps inerte allongé sur le toit.

Il s'était imaginé une rencontre titanesque avec sa proie, un combat de folie. Après tout, l'homme avait détruit le quartier général d'un magnat de la drogue, mettant au tapis ses plus fidèles hommes de main.

La rencontre était décevante. Un type inconscient, tremblant, la bave aux lèvres.

- Génial. Le V'la qui fait une overdose.

Il sortit une nouvelle fois son starkphone de sa poche, étudia de nouveau le visage, le compara à celui du junkie inconscient en face de lui…

Aucun doute. La même coupe de cheveux discutable, les mêmes traits fins, tirés, le même jean élimé, le même sweat-shirt défraichi…

- Et je fais quoi, moi, maintenant…

Le contrat disait mort ou vif, non ? On a qu'à le laisser crever. Ca lui fera les pieds. On s'en fout.

Ouais mais y'a un bonus s'il est vivant.

AH MERDE ! BAH SAUVE LE QU'EST-CE QUE T'ATTENDS ?! ON VA PAS LAISSER MOURIR CE PAUVRE GAMIN REGARDE LE! ON EST PAS DES MONSTRES QUAND MEME!

Wade s'approcha avec un manque d'enthousiasme flagrant, secoua rapidement le type par l'épaule , sans obtenir aucune réaction.

Moi je dis qu'il va vomir.

Mais non il va pas vomir.

J'te dis qu'il va vomir ! S'il reste sur le dos, il va s'étouffer et adios la prime ! Et euh, c'est dommage, il est si jeune, tout ca tout ca.

Wade apprécia le bon sens des voix dans sa tête, et roula l'adolescent sur le côté, pour l'empêcher potentiellement de s'étouffer dans ses propres fluides corporels.

Allez, je parie qu'il va pas vomir. 10 dollars.

Tenu.

… Et merde, j'ai perdu.

Wade jura, toujours pas remis de sa déception. Il fit passer un billet de dix dollars de sa poche droite à sa poche gauche.

- Nan mais c'est vrai quoi… Deux chapitres d'attente… Un combat de première classe… Junkie abusif…

Tout en râlant, il attrapa sa victime sous les bras pour la redresser légèrement.

Il bidouilla sa ceinture, hésitant pour modifier les coordonnées du téléporteur intégré. Il pouvait livrer sa proie telle quelle. Mais Bone ne lui dirait probablement jamais le fin mot de l'histoire, et il était curieux. Curieux de savoir comment un type aussi hors sujet avait pu se débarrasser de douze combattants aguerris.

Non, il allait ramener le junkie chez lui, et le cuisiner un peu. Dans le mercenariat, l'information, c'est le pouvoir.

- Comme dirait Cersei dans Game of Thrones.

Il avisa au dernier moment un vieux sac de sport élimé à côté du corps inerte. Il l'attrapa et valida les coordonnées GPS.

Ils se retrouvèrent dans l'antre du mercenaire.

Wade traîna son fardeau jusqu'à sa chambre, et hissa l'homme inconscient sur le taudis qui lui servait de lit : des draps défaits et pas de première fraîcheur, jonchés de magazines, de nourriture pour hamster et même d'une orchidée.

On devrait l'attacher. Il risque d'être pas content quand il se réveillera…

Pas faux. On l'attache avec quoi ?

Les menottes de la table de chevet ?

Faute d'une meilleure proposition, celle-ci fut acceptée.

Et c'est ainsi que, par une très belle après-midi de mai, Peter Parker se retrouva attaché au lit de Wade Wilson à l'aide de magnifiques menottes ornées de fourrure rose.

Wade fit son plus beau sourire, un pouce rouge tendu vers la caméra.

Il envoya le snpachat à Cable et Domino : sa grosse tête à côté du visage inconscient du gamin attaché au lit.

" T'as encore fait du détournement de mineur"? répondit Domino.

" Le contrat c'était de le livrer à Bone, pas d'en faire un esclave sexuel!" répondit Cable.

Wade rangea son téléphone, se concentrant de nouveau sur des choses plus sérieuses.

- Bon alors, qu'est-ce qu'il a sur lui, le gamin ?

Il se laissa lourdement tomber sur le lit a côté de son invité, attrapant le sac de toile posé au sol.

Il fit coulisser la fermeture éclair et farfouilla distraitement dans les affaires du jeune homme.

Il y avait la came de Bone. Une partie, tout du moins. De l'argent liquide, des briquets, des pipes, quelques seringues, deux canettes de soda et un vieux bout de tissu.

Wade, intrigué, parvint à extraire le tissu fluide du sac.

Il l'étira devant lui, attiré par ce bleu et ce rouge rutilants.

Il lâcha le masque comme s'il l'avait brûlé et se redressa d'un bond.

- Merde !

Étalé au sol, c'était bien le masque d'un ancien super-héros, recherché par toutes les forces de l'ordre.

- Pourquoi cet abruti aurait le masque de spider-man sur lui ?

La réponse le percuta violemment. Comment le gamin avait décimé le quartier général de Bone, comment il s'y était introduit, comment les survivants racontaient sa force et sa souplesse… Et Cable, qui lui explique que Spider-man a disparu des radars…

- Nan…

Wade fit un lent demi-tour pour observer le corps recroquevillé qui gisait sur ses draps.

Un corps qui valait quatre-cent mille dollars, s'il le livrait aux autorités.

Et deux cent mille pour Bone.

Un grand sourire commença de naître sur les lèvres du mercenaire qui voyait là un excellent moyen de se payer quelques bonnes soirées.

Et cette girafe gonflable géante dont il avait toujours rêvé.

Son sourire disparut à l'instant ou la loque face à lui ouvrit des yeux perdus, et se redressa en grognant, tirant sur la menotte pour s'en libérer. Le métal céda sans aucune résistance.

Merde merde merde c'est bien lui…

Wade donna un coup de pied dans le sac de toile pour le faire glisser sous le lit, et dissimula également le masque qui traînait par terre.

Dans son lit, le jeune homme s'étirait en grimaçant, le front plissé et les yeux jaunes. Sa respiration était sifflante, laborieuse.

Il ne semblait pas spécialement surpris de se réveiller ici, chez un parfait inconnu, menotté au lit.

Ses yeux tombèrent sur Deadpool, les mains dans le dos, un sourire plaqué sur le visage.

Après un instant de silence, Wade tenta un « Yo » qui reçut pour réponse :

- Il se passe quoi ?

Wade ouvrit la bouche, réfléchit un peu tard, ne vit pas comment répondre honnêtement. « Je t'ai enlevé et je vais t'échanger contre du fric » n'était probablement pas la bonne chose à dire. Il était pris de court. Trop d'informations en trop peu de temps, trop d'implications possibles.

Un plan. Une idée.

Le jeune homme le dévisagea avec une moue vaguement ennuyée.

- On a fait des trucs ?

Cette idée semblait lui déplaire, mais pas au point de le mettre en colère.

- Euh… Non, t'étais trop occupé à te vomir dessus, gros, rétorqua Wade, dont le cerveau tournait à mille à l'heure.

Spider-man. L'homme le plus recherché de sa ville.

Dans son lit.

Spider-man. Un adolescent accro.

Qui l'eut crû ?

Il se releva, s'étira de nouveau, se massant les tempes.

- Mec… J'peux prendre une douche ?

- Hein ? Euh ouais. Tu veux pas savoir ce que tu fous là ?

Mais ta gueule, débile ! Lui rappelle pas ! Laisse nous le temps de réfléchir à un plan !

Oups…

Ouais, oups. Abruti!

Le jeune homme chassa la proposition d'un geste de la main.

- Après la douche, c'est possible ?

- Ouais ouais, bien sûr, tiens, c'est au fond à droite, fais comme chez toi hein… Il y a des canards en plastique si tu veux.

Il fut remercié d'un signe de la main, et son invité disparut subitement. Quelques secondes après, le bruit de l'eau se fit entendre.

- Putain. Il y a six-cents mille dollars potentiels nus dans ma douche.

C'est sexy, dit comme ça.

Constater ce fait à voix haute le mit d'excellente humeur.

Seul problème.

Il s'était libéré de ses menottes en un claquement de doigt. Et il n'allait certainement pas se laisser livrer, ni à Bone ni au SHIELD.

Ben on attend à la sortie de la douche et on l'assomme.

Hey ! Mais c'est une super idée !

Wade s'arma donc d'une batte de base-ball qui traînait contre un mur et quitta la chambre à pas de loup.

Durant les dix minutes que durèrent la douche de son pognon sur patte, il s'imagina aux Bahamas, à Paris, à Tokyo, en train de siroter des cocktails avec Cable et beaucoup de filles. Et il s'imagina en train de jouer sur sa girafe gonflable. Avec une pile de gaufres. Une grosse pile de gaufres.

Pourtant, il était de nouveau pleinement concentré lorsque le bruit d'eau cessa. Il ne put donc pas plaider un instant de distraction pour justifier l'échec lamentable de son plan.

Spider-junkie sortit de la salle de bain, propre et vêtu uniquement d'un caleçon. Wade abattait déjà sa batte de base-ball : son adversaire anticipa le coup, avec une rapidité ahurissante, d'autant plus si on considérait que l'homme se remettait tout juste d'une overdose qui aurait pu le tuer.

Sa main se referma sur l'arme menaçante, et pivota sèchement, projetant la masse au sol.

- Quoiii ? s'égosilla Deadpool, alors que le jeune homme sautait sur lui et l'écrasait au sol, l'immobilisant en s'asseyant sur son ventre, l'emprisonnant de ses jambes inflexibles.

Pour un corps aussi frêle et maigre d'apparence, il possédait une force remarquable.

La situation échappa brusquement au mercenaire. Un coup de poing puissant lui défonça la mâchoire. Un autre l'arcade sourcilière. Un autre s'armait, alors que Wade se débattait frénétiquement, obligé de constater que les légendes sur la force surhumaine de l'araignée étaient fondées. Il aurait été très compliqué de fuir cette emprise.

Oh, bien sûr, il aurait pu attraper un Beretta 9mm sanglé à ses jambes et plomber le jeune homme.

Mais les deux-cent mille dollars ne tenaient qu'en cas de proie vivante. Sinon, ce n'était plus que la moitié. Raison suffisante pour préférer encaisser quelques coups.

Il parla à toute vitesse, levant les bras devant son visage pour se protéger.

- Attends mais laisse-moi t'expliquer laisse-moi t'expliquer laisse-moi t'expliquer… C'est quoi ce sixième sens d'abord ?! Laisse-moi t'expliquuuueeeeer!

Devant l'absence de réaction de son adversaire, il tenta le tout pour le tout et hurla :

- Spidey-boy, arrête ça tout de suite et laisse-moi en placer une !

La remarque eut l'effet escompté. L'ancien héros stoppa son poing en mi-course, mais ne libéra pas Wade pour autant, l'immobilisant toujours au sol. Un mélange de colère, de surprise et de hargne teinta ses traits fatigués.

Merde… C'était peut-être pas le truc a dire en fait…

Ben vas-y, grouille toi de t'expliquer avant qu'il t'en colle une autre !

-Tu devrais pas rester là comme çaBientôt tu vas sentir un truc tout dur en dessous de toi et ce sera pas la crosse de mon flingue...

… Mais pas cette explication là, abruti!

-... Ah oui merde. Euh je veux dire, mec, je crois que toi et moi… On pourrait se faire un paquet de pognon. Vraiment.

Immobile, son adversaire attendait qu'il poursuive, à peine curieux.

-Bon. Moi je t'ai chopé parce que t'as fâché Bone. Et j'ai malencontreusement découvert que tu n'étais pas qu'un petit junkie perdu.

Le jeune homme resserra sa prise sur le col de Wade, l'obligeant à se redresser à moitié tout en l'observant, plus menaçant que jamais.

-Accouche.

- Bon je vais pas te mentir.. Il y a un paquet de pognon pour ta capture. Et je crois que j'ai une super idée.

- Un paquet de pognon ?

- Yep. De quoi t'acheter toute la came que tu veux un bout de temps. Une bagnole, un appart', des filles.

Voyant que l'argument n'avait pas l'air satisfaisant, Wade poursuivit :

– Donner aux bonnes œuvres... ? Aider de la famille... ?

Un éclat s'alluma dans les yeux de l'adolescent à la dernière proposition.

– Combien ?

– Bone donne 200.000. Le SHIELD, 400 000. Si on partage... Ca fait un bon paquet de pognon !

– Et faut que je me laisse livrer ? Souligna le jeune homme, peu convaincu.

Wade le supplia du regard de le laisser partir. Come en pleine réflexion, le fugitif desserra son emprise et consentit à se relever. Wade l'imita et se massa la gorge.

– La vache, t'y va pas mollo. Bref. L'idée c'est ça : je te livre à Bone. Je touche le pognon. Je te libère. Je te livre au SHIELD. Je touche le pognon. Je te libère. On partage.

– Me prend pas pour un con, rétorqua l'autre. Une fois livré au SHIELD, tu ne me libéreras jamais et tu gardera tout pour toi.

– Ce manque de confiance m'attriste... Mais j'ai peut-être une solution. On va voir mon banquier, on fait ouvrir un compte où il y a besoin de nos deux accords pour toucher le blé. Impossible de toucher le moindre centime s'il manque un des deux. Et puis qui sait, on pourrait peut-être encore te livrer à quelqu'un d'autre après, je vois pas quel intérêt j'aurais à voir une mine d'or comme toi croupir dans une geôle du SHIELD !

Un silence méditatif lui répondit. Au salon, une chaîne stéréo changea de piste pour lancer les premières notes de Lose Yourself, et la voix rauque d'Eminem.

Look, if you had, one shot, or one opportunity
To seize everything you ever wanted. In one moment
Would you capture it, or just let it slip?

– Je marche.

Tout à fait inattendu.

– Sérieux ?

– Bien sûr que non. Rend moi mon sac, abruti, et je me casse d'ici.

– Allez, Spidey, quoi,

– M'appelle pas comme ça.

– Comment je t'appelle alors?

– Tu m'appelles pas. Tu me rend mon sac. Et je me casse.

Wade croisa les bras, boudeur.

Voilà qui paraissait plus compliqué que prévu.

- J'vais aller raconter à tout le monde qui tu es, où tu es, ton identité.

- M'en fous, je changerais de pays. Mon sac.

- Allez, Spidey!

Le jeune homme lui offrit un regard de marbre, contrarié.

-Mon. Sac.

Dans le cerveau de Wade, les voix se disputaient pour mettre au point un plan d'urgence.

Ou alors on dresse une moufette.

On construit une catapulte!

Mais non, la moufette ca permet de...

Alors que l'invité retournait, furieux, vers la chambre, une illumination inonda le cerveau de Wade.

Hey. Bone a dit que ses gars lui avaient niqué des côtes. Et la face. Et un poignet. Qu'il était bien amoché, qu'il allait peut-être même y rester. Mais là il est guéri.

Ouais, et alors?

Ben alors il guérit vite, non? Surtout pour un junkie. Aucune cicatrice, rien...

Facteur guérisseur?

Un truc du genre, peut-être. Mais du coup, ca me donne une idée...

La seconde voix et le mercenaire parvinrent à la même conclusion, au même moment.

Wade fit mine de se rendre, alors que Spider-junkie fouillait la pièce, retournant toute la chambre pour mettre la main sur son sac.

- C'est bon, c'est bon, je vais te le filer, ton gourbi...

Wade leva les mains en signe d'apaisement, se dirigea vers le lit, farfouilla en dessous...

Ses mains se refermèrent sur le semi-automatique judicieusement sanglé à une latte.

- J'ai rencontré une de tes potes, au fait, commença-t-il tout en faisant mine de tapoter le sol à la recherche du sac. Une petite blonde sympa, pas très causante, enfin, surtout au début, mais après je lui ai planté les deux genoux, un peu comme ça...

Sans prévenir, il se retourna et tira deux coups. L'adolescent s'était laissé distraire par le babillage intempestif et, fatigué par les évènements, épuisé par la drogue, son sixième sens s'était endormi quelques instants, bercé par la voix insupportable de l'homme en rouge et noir.

Le jeune homme s'écroula dans un cri déchirant, ses jambes l'abandonnèrent. Wade poursuivit son monologue comme s'il n'avait jamais été interrompu.

- Ouais, je lui ai fait comme ça à cette meuf, mais avec des lames, en fait. J'aime bien viser les genoux. Quand t'as plus de genoux tu peux plus t'enfuir. Tu peux plus t'enfuir, là hein? Hein?

Au sol, sa victime venait de pâlir dangereusement, et ses paupières papillonnaient. Il serrait ses jambes entre ses doigts tremblants, rongé de douleur, la rage au ventre et les lèvres pincées pour ne pas hurler.

- Il paraît que ca fait mal... Ca fait mal? Allez, répond Spidey-boy, c'est pour la science, expliqua Wade, contournant tranquillement le jeune homme. Plus ou moins mal qu'un coup de pied dans les boules? Plus ou moins mal que se couper avec une enveloppe?

Au sol, l'adolescent cessa de trembler, les poings serrés, les larmes à peine contenues. Il tenta de se redresser, échoua, tendit les bras vers Wade comme pour l'étrangler à distance.

Le mercenaire fit sauter la batte de base-ball dans sa main droite, contourna l'adolescent pour se retrouver dans son dos, une vue parfaite sur sa nuque.

- Bonne nuit, gamin.

Le coup sec émit un bruit mat écœurant.

Peter s'écroula, face contre terre.

Voilà pour cette troisième partie... Une petite impression? J'espère que ça vous plaît toujours. Vous aussi, vous comptez les heures à présent? =D

A très vite mes lapins,

Laukaz

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