chapitre 22


Cercle 4.2

Ajax n'était pas si sophistiqué que ça, lorsqu'il s'agissait de torture. Ses goûts se révélaient assez classiques. Rien de très original, rien de très novateur. Il s'ancrait dans le domaine du connu. Et de l'efficace.

Peter avait assisté, impuissant et comme détaché de son propre corps, à son transfert dans une salle voisine, identique à celle qu'il venait de quitter.

On l'avait attaché sur une planche de métal inclinée, la tête plus bas que les pieds.

Ajax avait placé un tissu sur son visage, et l'eau ruisselait dessus, ininterrompue, emplissant sa bouche, sa gorge, l'asphyxiant. Il savait que la noyade était peu probable, ses poumons plus haut que son visage. Cela était d'un maigre réconfort.

Quelques minutes de ce traitement suffirent à l'épuiser totalement, et il vécut le reste de la séance d'une manière floue et saccadée.

Il s'en voulut de hurler lorsqu'Ajax sectionna le petit doigt de sa main gauche.

De l'autre côté, Wade écoutait probablement. Il aurait voulu tenir bon, éviter de se donner en spectacle. Mais cette considération disparut sous la douleur fulgurante, une douleur telle qu'elle dissémina une rangée de petits points blancs derrière ses paupières, et qu'il manqua de peu de s'évanouir.

Après quelques heures à peine, Peter aurait avoué tout et n'importe quoi, jusqu'au meurtre de ses propres parents si cela avait fait cesser Ajax.

Malheureusement, c'était cela, le problème.

Ajax n'attendait aucun aveu. Il n'avait pas l'attention d'arrêter, tout simplement. Cette réalisation soudaine acheva l'araignée. Son corps n'était plus que souffrance.

Lorsqu'Ajax lui coupa le cinquième et dernier doigt de la main gauche, il s'évanouit. Lorsqu'il se réveilla, il eut la vague sensation, diffuse, que son corps tout entier avait pris feu. Ses yeux étaient gonflés, pleins de croûtes et de pu. On l'avait passé à tabac. Sa mâchoire irradiait de douleur, probablement démise, et il cracha un mélange d'émail et de sang sur la table, pris de vertiges. Lorsqu'il parvint enfin à décoller ses paupières, l'état dans lequel il vit son corps lui imposa une conclusion qui ne lui fit ni chaud ni froid.

Il allait mourir.

Et, franchement, c'était mieux ainsi.

Quand on vint le chercher, Wade se laissa faire, sans broncher, comme une poupée de chiffon qu'on manipule aisément.

Combien de temps avait-il écouté, impuissant ? Sur combien de jours s'était étalé le supplice ?

De longues heures durant, les micros étaient coupés, il n'entendait rien. Probablement les heures ou Ajax laissait le temps à son jouet de se remettre, plus ou moins, de ses blessures. Et puis il revenait. Peter avait crié jusqu'à ce que ses cordes vocales l'abandonnent, usées, rouillées. Les yeux fermés, les mâchoires serrées, Wade ne pouvait qu'imaginer les sévices qui se déroulaient dans la pièce voisine.

Lui-même n'avait vu personne d'autre que Cygne noir, qui refusait de répondre à ses questions, à ses menaces, à ses suppliques. L'Allemand venait, lui laissait l'occasion de soulager quelques besoins naturels, et repartait en silence.

Alors qu'on l'emmenait rudement hors de sa propre geôle, ses pensées oscillaient entre Peter, et la plaie sur son bras.

Peter, la blessure. Peter. La blessure, Peter.

Ajax assistait à sa libération, un peu plus loin dans la pièce. Cygne noir libéra ses pieds, ses mains, l'aida à se relever. Wade frotta ses poignets endoloris.

On tente quelque chose ?

On ne tente rien.

Allez quoi, on a les mains libres.

Et on n'a pas d'armes. Et deux fusils de sniper braqués sur nous. Et ils ont Peter, probablement dans un sale état. On ne tente rien.

Mais…

Mais rien du tout. Tu as vu ce qu'on a sur le bras ? On ne tente rien du tout. On va voir Peter, et on improvise une fois dans la pièce.

- Tu te demandes bien quelle sorcellerie est-ce là ? l'interpella Ajax.

Il se tenait devant la porte qui menait à la salle où Peter était enfermé.

Les yeux de Wade vinrent caresser la ligne rouge et sanglante qui lui barrait l'avant-bras.

Et qui ne cicatrisait pas. Cygne noir lui avait injecté un produit à l'aide d'une seringue, avant de laisser courir une dague aiguisée comme un poinçon sur son prisonnier. Sa peau s'était ouverte, tranchée comme du papier de soie. Et la plaie ne s'était pas refermée. Une simple démonstration de puissance, chargée de menace.

- Tu connais Daken ?

Le cœur de Wade Wilson sombra au plus profond de sa poitrine, comme un poids mort indélogeable.

Daken : le fils de Wolverine, qui avait l'intéressante capacité, à l'aide de ses griffes, d'annuler les pouvoirs d'auto régénération…

- J'avais bien dit à Wolverine de pas se vider les couilles n' importe où, grogna Wade. Il aurait pu mettre une capote cet enfoiré.

- Je ne te le fais pas dire. En tout cas, j'ai réussi à reproduire la molécule responsable de ses talents.

Ajax agita une petite fiole contenant un liquide bleuté avant de la ranger dans la poche de sa veste.

- Je vois qu'une semaine de captivité ne t'a pas ôté ton humour. Mais je suis sûr que ce que tu vas voir ici- il tapota la porte derrière lui- va te l'ôter définitivement. Faites-le entrer.

L'odeur, d'abord, le percuta.

Une odeur âcre, prenante, qui lui brulait les poumons. L'odeur de la chair en décomposition, des fluides corporels, de la sueur et de la mort.

Wade s'approcha de la table où gisait, allongé, le corps démantibulé de son ami. Il eut toute la peine du monde à maintenir son estomac à sa place.

Peter Parker n'était plus qu'un petit tas de douleur et de misère.

Sa respiration sifflait terriblement à travers des côtes cassées. Quelqu'un – et Wade savait parfaitement qui- s'était appliqué à lui briser le plus d'os possible, à taillader chaque centimètres carré de sa peau, à extraire de lui la moindre goutte de sang ou presque. Il était couvert d'estafilades profondes, dont certaines commençaient à s'infecter, suturées de pus rouge et blanc.

Sa main gauche, bandée, attestait de ce que Wade avait redouté. On lui avait tranché les cinq doigts, et le bandage blanc était perclus de taches vermeilles, et de croutes à peines séchées.

Le spectacle était révoltant, et Wade aurait voulu détourner les yeux, mais il s'obligea à regarder, pris en étau, un poids de mille tonnes au fond de la poitrine.

- Pet' ?

Il attrapa la main valide, délicatement, désireux de ne pas rajouter de souffrance inutile au blessé. Peter tourna difficilement la tête dans sa direction. Son nez était cassé, sa mâchoire démise, un de ses yeux était marbré de violet, gonflé, impossible à ouvrir.

On lui avait, littéralement, cassé la gueule.

Wade n'en revenait pas. Comment en étaient-ils arrivés là ? Était-ce sa faute ? Avait-il traîné le gamin dans cet enfer, consciemment ou non, l'avait-il offert au maniaque qui l'observait derrière les vitres sans tain ?

Peter peina à articuler, les sons déformés par sa mâchoire abimée. Ses cordes vocales abimées ne fonctionnant plus, il chuchota :

- Ton bras ?

Wade en avait presque oublié qu'il arborait la marque de sa mortalité retrouvée.

- C'est rien, murmura-t-il. Parle pas. On va trouver un moyen. Je vais trouver un moyen. Je vais nous sortir de là.

L'autre ne répondit rien, sa respiration devenant de plus en plus erratique. C'était un miracle qu'il vive encore.

L'esprit du mercenaire fonctionnait à toute vitesse. Il lui fallait un moyen de sauver le mioche, de repartir le mettre à l'abri, avant de revenir botter le cul d'Ajax. Le poids d'une étrange culpabilité lui paralysait les neurones. Un moyen, un moyen, un…

La poitrine de Peter cessa alors de se soulever.

Les yeux de Wade s'écarquillèrent, il fut pris d'un instant de panique.

- Peter ? Peter ?

La main qu'il tenait toujours était inerte. La respiration ne sifflait plus. Fébrile, Wade plaça ses doigts contre la peau ravagée du torse, faisant fi des os cassés, des plaies ouvertes douloureuses.

Plus rien ne battait sous les côtes brisées. Le temps se figea pour Wade, comme pris au piège par mille murs de glace. L'instant s'éternisa, les secondes s'écoulèrent, et rien ne battait entre les côtes de Peter. Un vertige prit le mercenaire de cours, alors que la réalité de la situation prenait tranquillement place dans sa réflexion.

Peter Parker venait de mourir devant lui, c'était aussi simple que ça.

Tous les évènements, de leur rencontre, de son kidnapping, des genoux brisés, de leur collaboration, puis collocation, à leur escapade en Amazonie : tout menait à cet instant.

Cet instant ou Peter Parker mourrait.

Impossible.

Une solution. Vite.

Cerveau. Go, go, go, c'est maintenant.

- Il est mort. Il est mort, répéta Wade, ahuri, comme si le fait de prononcer les mots à voix haute changerait la situation.

Mais la situation de changeait pas, et deux minutes s'étaient écoulées, et le corps de Peter, devant lui, ne revenait pas magiquement à la vie.

Wade avait vu des cadavres, dans sa vie. Dont de nombreux étaient de son fait.

Mais celui-là, il ne pouvait pas l'accepter.

Une idée. Fugace. Incroyable, risquée, avec des probabilités de succès inférieures au pour-cent. Au pour-mille.

Une idée tout de même, et la seule.

Wade lâcha brusquement la main de Peter, pour venir la placer sur sa propre poitrine, sur son cœur. Il écouta attentivement les battements alarmés de l'organe. Ce n'était pas le moment de se tromper, de viser trois centimètres en dessous et de survivre.

De l'autre côté de la pièce, Ajax et Cygne noir se dévisagèrent, surpris.

- Qu'est-ce qu'il fait cet abruti ?

Sous leurs yeux ébahis, Wade se jeta vers la table de métal sur laquelle reposaient les instruments utilisés pour torturer Peter à mort. Ses doigts harponnèrent un scalpel à la lame longue et aiguisée.

Wade Wilson inspira profondément, et planta le scalpel dans sa propre poitrine.

- La vache, gargouilla-t-il, alors qu'un flot de sang s'éparpillait devant lui.

Il glissa sur le liquide suintant, se rattrapa à la table où reposait le corps de Peter, crochetant son poignet. Ce simple contact lui rappela pourquoi il venait de faire une chose aussi stupide.

On n'aurait pas pu se tordre la nuque, plutôt ?

Trop pas. Y'a une chance que ça foire et qu'on soit paralysé à vie, entre les mains d'Ajax. Et crois-moi, on n'a vraiment pas envie que ça arrive. Non, faut pas qu'on se loupe. On meurt, là, c'est bon ?

… Attends… Dur à dire y'a beaucoup de sang et… Je commence à voir un peu flou… Tiens mais c'est pas Francis qui rage comme un poney ? Héhé mon con, tu peux essayer ce que tu veux, c'est mort d'avance. Mort. Ahah ! T'as capté la vanne ?

Faut dire que son assistant est totalement con, il vient d'enlever le scalpel, du coup ça pisse de partout… La vache c'est dégueulasse ! Y'a combien de litres ?

Une sensation très étrange déferla dans le corps du mercenaire. Une sensation de faiblesse, de relâchement.

D'épuisement et d'abandon comme il n'en avait pas connue depuis longtemps. Ses paupières papillonnèrent, il se sentit glisser sur le carrelage dur et froid, l'esprit embrumé.

Il était redevenu mortel, grâce à Francis, tant que la toxine fournie par Daken circulait dans son sang.

Autant profiter de l'occasion pour passer l'arme à gauche.

Ce furent les aspérités dans son dos qui le tirèrent de son inconscience. C'était assez désagréable, ce sol inégal et pierreux. Wade se redressa sur ses coudes, cligna des yeux, s'habituant à la pénombre ambiante.

Premier constat : il était vêtu de son costume, ses katanas sanglés dans son dos, la cicatrice sur son bras refermé. Second constat : il était au royaume des morts.

Il le savait très bien, puisqu'il était déjà venu ici auparavant. De la pierre ocre, des promontoires flottant au-dessus du vide, le tout dans une immense caverne haute de plafond.

- Toujours aussi humide, ici.

- Wade Wilson… Que me vaut l'honneur ?

- Tu le sais très bien ma biche, tu es omnisciente et omnipotente.

La mort aurait pu rougir, si un afflux sanguin quelconque avait parcouru son visage.

L'entité tendit une main osseuse à Wade, qui l'accepta volontiers. A peine debout, la mort l'étrangla entre ses bras. D'une apparence plutôt frêle, seul un crâne blanc et ses mains s'échappaient de la cape noire qui la recouvrait. Pour quelqu'un d'aussi maigre, ses étreintes étaient d'une force insoupçonnée.

- Moi aussi je suis content de te voir, parvint-il à grogner, à moitié étouffé.

La Mort accepta de le libérer, lui attrapant les poignets pour mieux l'observer.

- Le temps est venu, mon amour ? Tu me rejoins enfin ?

Wade prit les mains d'os entre les siennes, l'air enamouré.

- C'est un peu plus compliqué que ça…

Voyant que la réponse ne convenait pas du tout à l'entité, il ajouta :

- Mais j'y travaille de toutes mes forces. Tu m'as tellement manqué !

Un léger sourire joua sur les mâchoires apparentes de la mort, l'arcade sourcilière au-dessus de ses orbites vides se redressant un peu.

- N'essaye pas de je touer de moi… Qu'est ce qui t'amène, alors ? Tu n'es pas mort juste pour le plaisir de venir me voir.

- Mais c'est un bonus sympathique, renchérit Wade.

Les deux vieux amis se mirent à déambuler au hasard du royaume, et débouchèrent bientôt hors de la grotte. Un ciel jaune et gris, brassé d'air frais, surplombait l'horizon. Ils avançaient sur une langue de pierre rouge, longeant un océan calme au roulis apaisant.

- Je viens chercher quelqu'un, poursuivit Wade. Il vient juste d'arriver je pense… J'ai besoin de le ramener avec moi.

La mort fit claquer sa langue contre son palais.

- Tu connais les règles… J'ai déjà fait des exceptions pour te sauver la peau, mais sauver quelqu'un d'autre…

Wade se crispa. Il allait falloir négocier sévère.

- Ma puce, j'ai vraiment besoin de toi sur ce coup-là. Je ferais tout ce que tu veux.

- Soit. Je te le rends, mais tu restes avec moi.

Elle avait dit ça trop naturellement pour que ce ne soit pas murement réfléchi à l'avance.

- Ça ne va pas être possible. Tu voies celui qui m'a fait ça ?

Wade pointa du doigt son visage ravagé.

- Ton ex petit-ami ?

- Ah oui, tu t'en souviens, je te l'avais raconté. Bref, et ben c'est lui qui vient de tuer Peter. Et c'est sa faute si je suis mort aussi. Et il est encore vivant alors que je lui avais mis une balle dans la tête. Ça te dit rien par hasard, ma puce ?

La mort sourit. Visiblement, ça lui disait quelque chose. Rien de ce qui se passait dans le royaume n'échappait à son regard. Ajax était mort, et ressuscité : elle en savait forcément quelque chose.

- Bref, tu devais avoir tes raisons. Dans tous les cas, je dois y retourner, pour lui défoncer la gueule. Et avec Peter.

- Alors il s'appelle Peter ?

- Peter Parker.

- Et qui est-il, que tu viennes défier la faucheuse en personne pour le sauver ? demanda-t-elle, laconique.

En contrebas, l'océan venait se fracasser sur les falaises, arracher de la poussière rouge qui se mêlait à l'écume. On aurait dit que le sang de mille innocents teintait l'eau.

- Mon colocataire, répondit Wade sans hésitations.

- Ton colocataire.

- Exact. Et l'ancien Spider-Man. Et… un ami. Un bon ami.

La mort prit quelques instants pour réfléchir, ses longs doigts d'albâtre caressant distraitement son menton.

- J'aimerais avoir ici de nouveau l'homme qui t'a rendu immortel. Et qui, de toute évidence, t'a retiré ce don il y a peu.

Wade grimaça à ce souvenir.

- Ça pourrait être intéressant. Et puis, il faut que tu le punisses, d'avoir abimé ton si joli visage… Pour cette raison, je te libère. Et aussi car je ne peux rien te refuser. Pour ton ami en revanche…

Elle offrit à son compagnon un sourire édenté.

- Une vie contre une vie.

Sa main s'ouvrit, paume vers le ciel, et la matière s'agrégea pour former un morceau de parchemin noir. Elle invita Wade à s'en saisir.

- Je libère ton ami, et en échange, tu as un an et un jour pour tuer cette personne.

Les doigts du mercenaire s'affairèrent à déplier le morceau de papier couleur cendre. Son visage se décomposa en lisant les lettres alambiquées inscrites sur le parchemin. Son cerveau fonctionnait à toute allure, envisageant chaque autre possibilité.

Pour extraire Peter des griffes de la mort, il n'y avait que cette option. Il accepta, la gorge serrée, conscient qu'il n'avait pas le choix. Il fourra négligemment le papier dans l'une des poches de son costume.

- On a un deal. Tu me le ramènes, maintenant ?

- Patience, murmura-t-elle, et son regard se porta vers l'océan.

Wade plissa les yeux, gêné par l'étrange luminosité ocre des lieux. Le sel des embruns lui piquait le nez.

Bientôt, il distingua un mouvement dans les vagues, non loin de la côte. Peu à peu, la silhouette devint plus distincte. Un homme marchait contre les flots, sans même lutter, ramené au rivage par une force au-delà de toute commune mesure.

Wade reconnut la silhouette longiligne, et le costume, noir aux liserais rouges.

Il chercha des yeux un chemin vers la plage, avisa quelques marches taillées à même la pierre qui descendaient le long des falaises. Il s'y élança, prenant garde de ne pas glisser sur la roche luisante d'humidité.

Ce serait con de mourir aux pays des morts.

Lorsqu'il débarqua sur la plage de sable clair, Peter sortait de l'eau, parfaitement sec, les yeux ronds comme des soucoupes. Sa surprise ne diminua pas en apercevant son colocataire.

- Wade ? Bordel de merde mais on est ou là ?

L'intéressé l'attrapa par les épaules, ravi de le voir entier devant lui.

Entier.

Sans os brisés, sans mâchoire démise, sans plaies purulentes d'infections. Sans aucune trace des sévices de Francis. Peter l'attrapa lui aussi par les épaules, ébahi, et se laissa entraîner bien malgré lui dans une danse de la joie impromptue.

- On est morts ? C'est ça, on est morts ?

Wade consentit à le lâcher pour mieux l'observer, s'assurer qu'il était bien là, devant lui, sur une plage au milieu de nulle part.

- Ouais. Mais plus pour longtemps, t'inquiète je gère !

- Mais… Mais moi je suis mort, ok, mais toi ?

- Ben je suis venu te chercher !

- HEIN ?

Si les globes oculaires de Peter se dilataient davantage, ils imploseraient.

- T'as fait QUOI ?

- Je me suis planté un scalpel dans le bide, t'aurait dû voir la tête de…

- DE QUOI ? Mais t'es complètement taré !

- Et ouais je sais, reconnut Wade dans un sourire. Mais reconnaît que ça a du bon d'avoir un pote schizophrène taré, au moins, il vient te sauver les miches quand t'es dans la merde, genre, quand t'es mort. Ne dis pas merci, enfoiré.

- … Merci ? Tenta Peter, qui décidément vivait très mal cette expérience.

Il ne comprenait rien.

Pourquoi lui et Wade en costumes discutaient tranquillement sur une plage sous un ciel rouge et or, pourquoi ils étaient en vie, pourquoi il n'avait mal nulle part…

La Mort les rejoignit enfin, soulevant les pans de sa tunique pour ne pas marcher dessus en arrivant sur la plage.

- On y retourne les garçons ? Wade, n'oublie pas ce que tu me dois.

- Ouais, ouais, grogna le voyou, et le petit mot plié contre sa poitrine lui brûlait la peau.

- Je pense que c'est le bon moment. Je vous envoie. A la prochaine, mon amour.

- Salut ma puce !

Et, sur un geste de l'entité, les corps des deux jeunes hommes commencèrent à s'éparpiller, pluie argentée de matière spirituelle.

Bon, à la base ce chapitre était plus court et s'arrêtait au moment où Wade se suicide. Puis comme je me suis fait disputer sur le dernier chapitre pour avoir laissé un clifffhanger, ben je me suis dit que vous alliez me tuer si je recommençais… Donc j'ai fait une fin plus propre. J'espère que vous appréciez xD

A la prochaine !

Laukaz

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top