Chapitre 2
Salut mes lapins!
Un grand merci pour votre réactivité dès le premier chapitre, ça fait chaud à mon petit cœur gelé de scientifique =D
Dans le chapitre précédant, certains mots ne sont pas passés. Je tenais donc à préciser que le site sur lequel Cable et Deadpool cherchent un boulot, le fameux sites spécial mercenaire, s'appelle unchasseursachantchasser . com. Voila.
J'espère que cette suite va vous convenir! C'est parti!
Le Vestibule de l'enfer : partie 2
- Tu as cru sérieusement que ce serait possible, Gonzo ?
D'une main, Wade attrapa le sombrero posé sur la table, de l'autre, il tenait toujours le membre du Cartel, immobilisé contre la porte.
Celui-ci, les veines saillantes, les lèvres tordues, semblait sur le point d'imploser. Sa main, maintenue hors de portée par le mercenaire, serrait convulsivement une seringue.
- Vous les Mexicos, à part la bouffe, franchement…
Et c'est sur cette remarque particulièrement déplacée que Wade attrapa la seringue, libérant l'homme au passage.
- T'as cru quoi, qu'il y avait une dose suffisante pour te débarrasser de moi ? Y'a quoi, là-dedans ? De quoi tuer un humain normal ? Pas de bol l'amigo, pas de bol… J'rentre jamais dans les catégories classiques.
Sans plus attendre, il planta l'aiguille directement dans la veine qui palpitait sur son propre cou – la plus facile à atteindre à l'aveugle, à priori.
Son adversaire demeura immobile, à l'aguet, pendant les quelques secondes nécessaires au produit pour rejoindre le cerveau de Wade, et le rendre plus dérangé qu'il ne l'était déjà en temps normal.
- AH LA VACHE. C'EST QU'IL DECONNE PAS, LE CARTEL. PUTAIN GARS, DES PAPILLONS ! IL FAUT LES LECHER ! VIENS AVEC MOI !
Et, sans plus attendre, Wade dégaina un katana en guise de filet à papillon, et l'agita dans toute la pièce, courant après des insectes imaginaires.
Les épaules du membre du Cartel se relâchèrent légèrement. Il attrapa doucement son téléphone, sans gestes brusques, et sans quitter des yeux le mercenaire rouge et noir qui se payait un bon trip.
- C'est bon. Neutralisé. Je…
Sa phrase fut interrompue par un hurlement. Son propre hurlement, à vrai dire, consécutif à un tranchage de bras en règle.
- Je l'ai eu ! hurla Wade, je l'ai eu !
Le mexicain tomba à genoux ,serrant son moignon sanglant, le visage plus pâle que la mort. Le sang l'abandonnait à grande vitesse. Wade compatit à sa manière :
- Viens, Gonzo… Viens lécher les papillons…
Les deux hommes s'écroulèrent.
Wade reprit conscience. Il secoua vivement la tête, s'ébrouant comme un chien.
Il était tout courbaturé. A côté de lui, un cadavre gisait inanimé contre un mur, un bras tranché, vidé de son sang. Sept autres corps jonchaient les sols.
- Merde… Il avait mis une sacrée dose, en fait.
Il jura de nouveau en prenant conscience de la situation.
- Et merde… Ca se trouve il m'a craché le morceau, mais je m'en souviens plus…
Il farfouilla dans sa mémoire : une serre pleine de papillons lui revint. Rien d'autre.
Il entreprit de nettoyer consciencieusement ses katanas souillés, tout en pensant à un plan B.
Tout naturellement, l'entretien avec Bone s'était bien passé.
Enfin, bien.
Plus ou moins bien. Disons que si Wade ramenait le contrat, ce serait bien. Pour tout le monde.
Evidemment, il avait commencé par interroger l'ennemi numéro 1 de Bone : le Cartel. Les deux entités se disputaient la production et la distribution de toutes les saloperies consommables ou non par des êtres vivants : méthamphétamines, héroïne, cocaïne, mais aussi des choses un peu plus folkloriques, comme les champignons ou même de la colle à inhaler. Tout pour divertir le client, satisfait mais jamais remboursé.
Enfin, plus exactement, il avait essayé d'interroger un membre du Cartel.
Mais ça n'avait pas tourné comme prévu.
Il se frappa la tête contre les murs, pour tenter de retrouver la mémoire.
Cela fonctionna plutôt bien, et il se remémora avoirdiscuté avec une dizaine d'autres membres. Aucun ne semblait connaître ce voleur effronté. Et même une méthode d'interrogatoire musclée n'avait pas apporté de résultats.
La conclusion la plus logique s'imposa à lui.
Le type n'avait pas agi pour le Cartel.
Wade soupira, sortit son Starkphone de sa poche.
En fond d'écran, il avait mis l'image de ce type, sa nouvelle proie.
- Qui t'es… ?
Il n'avait que cette information à disposition.
Un visage.
Même pas un nom. Juste un visage inconnu des bases de données criminelles. Une de ses connaissances avait même piraté les fichiers de renseignements du SHIELD.
Inconnu au bataillon.
Juste un visage, un peu paumé.
- Alors si tu bosses ni pour le Cartel, ni pour Bone… Y'a pas d'indépendants dans ce milieu. Tu me ferais pas le coup d'être un camé en manque, et prêt à tout ?
Il étudia avec insistance les traits tirés et rougis, le front légèrement plissé, quelques gouttes de sueur à peine trahies par des pixels désordonnés.
Peut-être. Ca valait le coup d'essayer, en tous cas.
Wade remit de l'ordre dans son costume, ou du moins essaya. Il manquait plusieurs morceaux de Lycra. Oh, il lui manquait un doigt, également.
C'est moins chiant que le costume, un doigt.
Clair. Il y a moins de frais de pressing.
Il sangla de nouveau ses armes dans son dos, vérifia le chargeur de son Desert Eagle, fouilla rapidement les poches de ses victimes pour en extraire de la petite monnaie et un paquet de chewing-gum. Il enjamba les corps, s'approcha de la sortie de cet appartement luxueux – mais désormais invendable, trop de tâches indélébiles sur le parquet lambrissé. Une main sur la poignée de porte, il se tourna vers le carnage.
- Bon, ben les gars… C'était sympa, cette petite soirée. On se refait ca bientôt ?
Il tendit l'oreille, comme dans l'attente d'une réponse.
- Nikel. On s'appelle. Ciao.
Et, sans plus de considération, il claqua la porte.
- Et merde… Rien ici non plus.
Wade ôta le casque qui recouvrait ses oreilles.
Il était obligé de mettre le volume assez haut, sinon le son de mauvaise qualité ne traversait pas le lycra.
Certes, il aurait pu enlever son costume, quand il était en simple mission de surveillance, dans sa planque.
Mais c'avait beaucoup moins de panache.
Il s'étira copieusement, frottant ses yeux pour tenter de ramener sa concentration défaillante.
La première semaine, il avait discrètement fait le tour des squats les plus connus de la ville. Si sa proie était un junkie, il y avait forcément mis les pieds à un moment ou a un autre. Pour se ravitailler, se fournir du matériel, trouver un abri et un endroit sûr où se défoncer tranquillement.
Le mercenaire avait placé quelques caméras et micros, pour surveiller de loin les allées et venues.
Rien.
Il ne s'attendait pas vraiment à ce que le type revienne. Enfin, c'aurait pu. Les drogués sont rarement les personnes les plus rationnelles et commettent facilement des erreurs.
La manière subtile n'avait pas fonctionné.
Il faudrait l'autre. Non pas qu'une bonne boucherie lui déplaise il avait simplement peur de faire fuir davantage sa proie, en semant la panique dans les différents squats.
Enfin.
On ne fait pas de mayonnaise sans casser des os.
C'est pas ca, l'expression.
Ah ouais ? C'est quoi, monsieur malin ?
On ne fait pas de salade d'endives sans casser des noix.
- C'est vous qui me cassez les noix. Allez, on s'arrache.
- Allez, viens, on va plus loin. Discuter.
- J'ai rien à dire, balbutia son interlocutrice.
La jeune femme, à peine majeure probablement, fouillait la pièce des yeux, fébrilement, à la recherche de la moindre aide susceptible de la tirer de ce mauvais pas.
- C'était une image, mon sucre d'orge. Une manière polie de dire que tu va cracher le morceau avant que je ne t'étripe. Personne ici ne bougera son cul pour toi, souligna Wade. T'es trop moche. On aide jamais les moches. Crois-moi je parle en connaissance de cause. Une fois y'a un type qui m'a renversé en voiture. Quand il s'en est rendu compte-, il a passé la marche arrière, il ma re-écrasé, puis il est reparti. Deux fois. Allez, bouge.
Le Desert Eagle quitta sa ceinture pour rejoindre sa main. La jeune femme obéit.
Il l'attrapa par le bras, s'appuyant sur elle comme une mamie s'agrippe à ses petits enfants.
- On va respirer un peu d'air pur. Ça ne te fera pas de mal.
Les dents tachées, les gencives détruites, les cheveux blonds filasse, les joues creusées… Son indicatrice avait le profil type de la consommatrice abusive.
Ensemble, ils traversèrent le squat, sans qu'un seul regard ne soit accordé à leur étrange duo.
Assis au sol, roulés dans des sacs de couchage, occupés à forniquer sur un canapé à moitié défoncé : il y avait ici tous les âges, toutes les ethnies, et un seul point commun.
L'addiction.
L'appartement dévasté faisait peine à voir.
La tapisserie arrachée, brûlée par endroits, des graffitis étalés sur toute surface disponible, des meubles éventrés, le parquet rayé, recouvert de déchets, de seringues, de canettes et de bouteilles, des palettes miteuses en guise de bancs, une radio grésillant qui diffusait une harmonie douteuse…
Il avait fallu une semaine de plus à Wade, pour enfin être sur une piste.
Bone s'impatientait. Légèrement.
Wade avait commencé à poser des questions, dans les différents squats des bas quartiers. Quelques claques, quelques menaces : rien.
Lorsqu'il s'était pointé ici, par contre, cette fille l'avait vu, et avait voulu fuir.
Suspect.
Les autres étaient trop défoncés pour envisager ne serait-ce que d'ouvrir un œil, mais elle avait eu le bon sens de vouloir se tirer.
Plus que suspect.
Wade la poussa dehors sans ménagement. Elle s'affala sur l'escalier de béton, tremblante.
- Crache.
- Je sais pas de quoi…
Wade n'avait plus de temps à perdre. Ce soir, il y avait Josephine ange Gardien à la télé, et il n'allait pas louper ça à cause de cette greluche.
Sans ménagement, il lui planta un poignard dans le genou, la clouant littéralement à l'escalier.
Il eut la prévenance de lui couvrir la bouche de sa main gantée de rouge pour l'empêcher d'ameuter tout le quartier.
De toute façon, les différentes molécules illicites qui circulaient dans son organisme devaient atténuer la douleur.
Dans le doute, il planta un second poignard, dans le second genou. On n'est jamais trop prudents.
Elle tournait de l'œil. Quelques claques l'obligèrent à rester avec lui.
- Allez. On y va.
Une voix suppliante lui répondit :
- J'en sais rien… C'est juste un gars, comme ça… Il venait ici des fois, on allait fumer ensemble… Depuis il revient plus…
- Tu vois quand tu veux, s'exclama le mercenaire, avec un grand sourire.
Enfin, on avance. C'est pas trop tôt.
Jamais vu un début de scénario aussi long à se mettre en place.
Clair. D'habitude, nous, on est plus en mode YOLO, fuck l'intrigue et puis voilà.
Ouais, ben là j'ai un peu lu le script, on n'est pas rendus… Franchement, la prochaine fois, on lit le contrat avant de signer n'importe quoi !
Wade détacha son attention des voix qui l'accaparaient.
- Et il est où, maintenant ?
- J'en sais rien, je te jure, sanglota-t-elle, les mains serrées autour de ses genoux sanguinolents. J'en sais rien, j'en sais rien.
Ses pupilles dilatées à l'extrême semblaient sur le point d'imploser, de noyer ses yeux de noir. Une fine pellicule de sueur glaçait sa peau.
- Ca marche. Héhé… Ca marche. T'as compris ? Référence au fait que tu ne marcheras pas avant un bout de temps, toussa toussa…
Elle se mura dans le silence, gémissant doucement.
- Tu sais, je viens du Canada. On a une bonne assurance maladie là-bas. Bref. Allez quoi… Une petite idée. Ou un nom. J'pourrais faire quelque chose pour toi. Te filer du pognon, si tu veux. T'aurais le choix entre allez à l'hosto ou acheter un fix.
Les yeux larmoyants s'allumèrent vaguement à cette idée.
- Je sais pas… Il m'a jamais dit son nom. Il aimait bien les endroits chelous… Genre, les toits.
- Les toits ?
- Les toits. Les toits des buildings. Ça devait l'aider à planer, j'en sais rien, me regarde pas comme ça !
- Dans quel monde vit-on…
Wade analysa rapidement la situation.
Il n'avait pas appris grand-chose. Pas même un nom.
Un toit ferait une bonne planque, maintenant qu'il y pensait. Les rues de New York étaient ratissées quotidiennement par des super héros en collants et des agents des forces de l'ordre. Les toits, moins.
- Alors quoi, faut que je me tape tous les toits de la ville ?
- On changeait à chaque fois, s'excusa presque la jeune femme.
- Ok. Merci pour le coup de main. Allez, j'me casse. Oh, je te détache peut-être ?
Il récupéra d'un geste brusque les deux lames. La douleur fit grimacer la jeune femme, qui dodelina de la tête. Wade la hissa sur son épaule, comme une vulgaire poupée de chiffon, et la ramena à l'intérieur.
Elle était plongée dans l'inconscience lorsqu'il la déposa sur un matelas mangé par les mites.
Il s'assura de glisser cinq cent dollars dans son soutien-gorge avant de quitter les lieux.
- Hey, salut Tony ! Comment ca va mon p…
- Wilson. Tu veux quoi.
- Ouah, quelle froideur !
- La dernière fois que je t'ai eu au téléphone, c'était une diversion et tu m'as piqué un jet.
- Ah ouais… héhé… Pardon. Comment ça va depuis le temps ?
- Mon jet me manque. C'était mon jet préféré. Tu veux quoi ?
- J'aurais besoin… D'emprunter un de tes satellites.
Bip, bip, bip.
Seconde tentative.
- Wilson.
- Stark. Soit cool. Pour une fois, c'est pour coffrer un méchant. Un dealer, probablement.
- Probablement ?
- En tous cas il consomme. Et il vole. Allez…
- J'ai aucune raison de faire ça.
- Et je te rends ton jet ! Faut juste que je le retrouve…
- QUOI ?! COMMENT CA ?
- Ouais… Non mais il est quelque part, t'inquiètes pas… Sinon, j'ai des photos compromettantes de notre dernière soirée.
- On a jamais fait de soirées ensemble.
- La fille déguisée en chat, ça te dit quelque chose ?
- … Au Madagascar ?
- Yep.
- … Sérieusement ? Je vais gerber…
- Alors ?
- J'vais te tuer.
L'avantage d'avoir des amis comme Tony Stark…
C'est pas trop notre ami, en fait je crois qu'il nous déteste.
Oh! Regardez, il a mis un contrat sur notre tête sur unchasseursachantchasser . com!
… Ok, l'avantage d'avoir de quoi faire chanter Tony Stark, c'est que ca facilite diablement les recherches.
Quelques scanners recoupés, quelques analyses de données, quelques algorithmes entrés dans une boîte de dialogue…
Vingt-quatre heures suffirent à localiser sa cible.
Wade jubilait.
Son Starkphone affichait l'image fournie par le satellite, en temps réel.
Il n'y avait rien à dire : la qualité de l'image était incroyable, mieux qu'un blue-ray. La pointe de la technologie Stark. On devinait même la marque des bouteilles d'alcool qui jonchaient le toit du Chrysler Building
Wade s'arma en conséquence, choisit ses armes fétiches, enfourcha sa bécane tout juste sortie du garage.
Avec un bon gros logo rouge et noir sur le devant.
Un dernier regard pour le jeune homme allongé, les bras en croix, en plein milieu du toit d'un des plus hauts buildings de la ville.
La précision était telle qu'on voyait même la couleur de ses yeux. Gris-bleu. Et comme délavés par le chagrin.
Wade mit le contact, un grand sourire aux lèvres.
- T'endors pas, Alphonse. J'arrive.
Rendez vous au prochain chapitre pour la fameuse rencontre, et le début de l'aventure =D Accrochez-vous, je sais pas ou on va, mais on y va !
Encore des merci, et des bisous ! Dites-moi tout =D
Laukaz
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