Chapitre 21


 Une brise humide irrigue nos nervures... Les floches s'accrochent, s'accrochent ! et... se p-p-piègent à nos limbes. Hmm... Comme il me plaît de les absorber ! Oh, oui ! On avance, hum... immobiles, d'ombre en lumière ardente, p-p-ppuis en obscurité. Assiégés, euh... assiégés, je dis ! par le silence assourdissant, on... eh bien, on chemine entre les racines enchevêtrées, vous voyez ? Aussi vite que nos parapodes épuisés nous le p-p-permettent.

Là... là ! Le noyau. Le no-yau ! sa cime perdue dans le feu des cieux. Ses racines p-p-plongées dans le limon nourricier. Et... Et son écorce ! ses feuilles dansantes et chapeaux sporeux. Je... Je viens chaque vivacée, et p-p-pourtant ce spectacle... comment l'exprimer ? J'aime ça, voilà, voilà ! VOILÀ ! Je ne m'en lasse pas.

Ici ! C'est ici que notre civilisation fleurit depuis... eh bien, toujours, je dirais. Là ! Là où s'enfoncent nos racines, là où a éclot le germe dont nous bourgeonnons. Le nid, il est ici !

De jeunes pousses se p-p-pressent. Aaaah, la jeunesse ! La liesse, la liesse ! Allègre Aux Hampes Élancées sautille dans les floches apeurées, tournoie pour les piéger à la glue de ses tentacules juvéniles. Hmmm. Les observer me fatigue.

Je me cramponne à l'humus dé-li-cieux, ocelles tournés vers le ra-di-eux feu du ciel ! P-p-poils sensitifs tendus vers le sot pélagos. Aaaah. Des spores satisfaites s'échappent de mes chapeaux : qu'on est bien, sur la terre des aïeux.

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