J'enlace Reese pour la saluer, mon regard suivant la silhouette de Louis qui s'échappe vers chez lui. Je serre la main de Niall et les remercie tous les deux pour leur accueil et leur compréhension.

Je descends les quelques marches du perron puis monte dans le taxi, confirmant au chauffeur de me conduire jusqu'à l'aéroport.

Le cours de ma vie doit reprendre après ces deux semaines. Je vois déjà Jeff me demander des explications sur mon absence et mes silences, même si je suis certain que Kendall s'est chargée de lui donner des nouvelles. Dès demain, j'ai rendez-vous à la clinique pour les examens et consultations pré-opératoires. L'opération, elle, aura lieu dans deux jours.

Je suis toujours autant terrifié par cette intervention sur mes cordes vocales. Ma gorge est toujours douloureuse malgré les heures de silence et ma voix de plus en plus éraillée. Je sais bien que je n'ai pas le choix mais je suis terrorisé. Par l'opération en elle-même et par les conséquences.

Nous passons à proximité de Louis lorsqu'il emprunte le chemin qui mène à sa maison. Il ne tourne pas le visage vers la voiture. Les battements de mon cœur commencent à accélérer et je ressens une douleur aiguë dans ma poitrine qui me coupe le souffle. Je croise le regard du chauffeur dans le rétroviseur qui m'interroge. Je ferme les yeux et hoche la tête pour le rassurer alors que nous passons les portes du domaine.

L'angoisse m'étreint de plus en plus et je peine à respirer sans être tiraillé. Je ferme les yeux et tente de prendre une respiration calme et régulière. J'essaie de me concentrer sur la chanson qui passe à la radio. Mais rien ne fonctionne. Mes pensées s'entrechoquent et la seule chose à laquelle j'arrive à me raccrocher c'est le goût des lèvres de Louis.

Son regard bleu profond. Ses caresses. Sa voix. Son rire. Son odeur. La quiétude de sa maison.

Je me redresse et tape sur l'épaule du chauffeur pour attirer son attention.

"Faites demi-tour s'il vous plaît" je lui demande presque suppliant.

Je n'ai pas envie de partir. Je n'ai pas envie de quitter Louis de cette manière.

Au croisement, le taxi ralentit et effectue sa manœuvre pour revenir sur nos pas. A peine les portes du domaine passées, je lui demande de s'arrêter. Je lui tends quelques dollars, récupère mon sac et quitte le véhicule.

J'appuie sur le point qui étreint ma poitrine et avance à grandes enjambées jusqu'à la maison. Je laisse mon sac tomber lourdement sur le sol et ouvre la porte sans même frapper.

Louis est assis sur son canapé, le visage entre les mains. Il se retourne brusquement, ses yeux directement ancrés dans les miens.

Je m'approche, à bout de souffle tandis qu'il se lève et me rejoint. Je glisse ma main sur sa joue, capturant la larme qui y coule. Sa bouche s'écrase sur la mienne. Louis m'embrasse avec avidité comme si nos deux vies en dépendaient. Le point dans ma poitrine disparaît à mesure que je resserre mes bras autour de lui.

Nous nous détachons l'un de l'autre, mon front contre le sien. A l'orée de ses lèvres, je souris.

"Je ne suis pas obligé de partir tout de suite en fait, je murmure.

- Tu es sûr ? Tu n'as pas des obligations ? il demande avec hésitation.

- Je ne suis pas encore prêt, je réponds... à retrouver ma vie"  j'ajoute.

Je lis un peu d'incompréhension dans le regard de Louis mais ne lui laisse pas le temps de m'interroger. Je retrouve ses lèvres et glisse mes mains sous sa chemise. Je le sens frissonner sous mes doigts alors qu'il bascule son bassin contre le mien. Mes mains s'accrochent à ses hanches pour le maintenir contre moi.

"J'ai envie de toi"  je souffle dans le creux de son oreille.

Le désir nous enveloppe. Louis glisse sa main dans la mienne, s'avance pour fermer sa porte d'entrée, restée ouverte depuis mon arrivée, et nous montons dans sa chambre.

Mon cœur tambourine dans ma cage thoracique à un rythme effréné. Je ressens la moindre pulsation dans tout mon corps et la brûlure délicieuse du désir qui se propage. Le vrai. Celui pour lequel on est prêt à tout remettre en question, celui qui nous fait nous sentir à notre place. A cet instant précis, il n'y a pas d'autre endroit où je souhaiterais être que les bras de Louis.

Nos mains toujours enlacées, je fais face à Louis et plonge dans son regard pétillant. De ma main libre, je caresse doucement sa joue, glisse mon pouce sur le contour de ses lèvres avant de me pencher et de l'embrasser doucement.

Je sens ses doigts glisser sous mon sweat et caresser ma peau, alors je me décale légèrement. Louis mérite de l'attention, de la douceur. J'ai envie que nous profitions de cet instant. J'ai envie de le voir frémir sous mes doigts, sous mes lèvres.

Je m'empare de ses deux mains et le pousse vers le lit où je l'incite à s'asseoir. Son regard sur moi est brûlant et je me contiens pour ne pas lui arracher ses vêtements. Au lieu de ça, je défais les premiers boutons de sa chemise et la passe au-dessus de sa tête pour découvrir son torse. Je m'assieds à califourchon sur ses cuisses et caresse ses pectoraux, ses épaules, son dos. Je glisse mes doigts sur sa nuque, remontant dans ses cheveux pour lui faire pencher la tête. Je dépose mes lèvres dans son cou, parsemant de petits baisers jusqu'à mordiller son épaule.

Les bras de Louis enserrent ma taille, ses mains se faufilant contre ma peau. J'appuie doucement sur sa poitrine pour qu'il s'allonge. D'une impulsion de son talon, il s'installe sur le lit. Je glisse le long de son corps et embrasse son torse. Il se cambre lorsque mes lèvres titillent sa peau juste sous son nombril tandis que mes doigts effleurent son sexe.

Je remonte doucement, infligeant une douce torture à Louis. Ses doigts glissent dans mes cheveux qu'il tire légèrement tandis que nos lèvres se rejoignent dans un baiser avide. A bout de souffle, je me redresse et enlève mon sweat et mon t-shirt. Le regard de Louis se voile de désir, d'envie. Il mordille sa lèvre inférieure alors que sa main vient caresser mon torse, dessiner le contour du papillon tatoué sur mon abdomen.

Je bascule ma tête en arrière lorsque Louis commence à embrasser ma poitrine, mordillant mes tétons. Je me retrouve sous le corps de Louis, heureux de me retrouver à sa merci. J'enlace son corps et le serre contre moi. Nos lèvres se cherchent, se frôlent, s'aguichent. J'aimerais que cet instant dure éternellement et pourtant mon impatience grandit. J'ai besoin de sentir Louis encore plus près, encore plus fort.

Nos mains s'activent sur nos pantalons et nous nous retrouvons rapidement nus l'un contre l'autre. Je repousse les mèches de cheveux de Louis pour admirer son visage, les étincelles dans son regard et le sourire sur ses lèvres.

Louis m'a apaisé pendant ses derniers jours. J'étais loin d'imaginer qu'en venant aux Capucines, je rencontrerais un homme capable de remettre en question certains de mes principes.

Sa main glisse nonchalamment le long de ma cuisse, sous mon genou qu'il remonte contre sa hanche.

"Mon Dieu ! je murmure fébrile dans le creux de son oreille. Louis...

- Chut... il susurre contre mes lèvres.

- Fais-moi l'amour Louis."

Je ne me suis plus offert depuis des années préférant mener la danse, garder le contrôle. Mais j'ai envie de me perdre totalement sous les caresses de Louis, ses baisers. J'ai besoin de sentir la force et l'intensité des sentiments que je lis dans son regard.

Il m'abandonne une minute pour aller dans la salle de bain avant de revenir contre moi. Ses doigts glissent sur ma joue, ma gorge qu'il embrasse doucement.

"Tu n'imagines pas à quel point je te veux Harry...

- J'ai ma petite idée" j'halète.

Je laisse aller ma main entre nos deux corps et caresse son sexe tendu. Louis gémit dans le creux de mon épaule avant de glisser ses doigts vers mon intimité.

Nos corps transpirants glissent l'un contre l'autre. Je m'empare du préservatif près de nous, l'enlève de l'emballage et le déroule sur le membre de Louis, exerçant une légère pression. Louis suffoque légèrement avant de plonger sur mes lèvres. Je remonte mes jambes autour de ses hanches, basculant mon bassin pour l'inciter à s'enfoncer en moi. Son regard accroche le mien comme pour obtenir une confirmation.

Je suis totalement détendu et pourtant je retiens mon souffle quand Louis me pénètre. Passées la surprise de le sentir en moi et la légère brûlure, je m'accroche à ses épaules et le serre contre moi. Puis, doucement, tendrement, Louis bouge entre mes cuisses pour notre plus grand plaisir à tous les deux.

L'espace d'un instant, j'oublie tout, mes contrariétés, mes obligations. Je me laisse porter par le désir et le plaisir prodigué par les va-et-vient de Louis. Je l'observe. Ses mèches de cheveux collées à son front par la transpiration, ses abdominaux qui se contractent. Je savoure ses caresses, ses baisers entre deux halètements.

Louis s'empare de mon sexe tendu et gorgé de plaisir, exerçant le même rythme que son bassin. J'atteins l'extase en quelques minutes, plus intense qu'un shot d'alcool, plus euphorisant qu'un shoot de cocaïne, juste avant que Louis s'écroule sur mon corps, à bout de souffle et les joues rougies.

Je le garde contre moi, embrassant le haut de son crâne et caressant son dos du bout des doigts, chacun cherchant à reprendre sa respiration. Les battements de mon cœur sont vifs, presque douloureux, et pourtant je ne me suis jamais senti aussi bien depuis des mois.

Faire demi-tour aujourd'hui, malgré les conséquences que cela va engendrer, est la meilleure décision que j'ai pu prendre depuis longtemps.  

*

*  *

Harry est finalement rapidement revenu... pour combien de temps ?

Quelles seront les conséquences ? Pour sa santé ? Pour Louis et lui ?

#CapucinesFic

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