Chapitre 26 - S'éloigner pour mieux se retrouver

Vendredi 26 sept 2012

PDV Melvin

18h00

On est vendredi soir, il est 18h00 et je suis au parc avec Gabriel, Mia et bien sur Filou. Mes amis lance la balle au chien, mais moi j'ai pas vraiment la tête à ça. Depuis Lundi soir, je n'ai pas revu Soan. Et je n'ai reçu aucun appel, même pas un message. Je suis en totale déprime. Je sais que j'ai dit que je lui laisserais le temps, mais voila, j'ai même pas un texto. Je voudrais juste savoir, s'il va bien, juste ça. J'ai bien essayer de l'intercepter le soir aprés les cours, au salon mais il partait toujours avant que j'arrive. En prenant le bus jusqu'au salon, j'aurais pu arriver avant qu'il finisse sa journée mais ce moyen de transport, c'est impossible pour moi. Je n'avais que mon vélo et ce n'était guère assez rapide, même en pédalant comme un dingue. J'ai aussi tenté l'approche de son petit-frère, mais a chaque fois, que je l'apercevais dans la cour et que j'allais vers lui, il me fuyait comme la peste. Résultat, ça fait 4 jours que je n'ai aucune nouvelle. Alors qu'assis sur le dossier d'un banc, je fixe le sol verdoyant, le regard dans le vide, quelques chose de marrons vient se glisser sous mon nez.

- Un Kinder Bueno, il parait que le chocolat, ça remonte le moral? me dit Gaby

- Non merci.

- T'es sur même pas la moitié avec moi?

- Même pas.

- Moi quand j'ai eu le blues de quitter ma petite amie aprés le weekend formidable qu'on a eu, j'en ai mangé, et ça m'a rebooster.

- Toi ta copine te fait pas la gueule. Même si vous êtes séparé par des centaines de kilomètres, vous êtes en bon terme et vous échangez des textos.

- Il...te...fait pas...la tête..., il a eu...juste...quelque chose...sur...sur...le coeur et il...a besoin...de temps pour...se...con..fier, intervient Mia tout en relaçant la balle au toutou.

- En attendant moi je m'en veux d'avoir merdé, j'arrête pas de me faire des films depuis lundi. Genre il a chopé une MST, qu'il aurait attrappé en allant se faire ses tatouages. Je sais qu'il n'a jamais crouler sous l'argent alors peut-être qu'il s'est fait faire ses tatouages pour trois fois rien, que l'hygiéne était pas terrible et que via une aiguille il a pris le truc.

- Hey, arrête de faire des plans sur la comète Melvin, tu m'a dit que ton mec, c'était un fan de tatouage et qu'il voulait depuis longtemps en faire son métier. C'est plus le genre de mec a économiser pour être sur d'avoir un tatoo réussi, que de prendre du bas de gamme.

- Gabriel...à...raison. Tu... penses... trop et...tu...inventes...des...trucs...farfelus

- Peut-être mais c'est la seule explication possible que j'ai pu trouver. Ça devient plus intime et alors qu'il est bien avec moi, il s'en va, les larmes aux yeux. Qu'il ai envie mais qu'il se bloque parce qu'il a peur de m'avouer qu'il est atteint du Sida ou autre, c'est, désolé, très logique.

- Arrête d'imaginer le pire, je suis certain que c'est beaucoup plus simple que ça et moins grave. me dit Gaby

- Pour ce mettre dans cet état alors que j'étais tout a fait capable d'attendre, c'est que c'est quelque chose de grave.

- Ou alors il s'est senti mal a l'aise vis-a-vis d'Andreas et ça l'a bloqué. Peut-être s'est-il dit qu'il n'arriverais jamais a être aimer comme tu as aimé Andy, ou qu'il ne serait jamais aussi doué que lui...qu'il pourrait jamais rivaliser.

- Y'a aucune raison qu'il est ce genre de peur, Andreas n'interfère pas dans notre relation, je sais faire la part des choses. J'ai aimé Andy, maintenant c'est Soan que j'aime. Je ne cherche pas mon ancien amour a travers lui. Je ne pense pas à mon ex, quand il m'embrasse, ou pose les mains sur moi et jamais je n'aurais l'envie de les comparer, ce serait malsain et débile. Le gars que j'aime aujourd'hui c'est mon beau tatoué et c'est lui que je veux. Le passé, je l'ai mis dans un coin de mon coeur, je l'oublie pas, mais je vis ma vie. De toute façon, au final on ne peut qu'émettre des hypothèses tant qu'il ne m'aura pas fais signe...

- Il finira par revenir vers toi. me dit mon pote

- Oui...sois...patient...

- C'est tout ce que je peux faire. T'as toujours ton Kinder Gaby?

- Evidemment tiens, dit-il me le tendant.

J'attrape la barre chocolaté et croque dedans. Une fois que j'ai engloutis la moitié que Gabriel m'a filé, Mia et lui, insiste pour que j'arrête de me morfondre et que je joue un peu avec Filou. J'accepte pas réellement motivé, mais je me force, pour penser a autre chose.

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PDV Soan

19h00

Aprés être passer au supermarché, pour faire les courses de la semaine, nous sommes maintenant sur la route du retour, pour regagner la maison. A l'arrière du pick-up, Lilou somnole tandis que Matthéo a mes côtés et appuyé contre la vitre.

- Ça va pas Matthéo? T'as quasiment pas décroché un mot, depuis que je vous ai récupèrer a l'école de ta soeur

- C'est toi qui dit ça? T'es en totale déprime depuis que tu vois plus Melvin et tu parle presque plus. C'est plus inquiètant chez toi, moi j'ai jamais été trés bavard.

- Ne changes pas de sujet, on parle pas de moi. Je suis pas aveugle Matt, ces derniers jours je te trouve très triste.

- C'est surement parce que tu vois le monde grisonnant depuis que t'as décidé de faire un break avec ton mec. Je suis pas différent.

- J'ai remarqué ton changement de comportement vers le début de la rentrée, t'es plus triste qu'a l'ordinaire.J'ai aussi vu que tes notes chutaient un peu. Matt, si tu te sens sombrer parce que les parents te manque, tu peux venir me parler, je suis là pour toi. Quand ça n'allait pas pour moi Lundi, tu es venu me réconforter, je peux faire pareil pour toi.

- Je sais tu me le répete bien assez mais tout va bien, c'est juste que cette année, les cours c'est plus dur, plus intense, qu'aucune des filles ne daigne me regarder et que j'ai aucun pote. 

- Et le mec de ton exposé?

- Quel exposé?

- Bien celui que t'es allé faire chez ton camarade la dernière fois.

- Ah oui...lui...c'est qu'un con, personne veut traîner avec un d'intello comme moi.

- Sois patient, c'est que le début, tu t'en fera des potes. Au fait rien a voir mais t'as pas pu récupérer ta veste que t'avais oublié en cours mercredi?

- J'ai enfin pu passer au bureau de l'administration masi ils l'ont pas retriuvé, je pense qu'on me l'a volé.

- La sérieux Matt t'abuse, c'était un cadeau!

- Je sais, je suis désolé...

- Bon si tu vois quelqu'un se pointer avec, tu me le signale, j'irais la récupérer.

- Personne ne reviendrais en cours avec un truc volé, c'est débile...

- C'est vrai, faudrait être con, mais on sait jamais. Bon du coup, je te prêterais une de mes vestes, c'est fini j'en rachète plus, tu feras avec une trop grande pour toi. Et la prochaine fois, fait plus attention a tes affaires.

- Oui, promis.

Putain et dire que j'avais claqué 50 euros dans cette veste, je voulais lui faire plaisir et voila que son présent s'est volatilisé. Je suis dégouté. Je lui en veux pas, je sais qu'il l'a pas fait exprès mais l'idée que quelqu'un lui ai volé me fou en rage.Il était tellement heureux...Ça faisait trois ans que j'avais pas vu d'étincelles pareilles dans ses yeux...si longtemps que j'avais pas vu un sourire se dessiner sur son visage. Il était radieux. Aujourd'hui, il est morose. On l'est tout les deux.

Le silence s'installe dans la voiture, seule la radio marche en sourdine, pour ne pas réveiller la petite qui dort à l'arrière. Aujourd'hui, elle avait piscine et ça l'a crevée la puce. Alors qu'on arrive dans notre rue, je cherche une place pour me garer. Habitant en centre-ville, c'est assez chiant mais je finis par trouver un emplacement à quelques centaines de mètres a pied de l'immeuble. Au moment ou je coupe le moteur et serre le frein à main, Matthéo me dit:

- Tu devrais aller le voir. Ça crève les yeux qu'il te manque.

- Je sais mais c'est pas une annonce qu'on peut faire tous les jours...

- Ok, mais tu compte faire quoi? Le laisser sans nouvelles pendant des lustres

- Bien sur que non.

- Tu perds du temps la Soan, tu sais mieux que quiconque que la vie ne tiens qu'a un fil, qu'il faut profiter du temps qu'il nous est donné alors arrête de le gaspiller inutilement. Si en plus tu dis t'être barrer sans explications, il doit être pommé. Pour une fois que tu sors avec un mec que j'apprécie, ça serait con de tout foutre en l'air. Après faut voir si a tes yeux, il est suffisamment important pour toi pour que tu lui fasse ces confidences ou s'il n'est qu'un mec de passage comme tes ex.

- C'est pas un mec de passage, je l'aime trop.

- Alors pendant que je vais avec l'aide de notre soeur, monter les courses à l'appartement, toi tu file chez ton Melvin. Et si tu reviens sans t'être expliqué avec lui, je t'y remmène de force.

 - Je vais y aller, si je tarde ce qui risque d'arriver, tu feras réchauffer des trucs simples au micro-onde pour ta soeur et toi.

- T'inquiète, je gère. Tu t'occupe trop de nous et parfois on le mérite pas alors essaie de penser a ton bonheur un peu. me dit-il avant d'ouvrir la porte passagère et de sortir.

Il réveille ensuite Lily, puis chargés des sacs de courses et des sacs de cours, tout deux entre dans le hall de l'immeuble tout en me faisant un signe de la main. Je leur lance un à tout a l'heure, vitre ouverte, puis démarre direction, la maison des Dubois.

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PDV Matthéo

Aprés avoir grimpé un certain nombre de marches, j'arrive enfin a notre palier. Je dévérouille la porte et dit a ma petite soeur de filer faire ses devoirs tandis que je me charge de ranger les achats. Elle m'écoute sans souci et court a sa chambre. Je ramène deux gros sacs a l'intérieur puis ressort pour aller chercher les deux autres. C'est alors que je le vois, Jordy. Comme toujours, clope au bec, l'air supérieur collé au visage, et vêtue de fringues de marque de la tête au pied. Il se lève des escaliers, ceux montant au palier suivant et descend les marches jusqu'a moi.

- Tu sais Matthéo, si y'a bien un truc que je déteste, c'est qu'on me prenne pour un con, dit-il s'approchant encore plus de moi, ne laissant entre nous qu'une cinquantaine de centimètres.

- De...de quoi tu parles?

- Ta veste qui coutait soidisant, 70, j'ai vérifié, on peut la trouver à 50 dans les magasins les plus branchés de la ville et y compris sur le net.

- Je, je savais pas je te jure, c'était un cadeau de Soan...mais quand je regardais les vitrines y'a un ou deux ans c'était a 70...

- Ses blousons sont passés de mode abruti, c'est évident qu'ils ont bradés leur prix, tu crois vraiment que ton frangin aurait eu les moyens de claquer 70 euros...

- Lui au moins, il gagne son argent dignement! Pas comme toi!

- Eh oh, t'en prends pas à moi, j'ai décidé d'être gentil alors fais pas le con! Elle est classe ta montre, y'a de l'or, tu me la donnes et j'oublie les 20 euros de différence sur ta veste.

- Jamais! Elle vaut bien plus que 20 balles et elle appartenait a mon père, jamais, jamais tu me la prendra!

- T'as pas compris, je te demande pas ton avis bouffon, soit tu me la donne et je te fais pas mal, soit je la prend de force...

- Va crever, dis-je lui crachant au visage, un élan de courage me traversant.

Il s'essuie de sa manche, et son visage se durcit, ses yeux devenant noirs de colère. Il m'attrape le bras violemment, me le tord dans le dos et malgré que je tente de me débattre, décroche la montre. Il la glisse dans sa poche et vient brutalement me plaquer au mur a côté de la porte, une main autour de ma gorge.

- La prochaine fois que t'ose me défier, je te réduis en miettes, t'as compris?!

- Matt, tu peux venir, je dois réciter ma poésie, entendais-je d'une douce voix me parvenant de la porte entrouverte de l'appartement.

La main de Jordy se desserre et je lance à ma soeur.

- Je viens tout de suite.

L'emprise autour de mon coup se fait a nouveau sentir:

- Répond que t'as compris! siffle mon agresseur entre ses dents

- J'ai...j'ai com...pris dis-je manquant de souffle.

Il me remâche, me donne une tapette sur la joue et me dit;

- La voila, c'est comme ça qu'il faut que tu sois docile. A bientôt Matthéo. Oh et merci pour la montre.

Sur ces mots il me tourne le dos et dévale les marches de notre immeuble. J'ai envie de pleurer, d'aller me réfugier dans ma chambre, mon poignet me fait mal, mais je ne peux pas. Je dois prendre soin de Lilou. Alors je ravale mes larmes, je ramasse les deux derniers sac de courses et rentre a l'intérieur, rejoignant ma petite soeur

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19h30

PDV Soan

Je gare mon véhicule sur le bord du trottoir devant chez Melvin et aprés une profonde inspiration, en sort. Je marche jusqu'a sa porte et actionne la sonnette. C'est le paternel qui m'ouvre.

- Bonsoir William, est-ce que Melvin est là?

- Pas encore, il est allé au parc avec  Mia et Gabriel

- Ah ok, bon je repasserais demain alors.

- Non, reste Soan. Il devrait pas tarder. Ecoute mon grand, je sais pas ce que tu lui cache et ce qui te fais souffrir mais je le connais il saura t'écouter...vous êtes si bien ensemble, parle-lui. Il t'aime et tu lui manque beaucoup.

- Il te la dit?

- Oui il est trés amoureux de toi, mais même s'il me l'avait pas dit, ça se voit. Il est vraiment triste sans toi.

- Si ça peut te rassurer, j'ai rien fait de grave.

- T'en fais pas, ça se voit immédiatement que tu es un bon garçon. Puis tu sais, même si je suis un papa hyper cool avec sa privée, ouvert d'esprit et tout ça, j'en suis pas moins attentif. Je le laisse vivre mais je veille toujours sur lui. C'est mon petit homme et il le sera toute sa vie à 16 ans comme à 30 et aussi longtemps que je vivrais. Bon et si on rentrait a l'intérieur? il fait frais.

- Euh, je préfère l'attendre dehors. Je suis pressé de le revoir en fait.

- Je comprends.

Il me sourit puis rentre a l'intérieur. De mon côté, je rejoint ma voiture et m'appuie contre son capot avant, l'attendant patiemment. Je finis par l'apercevoir a l'angle de la rue. Il court apparemment a la poursuite d'un Filou qui s'est fait la malle.  D'un geste rapide, je réagit, me positionne sur le trottoir et m'accroupis pour capturer le coquin a quatre pattes.

- Et non, t'ira pas plus loin!

Reprenant son souffle, exténué, Melvin marche jusqu'à nous d'un pas lent.

- Filou, à la maison, ordonne-t-il sur un air autoritaire

Le chien file directement, passant par la trappe de la porte d'entrée. Mon copain me sourit puis dit timidement:

- Coucou, tu...reviens vers moi?

Je ne répond pas mais vient enrouler mes bras autour de son cou, l'étreignant fort contre moi.

- Je suis désolé d'avoir été aussi long, tu m'a manqué. Pardon.

- Toi aussi tu m'a manqué. Je t'aime.






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