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Drago pensait à sa mère. Où était-elle ? Sa mère était-elle restée au manoir familial ? Avait-elle changé ? Tant de questions sans réponses, dans le vent.

Assis à la bibliothèque, il étudiait, ou du moins en donnait tout l'air. Une pile de livres en face de lui, il écrivait des mots dans son cahier. Cette année, Drago travaillait sérieusement ; il avait commencé les révisions dès le premier jour de cours, déterminé à ne pas perdre son temps dans d'autres activités que l'apprentissage.

Le blond avait toujours été studieux, mais son côté fêtard prenait parfois le dessus. Là, les choses étaient différentes.

Quand Blaise s'installa à la table en face de lui, il lui jeta un coup d'oeil interrogateur. Le brun, qui ne le regardait pas, se mit à vider son sac sur la table, sans même se rendre compte du regard insistant du blond.

Drago, agacé, se mit à tapoter du doigt.

- Où étais-tu ? Lui demanda-t-il enfin. On avait dit qu'on révisait à partie de neuf heures... Il est dix heures passées.

Le Serpentard en face de lui soupira :

- J'ai oublié de te dire que j'allais avoir du retard... Je participe à un atelier de prise de parole, rien de plus.

- Ça consiste en quoi ?

La curiosité de Drago flambait en lui ; Blaise à un atelier de prise de parole ? Et puis quoi encore ? Il ne le voyait pas du tout dans ce genre d'activité, et visiblement, il n'avait pas l'air à l'aise non plus. Son comportement était étrange, alarmant Drago.

- Bah à prendre la parole quoi.

- C'est quand ?

- Je ne pense pas que ça te plairait.

- Je peux encore juger tout seul de ce qui me plaît ou non, Dieu merci.

Le brun hésita un moment avant de répondre, enchainement les grimaces.

- C'est un atelier où on est peu et où on parle de ce qui ne va pas dans nos vies. Une sorte d'atelier pour les gens déprimés et qui partagent leur malheur.

Drago fit mine de comprendre en haussant la tête.

- Je t'avais dit que ce n'était pas ton truc.

- Pourquoi vas-tu là-bas ?

- C'est un interrogatoire ?

Le blond haussa les épaules, déçu de la réponse de son camarade. Il se remit à étudier.

***

La journée était passée rapidement. Blaise et Drago l'avaient passée à la bibliothèque, à réviser.

Arpentant les couloirs bondés, les deux garçons s'avançaient dans le château en direction de la grande salle. Ils y arrivèrent enfin, au milieu de la petite foule d'élèves.

Ils s'installèrent face à face, s'adressant des sourires gênés.

- Je retire ce que j'ai dit, ça te ferait du bien. Moi, ça m'en a fait en tout cas. Tu es avec des gens qui te comprennent et qui partagent tes douleurs.

- Si tu le dis.

Il ne posa pas plus de questions : le sujet ne l'intéressait plus. Et au fond de lui, il doutait fort que ce genre d'activités ne lui plaise, lui qui ne voulait pas perdre de temps.

Quelques minutes après le début du repas, la salle se mit à bourdonner plus vivement : des hiboux venaient d'entrer pour du courriel, ce qui n'était jamais arrivé en soirée. Un hibou par maison vint poser une enveloppe sur chaque table. Une tomba devant Drago, où était inscrit son nom. Tous le regardèrent, les yeux ronds et curieux. Il fronça les sourcils et la ramassa.
D'une main hésitante il l'ouvrit et sorti un petit carton noir aux écritures vertes ; choix de mauvais goût pensa-t-il d'abord.

- Alors, qu'est-ce que c'est ? Lui demanda Blaise qui visiblement n'arrivait pas à lire depuis sa place.

Drago lui tendit le papier. En quelques secondes, le regard interrogateur de son ami se remplit de surprise.

- Waouh, t'es invité à un diner mec, quelle classe !

- Je me demande de quoi elle va bien vouloir nous parler.

Il jeta un coup d'œil en direction des autres tables où les lettres avaient été déposées. Il ne fut pas surpris de voir qu'Hermione Granger tenait elle aussi une invitation dans ses mains. Au loin, à la table des Serdaigle, Luna Lovegood lisait encore son papier. Concernant Poufsouffle, Drago ne connaissait pas le garçon qui était convoqué.

Il dirigea alors son regard vers la directrice, assise sur le grand fauteuil d'or au milieu de la grande table. Elle lui sourit. Il fit de même, fronçant les sourcils.

Il lut une deuxième fois le papier.

Qu'est-ce que c'est que ce bordel encore ?

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