Chapitre 21 : Seynor
La pierre glissait sur la lame. Encore et encore, le sifflement se répétait, et encore et encore, Seynor revoyait ce qu'il avait aperçu dans la tête d'Heorick. Quel était ce carnet ? Était-ce à l'intérieur qu'il dénouerait enfin toute son histoire ?
— Je crois que tu as assez... affuté pour aujourd'hui, l'arrêta Alystair avec un rire nerveux.
Depuis quelques jours, son mentor à la forge paraissait différent. Par moment, il le surprenait à le fixer avec un sourire étrange. Il pensait même l'entendre parler seul. Mais il n'osait pas en parler à quiconque, après tout, c'était le seul qui l'aiderait à finir ses lames. Vu son état de plus en plus pitoyable, le jeune dragonnien l'aurait bien invité chez lui, mais il n'était pas certain qu'Heorick verrait ça d'un bon œil.
Soudain, sa classe commença à quitter la forge, et il comprit que le cours était fini. Il attrapait ses affaires quand Alystair le retint.
— Au fait, Seynor, tu n'habites pas chez un de nos conseillers ? persifla-t-il de manière désagréable aux oreilles du dragonnien.
Il se dégagea et confirma qu'il vivait bien chez Heorick.
— Amusant, j'étais pourtant sûr de t'avoir vu dans un autre quartier beaucoup moins... clinquant.
Seynor recula comme si son mentor l'avait giflé. Il savait que certains élèves les entouraient toujours, la plupart traînaient pour écouter la conversation.
— Je ne vois pas de quoi tu parles, Alystair, et je dois y aller.
— Tu voulais voir à quoi tu pourrais ressembler, mon jeune ami ? supposa-t-il, mais Seynor s'éloignait déjà d'un pas rapide.
Ses camarades le fixèrent jusqu'à ce qu'il quitte la forge. Enfin, il rejoignit ses amis qui discutaient à l'extérieur. Les deux partageaient le même sourire d'excitation sur les lèvres, qu'est-ce qu'ils prévoyaient encore ?
— Tout va bien ?
— Super, Néri me parle d'un endroit qui s'appelle la caverne des éléments, tu connais ? répondit Galwyn avec un sourire ironique à la dragonnienne.
Le regard de Seynor se vida sous l'éclat de rire du grand dragonnien.
— Il ne sort jamais de chez lui aussi ! répliqua Hérénice agacée. Ou alors avec Heorick, et tu vois le conseiller aller dans un bar tendance ?
Le jeune dragonnien était encore plus perdu. Un bar ?
— Bref on y va ce soir, tu viens avec nous ?
L'attention de Seynor se posa sur leurs deux cristaux qui brillaient à leurs cous. Ils étaient majeurs, ils avaient donc déjà leurs gemmes, ce n'était pas son cas. Mais il voulait éviter de leur donner une nouvelle raison de ne pas traîner avec lui.
— Bien sûr que je viens, je ne vais pas laisser Hérénice seule avec toi mon gars, tu peux rêver !
Sa blague n'obtint que des rires gênés. À vrai dire, il ne savait pas lui-même si c'était une blague. Vu les regards que les deux s'échangeaient déjà, Seynor refusait qu'ils puissent passer une soirée en tête à tête, surtout avec de l'alcool ! D'ailleurs, cette soirée serait peut-être l'occasion qu'il attendait pour avoir l'attention d'Hérénice.
— Bon ben on se rejoint devant ce soir Seynor, tu viens Gal, on a cours de vol.
— Tu crois que je pourrais oublier ce cours ? Cendrar a une revanche à prendre sur ton Zephyr !
— Comme si ton gros plein de lave pouvait battre Zephyr ! éclata de rire la dragonnienne alors que les deux s'éloignaient.
Est-ce que Démira s'entendrait avec Cendrar et Zephyr ? Pour Seynor, elle les battait tous les deux par sa majestuosité.
D'ailleurs, si ses amis allaient voir leurs dragons, il pouvait faire de même ! Il prit donc la direction des quartiers pauvres. Est-ce que la dragonne lui avait pardonné ? Il l'espérait, tout en doutant que ce soit le cas. Il avait conscience que depuis sa naissance il l'avait beaucoup fait souffrir, et elle n'avait que quelques jours. Il en aurait presque oublié cette information tant elle grandissait vite. Autant mentalement que physiquement. Alors qu'il pénétrait dans le quartier des reclus, un sentiment lui tirailla le ventre. L'impression qu'il était suivi.
Il jeta un coup d'œil par-dessus son épaule et crut apercevoir Merinor. Il accéléra sa démarche et tourna au coin d'une maison. Il s'agissait malheureusement d'une impasse mais, quand il voulut faire demi-tour, il était déjà cerné.
— Dis-moi Belgar, notre ami ici présent n'habite pas chez un conseiller ?
— C'est pourtant ce qu'il me semblait Merinor, tu crois qu'un conseiller pourrait vivre chez les erreurs de la nature que sont les heremas ?
— J'en doute Belgar, tu imagines la honte que ce serait ?
Pendant leur dialogue au ton menaçant, Seynor reculait, mais il se savait acculé. Dans les yeux de ses opposants il pouvait y voir l'éclat du prédateur qui avait piégé sa proie.
— Alors pourquoi Seynor Lathel est venu chez les heremas ? continuaient les deux dragonniens.
— Parce que Seynor est un heremas, Belgar, moi je dis que notre ami est un serviteur de Promethion !
Seynor n'en croyait pas ses oreilles, ils pensaient qu'il servait le dieu dragon ? Le dragonnien manqua d'éclater de rire mais il se retint, ce n'était peut-être pas le bon moment.
— Promethion ? Vous y croyez vraiment, vous ?
La majorité de la bande qui lui faisait face perdit son sourire.
— N'essaie pas de nous faire croire que ton maître n'existe pas, l'abomination.
Bon, Seynor n'en menait pas large, il était dans une situation bien pire qu'il ne le pensait. Pendant un instant, il hésita à foncer dans le tas pour traverser le groupe, mais vu sa corpulence, il risquait plutôt de rebondir sur l'un d'eux.
— Amène-les vers moi, souffla la voix de la dragonne.
— Non, si je fais ça, ils diront tout au conseil et ma vie sera foutue, lui répondit Seynor.
— Sache que je ne laisse jamais ma proie s'échapper !
— Nous ne sommes pas des tueurs, Démira.
— Pour eux, nous sommes déjà des monstres, Seynor.
Alors que le dragonnien réfléchissait toujours sur comment se sortir de cette situation, quelqu'un interpella le groupe depuis l'extérieur de la ruelle. Il ne pouvait ni voir ni entendre ce qu'il se passait, mais il sentait la tension monter. Soudain il réalisa qu'il avait une opportunité de s'échapper. Alors que plus personne ne faisait attention à lui, il rasa le mur de près et quitta la ruelle à toute vitesse. Aucun bruit de poursuite ne retentit, alors il s'arrêta derrière une maison pour observer la scène. Il n'en revint pas de ce qu'il voyait, Alystair tenait Merinor par le col à quelques centimètres du sol. Autour d'eux, les étudiants faisaient face à des membres des quartiers pauvres, probablement là pour soutenir le forgeron.
Soudain des portails s'ouvrirent de parts et d'autres des deux groupes : les académiciens avaient appelé leurs dragons. Déjà des sourires satisfaits se dessinaient sur leurs visages. Alystair relâcha Merinor de mauvaise grâce quand l'un des siens posa sa main sur son épaule. Pendant un instant le jeune dragonnien espéra que cette scène s'arrêterait là mais une bagarre finit par éclater.
Seynor s'en voulait d'avoir créé cette situation, mais, lorsqu'il vit des chevaucheurs survoler la scène, il estima qu'il ne pouvait rien faire. Il détala jusqu'à son repère secret.
Une fois qu'il se fut glissé dans la brèche, il réalisa qu'il y avait quelque chose qui clochait avec la dragonne. Depuis qu'il était entré, elle n'avait pas ne serait-ce que murmuré quoi que ce soit. Il la chercha du regard mais il faisait sombre dans la pièce. Cela dit, il apercevait une montagne de gravats qui n'était pas là avant. S'était-elle enfuie ? Il approcha sa main doucement, et il réalisa ce qu'il lui faisait face quand sa paume entra en contact avec une matière chaude et rugueuse. Deux pupilles le fixaient à présent, entourées d'un feu liquide violet.
— Dis-moi Seynor, suis-je un monstre pour toi aussi ? souffla la dragonne, abattue.
Même couchée, Démira rendait la pièce minuscule. Elle avait encore grandi, Les nuisibles n'allaient plus suffire à la nourrir. Seynor soupira et glissa sa main le long de la créature. Toutes ses écailles rouges étaient tombées. Elle était unique, ses plaques d'un violet sombre la rendaient unique.
— Tu n'es un monstre que pour tes proies, chasseresse, chuchota le dragonnien, la main plaquée sur la joue de Démira.
Une étincelle brilla dans son regard et les pierres roulèrent sous sa queue quand elle balaya le sol.
— On devra partir Seynor, tu le sais n'est-ce pas ? s'enquérit la dragonne.
Seynor retira sa main et tourna le dos à la créature. Oui, il en avait conscience, terriblement conscience. Mais une autre part en lui se refusait à voir cette finalité. Même si personne à Olédrek ne voulait de lui, il était chez lui ici. Il ne se voyait pas fuir tout ce qu'il avait toujours connu, pas encore.
— Je suis sur une piste pour mon passé Démira. Je veux au moins savoir ça avant qu'on s'en aille, toi et moi.
La dragonne reposa sa tête au sol et Seynor estima qu'il était temps d'affronter Heorick s'il voulait avoir de quoi payer pour la soirée avec Galwyn et Hérénice.
Alors que les portes de l'ascenseur s'ouvraient, Seynor se répéta les quelques arguments qu'il avait trouvés. Il repéra Heorick dans un fauteuil qui lisait. Il s'approcha à pas hésitants, mais il fut bousculé par une force brute. Son dos entra en collision avec le mur et Leorn lui faisait face. Ses ailes étaient déployées dans son dos pour bloquer la vue entre Seynor et son mentor.
— À quoi tu joues Leorn ? gémit le dragonnien.
Un grondement lui répondit et le Zargmar glissa ses griffes contre le cou de son protégé.
— Je te retourne la question mon jeune ami.
Quelque part sous son crâne, un grognement sourd déconcentra Seynor de la scène.
— Je peux être là en un éclair, je t'avais dit qu'il fallait partir ! rugit la dragonne.
— Non ne bouge pas Démira, je vais régler ça ! ordonna Seynor à travers le lien.
— Leorn ça suffit, intervint la voix du conseiller.
— On ne peut plus continuer comme ça Heorick, il est temps de rappeler à ce jeune insolent qui donne les règles et qui doit s'y plier !
— Ça va j'ai compris Leorn, tu peux me lâcher maintenant s'il te plaît ? gémit Seynor, qui tentait de se fondre dans le mur derrière lui.
— Tu vois ? Ton message est passé Leorn.
— Nous nous sommes compris jeune homme ? interrogea le dragon, la gueule à quelques centimètres de Seynor.
Le dragonnien hocha vivement la tête et le Zargmar le relâcha. Sous la pression, les jambes de Seynor tremblaient et il ne savait pas s'il allait pouvoir tenir debout. Il se dirigea vers sa chambre sans un mot, la sortie de ce soir allait être plus compliquée que prévu.
Il attendit jusqu'au dernier moment dans sa chambre, l'oreille tendue vers le salon, il patientait pour entendre un signe. Soudain, une porte s'ouvrit et se referma. Seynor supposa qu'il s'agissait de la chambre d'Heorick, plus personne ne devait être devant la sortie. Du moins si Leorn était reparti.
Aussi silencieux qu'une ombre, le dragonnien rasa les murs sur la pointe des pieds jusqu'au salon. Après un coup d'œil, il soupira de soulagement, personne ne montait la garde. Il s'empressa de quitter l'appartement et rejoignit ses amis au bar qu'ils lui avaient indiqué.
Il y avait toute une foule au lieu du rendez-vous, apparemment Hérénice n'avait pas menti sur la popularité du lieu. Une fois à l'intérieur, il repéra ses amis installés. De loin, il eut la désagréable sensation qu'ils étaient trop proches l'un de l'autre. C'était à se demander s'ils percevaient encore ce qui les entouraient. Lorsque Seynor fit racler le tabouret au sol, les deux sursautèrent et s'éloignèrent imperceptiblement.
Un sourire gêné se dessina sur les lèvres de Galwyn qui lança :
— Ah te voilà Seynor, on commençait à se demander si tu pourrais nous rejoindre !
— En effet, je crois être arrivé juste à temps, rit le dragonnien d'un air sombre.
Hérénice s'était plongée dans la contemplation de son verre vide. Seynor prit son courage à deux mains lorsqu'il lui proposa :
— Puis-je me permettre de te payer le prochain verre Hérénice, pour m'excuser de mon retard ?
Il reconnut vite l'expression de la dragonnienne. Elle détourna le regard avec un léger mouvement de sourcil : elle allait le repousser. Mais ce soir Seynor s'était fixé une mission : entrer dans le cœur de son amie, même s'il devait utiliser la force. Sans lui laisser le temps d'ouvrir la bouche, le dragonnien s'était immiscé dans son esprit. Pour le moment, il voulait au moins qu'elle accepte qu'il puisse lui offrir un verre. Le regard d'Hérénice se perdit dans le vide avant qu'elle ne hoche difficilement la tête.
— Hé mon ami, oublie pas que moi aussi j'ai dû subir ton retard ! taquina Galwyn en bousculant Seynor.
— Peut-être, mon ami, mais ce n'est pas toi qui illumine ce bar de ta présence, murmura en réponse le dragonnien, le regard fixé sur Hérénice.
Enfin l'attention de celle-ci se tourna vers Seynor et elle esquissa un sourire timide. Le jeune dragonnien interpella le barman à l'écoute des marmonnements de Galwyn :
— Néri, pourquoi tu acceptes un verre de sa part alors que tu en as refusé un de la mienne ?
Seynor devina un haussement d'épaules en réponse alors que celui qui dirigeait le bar se tournait vers lui.
— Bonsoir, je prendrai deux jus de gririurk dont un fermenté s'il vous plaît.
— Fais voir ta gemme avant petit gars, ordonna le tavernier, les mains à plat sur son bar.
Alors qu'il faisait semblant de chercher dans ses poches, Seynor se glissa dans la tête du dragonnien qui s'éloigna pour revenir peu de temps après avec les boissons. Il attrapa les verres et remercia l'homme au regard vide. La sensation de picotements lui chatouilla la nuque mais il préfera l'ignorer alors qu'il déposait le verre alcoolisé devant la dragonnienne.
— À la vôtre, mes amis ! leva-t-il son verre dans lequel Galwyn et Hérénice entrechoquèrent le leur. Alors mon ami, qu'est-ce que tu penses de la ville ?
— Je ne peux pas dire qu'il n'y ait pas de jolies choses à voir, sourit-il à l'adresse d'Hérénice.
Cette dernière commençait à rougir mais le dragonnien s'infiltra à nouveau dans ses pensées. La seconde d'après, elle levait les yeux au ciel et prenait une gorgée de sa boisson. Seynor suivit son exemple, lui pour cacher un air satisfait. Cependant sa satisfaction fut de courte durée quand il sentit la sensation grimper sous son crâne.
La zone du lien s'éveilla à ce moment.
— Qu'est-ce que tu fais Seynor ? Je ressens ta douleur, en toi et en moi, questionna Démira la voix encore ensommeillée.
— Ne t'inquiète pas, il n'y a rien de grave.
À ces mots, la conscience de la dragonne s'éveilla un peu plus. Le corps de Seynor se raidit, qu'allait-elle en penser ? Enfin Démira soupira :
— Ce ne sont pas tes amis ?
— C'est compliqué.
— Je ne pense pas que tu devrais traiter tes amis de la sorte.
Le dragonnien crut s'être pris une gifle. Il s'éloigna du lien et revint à ce qui l'entourait.
Il commanda deux nouveaux verres malgré le regard méfiant de Galwyn. Hérénice souriait un peu plus et Seynor ne quittait plus ses pensées. Une douleur persistante envahissait chaque parcelle de son esprit. Ses mains étaient prises de tremblements incontrôlables. Il sentait l'attention que Galwyn fixait sur lui alors il ferma les poings et tenta de sourire. Enfin, quand il manqua de tomber de sa chaise, ses amis l'amenèrent à l'extérieur.
— Tout va bien Seynor ? s'inquiéta le dragonnien.
Celui-ci hocha la tête et fit un geste de la main pour dédramatiser la situation mais, à nouveau, il faillit s'étaler par terre suite à son geste. Ses deux amis échangèrent des regards inquiets avant qu'Hérénice ne prenne la parole :
— De toute façon je suis... elle perdit l'équilibre quelques secondes puis remit son bandana en place avant de reprendre, je suis fatiguée, je vais rentrer, et vous feriez mieux de faire pareil.
Galwyn s'approcha d'elle mais Seynor mit ses dernières forces dans cette ultime action. La dragonnienne repoussa son ami d'un air froid avant de faire un petit signe de main au plus jeune. Il eut même le droit à un sourire. Si, sur le moment, il ne devait pas lutter pour rester debout, il en aurait bondit de joie. Dès que la jeune fille se fut éloignée, Galwyn grommela :
— Elle était vraiment bizarre ce soir, tu ne trouves pas ?
Seynor haussa les épaules, aussi haut qu'il le put du moins, avant de réfuter :
— Pas plus que ça, non.
Son ami prit un air pensif avant que son attention revienne vers Seynor.
— Tu veux que je te soutienne jusque chez toi ?
— Non mon ami ça ira ne t'en fais pas, lui assura-t-il avant de se mettre en marche.
Plusieurs fois il dut résister à la tentation de se coucher dans une ruelle, mais il parvint enfin à son immeuble. Sa tête semblait proche de l'explosion quand il appuya sur le bouton de son étage. Cependant ce fut aussi la dernière chose qu'il vit avant de s'écrouler. Soudain le sol sembla aussi moelleux que son lit.
Il ne rouvrit les yeux que le lendemain. La lumière entrait par flots dans sa chambre. Sa première impression fut sa langue pâteuse. Quand il se souvint des événements de la veille, il eut un violent pressentiment. Il se jeta vers son miroir et sursauta quand il remarqua qu'à présent la moitié de son iris était devenu violet. Heorick et Leorn allaient s'en apercevoir eux aussi, qu'est-ce qu'il pourrait bien leur dire ? Seynor se passa la main dans les cheveux, désespéré, mais arrêta immédiatement son mouvement : une poignée de mèches venaient de tomber sans difficulté sur ses épaules.
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