Chapitre 13 : Seynor


Un premier morceau de coquille tomba face à Seynor. Il le ramassa, un sourire extatique sur le visage. La surface avait déjà refroidi, quand il la retourna entre ses doigts pour voir à l'intérieur il eut un choc : l'intérieur était couvert d'une substance violette. Elle formait comme une toile. Quand le morceau où il avait touché l'œuf se craqua, il vit la forme de sa main. C'était le point de départ de toutes les toiles violettes. Enfin, une patte quitta la coquille pour se poser au sol. Des écailles rubis la recouvraient jusqu'aux griffes blanches, comme nervurées d'or. La créature sortit finalement de l'œuf. Elle avait l'apparence d'un Faeldrmar : elle se déplaçait sur quatre pattes et possédait une paire d'ailes au niveau des épaules. Un long cou reliait le corps à la tête et elle possédait une queue épaisse. Le dragonnien fut soulagé que le dragonneau ne soit pas difforme, il était certain d'avoir causé quelque chose. Quelque chose qui n'était pas naturel.

Cependant il remarqua enfin le problème. Effrayé, il recula et tomba en arrière : une empreinte de main était gravé sur le flanc de la créature, qu'est-ce qu'il avait encore fait ? L'intérieur de cette cicatrice était constellé d'améthystes en lieu et place des rubis des Faeldrmars. Il espérait que ce n'était que temporaire, que le dragonneau deviendrait normal avec le temps. Celui-ci tremblait un peu sur ses pattes. Ses ailes aux fines membranes orangées traînaient par terre et sa tête balançait de droite à gauche, les yeux clos. On aurait dit que la créature venait de se réveiller. Enfin elle s'assit et, lentement, elle ouvrit les yeux. Deux billes d'un rouge brillant s'illuminèrent. Pendant quelques instants, les pupilles sombres s'accoutumèrent à la lumière jusqu'à tomber sur le jeune dragonnien.

Quand leurs regards se croisèrent, c'est un millier d'aiguilles qui s'enfoncèrent dans la conscience de Seynor. Les mains des deux côtés de son crâne, il craignait que celui-ci n'explose. Au même moment, le dragonneau frottait son museau au sol et ses griffes labouraient la cendre sous ses pattes. D'abord lointain, un cri mental finit par résonner dans la tête de Seynor qui ne savait plus comment contrôler la douleur qui l'envahissait. Il aurait presque prié pour s'évanouir mais rien n'y fit. Quand enfin tout cessa, il rouvrit les yeux et croisa ceux de la créature. Celle-ci haletait encore, les pattes tremblantes.

Il approcha lentement sa main de l'animal, une part de lui était apeurée à l'idée que le calvaire recommence, mais l'autre part voulait rassurer ce dragonneau. Ce dernier hésita pendant quelques instants. Les yeux plissés, la créature observait la main combler la distance qui les séparait. Seynor n'acheva pas son geste, il ne voulait pas forcer ce premier contact, et surtout, il tenait à ses doigts. Le dragonneau renifla à distance respectable dans un premier temps. Quand il sembla plus en confiance, il tendit son cou avant de faire un pas en avant.

Le souffle chaud frôla la peau du jeune dragonnien qui frissonna. La chair de poule recouvrit ses bras, mais il ne recula pas. Au contraire, il résistait de toutes ses forces pour ne pas avancer sa main. Enfin, l'arête de l'écaille entra en contact avec sa paume. Pendant un bref instant il relâcha son souffle, soulagé, mais la sensation de joie ne dura pas. Sur son autre bras, une démangeaison se réveilla brusquement. d'abord intrigué, il releva sa manche pour voir son tatouage rougir. La démangeaison se changea en brûlure, comme si quelqu'un lui appliquait un fer chauffé à blanc à même la peau. Il plaqua son bras contre lui et cette fois-ci sombra dans l'inconscience.

Les ténèbres l'entouraient. Il ne savait pas où il se trouvait, ni où aller. Ses yeux s'habituèrent finalement à l'absence de lumière et il crut distinguer des volutes de fumées violettes à chaque pas qu'il faisait. Soudain, il aperçut une silhouette à plusieurs foulées de lui. Il hésita à l'interpeller quand il en remarqua d'autres. Tout autour de lui des silhouettes commençaient à l'entourer. Il paniqua quand il réalisa qu'elles n'avaient pas de visage. Les volutes semblaient les composer. Il voulait s'enfuir mais il était déjà cerné de toutes parts. Un souffle chaud balaya alors toutes les volutes autour de lui. Il manqua lui-même de partir en avant mais s'accroupit pour résister à la rafale de vent.

Un grondement profond à la tonalité ancienne résonna alors partout autour de lui. Ce bruit fit remonter un frisson tout le long de sa colonne vertébrale et lui hérissa les poils. Lentement il tourna sur lui-même. Il garda la tête baissée tout le long, il ne savait pas s'il voulait savoir ce qui pouvait faire un tel son. Quand il eût réuni assez de courage, il leva les yeux. De prime abord, il ne vit rien. Puis, comme sortis du néant, deux iris apparurent. Leurs pupilles devaient faire la taille de Seynor. Autour d'elles brûlaient des flammes violettes. La chose à qui appartenait ces yeux semblait assez loin, et pourtant le jeune dragonnien se savait ridiculement petit face à cette créature. Il esquissait un pas en arrière quand il se réveilla en sursaut.

Il était toujours dans la caverne près du dragonneau qui lui tournait le dos. Ce dernier tourna sa tête vers lui comme pour l'avertir de quelque chose. Qu'est-ce qui avait pu réveiller Seynor ? Un raclement le fit sursauter, le bruit provenait d'un autre tunnel, vite suivit d'un souffle puissant. Seynor comprit à temps et attrapa le dragonneau. Il se releva et courut en direction du tunnel duquel il venait. Le bébé grondait contre son torse mais, heureusement, ne se défendait pas. Le dragonnien tourna derrière le mur de la caverne au moment où la dragonne pénétra dans la grotte. Il s'éloigna sur la pointe des pieds, le pas pesant de la créature le faisait autant trembler que la caverne. Au moment où il se faufilait entre deux murs étroits, la dragonne rugit, ce qui le fit sursauter. Elle avait dû remarquer l'éclosion de l'œuf mais l'absence du bébé. Lorsqu'il entendit le cri de sa mère, le dragonneau se remit à se débattre et pousser des grondements.

— Non tais-toi ! paniqua Seynor qui posa sa main sur le museau du petit dragon.

Le dragonnien passa dans une dernière crevasse et il fit face au vide. La créature, toujours pas calmée, ouvrit ses ailes et Seynor manqua de la lâcher. Il faillit tomber par terre lorsqu'il balança son poids en arrière ce qui l'énerva :

— Tu viens de naître, je doute que tu sois prêt pour ton premier vol ! Arrête de te débattre ou on tombera tous les deux !

Le dragon sembla comprendre car il arrêta de se débattre. Cependant Seynor voyait dans son regard un mélange entre la curiosité et la colère. Cette amitié risquait de ne pas être une partie de plaisir.

À présent que le dragon se tenait tranquille, Seynor commençait à réfléchir à comment retourner sur l'escalier. Pour arriver ici il avait risqué sa vie et il disposait de ses deux mains. Maintenant ses deux mains entouraient le dragon et l'escalier se trouvait toujours à deux mètres au-dessus de lui. De plus le soleil commençait à baisser, d'ici peu il devrait chercher une excuse pour Heorick. Il avisa soudain sa cape et décréta qu'il ne voyait pas d'autres solutions.

Il posa le dragon par terre mais l'avertit :

— Ne t'enfuis pas, je ne suis pas certain que ta mère appréciera ta rébellion écailleuse.

Le bébé gronda mais ne fit pas mine de retourner dans la caverne. Seynor détacha alors la cape qu'il passa de travers avant d'entrelacer un nœud à son cou et un autour de sa taille. Il reprit le dragonneau dans ses bras et il le glissa dans la cape.

Il s'approcha ensuite du bord et prit une inspiration.

— Maintenant ne bouge plus, ordonna le dragonnien qui avait une vue vertigineuse.

Le dragon bougea dans son dos et très vite son long cou apparut dans le champ de vision de Seynor. La créature regarda autour d'elle puis se tourna vers lui. Leurs yeux s'analysèrent comme pour y puiser de la confiance. Finalement, Seynor hocha la tête avant de se tourner face à la falaise dans laquelle la patte en pierre était ancrée. Sa première main s'accrocha à une arête puis il prit appui avec son pied sur une roche qui dépassait pour s'agripper avec sa deuxième main. Pendant un moment il ne bougea pas pour évaluer le poids qu'ajoutait le dragon. Une fois rassuré sur le fait qu'il pouvait y arriver, il glissa une main après l'autre pour rejoindre l'escalier. Il sentait le dragon bouger dans son dos mais tentait par tous les moyens de ne pas se focaliser dessus.

Enfin sa première jambe franchit la rambarde et il se serait écroulé s'il ne craignait pas d'écraser le dragonneau. Les jambes tremblantes, il récupéra le dragonneau dans ses bras et commença l'ascension. Il avançait lentement mais, comme dans un rêve, le dragon ne semblait rien peser. Heureusement pour lui il ne croisa personne alors que la lumière du soleil diminuait à vue d'œil. Il finit par atteindre la gueule du dragon et se rendit compte qu'il n'avait réfléchit à rien pour la suite. Où allait-il cacher ce dragonneau ? Il ne pouvait absolument pas le ramener chez Heorick. De plus, aucun dragonnien n'avait vu de bébé dragon lié, il finirait devant le conseil avant même d'avoir parlé à son tuteur.

Son regard chercha une solution autour de lui quand il tomba sur une petite maison. Le terme de maison ne semblait pas vraiment adapté à ce qu'il voyait. Ce qui avaient été des fenêtres avaient été emmurées, la charpente était presque nue et des tas de gravats entouraient la bâtisse. Elle était si proche du bord qu'il se demandait comment elle avait tenu aussi longtemps sur le plateau de la capitale. De plus, qui avait pu avoir l'idée de construire si proche du vide ? Autour il ne vit personne, pouvait-il laisser le dragonneau tout seul ici ?

Le dragon dans les bras, il supposa qu'il n'avait pas d'autres choix. Il rabattit la capuche de sa cape sur sa tête et fit le tour du bâtiment en ruines. Il avisa une petite ouverture qui devait être une porte avant qu'un mur ne tombe en travers. Après un dernier tour d'horizon, il grimpa sur le pan de mur et pénétra à l'intérieur.

Malgré la pénombre, Seynor pouvait voir que l'aspect était le même qu'à l'extérieur : en morceaux. De la poussière et des gravats tapissaient le sol. Par endroit c'était même des monceaux de murs qui s'étaient éboulés devant ce qui avaient été des fenêtres. Le jeune dragonnien fut surpris de voir qu'il restait encore des portes qui tenaient debout. Il essaya d'en pousser une de l'épaule mais ce fut peine perdue, quelque chose devait encombrer le passage. Il mit tout son élan pour la seconde porte et manqua de trébucher quand celle-ci s'ouvrit sans problème. Cette pièce était vide à l'exception d'un vieux tapis épais par terre.

Le centre du tapis semblait représenter un dragon géant mais la saleté ne permettait pas d'en savoir plus. Seynor supposa qu'il s'agissait de Zedregon, le dragon créateur de toute chose selon les dragonniens.

Dans les coins de la pièce traînaient encore des débris de meubles, comme si la personne qui avait quittée les lieux avait préférée tout détruire plutôt que quelqu'un d'autre puisse en profiter. Seynor manqua plus d'une fois de trébucher sur un morceau de bois et il perdit presque l'équilibre lorsqu'il posa son pied sur une petite pierre.

Le dragonneau toujours dans ses bras grondait encore dans son cou. À la stupéfaction du jeune dragonnien celui-ci ne s'était plus débattu depuis un moment. Il avait beau être exténué, Seynor continuait d'avancer. C'était l'espoir qui alimentait son corps, l'espoir qu'il ne serait peut-être plus seul. Une petite voix dans sa conscience se doutait qu'il ne devrait pas se réjouir aussi vite. Cette rencontre, quelque peu atypique, pouvait finir en amitié comme se détruire très facilement.

Il rejoignit le centre de la salle et hésita à poser le dragonneau sur le tapis. Pouvait-il laisser la créature seule dans cet endroit ? Ses bras se serrèrent plus forts à l'idée que quelqu'un puisse le trouver. Après tout, il n'avait pas mis longtemps à trouver cette pièce, c'était la première ouverte.

Son regard suivit les murs et il remarqua une fissure dans l'un d'eux. La brèche devait être juste assez grande pour qu'il puisse se contorsionner dans la salle d'à côté. Un coup d'œil à travers la fissure le conforta dans cette idée : il pourrait laisser le dragonneau dans la pièce impossible à ouvrir.

Il glissa la créature à travers le trou. Celui-ci n'était pas d'accord au début mais, après avoir rabattu ses ailes, Seynor y parvint. Le dragon commença à pousser des cris qui résonnaient entre les murs nus.

— Chut ! lui intima le dragonnien en panique.

Il se jeta à travers le trou mais n'arriva pas de l'autre côté. Il contint un gémissement de douleur lorsqu'un morceau du mur frappa sa hanche. Seynor glissa ses doigts entre les interstices des pierres par terre pour se hisser à l'intérieur. Le dragonneau s'approcha et il le sentit renifler ses cheveux. Les mèches brunes s'étaient collées sur son front avec la transpiration. Enfin il roula de l'autre côté du mur sans pouvoir éviter le dragon. Heureusement la créature, avec une agilité instinctive, l'esquiva.

Seynor tenta de se relever mais à peine sa main poser sur le sol que son bras entier se mit à trembler. Il se laissa s'écrouler par terre, il devait s'accorder une minute pour souffler. Il eut beau résister au sommeil, lorsqu'il se réveilla il faisait nuit dehors.

Le dragonnien se redressa lentement sans reconnaître l'endroit où il se trouvait. Un grondement le fit sursauter quand le dragonneau s'éloigna de lui. La créature avait-elle dormi avec lui ? Une expression attendrie se dessina sur le visage de Seynor. Il avança sa main vers le bébé mais il changea vite d'avis quand celui-ci faillit lui croquer le bout des doigts.

Le dragonnien claqua sa main sur sa cuisse et pesta :

— Tu es vraiment lunatique !

Pendant un court instant il crut que le dragon allait répondre. Ses yeux flamboyants le dévisageaient intensément. Il finit par secouer la tête avant de disparaître dans le fond de la pièce. Seynor observa cette dernière avec attention. Comme la pièce d'où il venait, celle-ci était vide. Il découvrit ainsi que ce qui bloquait la porte qu'il avait essayé d'ouvrir était un réalité un tas de décombre, comme si le plafond s'était écroulé. Il allait finir par croire qu'un Vermar s'était attaqué à la maison. Est-ce que le bébé ne risquait rien ici ? Et si un autre morceau de plafond lui tombait sur le bout du nez ?

Il réalisa soudain qu'il n'avait aucune idée de l'heure qu'il était. Heorick devait s'inquiéter et Leorn n'aurait bientôt plus d'arguments pour le calmer. Seynor se leva alors pour quitter la pièce quand un murmure s'éleva dans son esprit. Il se retourna par réflexe pour voir une paire d'yeux étincelante le fixer.

— Ne t'en fais pas je reviens demain dès que je peux ! lui assura-t-il en passant à travers la brèche.

De l'autre côté, il avisa le tapis au sol. Après tout, personne n'était jamais trop prudent. Il attrapa alors le tissu et le plaqua contre la brèche. Ce qu'il vit le fit sursauter, ce n'était pas Zedregon qui était représenté comme il l'avait pensé. Le dragon qui lui faisait face était entouré de flammes violettes. À ses pattes des ombres se tenaient devant lui telle une armée. Non le dragon dieu devant lui n'était pas celui de la création, c'était celui du royaume des morts, Promethion. Il n'osa pas lever les yeux vers ceux de la tapisserie. Son rêve le faisait encore trembler. Il se détourna alors du mur et courut jusqu'à la sortie.

Dans l'ascenseur il fut secoué par un flash. Celui d'un rongeur surpris avant que la mort ne s'abatte. Au moment où il commençait à sentir le goût du sang, il revint à lui. Les portes s'ouvrirent sur un Heorick qui faisait les cent pas. Dès qu'il le vit, il courut le prendre dans ses bras sans un mot. Enfin, après l'avoir observé de haut en bas il fulmina :

— Mais où tu étais passé ? Et c'est quoi toute cette poussière sur tes vêtements ? Leorn t'a cherché dans tout Olédrek ! Il était même parti hors de la capitale ! Ce sont les autres étudiants qui t'ont joué un tour ? Je savais que ce n'était pas une bonne idée de t'envoyer à l'académie.

Seynor n'arrivait pas à en placer une jusqu'à cette dernière phrase.

— Comment pouvais-tu le savoir Heorick ? Toi tu as Leorn, les étudiants ont leurs dragons, moi je ne suis qu'un heremas qui a eu de la chance !

— Si tu ne veux pas y retourner je comprendrais, j'ai mis assez d'argent de côté pour que tu puisses vivre ailleurs, n'importe où dans la République.

Seynor eut l'impression qu'il l'avait giflé. Quitter Olédrek ? La seule vie qu'il ait connue ? Pendant un instant, il réfléchit à la journée qu'il avait passée. En effet il a eut peur, mais c'est aussi l'espoir qui ressortait de cette expérience. Il songea à Hérénice, au bébé dragon qui aurait besoin de lui, à ce qu'il avait pu faire à Galwyn.

Seynor se redressa avant d'affirmer d'un ton sûr :

— Non Heorick, je veux rester, et mieux que ça, je vais retourner à l'académie.

À ce moment, Leorn apparut depuis le balcon. Il échangea son regard habituel avec son lié puis s'adressa au jeune dragonnien :

— Je suis fier de toi Seynor, mais si l'un de ces prétentieux petits gosses de riches s'en prend à toi...

Le dragon laissa sa phrase en suspens et Seynor esquissa un sourire en détournant le regard. Il finit par remettre une mèche en place avant de monter l'escalier jusqu'à sa chambre.

Avant de tourner dans le couloir, il jeta un coup d'œil à ses mentors. Ne pouvait-il vraiment rien leur dire ? Il décida de profiter de son nouveau don pour être sûr de son choix. Cependant, à peine fut-il dans la tête d'Heorick qu'un mal de crâne le secoua. Effrayé par cet avertissement, il s'empressa de rejoindre sa chambre.

Dès qu'il eut allumé la lumière son regard fut attiré par le miroir. Dans celui-ci il aperçut les pépites d'améthystes. Il aurait juré qu'elles avaient grossi.

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