Matt :

Je m'avance vers la sortie pour jeter mes poubelles. Toujours pensif au sujet de notre dispute avec Sheila, mon cœur se resserre et je me demande si j'aurais dû lui expliquer cet appel. Finalement, pour moi c'est de l'histoire ancienne, mais c'est vrai que pour elle ça doit être perturbant. En réfléchissant à tout ça, j'ouvre la porte et reste figé lorsque j'aperçois le magnifique visage de ma chérie. Je la fixe un petit moment ne comprenant pas ce qu'elle peut bien faire ici à cette heure-ci. Je passe devant elle sans un mot, avance jusqu'à la benne à ordure, jette mon sac et fait demi-tour comme si de rien était. Je l'invite à l'intérieur. Il faudra bien qu'on parle un jour ou l'autre de toute façon. Le plus tôt sera le mieux. Elle entre, se déchausse et se dirige automatiquement vers le salon. A présent elle connait la maison et ne se sent plus gênée comme sa première visite. On s'installe sur le canapé. Le silence règne. Ce n'est pas un de ces silence reposant, mais plutôt gênant. On veut parler mais on n'y arrive pas. Les mots se coincent dans nos gorges. Je sais qu'elle attend des explications et je sais qu'elle est trop fière pour les demander. Quant à moi, je suis heureux qu'elle soit là, qu'elle ai fait l'effort de venir jusqu'ici mais je ne sais pas comment entamer la conversation. Peut être devrais-je lui proposer quelque chose à boire ? A-t-elle diner ? C'est vrai qu'on pourrait discuter dehors aussi... Je ne sais pas quoi faire... finalement, j'opte pour la première option.

- Tu veux quelque chose à boire ou à manger ? si tu n'as pas diner je peux te préparer un p'tit truc ?

- Non merci, je n'ai pas très faim... De toute façon je ne suis pas là pour ça et tu le sais.

- Je sais...

Un soupire s'échappe de ma gorge. Je déteste cette sensation. J'ai l'impression d'être dans une impasse sans issu. D'un côté, j'ai devant moi, ma moitié, qui attend que je lui dévoile un de mes plus lourd secret et de l'autre il y a mon angoisse d'en parler. Ce n'est pas vraiment important, en soi, ce qui s'est produit dans mon passé... Mais, pour moi c'est toujours aussi dur d'en parler. Ça concerne ma famille, ça me touche au plus profond de mon être. J'ai une totale confiance en Sheila malgré tout ce qu'elle a pu me faire, là n'est pas le souci. Mais parfois, la confiance ne fait pas tout. Il y a des sujets qu'on n'ose pas aborder de peur de se remémorer des moments difficiles et d'avoir peur à nouveau. Le cliché du mec insensible n'existe pas. Nous pleurons tous un jour ou l'autre. Nous nous cachons pour le faire par honte de se montrer faible, mais au fond nous avons tous un cœur. Nous avons tous des peurs et des angoisses. Certain se forge juste une carapace pour ne pas le montrer. C'est plus facile quand les gens autour de vous ne vous regarde pas avec des yeux emplis de pitié. N'avons-nous pas besoin de réconfort ? bien sûr que si. Les mamans sont là pour ça. Je ne remercierai jamais assez la mienne d'avoir été là tout le long de mon parcours. De m'avoir soutenu jusqu'au bout. Et de m'avoir relevé à chacune de mes chutes. Maintenant, je dois percer cette carapace devant la femme que j'aime. Lui montrer mon côté faible. Et je n'ose pas. Je ne veux pas qu'elle voie cet aspect triste de moi. Ma jambe est prise de spasme et mes mains passent sans arrêt dans mes cheveux. Je suis nerveux.

Soudain, je sens sa main se poser sur ma cuisse. Mon tremblement s'arrête automatiquement. Je lève les yeux et me perds dans les siens. L'expression de son visage en dis beaucoup. Ces cernes montrent son manque de sommeil. Ses lèvres affaissées vers le bas montrent sa tristesse. Et son regard. Ces putains de yeux bleus montrent une inquiétude immense. Ma main ne tarde pas à rejoindre la sienne. Automatiquement, je pose ma tête sur son épaule. Elle caresse mes cheveux et y dépose un doux baiser puis me susurre à l'oreille.

- Si tu n'es pas prêt à en parler, je peux le comprendre mon cœur... Toi, tu m'as laissé le temps quand j'en ai eu besoin donc ne te presse pas. Je voudrais juste savoir si c'est une histoire de cœur. Si c'est une femme qui te met dans cet état-là. C'est vraiment la seule chose que je te demande de me dire.

Je me décale d'elle et reprends mes esprits. Elle a vraiment peur que je la trompe. Si elle savait qu'il n'y a vraiment aucune chance qu'une autre femme qu'elle puisse entrer dans ma vie à partir de maintenant, elle serait soulagée. Mais, même si je passe ma vie à le lui répéter, tant qu'elle ne me fera pas confiance, toutes les déclarations que je lui ferai seront vaine.

- Non... Je sais ce que tu penses. La tromperie ne quittera jamais tes craintes. Mais je t'assure que ce n'est pas une femme qui m'a appelé à trois heures du matin. Et puis tu sais, je ne suis pas aussi bête. Si j'avais une autre personne dans ma vie, je n'aurais pas laissé traîner mes affaires n'importe où. Je sais très bien que tu es curieuse. Si j'avais un truc à te cacher, tu crois vraiment que j'aurais laissé mon téléphone sur la table de chevet ?

- Ne m'en veut pas Matt... Je sais que ça te blesse quand je doute de ta fidélité... Mais il va me falloir du temps et tu le sais pour que je te fasse totalement confiance ! Si tu dis que ce n'est pas une femme, je te crois... Je te laisse tranquille et n'insiste pas plus pour que tu m'explique mais en tout cas sache que je serai là pour toi si tu as besoin d'en parler. Tu as été là pour moi et je serai là pour toi aussi. Quoi qu'il puisse arriver.

- Merci mon cœur. Je sais qu'un jour ou l'autre je t'en parlerai mais pas aujourd'hui.

- Pas de soucis. Aller viens là.

Elle se décale et de ses yeux me montre ses jambes. Sans me faire prier, je m'allonge sur le canapé et dépose ma tête sur ses genoux. Sa main caresse mes cheveux et de temps à autres, des doux baiser se dépose sur ma tempe. J'ai l'impression d'être sur un nuage. Je pense que je ne trouverai pas un meilleur endroit qu'ici pour dormir. Mes paupières deviennent lourdes et Morphée m'invite chez lui pour prendre une tasse de thé. Je me laisse emporter dans le monde des rêves petit à petit.

*dring, dring, dring*

Le bruit de la sonnette raisonne dans mes oreilles. J'ouvre les yeux avec difficulté. J'ai la tête lourde, la bouche sèche et les membres pétrifiés. Je mène un dur combat contre moi-même pour me relever et remarque que Sheila n'est plus là. Je grimace et me demande quand est- ce qu'elle a pu bien partir et surtout pourquoi. En plein milieu de la nuit, il faut être folle pour aller prendre le métro toute seule. Une fois sur mes jambes, j'avance tant bien que mal vers l'entrée et ouvre la porte pour voir qui peut bien venir me déranger à cette heure-ci. Je tombe nez à nez avec mon père et ne comprends plus rien. Il était censé être en voyage et ne pas rentrer de suite. Qu'est-ce qu'ils font là ? y-a-t-il eu un problème. Je me pousse pour le laisser entrer suivi par ma mère. Tous deux déposent leurs bagages dans l'entré et se ruent au salon pour prendre place sur le canapé ou je dormais il y a cinq minutes. Je les rejoins et attends des explications.

- Que faites-vous là ? vous n'étiez pas censé rentrer dans une semaine ?

- On te dérange peut-être ?

Je rigole à la question de mon père et lui lance

- Mais non ! C'est juste que je suis surpris et inquiet. Vous ne seriez pas revenus s'il n'y avait pas eu quelque chose...

- Tu as totalement raison, nous sommes revenues car il y a quelques soucis dans l'entreprise à ta mère et j'ai des consultations urgentes à faire donc nous avons décidés d'écourter notre escapade.

- Ah ! Je comprends mieux ! tant qu'il n'y a rien de grave, c'est l'essentiel !

- Ne t'inquiète pas mon fils ! D'ailleurs je voulais te demander. Tu as invité quelqu'un ? il y a des chaussures à l'entrée que je n'ai pas reconnus.

- Euh... oui ! Sheila était là mais je me suis endormi et quand j'ai ouvert les yeux elle n'était plus là donc je pensais qu'elle était partie...

Sur ces mots, je me lève et fait un tour dans la maison. Je regarde dans toutes les pièces et enfin dans ma chambre. Je vois ma chérie allongée sur mon lit, dans un sommeil profond. Un sourire se dessine sur mon visage et je referme la porte tout doucement pour ne pas la réveiller puis retourne auprès de mes parents. 

Salut, salut ! J'espère que vous allez bien ? Je suis de retour avec un nouveau petit chapitre qui j'espère vous plaira. Je suis vraiment désolée pour le retard, mais, j'ai eu une semaine vraiment chargé avec mes partiels et je n'ai pas eu le temps de poster. Du moins, il est là et j'attends vos votes et vos commentaires avec impatience ! 

Que pensez vous que cache Matt ? Est-il vraiment honnête envers Sheila ? Celle ci a-t-elle vraiment raison de lui faire confiance ? 

A vos clavier !