Chapitre 20 :
Au moment où je pose le pied dedans, ma bouche dessine un rond et je n'en crois pas mes yeux, tellement c'est beau.
L'entrée de la maison est immense. Sur ma droite se trouve un meuble en bois, servant de porte manteau et devant moi un grand espace que Matt a décoré avec des centaines de bougies. Des pétales de roses sont dispersés ici et là.
Matt me prend par la main et je le suis sans broncher. Le temps d'un instant j'oublie tous mes soucis. Je me consacre qu'à mon chéri et à la beauté du lieu dans lequel je vais passer la soirée. Une fois le grand hall passé, nous nous engageons dans un long couloir dont les murs sont emplis de tableaux de tout genre. Arrivée devant la porte du fond, Matt s'arrête et me demande de fermer les yeux. Au début j'hésite un peu mais je cède, me plonge dans l'obscurité et attend ses indications. Quelques secondes plus tard il me demande de faire quelques pas en avant et de ne plus bouger. J'essaye tant bien que mal de faire attention à l'endroit où je mets les pieds.
Lorsque j'ouvre les yeux, je ne mets pas beaucoup de temps à comprendre que je me trouve dans sa chambre. Les couleurs gris, noir et blanc se combinent de manière harmonieuse. Des photos de lui, sa famille et ses amis tapissent les murs ce qui rend l'endroit plus accueillant. Un clic-clac placé au pied d'un mur fait face à un meuble télé, entouré de tonnes de jeu vidéo. Vu qu'il n'y a pas beaucoup de mobilier, j'ai l'impression que la pièce est immense.
Une fois mon étonnement passé, je remarque que Matt m'observe attentivement. Attend-il une réaction ? Je ne sais pas quoi dire mais j'essaie d'entamer une discussion :
- Tu as une maison magnifique et ça me fait plaisir que t'ai pris la peine de réaliser une déco'.
- C'est normal... Ecoute je suis un peu stressé donc désolé si tout ne se passe pas comme tu le veux.
Sa voix tremblotante le rend encore plus mignon. Sans dire un mot, je m'approche de lui, pose ma main sur sa joue et l'embrasse tendrement. Il me rend mon baiser sans hésiter. Ses mains se pose sur mes hanches et mes bras s'enroulent automatiquement autour de son cou. Des petits papillons font la guerre dans mon estomac et des décharges parcourent la totalité de mon corps. Je me sens étonnement bien à ses côtés.
Une fois ce doux contact rompu, Matt plonge ses iris vertes dans mes yeux et me lance :
- Si tu savais à quel point je t'aime...
- Je crois que je t'aime aussi !
- Tu crois ?
- Je te taquine ! Qui aime bien châtie bien non ? Moi aussi je t'aime Matt...
- Ah je préfère ! Bon, dis-moi ce qui te plairai le plus, regarder un film avec des popcorn ou discuter autour d'un café ?
- Huum... C'est pas que je n'aime pas ce que tu proposes mais j'opterai plus pour ça...
Matt suit mon doigt et remarque que je pointe sa pile de jeux posé à côté de la télé.
- Tu veux jouer ? Sérieusement ?
- Bah oui, pourquoi ça te choque autant ? Après si tu ne veux pas c'est pas grave !
- Mais tu rigole ! J'adorerai !
- C'est parti alors ! Par contre j'espère que tu n'es pas un mauvais perdant !
- Tu as confiance en toi à ce que je vois ! Ça me plait !
- Fifa ?
- Aller c'est partie !
On s'installe confortablement sur le canapé. Pendant que je choisie mon équipe, Matt part et revient quelques minutes plus tard avec des verres et de la boisson.
Les heures défilent et on ne voit pas le temps passé. Les cris, les chamailleries et les baisers volés s'enchainent. Finalement, après deux victoires contre une, on décide d'arrêter. Mon chéri me félicite pour ce qu'il appelle un « exploit » et me prend dans ses bras. Je cale ma tête au creux de son cou et me détend.
Cependant, lorsque le silence s'installe, le message de mon géniteur refait surface dans mon esprit. Involontairement, mon corps réagit et se tend. Matt s'en rend compte et me demande ce qu'il ne va pas. Je ne sais pas si c'est une bonne idée de le lui dire. Mais, on s'est promis qu'il n'y aurait aucun mensonge entre nous alors, je lui déballe tout et attend une réaction.
- Je ne sais pas quoi te dire... J'imagine que ce dois être compliqué pour toi, mais de toute façon, tu as accepté sa proposition donc il faut que tu affronte une bonne fois pour toute la vérité.
- Je sais...
- En tout cas sache que je suis là pour toi si tu as besoin de parler ou quoi que ce soit.
- Merci !
Je lui dépose un dernier baiser sur la commissure des lèvres et lui dis qu'il est temps que je parte. Il me propose de dormir avec lui, mais, je décline gentiment sa proposition. Je devrais passer chez Célia. Je me suis échappée de chez elle comme une voleuse et je lui dois un minimum d'explication.
Je récupère mes affaires et avance vers la sortie. Je n'ai pas le temps de franchir la porte que Matt m'attrape et m'attire dans ses bras. Il m'enlace et je lui rends son étreinte. Il me dépose un doux baiser sur le front, renifle une dernière fois mon parfum puis me libère. Je sors tout en regardant derrière moi et lui fait un dernier signe de la main.
A l'arrêt, je grimpe dans le premier bus qui arrive et m'installe près d'une vitre. Je jette un coup d'œil à ma montre et vois qu'il est déjà 23h30. Célia doit déjà être en train de dormir. C'est une vraie marmotte. Si elle pouvait dormir toute la journée, elle le ferait sans hésiter. A cette pensée, un sourire se dessine sur mon visage et je remarque encore une fois à quel point je tiens à elle. Même si je sais que je vais la déranger, je décide quand même de me rendre chez elle.
Une demi-heure plus tard, je me retrouve devant sa porte et hésite à toquer. Je tourne en rond jusqu'à ce que la porte s'ouvre. Je me tourne et aperçois Bastien. Sur le coup, je ne comprends pas très bien ce qu'il se passe. Il s'approche de moi, me tape la bise et dit :
- Mais où étais-tu passé ?
- Euh... J'étais chez mon copain pourquoi cette question ?
- Tu sais à quel point Célia s'est inquiété pour toi ? Quand elle m'a appelé dans l'après-midi, sa voix me communiquait toute sa peur ! Tu n'as pas le droit de lui faire ça !
- Dis le gars qui tabassait ma meilleure amie !
- Arrête s'il te plait ! Tu sais très bien que ce n'était pas de ma faute ! J'étais MALADE !
- Excuse-moi... Je suis perdue en ce moment, je ne me rends pas vraiment compte des bêtises que je fais...
- Bon, écoute, entre et va lui expliquer.
- Ok... J'y vais...
Aussitôt dis aussitôt fait. Je me rends directement auprès de ma meilleurs amie et voie qu'elle dort paisiblement. Je lui caresse ses cheveux et lui dépose un petit bisou sur la joue. Elle ouvre peu à peu les yeux. Sa colère me parvient comme un éclair. Elle se redresse immédiatement et me fixe. Je n'ose pas maintenir son regard. Je sais que je suis fautive. Comme toujours. Mais cette fois ci, je lui ai vraiment fait de la peine.
- Je suis désolée Célia...
- Tu n'en as pas marre de t'excuser ?
- Si...
- Alors pourquoi tu refais les mêmes conneries à chaque fois ! Explique-moi !
- Ecoute, je ne veux pas vous mêler à mes histoires personnelles.
- Mais tu te fou sérieusement de ma gueule c'est incroyable !
- Arrête de dire ça...
- Mets toi juste 30 secondes à ma place... Si je claquais la porte à chaque fois qu'il arrive une merde dans ma vie et que je te laissais sans nouvelle que ferais-tu ?
- Je sais je suis désolée... Mais, je sais que tu souffres quand je souffre alors j'essaye de t'épargner ça tu comprends ?
- Non je ne comprends pas ! Je te l'ai répété mille fois que les amis sont là pour ça !
- Bon, ok, cette fois j'ai vraiment compris, je te promets de ne plus jamais te laisser sans nouvelles. Tu vas pouvoir me pardonner ?
- C'est la dernière fois que je laisse passer Sheila. La prochaine je ne pardonnerais plus, compris ?
- Oui !
Le problème est finalement résolu. Je sais que je vais pouvoir dormir tranquillement cette nuit. Même si je reconnais mes erreurs, il va falloir que je fasse un énorme travail sur moi-même pour contrôler mon impulsivité.
Avant de rentrer chez moi, je remercie Bastien d'avoir soutenu Célia et lui demande de faire attention à elle. Il me rassure et m'accompagne jusqu'à la porte. Je leur souhaite bonne nuit et entame la route.
En chemin, je sors mon téléphone de mon sac et rédige un sms à mon paternel pour lui indiquer le rendez-vous...
Demain 14h, devant le Parc Chanot. Sheila.
Mon cœur se serre et bat de plus en plus vite. Ça fait 18 ans que j'attends ce moment. Mais, maintenant que c'est arrivé, j'ai du mal à me faire à l'idée. Je vais rencontrer celui qui m'a donné la vie mais qui l'a aussi foutue en l'air en m'abandonnant. Des fois je me demande vraiment ce que j'ai pu faire de mal pour mériter ça.
Plongée dans ma réflexion, je ne m'aperçois même pas que je me trouve déjà devant ma porte. J'enfonce sans attendre ma clef dans la serrure et pénètre à l'intérieur.
******
La sonnerie de mon réveil résonne dans mes oreilles et me pousse à me lever du lit. Il est 10h et j'ai du mal à ouvrir les yeux. Les nuits agitées vont vraiment me rendre folle un jour. Je saute du lit et me rend directement à la douche pour me revigorer.
Ensuite, je choisi une tenue basique pour me rendre au rendez-vous. Je ne veux pas en faire trop mais je ne veux pas non plus refléter de la négligence. J'opte donc pour un slim noir, au-dessus duquel j'enfile un pull bordeaux, s'accordant parfaitement avec mes converses.
Par la suite, je constate qu'il me reste encore du temps avant mon heure de départ. Je prends donc le temps de manger correctement. De toute façon, je ne suis pas d'humeur à me mettre à table avec mon « père ». Je veux juste qu'il m'explique. Qu'il complète les morceaux manquant de l'histoire. Des fois j'ai l'impression de réaliser un puzzle. Mais, il me manque toujours un morceau. Et je pense bien que je vais le trouver aujourd'hui.
Quelques heures plus tard, me voilà devant le parc Chanot. J'observe les alentours pour voir si j'arrive à distinguer un visage dans la foule. Les personnes qui descendent et montent du métro se bousculent sans aucune indulgence. Ceux qui sont déjà dehors se presse pour ne pas rater le bus ou leur rendez-vous. Dans toute cette pagaille c'est impossible que je trouve celui que j'attends.
A l'instant où ma main se glisse dans ma poche pour extirper mon téléphone, une pression se fait sentir sur mon épaule. Je fais volte-face d'un coup sec et là, mon sang se glace dans mes veines.
La personne qui se trouve en face de moi n'a rien à faire ici. Comment savait-il pour mon rendez-vous ? Est-ce lui celui, que j'attendais ? Mais ce n'est pas possible... Pas lui...
NDA : Désolée si il y a beaucoup de fautes d'orthographe, je n'ai pas vraiment eu le temps de me relire. En tout cas j'espère que vous apprécierais ce chapitre, bonne lecture :D
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