Chapitre 2 Partie 3 : Trois âmes Liées à Jamais
Revenant à la surface dans la grotte derrière la cascade, je vois Naru qui est déjà sortie et explore le long tunnel illuminé par des pierres incandescentes.
J'aime venir ici, cela me rappelle l'une des dimensions dans laquelle nous nous étions jadis perdues.
Durant notre exploration, je reprends la narration de ma première journée à l'université de Burllax.
Désormais, nous marchions tous les trois dans les couloirs du château. Celui-ci était immense, aux hauts murs de pierres entourés de douves. Il y avait des jardins splendides aux arbres majestueux et aux fleurs multicolores parcourus par de nombreux chemins de terre.
La salle d'entraînement se situait à l'arrière du château.
Une fois arrivés, je quittai les garçons et me dirigeai vers les vestiaires des filles.
Ouvrant mon sac à la recherche de ma tenue de sport, quel ne fut pas mon désarroi lorsque je trouvai celle-ci. Bien sûr, il y avait le mini-short noir à taille basse, mais aussi une simple brassière noire.
On allait ainsi voir tout mon tatouage.
Une fois ma tenue enfilée, je restai figée devant le miroir. J'étais extrêmement mal à l'aise face à l'exposition de ma peau et préférais nettement mon armure magique habituelle. Avant d'y aller, je décidai de faire ma tresse haute de combattante afin de me mettre en confiance.
Cependant, j'étais au final physiquement prête mais mentalement, je restais pétrifiée dans les vestiaires... Puis j'entendis frapper.
- Shana, ça va ? Comme tu ne viens toujours pas, le prof m'a dit de venir te chercher.
- Oui, oui, ça va... C'est juste que la tenue craint un peu...
C'était Anor, venu sous l'ordre express de l'entraîneur et, sans que je sache pourquoi, il ouvrit la porte et entra dans le vestiaire.
Mon cœur manqua encore un battement quand je le vis face à moi.
Alors que je le voyais encore une fois écarquiller les yeux, je tentai de ravaler ma gêne.
- C'est vraiment comme l'estampe ?
Alors que le bougre s'émerveillait comme un gamin, je décidai d'avancer vers lui, de le contourner et de partir en direction de la salle.
J'entendis Anor me suivre puis arriver à mon niveau.
- T'inquiète pas, personne ici ne sait à quoi ressemble ma forme de dragon.
- Et Jon ?
- Il se taira, ne t'en fais pas.
J'espérai vraiment qu'il avait raison.
Nous arrivâmes ensuite dans une salle immense. Les garçons avaient tous amené leurs armes. Je n'en avais aucune et ne m'en souciai guère.
Ils me regardèrent tous, certains prenant un air choqué face à mon tatouage. Quelques vampires voulurent faire des remarques mais Jon les stoppa net.
Les elfes eux, en revanche, se lâchèrent.
L'entraîneur qui était un elfe, me demanda d'affronter Elias afin de montrer à la classe mon niveau. L'héritier avait un grand sabre en bois et s'avança vers moi avec aplomb.
Dépourvue d'armes, je le regardai s'approcher, droite et fière.
Tous s'étaient mis sur le côté.
- Alors l'humaine, tu croyais qu'on prêtait des armes aux êtres inférieurs ?
- Oh ne t'en fais pas mon petit, je n'ai pas besoin de mes armes pour te mettre une raclée.
- C'est ton dragon qui te donne ce courage ? J'avais entendu dire que les humains étaient stupides mais se faire tatouer son plus grand prédateur sur la peau ! Ça dépasse l'entendement !
- Je n'ai pas besoin d'être courageuse face à toi, tu ne me fais pas peur.
Ce genre de quidam, je savais qu'il fallait lui mettre la raclée de sa vie pour qu'il se calme et commence enfin à réfléchir.
L'ayant chauffé à blanc, il ne me restait plus qu'à le battre.
Préparant ma première attaque, je fabriquai avec ma main gauche une belle épée à deux mains en bois et Elias se stoppa net. L'épée en main, je lui lançai mon regard de prédateur afin de me galvaniser.
Me jetant sur lui en volant, je lui assenai le premier coup par les airs. Pliant ses jambes, Elias para mon attaque avec son sabre. Alors que nous infusions tous les deux de l'électricité autour de nous, je le surpris avec une boule de feu que j'avais formée plus tôt dans ma main gauche et une explosion retentit.
Nos armes en furent calcinées.
Le temps que l'elfe se relève, je me positionnai les bras le long de mon corps, influant ma magie dans la salle. L'air devint froid et piquant. Elias ne comprit ce qui lui arrivait que trop tard. Je formai autour de lui des piques de glace tranchants et s'il bougeait, il mourrait.
Satisfaite, je lui lançai mon sourire de vainqueur.
L'entraîneur déclara donc la fin du combat.
J'avais gagné et mis Elias plus bas que terre.
Les autres ne comprirent pas comment je pouvais maîtriser les cinq éléments. Bien entendu, je n'avais aucune réponse à leur fournir.
Après le combat, je reconstituai son sabre à Elias qui me foudroya du regard.
Afin d'être tranquille, je consacrai mon entraînement à ma maîtrise de l'arc. Tirer à l'arc me détendait plus que tout et j'étais bien meilleure qu'avec une arme à feu, ce qui était en soit un paradoxe.
Au bout d'une heure d'entraînement, j'eus de la visite.
- C'est bien toi la femme de notre vision ?
J'avais finalement réussi à piquer la curiosité de ce cher Elias... Baissant mon bras droit tenant mon arc, je le regardai calmement.
- Oui. Et toi, Anor, Jon et Aydan êtes les personnes dont l'ombre m'a parlé.
- Et c'est qui cette ombre, elle veut quoi ?
- Je ne sais pas qui c'est... Elle veut que tous les cinq, nous formions une alliance.
- Ce n'est pas mon genre d'obéir à des inconnus.
- Oui ça je sais ! Tu préfères les mépriser.
Relevant mon bras d'arc et bandant la corde de mes trois doigts, je poursuivis l'entraînement en réalisant un robin des bois à soixante-dix mètres de distance.
- Elias... Je ne sais pas pourquoi tu détestes Anor et Jon, ni pourquoi tu me méprises royalement ainsi qu'Aydan, mais sache une chose : Bientôt nous serons tous les cinq à la tête des royaumes et il vaudrait mieux pour le bien commun, qu'au minimum, nous nous respections.
J'avais prononcé ces paroles en le regardant droit dans les yeux. J'étais d'une fermeté sans égale car sa fierté mal placée m'énervait.
Je décidai ensuite d'arrêter mon entraînement et de me diriger vers les vestiaires car cette journée m'avait épuisée.
En prenant le temps de me changer afin de pouvoir de nouveau cacher mon tatouage, je fis le point.
En un temps record, j'avais sympathisé avec les deux êtres que je considérais comme des ennemis biologiques de premier ordre. Ma magie avait été révélée aux yeux de tous. Aydan m'avait confié une mission d'une grande importance et afin de l'accomplir, il me fallait réconcilier l'elfe avec le vampire et le dragon.
Qui plus est, je n'avais que trois mois pour établir une stratégie solide pour ne pas finir dévorée par Ashi et ainsi éviter aux royaumes d'entrer en guerre. Pour le moment, je ne pouvais m'assurer que de la fidélité d'Aydan, soit une personne sur quatre. Je partais donc mal, très mal.
Mon cerveau explosait et ma fatigue gagnait du terrain. Lorsque mon ventre cria famine, je me levai et me dirigeai vers la cafétéria nocturne.
Une fois sur place, je pris une grande quantité d'agneau au tajine et du riz. Je rejoignis ensuite mes homologues humains. À cette heure tardive, il ne restait qu'Awen lisant un livre et dégustant son dessert.
Lorsqu'il me vit, il m'accueillit avec un sourire chaleureux.
- Sir Sylvani ! Ravi de vous revoir ! Comment s'est passée votre première journée ?
- Elle fut très... Bizarre. Je ne souhaite pas trop en parler.
Sur ces mots, je dévorai mes assiettes et savourai enfin le calme.
Cependant, toute bonne chose ayant une fin, Anor et Jon nous rejoignirent. Alors qu'ils s'asseyaient en face de nous, je dus calmer les tremblements de peur du jeune Awen. Son regard ne laissait pas de place au doute, il souhaitait partir et je lui chuchotai ma permission. Le jeune homme partit en trombe et sa place fut rapidement pourvue par Elias. J'étais plus que surprise de sa présence et le regardai, interloquée. Puis l'elfe brisa le silence.
- Shana m'a parlé. Ceci dit, je ne vois pas pourquoi elle et moi devrions vous faire confiance étant donné ce que vos semblables font aux nôtres.
- J'adore ton raisonnement Elias. Si j'avais le même, je me serais donné la mort à l'âge de douze ans !
Derrière mon ironie se cachait cependant une vérité cinglante et poignante. Alors que Jon riait jaune, je continuai à manger ma triple part de repas.
Les garçons ne mangeaient pas et tous les trois se regardaient alors que Jon continuait la discussion.
- Le plus hallucinant dans tout ça, c'est que la naine n'ait peur d'aucun d'entre nous.
Il s'amusait décidément toujours d'un rien. La seule personne à me terrifier était Ashi, le père d'Anor, et le reste n'était que broutille pour moi.
Ensuite éclata une dispute entre les garçons.
En ayant assez de les voir se chamailler pour un rien, en rapport à des événements passés qui pour moi n'avaient ni queue ni tête, je décidai d'intervenir.
- Vous savez quoi ? Ici chacun d'entre nous a une raison de se défier des autres. Mais si l'on succombe à ça, c'est à n'en plus finir. Donc voici ce que je vous propose : tous les quatre et à fortiori, tous les cinq, allons laisser de côté nos différends et essayer d'avoir le courage de forger une alliance.
- Qu'entends-tu par alliance ?
Anor avait l'air inquiété par ma proposition et voulait savoir ce que cela impliquait. Jon et Elias me fixèrent également, curieux.
J'étais chevalier, donc je devais tout faire dans les règles de l'art. Une alliance impliquait un vœu commun et ce vœu nécessitait une cérémonie particulière. Seul un roi ou un chevalier promu héritier pouvait s'accorder de présider une alliance. J'étais donc dans le droit le plus formel d'en établir une.
- Tous les trois, suivez-moi. Je vous expliquerai tout à destination.
Nous partîmes donc et, pour une fois, aucun d'eux n'avait fait de remarque et j'espérai que cela continue jusqu'à destination.
Plus tôt dans la journée, j'avais repéré un cerisier pleureur en fleurs au milieu du parc. Lorsque le Roi Ezra IV m'avait adoubée, il l'avait fait sous un arbre comme celui-ci. Lei m'avait alors dit que ces arbres étaient sacrés dans toutes les cultures. Ainsi j'espérais d'Anor, de Jon et d'Elias, une honnêteté sans limite lorsqu'ils prêteraient leur vœu.
Lorsque nous fûmes arrivés à destination, je demandai aux garçons de se placer devant moi sous le cerisier pleureur.
- Nous allons créer une alliance et faire le vœu de la respecter et de la protéger. Comme je suis chevalier héritier et que nous sommes sous un arbre sacré, vous savez tous que cette cérémonie est des plus officielles. Voici les termes de l'alliance que je vous propose.
Durant tout le trajet j'avais longuement réfléchi à ses termes. Puis prenant une grande inspiration, je les prononçai.
- « Tous les cinq, nous nous jurons respect, entre-aide, priorité et protection mutuelle. » Ainsi, si l'un de nous venait à se faire attaquer par une tierce personne, les autres lui viendraient en aide. Je stipule également que si l'un d'entre nous venait à ne pas respecter cette alliance, il s'en verrait automatiquement détruit.
Mon sérieux était à son comble et j'attendais anxieusement leurs remarques. Il fallait que tout soit bien clair.
Jon sembla pensif et prit en premier la parole.
- Détruit, tu veux dire que si l'un de nous ne respecte pas son vœu, les autres le tuent ?
- Oui. La confiance a un prix, la trahir aussi.
- Et ton ami loup-garou sera également concerné ?
- Oui, mais il prêtera son vœu plus tard, forcément.
Alors que Jon et Anor semblaient en pleine réflexion sur les enjeux que cette alliance impliquait, Elias ne semblait pas convaincu.
- Du coup, tu penses sérieusement que si le dragon et le vampire adhèrent à cette alliance on pourra leur faire confiance ? Que tu es sotte !
Sur ces mots, Elias nous quitta, encore. Il était si obtus... Alors que nous le regardions partir avec désespoir, je me résignai à recevoir un refus des deux autres. C'était pour moi peine perdue mais au moins, j'avais eu le courage d'essayer.
- OK.
- Pour moi aussi.
Anor et Jon avaient parlé l'un après l'autre. J'étais plus qu'étonnée par leurs réponses et je les regardai, n'en croyant pas mes oreilles.
Mon tic réapparu et je me grattai de nouveau la tête. Face à mes réactions ridicules, les deux rigolèrent puis s'avancèrent vers moi. Mettant ma main droite devant moi, j'invitai Anor et Jon à mettre les leurs sur la mienne.
En même temps que moi, ils répétèrent les termes de l'alliance et firent vœu de les respecter à jamais.
- Et voilà ! C'est comme ça que ça a commencé entre nous trois, par une bonne vieille alliance. En ce temps, ça ne marchait que comme ça il faut dire ! Et cette alliance, Naru, était des plus exceptionnelles ! Cela faisait plus de deux cents ans que nos peuples s'entre-tuaient alors imagines-toi un peu la réaction des gens ! On allait devenir des stars !
Arrivant à l'autre sortie de la grotte, j'invoque mes vêtements puis les enfile. Marchant le long du sentier, je poursuis mon récit.
Une fois la cérémonie improvisée terminée, nous avons échangé nos numéros afin de pouvoir nous joindre plus facilement. Puis Jon fit une ou deux blagues de son cru et, fatigué, il partit rejoindre son dortoir.
J'avais dit à Anor qu'Awen ne m'avait pas expliqué où se situait le mien. Il m'avait alors proposé de m'y conduire.
Chaque dortoir se trouvait dans une maison en pierre. Chaque espèce en avait un différent et ils étaient tous séparés par de hauts murs. Les humains, vu leur nombre incroyable de dix, avaient la plus petite maison.
Le trajet se déroula dans le silence le plus total, mon cœur balançant entre le fait d'être rassurée par la présence d'Anor ou bien d'en être terrifiée.
Une fois arrivés devant la grille du dortoir des humains, Anor qui était derrière moi, rompit le calme ambiant.
- Mon père est d'un naturel violent et je suis bien conscient qu'il a commis des choses monstrueuses. Pour moi, il est fou... Les vampires t'ont également mené la vie dure et le père de Jon est encore pire que le mien. Je comprends pourquoi tu as voulu faire cette alliance. En fait, je trouve ça normal et rassurant pour les deux parties. Jon et moi... Nous ne sommes pas comme nos pères. Je peux t'assurer que nous respecterons nos engagements.
- Oui, je l'ai remarqué... que vous n'étiez pas comme eux.
Pendant ses paroles je m'étais retournée et l'avais fixé. Ses yeux bleus abysse baignés par la lumière de la lune, contaient sa sincérité. Ma dernière phrase semblait l'avoir touché. On aurait dit qu'il entendait cette remarque pour la première fois.
- Ne t'en fais pas. Vous pouvez compter sur moi tous les deux. Bonne nuit Anor.
Ce dernier me sourit alors pour la première fois, rendant ainsi son visage radieux. Me souhaitant également la bonne nuit, il partit en direction de son dortoir.
- Anor m'a toujours fasciné, il est tout pour moi, depuis le premier jour. C'est dur sans lui et il me manque terriblement, j'espère qu'il rentrera vite...
Naru passe alors sa tête sous ma main et se colle à ma jambe. Il est certain que j'ai de la chance de l'avoir rencontré.
Après avoir passé la grille d'entrée, je découvris une cour avec des tortues, quelques bancs et un petit potager. La maison n'était pas très grande et avait un étage.
Au moment où j'ouvris la porte d'entrée, j'entendis Awen crier sur ses camarades.
- Mais vous ne vous rendez pas compte ! Elle est en danger ! Un dragon et un vampire, ils vont la bouffer !
- Mais non voyons. Je connais bien Sir Sylvani. C'est de loin la femme la plus forte au monde !
- Calmez-vous un peu. Je ne cours aucun danger. Allez donc tous vous coucher.
Tous se retournèrent en même temps. Soulagé par ma réponse, Awen s'effondra sur le canapé.
Enora s'empressa de venir me saluer. Elle avait un drôle de bandage au bras droit et avait les yeux gonflés.
Le haut de sa tête m'arrivant au menton, elle était sans doute la seule personne au monde plus petite que moi.
Prenant sa main droite dans la mienne avec délicatesse, je défis ce bandage affreusement mal fait et la princesse baissa la tête.
On aurait dit qu'elle avait honte.
À son bras, il y avait quatre profondes griffures qui méritaient d'être désinfectés.
- Princesse, qui vous a fait ça ?
L'un des garçons répondit alors à sa place.
- C'est un vampire du nom d'Eres ! Il est très dangereux !
- Toi, je ne t'ai rien demandé et je vous ai dit de tous aller dormir. Exécution !
J'avais pris ma voix grave et autoritaire. Les garçons prirent leurs jambes à leur cou et montèrent se coucher.
Regardant autour de moi, je repérai ma chambre. Y emmenant Enora, je l'assis sur la chaise du bureau et partis dans la salle de bain chercher le matériel adéquat.
En quelques minutes, je l'avais soignée et refait un bandage dans les règles de l'art.
J'étais mon genou droit à terre, tenant les mains de la princesse dans les miennes.
- Est-ce bien ce Eres qui vous a attaquée ?
J'avais pris ma voix la plus douce afin de m'adresser à elle. Je la sentis au plus mal et en guise de réponse, elle se contenta de hocher la tête puis fondit en larmes.
- C'est de ma faute... Il, il m'a fait des avances et je les ai ignorées.
J'étais ainsi profondément choquée par deux choses. D'un, qu'un simple vampire pathétique ait pu faire des avances à une princesse puis l'attaquer, et de deux, choquée de voir que la princesse s'était mise en tête ces âneries.
L'attrapant gentiment par les épaules et la regardant dans ses beaux yeux gris, je lui dévoilai mon plan d'une voix douce.
- Votre altesse, vous n'y êtes pour rien. Demain matin j'irai m'occuper de son cas avec vous et nous lui réglerons son compte.
Par la suite, la princesse plongea dans mes bras et pleura tout son saoul. Peu à peu, elle s'était endormie et j'avais dû la porter jusqu'à son lit.
Une fois Enora installée au chaud, je repartis dans ma chambre.
Après une douche bien méritée, je m'installai dans mon lit, vêtue d'un simple short. J'aimais beaucoup le contact des draps sur ma peau et comme personne ne viendrait me déranger, puisque j'avais verrouillé toutes les entrées, je pouvais me le permettre.
Puis happée par le matelas, je fus envahie par une immense tristesse.
Durant toute la journée, j'avais tenté de préserver l'image de la femme forte que je m'étais forgée, en dépit de mes peurs les plus profondes. J'avais ensuite tout refoulé pour forger une alliance insolite. N'ayant pour le moment aucune preuve qu'elle fonctionnerait, je ne pouvais pas prévenir Aydan de son existence...
À présent seule, je laissai mes émotions remonter et les larmes couler. J'étais en fait constamment à fleur de peau. La maîtrise de mes humeurs relevait d'un combat quotidien. Malgré un tempérament de battante, certaines choses restaient plus dures que d'autres à encaisser. Un peu avant cette époque, dans un moment pareil, Lei m'aurait simplement prise dans ses bras et mes soucis se seraient envolés.
- La solitude... Ma plus grande peur. Tu sais, à un moment je l'ai cru partie puis j'ai échoué dans une quête primordiale et elle est revenue... Aller, viens, rentrons !
Me faisant un thé, j'en profite pour sécher Naru qui sent le chien mouillé. Contrairement à pléthores de personnes, j'aime cette odeur car elle me réconforte.
Je promets ensuite à Naru que demain, je lui raconterai la suite de cette journée qui allait s'avérer être des plus cocasse !
[N'hésitez pas à voter si le chapitre vous a plu ! Ca me fera plaisir <3 ;)]
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