Le retour de Bianca Castafiore
- Pourquoi riez-vous ? C'est dramatique, mille millions de mille milliards de milles sabords ! La Castafiore débarque ici ! Je pars sur l'heure.
Tintin redoubla d'hilarité.
- Ah ! Ah ! Ah ! Hélas, Capitaine, elle signale ici qu'elle arrivera en milieu de mâtinée !
Comme pour appuyer ses propos, la sonnette retentit, et Nestor se précipita vers le portail. Une automobile luxueuse s'engagea dans l'allée. Le temps que le Capitaine s'arrache une poignée de cheveux, et Bianca Castafiore, un sourire conquérant sur le visage, drapée de vêtements luxueux et de fourrures comme à son habitude.
Son regard s'éclaira quand elle aperçut ses amis, et elle se précipita vers le Capitaine, et se pendit à son cou;
- Mon cher Capitaine Cappock, quelle joie de vous revoir ! Elle se tourna vers Tintin, Et vous, Tintin !
Le jeune homme étouffa les éclats de rire qui manquaient de lui échapper, avant de saluer leur " invitée".
Soudain, un bruit de chute les fit sursauter. La porte s'ouvrit, laissant passer le Professeur Tournesol, monté sur des patins à roulettes à moteur. Il dégringola les marches du perron, avant de venir s'écraser devant eux. Il se leva, s'épousseta , avant de se diriger vers la chanteuse.
- Mme Castafiore, quel bonne surprise !
- Professeur ! Comment allez-vous depuis notre dernière conversation ?
- Vous montrer mes inventions ? Mais avec plaisir, suivez-moi !
Il ôta ses patins, avant partir vers le château.
Elle ordonna autoritairement à son pauvre pianiste de descendre ses bagages, avant de prendre le vieux loup de mer par le bras et de l'entrainer à l'intérieur. Ce dernier lança un regard meurtrier à son ami, avant de disparaître.
Il tenait toujours le télégramme. Il y porta les yeux, et, étonné, constata qu'il datait seulement du jour précédent. C'était étrange, la capricieuse diva avait un don pour arriver à l'improviste, mais jamais elle ne prévenait aussi tard...
Il écarta ses suspicions de son esprit. Il devait se faire du mouron pour rien. Après tout, poursuivre le crime pendant longtemps laisse des traces...
Il leva à nouveau les yeux vers le ciel, qui s'assombrissait, avant de suivre ses amis
Tintin se réveilla brusquement. Était-ce un cauchemar ? Non, c'était des cris ! Il se leva et couru vers la source du bruit. Il gravit un étage, puis reconnu la voix de la Castafiore. Les cris cessèrent. Il se précipita dans le couloir, et, avisant la porte de sa chambre, il appuya sur la poignée, mais sans résultats.
C'est fermé !
Il frappa vigoureusement, quand il entendit le cliquetis de la serrure. La porte s'ouvrit, laissant apercevoir la diva, en chemise de nuit, des cernes violettes cerclant les yeux. Elle jeta un coup d'œil apeuré à l'extérieur.
- Madame ! Que-ce passe-t-il ?
- Un simple cauchemar, Tintin, ne vous inquiétez pas, fit-elle, le regard fuyant.
Elle referma vivement la porte.
Le jeune homme s'éloigna, songeur. Qui a un regard fuyant, un tel comportement ? Qui arrive à l'improviste comme cela ?
Quelqu'un qui veut cacher quelque chose, et ne se sent pas en sécurité.
Mais le problème était le suivant;
Que cachait Bianca Castafiore ?
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