Chapitre 7 : Lecture
Le quotidien de Senjuro était redevenu à la normale depuis la fête en la compagnie de Muzan et ses sbires.
L'activité qu'il aimait le plus, lorsqu'il ne s'entraînait pas ou qu'il ne devait pas travailler au Domaine des Papillons, était la lecture !
Senjuro adorait lire, il pourrait faire que ça pendant des heures et des heures sans s'arrêter. Il lisait toutes sortes de livre mais, en ce moment, il s'intéressait un peu plus du côté de la romance. Le blond n'avait pas l'habitude de ce genre littéraire, préférant en général le policier et l'action. Néanmoins, il s'était dit que ça ne lui ferait pas de mal de tenter un nouveau genre et voir si ça lui plaira ou non.
Le Rengoku avait donc été à la librairie pour acheter un livre de romance et s'installa dans la cour de son Domaine. Ouvrant le roman, il se mit aussitôt à lire avec attention.
— Ça a l'air pas mal... commenta Senjuro sans lâcher sa lecture.
Deux heures passèrent et le garçon avait déjà lu une bonne partie de son roman. Il s'était rendu compte que le couple en question était sur deux hommes. Le blond avait donc relu une deuxième fois le résumé en se rendant compte qu'il avait cru qu'il s'agissait d'un homme et d'une femme. Cela ne dérangeait pas Senjuro, l'histoire était intéressante et il trouvait le couple plutôt mignon.
— Oh, bonjour, Senjuro ! Que lis-tu ?
Senjuro se retourna en sursaut tout en refermant le livre. Il vit que c'était Tanjiro. Le sourire de ce dernier était toujours aussi rayonnant.
— Je t'ai fait peur ? Désolé ! s'excusa le Kamado en s'inclinant le buste vers l'avant.
— Ce n'est pas ta faute, j'étais seulement trop absorbé par mon roman pour remarquer qui que ce soit.
Le blond rougissait légèrement. Tanjiro reposa à nouveau sa question qui était quel livre il lisait.
Senjuro posa les yeux avec gêne sur la couverture du livre avant de répondre.
— C'est... De la romance...
— Oh, c'est chouette ! Tu aimes beaucoup la romance ?
— Je... En fait, je n'en lis pas beaucoup. J'ai voulu essayer un nouveau genre littéraire...
Le garçon aux cheveux rouges hocha la tête.
— Et tu aimes ?
— Oui... C'est assez sympa...
Senjuro n'arrivait pas à cacher ses rougeurs, il priait pour que Tanjiro ne les remarque pas. Malheureusement, le plus âgé s'approcha un peu plus du Rengoku en s'abaissant à sa hauteur afin de le scruter du regard. Cette action ne faisait que accroître l'embarras de Senjuro.
— Tes joues sont rouges, commenta le Kamado. Je pense que tu es resté trop longtemps exposé au soleil. Rentre !
Tanjiro lui tendit la main avec bienveillance.
— D-D'accord, accepta-t-il en posant sa main dans la sienne avant de se relever.
Le blond rentra à l'intérieur avec Tanjiro, toujours le livre dans la main.
— Au fait, commença le plus jeune. Qu'est-ce qui t'amène ici ?
— J'étais venu rendre à Kyojuro le livre des Piliers de la Flamme qu'il m'avait prêté. Ça m'intéressait beaucoup alors il m'a proposé de me le passer pour que je puisse y jeter un coup d'oeil. Et aussi, j'avais envie de te saluer !
Senjuro sourit timidement.
— C'est gentil de ta part.
Un silence de quelques secondes s'installa. Le Rengoku déposa son livre sur une commode et se retourna vers son ami.
— Tu... Tu veux que je te prépare de quoi manger ? proposa le plus jeune.
— Mitsuri m'a dit que tu faisais les moshis à la perfection ! Je voudrais bien y goûter, s'il te plaît !
Tanjiro lui adressa un sourire enjoué et impatient de goûter à la cuisine du garçon.
— D'accord, accepta Senjuro avant de se diriger dans la cuisine avec le rouge.
Le blond enfila un tablier, se lava les mains et sortit les ingrédients ainsi que les ustensiles nécessaires avant de se mettre au boulot. Il faisait tout pour être concentré, il était à fond et tenait vraiment à impressionner Tanjiro. Petit à petit, Senjuro commençait à se demander pourquoi il agissait ainsi. Pourquoi se donnait-il à mille pourcents lorsqu'il s'agissait du Kamado ? Et surtout, pourquoi se sentait si mal à l'aise que l'adolescent l'observe cuisiner ?
La tension et la pression montaient en Senjuro, Tanjiro l'observait avec un sourire radieux mais ça n'appaisait pas le stress que pouvait ressentir le Rengoku.
— Aïe !
Il était tellement stressé qu'il s'était coupé le doigt dont une goutte de sang en perlait. Le sourire de Tanjiro s'effaça pour laisser place à une expression d'inquiétude.
— Tu t'es fait mal ? Laisse-moi te soigner !
Le Kamado s'approcha et prit la main de son ami afin d'observer la coupure. Par la suite, il s'empressa d'aller chercher le désinfectant ainsi qu'un pansement. Les joues de Senjuro étaient à nouveau roses, son regard dirigé sur le côté en direction du sol tout en ressentant de la honte. Mais il ne disait rien car il n'aimait pas se plaindre et encore moins pour une raison que lui-même ne comprenait pas.
— Tu sais, tu n'es pas obligé d'être aussi appliqué, dit gentiment Senjuro. Ce n'est qu'une petite coupure, ça arrive.
— Même les coupures les moins graves peuvent s'infecter. Je ne veux pas que quelque chose t'arrive !
Le regard du plus jeune se posa sur Tanjiro qui s'occupait toujours de son doigt. Un sourire timide s'esquissa sur le visage de ce premier.
— Merci, rétorqua Senjuro.
— Avec plaisir !
Une fois après avoir été soigné, il se remit au travaul tout en se sentant à nouveau confiant. La suite de la recette se déroulait bien, les deux garçons bavardaient dans la joie et la bonne humeur en même temps. L'ambiance n'était plus tendue, elle était joyeuse.
Senjuro termina ses moshis, il avait été plus rapide que d'habitude car quand il en faisait pour Mitsuri, il en cuisinait beaucoup plus en raison que le Pilier de l'Amour était une grande gourmande.
Les deux amis s'installèrent à la table basse, à genoux sur des coussins avec le plats de mochi posé. Tanjiro le remercia avant d'en prendre un afin de le goûter.
Dès la première bouchée, les yeux du Kamado s'écarquillèrent. Le garçon semblait vraiment surpris des talents du Rengoku. Tournant la tête vers Senjuro, Tanjiro le complimenta.
— Woaw ! Senjuro, c'est délicieux ! C'est meilleur que je ne l'imaginais !
Les rougeurs de Senjuro devinrent encore plus intenses, il sentit des sensations bizarres au niveau de son ventre, ne sachant pas de quoi s'agissait-il car il n'avait jamais ressenti cela auparavant.
— Merci, ça me fait vraiment plaisir.
Le plus âgé se régalait avec joie, n'ayant pas l'habitude de manger de choses aussi bonnes. Les mochi partirent assez rapidement, il ne restait plus rien après une demi-heure seulement.
— Je me suis bien régalé ! Je serais capable de te payer pour que tu m'en fasses tous les jours tellement c'était bon !
— Ce n'était pas aussi bon que ça, ne dis pas ça pour me faire plaisir...
— Non, non, je suis sérieux ! Tu as un don pour la cuisine en plus de la médecine ! Tu es incroyable !
Tanjiro inclina la tête sur le côté en souriant avant de reprendre.
— Aie confiance en toi, Senjuro ! Je suis sincère quand je te dis toutes ces choses !
Hochant la tête, le Rengoku lui remercia d'une voix douce mais qui exprimait toute sa reconnaissance et sa satisfaction d'être complimenté et encouragé par son ami.
Voyant au loin le livre que Senjuro lisait tout à l'heure, Tanjiro prit la parole.
— Au fait, de quoi parle ton livre ? demanda-t-il d'un air curieux et intéressé.
Surpris par sa question, le blond ne savait pas quoi répondre. Il était embarassé de parler du couple de son roman mais il ne voulait pas que Tanjiro pense qu'il lui cachait quelque chose. Il prit alors une profonde inspiration et répondit.
— Je... Je suis un peu nul pour expliquer les histoires...
— Je peux lire le résumé ? questionna le rouge poliment.
N'ayant pas d'autres excuses pour lui cacher l'histoire, Senjuro se voyait dans l'obligation d'accepter. Il hocha alors la tête et regardait Tanjiro se lever et s'avancer vers le livre. Le plus jeune pouvait sentir ses mains trembler et ses battements étaient de plus en plus forts. Le Kamado prit en mains le livre et le retourna afin d'en lire son résumé.
Quelques secondes plus tard, le pourfendeur redéposa le livre en disant.
— Ça a l'air sympa !
Le sourire du Kamado était toujours aussi sincère. Dans son regard on ne pouvait percevoir aucun dégoût ce qui calma le jeune garçon.
— O-Oui, l'histoire est sympa...
Au plus grand soulagement de Senjuro, son grand frère arriva dans la pièce et salua les deux garçons, même si ce n'était pas la première fois de la journée qu'ils se croisaient.
Tanjiro regarda vers l'extérieur, voyant le ciel crépusculeux.
— Je suis désolé mais il commence à se faire tard. Nezuko est avec Kanao, elle m'attend depuis un petit moment maintenant. On se voit demain !
Le Kamado fit un signe de main et s'en alla aussitôt. Kyojuro observait son cadet qui était toujours assis à table.
— Tu rougis ? interrogea le grand frère.
— Quoi ? Non, j'ai chaud.
— La journée prend fin, il fait plutôt frais.
Le jeune blond baissa le regard sans rien n'ajouter.
— Tiens, c'est quoi là ? lança Kyojuro en se dirigeant vers le nouveau livre que Senjuro a acheté plus tôt dans la journée.
— C-Ce n'est rien ! rétorqua-t-il en agitant ses mains, ne souhaitant pas qu'il le lise.
Après avoir lu le dos de la couverture et avoir feuilleté le roman, le Pilier de la Flamme posa ce dernier en se tournant vers le garçon.
— Tu t'intéresses à la romance maintenant ?
— C'est... Je voulais essayer quelque chose de nouveau...
Kyojuro s'installa à table à côté de son frère tout en tapotant sa tête avec tendresse. Le plus âgé avait son expression remplie de bienveillance et d'amour.
— Tu peux tout me dire, tu sais. Si il y a quelque chose qui te trotte dans la tête, n'hésite pas à m'en parler et je ferai de mon mieux pour t'aider ! D'accord ?
Senjuro hocha la tête.
— Merci, grand frère.
Il prit quelques secondes avant de se décider à se lancer. Senjuro ressentait de la crainte même si, au fond de lui, il savait que jamais Kyojuro ne l'abandonnerait.
— Je me sens perdu en ce moment... commença-t-il.
Il baissa la tête et ses mains jouaient avec ses manches.
— Je ne sais pas si je préférerais être avec une fille ou avec un garçon... Je ne sais même pas si c'est normal. Tout cela est nouveau pour moi, et...
Prenant une courte pause, les larmes lui montèrent aux yeux.
— Quand je suis avec Tanjiro, je... Je ressens de nouvelles choses... J'ai le coeur qui bat plus vite, je me sens intimidé en sa présence alors qu'il n'a jamais rien fait de mal et j'ai... Comment dire ? Ça fait un truc bizarre dans mon ventre...
Son frère l'écoutait avec attention avant de le serrer dans ses bras afin de le réconforter. Il passa son pouce sur les joues du jeune blond dans le but de sécher ses larmes.
— Tu es dans l'adolescence. C'est normal que ta façon de penser et de ressentir les choses changent. Tu ne dois pas t'inquiéter de si tu aimes plus les garçons que les filles ou inversément. Personne n'a le droit de te juger pour cela car c'est quelque chose que tu ne choisis pas. En ce qui concerne Tanjiro, ce que tu ressens est normal. Ça veut seulement dire que tu amoureux de lui.
Senjuro leva le regard vers Kyojuro.
— Amoureux de Tanjiro ?
— Oui. Ce que tu m'as décris, ce sont des "symptômes" qu'on a tendance à ressentir envers une personne qu'on aime d'amour. Dont les papillons dans le ventre.
Le jeune Rengoku ne s'attendait pas à cela. Il repensa aux sensations qu'il avait ressenti.
— C'est donc ça les papillons dans le ventre ? C'est totalement différent de ce que j'imaginais comme sensation.
Le plus âgé lâcha un rire tout en gardant son cadet dans ses bras.
— Tu vas t'y faire. Mais surtout, ne te mets pas la pression, d'accord ? Tout ce que tu ressens est quelque chose de très naturel. Il ne faut pas en avoir peur.
— Merci, Kyojuro.
Ils s'enlacèrent pendant encore un moment. Senjuro se sentait plus détendu et heureux d'avoir pu vider son sac auprès de son frère. Il ne lui restait plus qu'à en parler à son père mais il préférait attendre encore un peu. Le jeune blond souhaitait réfléchir quelques jours sur ses sentiments afin d'être sûr de ce qu'il ressentait pour Tanjiro, ayant peur de confondre amour avec admiration.
Grandir n'est pas quelque chose de facile, c'était bien plus compliqué que Senjuro ne le pensait. Mais avec l'aide de son aîné, il savait que tout se passerait bien. Kyojuro n'avait pas eu la chance d'être aidé durant son adolescence car sa maman était partie avant ses dix ans et son père était trop absent. Il devait donc se débrouiller seul et comprendre seul comment fonctionnait la vie. Senjuro, lui, avait la chance d'avoir quelqu'un sur qui compter et il lui en était vraiment reconnaissant.
Kyojuro était tout pour lui, il ne savait pas ce qu'il ferait sans lui. Son grand frère lui était très précieux, il était toute sa vie.
En tant que pourfendeur, Kyojuro était l'un des Piliers qui faisaient tenir l'organisation debout. Mais dans la vie de son cadet, il était le Pilier qui empêchait sa vie de s'effondrer.
◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇
Coucou, j'espère que ça vous aura plus !
On se revoit bientôt pour le prochain chapitre !
Bye !
Chapitre suivant : La Famille Uzui.
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